JOURNAL D YPRES II DE L ARRONDISSEMENT. No 2764. 27me année. 7PF.33, 50 MARS. Deux fois nous avons dit que le Progrès a vingt-quatre abonnés. Ce n'était pas que nous voulussions gratuitement divulguer une chose désagréable la feuille maçon nique l'assertion a été amenée par l'im piété de ses doctrines et l'incohérence de sa logique. Un jour nous avons établi que le Progrès devait s'aliéner nécessaire ment les sympathies, même de quelques personnes confiantes qui s'étaient laissé séduire par ses fausses protestations, cause de la platitude grossière de son im moralité et de son irréligion; un autre jour nous avons relevé un raisonnement des plus ineptes qui donc n'avait pas réfléchi que, si un journal de Paris mérite foi parce qu'il a un très-grand nombre d'abonnés, un journal d'Ypres ne mérite pas foi parce qu'il n'aqu'un très-petitnombred'abonnés. Le Progrès a cru devoir nous répondre, tout en renouvelant sa banale protestation qu'il ne s'occupera plus jamais de nous. Mais comment répond-il? Est-ce par de bonnes et solides raisons? Bah! C'est par une sortie pleine de fiel, c'est par un dé bordement de paroles envieuses et vindi catives. Quoi! Vous accusez ouvertement le Pro grès d'être un journal sans pudeur'et sans principes? C'est une impudente effronterie dont le secret ne saurait appartenir qu'au journal des sacristains, ta feuille cléricale, au journal des Basiles et des honnêtes gens, en un motla feuille d'Annonces. Avouons que cet art brillant de grouper les épithètes les plus choisies et les plus nombreuses a été inventé et perfectionné par les libéraux pur sang. II nous semble que le Progrès n'aurait du prendre la plume que pour anéantir l'allégation qui lui a gonflé les. veines. Pourtant il se borne certifier que nous avons avancé la chose qui n'est pas, et que nous avons pris pour un fait vrai ce quoi nous tendons tous les jours par diverses petites ruses que le Progrès publiera un jour. D'abord nous ne tâcherons point de con cilier cetteespèce de patience moutonnière avec la violente rage que récole l'article du Progrès il a le plus grand intérêt dévoiler les ruses que l'on emploierait pour nuire son crédit; et du reste il n'a pas l'habitude de ménager celte éternelle feuille d'Annonces. Ensuite, si nous avons dit la chose qui n'est pas,, pourquoi le Progrès ne s'em- pressM-il pas de fournir les pièces qui détruiraient cedire et nous convaincraient enfin de mensonge? Que le Progrès n'ait pas se plaindre de sa clientèle, cela se conçoit sous de cer tains rapports; mais qu'il n'ait nul désir surtout de faire un échange contre celle du Propagateurc'est une autre histoire ils sont trop verts.... Au surplus le Progrès n'a pas tort, car ce désir le rongerait inutilementLe Propagateur ferait la sourde oreille. Quand le Progrès sera plus calme et que, fort de sa supériorité, il osera publier son bilan, nous publierons le nôtre. Les criail- leries ne prouvent rien on ne se rend plus qu'à l'évidence. Nous persistons. En considération des charges extraor dinaires que les pillages avaient imposées la ville, le bourgmestre et les échevins fi rent généreusement 1^ sacrifice d'un six ième de leur traitement. Les obligations de la ville ce sujet paraissent être près de s'éteindre aujourd'hui. Le conseil, sur la proposition du bourgmestre, a porté l'an cien chiffre des traitements au budget de l'année actuelle. Les quatre nouveaux con seillers, dont l'un est échevin, se sont op posés cette décision. Nous nous bornerons dire que le moment a été mal choisi et qu'il eût été louable d'attendre que les fi nances de la ville fussent dans un état moins précaire. Nous pourrons nous ex pliquer davantage après avoir lu attenti vement le rapport sur l'administration et la situation des affaires de la ville. '/Comme nous le disions l'autre jour, le Progrès d'Ypres a le sentiment de la fai blesse de ses raisonnements. C'est pour quoi il cherche s'étayer de l'autorité, mais non pas des raisons d'un journal qui On s'abonne l'prea, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Boyau me. paix im: i;tiov\r:ir;vT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités Prix d' un numéro Toot ce qui concerne k> réilac- tiou doit être adressé 1 Editeur l'pre» Le Propagateur parait le 9AXir.ni et le XlKltrilEDI de chaque semaine. PHIX DES ItàtlKIIOXà. centimes par ligne. Les lé- clames, 13 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. aUVllE POLITIQUE. Les journaux américains nous apprennent qn une révolte a éclaté parmi les esclaves de Matanzas. Les habilants des campagnes, effrayés de ce mouvement, se réfugiaient dans les villes; des troupes marchaient en toute hâte contre les rebelles. Le roi Olhon a accepté et signé, le 11 mars, la constitution qui a été récemment votée par l'assemblée nalionalc. La reine Christine était encore a Aranjuez le 22. S. M. devait entrer le 25 a Madrid, avec la reine Isabelle et l'infante. Les préparatifs qui se font dans cette capitale annoncent qu'elle y recevra 1 un brillant accueil. Voici quels sont, paraît-il, les changements in troduits par la commission de la chambre des pairs dans le projet de loi de M. Villemain. On pro poserait la création d'un conseil supérieur de l'enseignement, composé d'un èvêcjue a la no mination du roides premiers présidents de la cour de cassation et de la cour royale de Paris, des présidents et vice-présidents des deux chambres, et de quelques autres hauts fonctionnaires. Cette création, dit VUniverssemblerait in diquer l'intention de distinguer l'État de l'Univer sité. Mais cette espérance chimérique s'évanouira lorsqu'on saura quelles sont les attributions de ce nouveau corps. 11 ne serait destiné qu'à prononcer sur les cas de suspension des établissements de plein exercice, et ces cas ne se sont jamais présentés depuis qu'il y a une instruction publique en France. En outre, on propose de supprimer la faveur offerte par le projet aux petits séminaires, et on n'admettrait au baccalauréat que les élèves sortis des maisons où les professeurs des hautes classes seraient revêtus du grade de licencié. La reine Marie-Christine est entré le 23 Madrid, au milieu d'une population immense, qui l'a accueilli avec les démonstrations du plus vif enthousiasme. Une lettre de Naples, en date du 18 mars, porte qu'une insurrection a éclaté dans les Calabres, et que le palais de l'intendant ou chef civil ainsi que les casernes delà garnison de Cosenza ont été attaqués par le peuple. On s'est battu dans les rues aux cris de A bas le gouvernement! vive la liberté! Les révoltés ont perdu tons trois des leurs et ont eu beaucoup de blessés 3o soldats ont été tués, y compris un sous-officier et le capitaine Galuppi, Des troupes ont été aussitôt envoyées dans toutes les directions afin de comprimer le mouve ment; on a aussi fait embarquer plusieurs bataillons pour la Sicile. L'escadre a reçu ordre de surveiller les lotes du royaume. Cette nouvelle a répandu l'incendie a Naples. Les fonds publics, qui se relevaient péniblement d'une forte secousse, ont éprouvé une autre baisses, La misère, dans les provinces, est extrême,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1