On lit dans le Journal de Bruxelles
Nous avons parlé, il y a quelques, temps,-
d'un procès jnte,nté^ar .etonsistoire lu
thérien de Stockholm,un peintre suédois
qui avait abjuré le protestantisme pour se
faire catholique. Une lettre que nous re
cevons de cette ville, nous fait connaître
l'issue de ce procès. Cet infortuné a été
condamné, en dépit des lois qui consacrent
formellement la liberté de conscience en
Suède. Î1 n'aura pas la tête tranchée comme
cet Arménien que la Porte-Ottomane a
récemment fait décapiter pour avoir ab
juré l'islamisme; mais il devra quitter
son pays, après s'être vu dépouiller de
tous ses biens, et il sera réduit mendier
son pain sur la terre étrangère.
Et cela se passe en pleine Europe! et les
puissances, qui ont protesté contre la con
duite du divan, resteront tranquilles spec
tatrices de cet odieux abus de la force!
Cependant le gouvernement turc est moins
coupable que le consistoire de Stokholm;
car il n'a fait qu'obéir l'implacable loi
du Prophète, tandis que la constitution
suédoise consacre la liberté de conscience.
Mais laissons parler notre correspondant;
en présence d'un tel acte, tout commen
taire devient inutile
La commune de Beveren (arrondisse
ment de Roulers) a failli être la victime
d'un de ses vices de construction, qu'on 11e
trouve que trop souvent dans les maisons,
surtout la campagne.
Le feu s'est déclaré hier, 11 du courant,
dans la cheminée de la maison occupée
par M. le vicaire Debruyne. li a été occa
sionnée par une poutrequi se trouvait près
du foyer. On s'en est heureusement aperçu
temps et grâce au zèle des braves habi
tants de la commune et surtout d'un ma
réchal dont nous regrettons de ne pas
connaître le nom, on est parvenu se
rendre maître du feu, qui n'a causé que
peu de dégâts. Si cet accident avait eu lieu
pendant Ta nuit, une grande partie du
village eut couru de grands dangers, car
le vent soufflait avec une violence extrême
dans la direction de l'agglomération prin
cipale.
Nous croyons utile de signaler ses acci
dents afin d'attirer sur ces points impor
tants l'attention des architectes.
Nous apprenons que l'abondance des
pluies cause également des inondations
dans les campagnes des communes voi
sines de Nieuport. L'humidité extraordi
naire ne peut manquer de nuire beaucoup
aux produits du sol dans toutes les parties
basses de la province.
Les eaux du Furnes-Ambagt commen
çaient déjà se retirer; la baisse était de
14 centimètres dans la journée de samedi;
mais un vent impétueux du sud ouest
accompagné de pluies a déterminé une
nouvelle crue inquiétante; les eaux de
l'Ysère ont monté rapidement de 29 centi
mètres. Heureusement l'écluse de Nieu
port ouvre un écoulement tant marée
haute qu'à marée basse.
On écrit d'Ostende, 10 mars Le pa
tron de la chaloupe Voortgang, rentrée
mercredi de la pêche au poisson frais, a
rapporté que, le 1* du courant, un homme
de son équipage, le nommé J. Scharé
natif de Blankenberge, âgé de 22 ans, est
tombé hors de bord et s'est noyé.
Il fait en ce moment un vent affreux
le vent souffle de l'ouest avec une violence
inouie; le schooner bele Vigilant, cap.
Muyllaert, a été assez heureux pour gagner
le port. Le koff Actif, cap. Broucke, a
failli se perdre ayant manqué l'entrée du
chenal il allait infailliblement échouer
l'ouest de la jetée et s'y briser lorsqu'une
manœuvre aussi habile qu'heureuse a fait
reprendre au navire la pleine mer après
avoir abandonné ses deux ancres. On
croit qu'il tâchera de gagner Flessingue.
Puisse-t-il y parvenir sans de nouveaux
malheurs! Le navire YEclypse, a été aperçu
dans la journée, même il a reçu un pilote,
mais il n'était pas entré la dernière
marée.
Il est heureux que YEugène ne soit pas
en mer par un temps aussi terrible.
P. S. Au moment de mettre sous presse,
nous apprenons, que le navire l'Actif a
échoué cette nuit a une lieue d'Ostende.
L'équipage est sauvé.
On écrit de Gand, H mars Vendredi
dernier, un campagnard paya cher le ca
price qui l'avait pris de rouler en vigilante.
La première course eut pour lui tant de
charmes qu'il voulut régaler son conduc
teur et se fit conduire au cabaret, de là
un autre et continuant ainsi pendant plu
sieurs heures, jusqu'à ce qu'il fut complè
tement dans les vignes et que le cocher
trouva prudent de demander le paiement
de son salaire.
