JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. N» 277». 27me année. 7PS.SS, 20 AVRIL. LA RELIGION ET LE CLERGÉ. DISCOURS pnmottre par M. le uife-Jjlrffltïfnt proiton, On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et elle» les Percepteurs des Postes du Boyau me. PRIX RE I.'AUOYAEMEAT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4SR Prix d'un numéro Ot# Tout ce qui conceine la rédac tion doit être adressé l Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOXS. 4 3 centimes par ligue. Les lé - clames, >3 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. A entendre certains catholiques, qui blâme les actes des prêtresdoit mépriser la religion celui qui ne professe pas la plus grande humilité envers les ministres du culte et la plus servile obéissance a leurs ordres, quelqu'ils puissent être, n'est qu'un hypocrite... C'est ainsi que s'exprime le catholique du Pro grès laissons de côté la plus grande humilité et la plus servile obéissance, dont il n'est pas question ici et parlons sérieusement. Nous qui ne sommes pas philosophes, nous ne comprenons pas trop la subtile distinctiou que le catholique du Progrès juge a propos de faire entre la religion et ses ministres. Si nous disions que tous les militaires que nous connaissons sont dévorés d'ambition, qu'ils tyran nisent leurs subordonnés j qu'ils sont d'une cupi dité honteuse, qu'ils ne comprennent pas leur siècle; qu'ils méconnaissent leurs plus sacrés de voirs envers le roi et la patrie, nous aurions mauvaise grâce sans doute h venir protester ensuite de notre profond respect pour l'armée, de notre amour pour la force publique. Et cependant les officiers sont tout aussi distincts de l'armée, que les ministres de la religion sont distincts de la religion. Si nous couvrions d'injures et de mépris tous les magistrats du royaume, tout en protestant de notre vénération et de notre respect pour la magis trature, nous serions ridicules et insensés; que l'on juge de la sincérité et de l'intelligence des hommes qui protestent de leur amour pour la religion et qui jettent sur le clergé l'injure et le mépris pleines mains, sous pretexte que les prêtres ne sont pas la religion Le Progrès devient décidément théologien. Lui, qui paraissait n'avoir étudié jusqu'ici que les règlements de la Loge, nous cite le Concile de Trente! Chose admirable! il entreprend même d'enseigner aux curés, comment ils ont a se con duire dans Je confessionnal! Quel progrès! Les rédacteurs de,ce journal ne savaient pas leur ca téchisme il y a huit jours, et les voilà devenus capables tout-à-coup d'expliquer le Concile de Trente C'est le cas de s'écrier Quel progrès daDs le Progrès Un catholique des plus fervents, qui lit habi tuellement le Progrès, et qui n'y a jamais rencontré que des sujets d'édification, veut bien se charger de résoudre tous les cas de conscience, qui pour raient embarrasser ses concitoyens; il s'est livré une élude approfondie de la casuistique, et du Concile de Trente, ce qui le met même de ré former les décisions de Mgr. l'évêque, et d'encou rager tous les bons catholiques aimer le fruit défendu, et lire avec plus d'appétit que jamais les journaux qui bafouent le clergé. Les personnes conscience timorée, qui désirent recourir aux lumières de ce nouveau Casuiste, n'auront qu'à s'adresser la rédaction du Progrès qui indiquera bien volontiers son adresse, en retour des assurances qu'il en a reçues sur sa parfaite orthodoxie, tant soit peu compromise... Avis aux bons catholiques. L'affaire des journaux nous parait fort simple. La Loge fait ses lois, l'Église fait les siennes. Vou lez-vous être franc-maçon Observez les lois de la Loge; voulez-vous être catholique? Observez celles de l'Église. Tout le monde est libre de choisir; de quoi se plaint-on? Pour nous, nous croyons qu'il est ridicule de vouloir faire la loi aux autorités ecclésiastiques en matière de conscience, et d'être catholique malgré elles, tout comme il serait ridi cule