FRANCE. Paris, le 28 Mars. M. Louis Veuillot a comparu ce matin devant M. de S'-Didier, juge d'instruction. Les délits qu'on lui impute, et qui sont contenus dans les XXVIII pages de Vin- troduclion au compte-rendu du procès de M. l'abbé Cambalot,. sont 1° Le délit de provocation la désobéis- sance aux lois; 2° Celui d'attaque contre les respect dû aux lois; 3° Celui dapologie de faits qualifiés délits par la loi pénale. Ces délits sont prévus par les art. 3 et 6 de la loi du 17 mai 1819 et par l'art. 8 de la loi du 9 septembre 1835. (Univers.) Il est question d'élever une statue au célèbre critique J. Fréron, Quimper, sa ville natale. C'est une justice tardive ren due l'infatigable antagoniste de Voltaire. L'Académie française, depuis sa fondation, a déjà eu 375 membres, y compris MM. Mérimée etS^-Beuve, élus il y a quelques jours. On remarque que ce corps célèbre n'a encore eu dans son sein qu'un prince du sang. SUÈDE. Stockholm, 12 mars. Le 9, la garnison de la capitale s'est assemblée sur la place du palais, où le roi s'est rendu cheval avec le duc d'Upland. S. M. a reçu le serment de fidélité de cha que régiment, et a harangué les troupes, qui lui ont répondu par des cris de joie. Les corps de la marine ont également prêté serment. Le prince royal et le duc d'Upland ont prêté hier le serment de foi et hommage en présence de S. M. Le corps du feu roi a été ouvert au jourd'hui. Le professeur Mosander, est chargé de l'embaumer. S. M. n'a pas laissé de testament. Des lettres de Stockholm, en date du 15 mars, annoncent que, dans toute l'éten due des deux royaumes, le serment de foi et hommage se prête sans aucun incident remarquable. Nulle part, l'avènement du roi Oscar 1er n'a donné lieu jusqu'ici aucune démonstration hostile. On assure que lesÊtats seront convoqués extraordinairement pour le mois de juin. On lit dans un journal La diligen ce de Séyille a été complètement dévalisée par la bande de Navarro; elle portait des bijoux précieux appartenant M. le comte de Mérode et au général O'Donnell. l'incendie de hambourg LES COMPAGNIES D'ASSURANCES. Audience du 23 mars. Pierre De Crock, fils de François, âge' de 47 ans, né a Poperinghe, domicilié en dernier lieu a Westvleteren, scieur de long, convaincu d'avoir commis une tentative de vol avec circonstances aggravantes, a été con damné a cinq années de réclusion, sans exposition, et rester, après l'expiration de sa peine, pendant cinq ans, sous la surveillance spéciale de la police. ET (EXTBtl^ BU HOXDE INDUSTRIEL.) (Suite.) Voila pourquoi nous avons soutenu, forts d'ail- leurs de la pratiqne des faits et de l'expérience, que les Compagnies locales ne pouvaient être avanta geuses ni pour les assurés, ni pour les actionnaires. Quand la mutualité, si elle n'eût pas d'adver saire plus sérieux et plus convincu que nous, c'est que nous avons étudié avec soin de mode d'assu rance, infligeant chaque sociétaire la détestable condition d'être tout la tois assureur et assuré. Nous ne reproduirons pas ici l'argumentation que nous avons opposée autrefois aux manifestes pu bliés en faveur de la mutualité, et que nous opposions récemment encore au Directeur futur de la Compagnie mutuelle, La Bretagne. Nous rappe- rons seulement que les partisans de la Mutualité soutiennent que le système mutuel se distingue au plus haut degré par ces deux qualités, la sécurité et l'économie. Que nos lecteurs se souviennent de ces deux mots. Nous leur ferons entendre bientôt le démenti que les co-sociétaires des Compagnies Mu tuelles de Hambourg, assurés ou sinistrés,donneront ces prétendus avantages de la Mutualité. Le principe de la responsabilité solidaire des dommages entre les co-sociétaires d'une Compagnie mutuelle, impose aux uns une charge énorme, et crée, en faveur des autres, un privilège exorbitant. Admettez, en effet, qu'une certaine quantité de fabricants aient assurés entre eux leurs manufac tures, appartenant la même classe de risques, avec clause d'un remboursement solidaire pour tous des dommages que le feu occasionnerait. Si ies fabriques les moins importantes brûlent, leurs propriétaires seront indemnisés intégralement par leurs co-so ciétaires, qui, riches ou leur aise au moins, pourront s'imposer un sacrifice, quelque lourd qu'il soit; mais si, au contraire, les fabriques les plus considérables deviennent la proie des flammes, seront-elles relevées par les petits fabricants? Ceux-ci, tout responsables qu'ils soient du dom mage, et tout solidaires qu'ils soient, pourront-ils le réparer? Vous dites, vous qui soutenez la mutua lité a La Mutualité n'est dirigée que par les lois de la plus sévère équité, et noua vous répondons que rien n'est moins équitable que la monstrueuse alliance que vous formez entre le plus riche et le plus petit propriétaire. Vous ajoutez a Le contrat qui lie chaque sociétaire, le faisant simultanément assureur et assuré, rend ces deux intérêts solidaires et indivisibles; a et nous vous répondons que cette indivision que cette solidarité ne sonttrop sou ventque des fictions, fictions dangereuses pour ceux qui croient, sans examen et sur prospectus que la Mutualité est la pertection des assurances; que ses bienfaits sont compris de tout le monde. A chaque pas que l'on fait sur le terrain de la Mutualité, on est étonné des obstacles qui s'y rencontrent pour les co-sociétaires. Toutes les combinaisons de ce système soit l'égard de la dépense que l'assuré doit supporter, soit l'égard de l'indemnité que le sinistré doit recevoir, ont un caractère d'incertitude, d'insuffisance que le senti ment de la