Au chiffre du compte le campagnard
entra en fureur et le cocher eut passé un
mauvais quart d'heure, s'il n'eut mis en
pratique une ruse adroite; il lui semblant
de s'appaiser, offrit de régaler son tour
un autre cabaret, détermina son homme
entrer de neuveau dans sa voiture et le
mena chez M. le commissaire Verhulst. Ce
fonctionnaire ne put lui faire entendre
raison et après avoir épuisé sa dialectique
il fut forcé d'envoyer l'ivrogne cuver sa
boisson en lieu de sûreté.
On écrit de Mons, 10 mars Hier a
eu lieu, en notre ville, une cérémonie reli-
ligieuse nouvelle pour nous.
rite rendent impossible la permanence des jurys.
Chaque année, un tirage au sort sera fait, afin de
déterminer lequel des deux membres titulaires élus
dans chacune des chambres devra cesser de faire
partie du jury. Le membre sortant ne pourra être
réélu dans ce jury qu'après une année d'intervalle.
Quant aux membres nommés par le gouverne
ment, la mojorité de la section centrale adopte la
disposition du projet qui interdit de les maintenir
pendant plus de deux années consécutives dans un
même jury.
Chacune des autorités qui concourent b cette
nomination ne pourra attribuer plus d'un membre
a un même établissement dans chaque jury, et en
aucun cas, un même établissement n'y pourra
avoir plus de deux membres.
Les suppléants conformément au projet de i842,
sont désignés individuellement pour chaque titu
laire; ils sortent en même temps que celui-ci,
mais peuvent être réélus dans le jury.
Des renseignements ont été réclamés par plu
sieurs sections et demandés par la section centrale
h M. le ministre de l'intérieur, afin d'apprécier la
nécessité de subdiviser quelques jurys en plusieurs
sections et aussi afin de décider les questions
relatives au taux des indemnités.
Il parait qu'il a été également question de ne
donner a la loi qu'un caractère provisoire.
La section centrale doit se réunir aujourd'hui,
mercredipour entendre la lecture du rapport et
régler un ou deux peints secondaires qui ont été
réservés.
C'est l'honorable M. De la Coste qui a été
nommé rapporteur.
Il s'organise Ypres une société dont les
membres prendront l'engagement de ne lire aucun
écrit hostile a la foi ou aux bonnes mœurs, On sait
que dans leur instruction sur «s mauvais livres les
prélats belges ont fortement recommandé la for
mation de sociétés de cette nature.
Le Progrès a eu vent de ce projet, dont
l'exécution ne pourra manquer de produire le
plus grand bien parmi nos concitoyens. Afin de
retenir, sans doute, ses vingt-quatre abonnés
dont il doit connaître le goût depuis longtemps, il
vient de publier un factum qui devrait faire
rougirje ne dis pas tout homme religieuxmais
tout homme qui n'est pas systématiquement impie
et dépravé. C'est vraiment quelque chose de
hideux que les sales plaisanteries et les hor
ribles blasphèmes que le misérable folliculaire
ose publier au milieu d'une population catholique.
Quand donc ouvriront-ils les yeux, les patrons
d une feuille qui foule aux pieds les principes
de toute religion et de toute inorale?
Stockholm, le 23 février i844.
Monsieur le Rédacteur du Journal de Bruxelles
Je vous prie de vouloir bien insérer les lignes
suivantes dans votre estimable journal
En x841uu peintre établi a Stockholm, M.
Joël Oscar Nilsson, embrassa la foi catholique, se
fondant sur le i6 de la Constitution suédoise,
qui consacre la liberté de conscience. Il se croyait
d'autant plus en droit de renoncer au luthéranisme
qu'a la diète de 1809, où la constitution actuelle
fut discutée et adoptée, quelques orateurs voulu
rent en vain maintenir le 7 de la Constitution de
l'an 1772, où il est expressément défendu aux
Suédois d'abandonner la confession d'Augsbourg;
malgré cette opposition, le 16 de la loi nouvelle
accorda h tous les citoyens une pleine et entière
liberté de conscience.
Nilsson a comparu plusieurs fois devant le con
sistoire luthérien, qui a tour a tour recouru aux
menaces et aux promesses pour lui faire renier la
foi catholique, mais son courage n'a point failli; il
il a constamment soutenu que les Suédois ont droit
a la liberté de conscience; que le symbole luthé
rien contenu dans la Confessio Fidei du Concile
d'Upsal de l'an x5g3, et dans le petit catéchisme
de Luther, page 16, édition de Fahlun, i84o, re
connaît en, helig, allrnànnelig kyrkaune Eglise
une, sainte et universelle, et que l'Église sué
doise ne dépassant pas les frontières du pays, il est
évident qu'elle n'est pas universelle comme l'est
l'Église catholique, apostolique et romaine.
Hier, 22 février, Nilsson a été condamné par le
Hofràlt, tribunal de la cour, a la confiscation de
ses biens et au bannissement, en vertu du cap I,
II, de la Kyrkiolag, loi de l'Eglise, de l'an 1686.
Les juges ont refusé Nilsson l'aide d'un avocat
pour présenter sa défense.
Je laisse a votre zèle bien connu le soin de
commenter ces faits.
Agréez, etc.