de vouloir faire la loi la Loge et d'être franc-maçon malgré elle. Si vous êtes franc-maçon vous obéissez au grand Orient; donc, si vous êtes catholique obéissez l'Évêque. Voilà tout. Aux armes de la persuasion, les libéraux oppo sent les armes de la brutalité. Ils répondent par des insultes aux raisonnements des modérés. Si nous l'emportons sur eux par les idées, ils l'emportent sur nous par la force matérielle. Comme d'autres journaux de la même opinion, le Propagateur a mérité de temps en temps qu'on le déchirât publiquement en lambeaux. Ce n'était pas assez car on pouvait encore le lire en rajustant les pièces. Un malin entre les malins a trouvé un meilleur expédient pour soustraire aux amateurs ce journal des ténèbres dans Y estaminet du Saumon en cette ville, il a pris la liberté de l'enlever sans oublier la planchette laquelle il était attaché. Le Feuilleton Belge a par tagé le même sort. Nous dirons qu'il faut avoir été ébloui par la lumière au point d'en être aveuglé complètement pour commettre un acte aussi niais qu'effronté. Ce n'est pas seulement une sotte et méprisable espièglerie, c'est un véritable vol nous le prouverions, eu cas de besoin. Si le fait se réitérait, nous signalerions l'individu par ses prénoms, nom, profession et domicile. Qu'il prenne garde lui. Les habitants de la Grand'Place se plaignent qu'il y a manque d'eau. Nous appelons sur ce fait l'attention du collège échevinal. Le 17 de-ce mois, le nommé Baelden [Henri), profession de tonnelier, s'est suicidé par strangu lation dans sa demeurç, rue de Bailleul. Hier un ouvrier de cette ville a vu s'arrêter chez lui un pigeon-voyageur. On est venu le présenter notre examen il est noir seulement il offre une ou deux plumes blanches l'aîle gauche et des reflets verts et violets an collier. 11 est marqué du numéro 28 et du mot Anvers. Il portait un cours authentique imprimé de la bourse de Paris du lundi j5 de ce mois; un manuscrit qui présente les nouvelles de Madrid du 9 et les nouvelles de Paris du 15 de ce mois, et un petit carré de papier où on lit j'ai reçu hier votre panier avec six pigeons. J'en ai lâché les n0' 27, 28, 7 5/4 heures. Le courrier en retard, On conclut naturellement de ces indications que l'oi seau est parti de Paris et devait se rendre Anvers. 11 a vagué plus de deux fois vingt-quatre heures et la fatigue l'aura contraint chercher un abri. I.e détenteur espère bien que le propriétaire l'in demnisera des soins qu'il s'empresse de donner au précieux volatile. SUR LA TOMBE DE PIERRE CORTEYK. Le «S Avril «844. Mes braves Frères d'Armes pour la seconde fois un triste devoir nous réunit dans cette enceinte. J.a tombe qui est ouverte devant nous, va recevoir les restes inanimés de notre frère Pierre Corleyn, pour lui l'éternité vient de commencer Il fut brave soldat, fidèle et docile, remplissant ses devoirs avec zèle et activité, ne connaissant d'autre règle de conduite qu'à une obéissance passive qui était le caractère distinctif de nos années victorieuses. Le sort le désigna pour faire partie de l'expé dition d'Egypte d'où nos légions républicaines revinrent, décimées par les fléaux de ces bril lantes climats et non vaincues par les hordes ennemis; niais une maladie grave le retint Malte, il fut forcé bientôt après de rentrer en France. Le dépérissement de sa santé le mit dans la nécessité de songer aux invalides. Mais le désir de se fixer dans sa ville natale le porta demander son congé définitif. C est celte époque que je le pris sous ma protection, il entra mon service et y demeura pendant quatorze années, sa conduite honorable, lui mérita la bien veillance des officiers de cette cité qui lui propo sèrent un mariage napoléonien. Celle que Corleyn choisit alors pour être la compagne de sa vie, déplore aujourd'hui sa perte avec tous ceux qui l'ont connu. L'empressement religieux de ses compagnons d'armes est un éclatant témoignage qu'il était

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1