prévoyance, justement compromise, doit prudemment repousser. Au surplus, nous insisterons d'autant moins sur l'ensemble des motifs qui nous portent repousser la Mutualité, que l'incendie de Hambourg vient de donner une douloureuse mais éclatante sanction nos opinions sur Ie3 Compagnies mutuelles, sur les Compagnies locales, et de justifier même, ainsi que nous le prouverons dans ls cours de cet article, nos sympathies pour les Compagnies primes. Nous retrouvons dans Hambourg tous les systèmes en présence Compagnies d'assurances mutuelles et locales immobilières et mobilières Compagnies locales primes, Compagnies mutuelles étran gères, Compagnies primes étrangères. A propos d'un incendie important qui venait d'éclater New-York, un directeur de Compagnie Mutuelle affirmait que la Mutualité seule pouvait faire face un semblable sinistre. Aujourd'hui, nous avons un point de comparaison. A New-York substituons Hambourg et suivons dans cette der nière ville les effets merveilleux de la Mutualité! Deux Sociétés mutuelles et locales apparaissent au premier rang, L'une est la Société mutuelle immo bilière de Hambourg, qui sur 184 Millions de marcs banco fie marc banco vaut 1 fr. 85 c.J qu'elle assuraitperd 47 millions de marcs banco qu'elle ne peut songer payer si elle ne parvient faire un emprunt de 5a millions de marcs. L'autre est la Société mutuelle mobilière, plus communément désignée par le nom de son fondateur, Association de M. Bieber. Cette Société qui assurait dans Ham bourg 84 millions marcs banco, doit aujourd'hui 21 millions de marcs, réduits peut-être par le sauvetage a une perte réelle d'au moins 14 millions de marcs banco. Or, elle ue peut réunir en réserve et contributions aux sinistres que trois millions et demi de marcs banco soit le quart du montant de sa dette! Ainsi, les sociétaires, qui doivent contribuer aux sinistres jusqnes la con currence de 4 p- c. du capital assuré, paieront 40 marcs banco par 1000 marcs, (soit 74 ff* >ur '85o fr .J et les sinistrés prendront 75 p. c.! Deux remarques doivent trouver ici leur place Les assurés dans l'Association Bieber ne toucheront a5 p. c. de l'indemnité qui leur est due, qne dans le cas, très-improbable, où tous les sociétaires paie ront leur contribution de 4 p. c. du capital assuré, de telle sorte que cette indemnité devra être réduite encore du montant de toutes les catisations qui ne seraient pas réalisées! Nous ajouterons en outre que, dans les Sociétés mutuelles (et c'est le plus grand nombre), où tous les sociétaires sont solidairement responsables des dommages causés par l'incendie, quelle que soit leur importance, cette fâcheuse solidarité impose aux assurés solvables, outre l'ac quittement de leurs charges personnelles, la néces sité de payer encore pour leurscoassurés insolvables. Que deviennent, au milieu de ces frais, l'Eco nomie, la sécurité qui sont, dit-on, les bases im muables de la mutualité? Les Sociétaires qui ont échappé l'incendie n'échappent pas au fléau d'une cotisation de 4 p. c.; quelle est donc cette économie? Les assurés ne reçoivent qu'une faible, qn'une in- signifiante indemnité; quelle est donc cette sécurité? Ainsi se trouve ramenée ses justes proportions la tonte-puissance des Compagnies mutuelles! Objectera-t-on que si la Société mutuelle immo- bière de Hambourg et l'Associatiou Bieber, se trouvent dans cette désastreuse position, c'est qu'elles n'étaient que des Compagnies locales? L'existence de ces Compagnies, nous en convenons, était entachée de deux vices au lieu d'un. En présence d'un grand sinistre, elles devaient suc comber par une double cause dont une seule eût suffi pour entraîner leur chûte. Ainsi, la Compagnie mutuelle de Gotha, qui assure partout et qui était regardée comme une forte institution, ne peut payer l'aide de ses primes 4 millions et demi de marcs banco qu'elle doit Hambourg quoique chacun de ses assurés vienne de payer l'avance quatre années de primes. Les partisans de la Mutualité objecteront-ils encore qne l'incendie de Hambourg est une de ces rares calamités qu'un même siècle ne voit pas re naître; que les mêmes circonstances ne peuvent se reproduire ailleurs? Raisonnement dangereux et absurde! Eh quoi! dans un des départements qu'une Société mutuelle exploite, une partie de ville ne peut devenir la proie des flammes! Mais comptez donc le nombre des villes qui renferment dans leur sein une vieille cité où les rues sont étroites; où les maisons mal bâties offriraieut l'incendie un ali ment certain; le nombre des villes où le secours contre le feu seul défectueusement organisés rap pelez-vous d'ailleurs qu'un vent violent peut pa ralyser ces secours; que la gêlée, tarissant l'eau dans vos réservoirs et jnsque dans vos pompes peut rendre tous les efforts impuissants. Ainsi, ne mettez pas en doute qu'un incendie comme celui de Hambourg, ne puisse venir un jour, peut-être sur une moins vaste scène, effrayer nos populations, et soyez convaincus, surtout, que les ressources des Compagnies mutuelles d'assu rances, et des Compagnies locales ne demeuraient pas la hautenr d'un semblable désastre. Il n'est pas inutile de faire observer que les Sociétés mu tuelles se trouvent d'autant plus menacées de sinistres importants, qu'elles tendent essentiel lement l'agglomération de leurs risques, Dans les villes où les assurances sont faites par une Mutua lité, on peut se rendre compte, la seule vue de ses plaques suspendues la façade de tant de maisons contigues, des pertes auxquelles elle demeure ex-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 3