Il s'agissait de l'inhumation d'un Maure, faisant partie de la troupe qui donne des représentations en notre ville. Cet Arabe, venu malade de Namur, a succombé, il y a trois jours, malgré tous les soins qui lui ont été donnés, il avait été transporté Mons avec des montagnards extrêmes. Voici des détails curieux sur ce qui s'est passé depuis la mort, jusqu'à l'envelissement. On a commencé par faire la toilette complète du cadavre; on lui a coupé les cheveux, on l'a rasé, lavé l'aide de savon, puis on l'a parfumé d'essences. Cela fait, on l'a revêtu d'une tunique de coton, blan che et neuve; on l'a ensuite placé, ainsi habillé, dans une caisse qui n'était pas en tièrement fermée on lui a placé un exem plaire du Koran sur la poitrine. Pour aller au cimetière, dans lequel le clergé de Mons n'a fait aucune difficulté d'admettre le pauvre Musulman, les arabes ont pris une voilure. Arrivés au cimetière, ils ont ôlé leurs chaussures et se sont lavé les pieds. Deux d'entre eux, qui devaient déposer le cadavre dans la fosse, sont montés dans une chambre faisant partie de la maison du fossyeur, et ont pris un bain d'eau froide. Après cela, le chef de la troupe, isolé de tous ceux qui l'entouraient, a recité des prières; tous les Arabes étaient accroupis. Ceux qui devaient opérer l'envelissement ont ensuite détaché leur ceinture et s'en sont servis pour descendre le cercueil qu'ils avaient préalablement fermé, après une dernière ablution. Au moment suprême, un eri terrible, ressemblant une sorte de hurlement a retenti dans le cimetière. Il était poussé par un des compagnons du défunt. Tous alors ont jeté de la terre sur ses restes mortels et ont abandonné la demeure fu nèbre. Lors de la visite judiciaira qui a été faite ces jours-ci àWaerschoot, on a trouvé que deux cadavres d'enfants nouveau-nés avaient été jetés dans les latrines publi ques établies sur le cimetière. Il a été con staté que ces enfants ne provenaient point de la même mère, et que chacun d'eux avait veçu plusieurs semaines. Jusqu'ici on n'a pu découvrir les auteurs de ces cri mes. Organe des Flandres.) On écrit de Bruxelles, 11 mars On assure que le roi partira jeudi pro chain pour sa terre d'Ardenne. L'absence de S. M. sera de 8 10 jours. Un funeste accident est venu attrister hier au soir, les coulisses du Théâtre de la Monnaie. Un malheureux ouvrier ma chiniste est tombé de la hauteur d'une décoration dans l'entracte du premier au second acte de la Part du Diable, et, dans sa chute, s'est fracturé les deux jambes d'une manière très-grave. M. le docteur Feigneaux, qui se trouvait dans la salle, a mis le plus louable empressement pro diguer des secours la victime, ainsi que M. le docteur Borremans. L'infortuné a été immédiatement transporté l'hôpital Saint-Jean. On craignait que l'amputation d'une jambe ne devienne nécessaire. M. P.-M. Tourbée, maître des cérémonies l'église cathédrale de Saint-Bavon, Gand, est décédé le 8 de ce mois, l'âge de 41 ans. FRANCE. Paris, le 9 Mars. Quelques e'migrés italiens, résidant Paris, tels que le lieutenant-général Repe, le général Busi, les comtes Mamiani et Lovatelli, Amari,Canuli,Crema, Leopardi, Montellegri, Robecchi, Gonna, ont été ap pelés aujourd'hui la préfecture de police. M. Delessert leur a fait savoir que le gouvernement français connaissait les me nées de M. Mazzini (chef de la Jeune Italie), tendant insurreclionner la Péninsule italienne et leur a donné l'avis bienveillant de ne pas prendre part des actes qui pourraient les compromettre. M. Fontette a déposé hier un grand nombre de pétitions en faveur de la liberté de l'enseignement, émanant des départe ments de la Côte-d'Or et de l'Isère. Elles sont signées par huit citoyens notables. La veille, MM. Cordier et Emile deGi- rardin avaient également déposé des péti tions des départements du Jura et du Nord. Enfin, il y a quelques jours, M. de Cor- celles a déposé deux pétitions signées Lyon, et portant près de mille signatures. La lettre suivante de Vancluse peut donner une idée de la violence du vent qui a causé le désastre de Beaucaire Un coup de vent tel qu'on n'en ressent qu'à Naples et dans les Antilles s'est dé chaîné le 28 février dans toute la Provence, avec une telle furie, que les arbres ont été déracinés, les murailles, les tuiles et les chéminées renversées. Pendant que la bourrasque éclatait sur le pont de Beau caire, en enlevant et en brisant le tablier sur lequel trois hommes ont péri. Barban- tane offrait un spectacle tout fait ex traordinaire. Le sable du Rhône et de la Durance, soulevé en tourbillons épais et continuels, était si violemment projeté dans la ville, que les rues et les basses- cours des maisons en furent couvertes d'une couche épaisse. Le soleil en était dérobé on croyait voir les cendres du Vésuve commençant ensevelir Hercula- num et Pompeïa. Dans les campagues surtout, l'obscurité fut si profonde et l'anexiété si grande, qu'un moment tout le monde s'est cru perdu. Cette triste affaire, dont le résultat ter rible était prévu, avait attiré le 2, au palais et dans l'enceinte de la cour d'assises, une foule de curieux. L'accusé, Honoré Ducros, vient d'attein dre sa vingt-et-unième année; il était élève en pharmacie et fils d'un ancien officier, aujourd'hui coutelier Toulouse; c'est un jeune homme de moyenne taille, assez mince, d'une figure pâle et sans expres sion. Il a avoué le fait de l'assassinat et celui du vol. On se rappelle que Ducros, récemment arrivé Paris, se présenta chez Mmo veuve Sénépart, le jeudi 7 décembre dernier, l'étrangla, disposa le cadavre pour faire croire une attaque d'apoplexie, prit quelques bijoux et une somme de 300 fr., destinée aux funérailles de la vieille dame, et sortit en disant très-haut Ne vous dérangez pas pour me reconduire, M010 Sé népart. Après ce crime, Ducros eut l'audace inouïe d'aller voir M. Sénépart, fils de la victime, et de jouer avec les jeunes enfants de la maison. Bientôt arrêté, l'assassin, après avoir nié un instant, prélendit en suite que Mme Sénépart l'ayant traité A'avan- turierla colère l'avait rendu criminel ce moment seulement. Honoré Ducros a persisté, l'audience, dans son système de défense, et s'est efforcé d'éloigner sa préméditation. Dans un réquisitoire sévère, M. l'avocat- général Jallon a soutenu l'accusation. Me Pinède, assisté de Me Dugabé, député, a présenté la défense. Après une assez longue délibération, le jury a prononcé un verdict de culpabilité. En conséqueuce, Ducros a été condamné la peine capitale. FOIRE D'YPRES. &35?â.lS ©"aaiatAws. les Serpens et les Crocodiles PRIX DES PLACES Premières 30 c'. Secondes 23 c'. jSiAïîfiï, A l'honneur d'informer qu'il exécute tout ce qui concerne son État', tel qu Armoiries, Symboles, Chiffres et Timbres de Commerce, en Relief et Sec. Il exécute les ouvrages qu'on lui confie avec une grande promptitude. Il fait des Tampons de toute Couleurs. KÉCBMCG1E. Cour d'Amlaea de la Flandre Oceidentale. Premier trimestre 1844. Présidence M. Saney. Audience du 7 mars. Le nommé Joseph Van de Voorde, fils de Pierre, âgé de 17 ans, né et domicilié h Langemarck, ouvrier, accusé d'avoir le 20 octobre i843, 'a Langeraark, volontairement mis le feu au toit de la maison habitée par Joseph de Witte, cabaretier, a été acquitté. Audience du 8 et 9 mars. Le nommé Pierre de Volder, fils d'Angebertâgé de 3o ansné a Keyem, domicilié Mannekensveredomestique, accusé d'avoir commis avec préméditation a Leke, trois homicides sur les nommés Frédéric Staelens, Pierre de Backer et Joseph Dullea été déclaré coupable de ces crimes par le jury, a la majorité de sept voix contre cinq. La cour après délibéra tion a déclaré se réunir a la majorité du jury et a condamné le dit Pierre de Volder aux travaux forcés h perpétuité, h l'exposition et a la marque des let tres T. P. ASSASSINAT DE LA VEUVE SÉNÉPART. Le Public est prévenu que DEMAIN JEUDI i4 MARS 1844, a trois heures précises, dans la loge des Acrobates, sur la Grande Place, prendront leur repas qui se composera de poules, canards et lapins vivants. Le serpent ne mange que tous les quatre mois, il dévore ses aliments avec une avidité incroyable. Ou commencera pur les exercices Acrobates. GRAVEUR SUR METAUX, UÔTEL DE s'-LAÙRENT, RUE DES CHIENS, A YPRES.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 3