No 2777. 27me année 7P53S, 15 MAI. INCENDIE A DICKEBUSCH. Incendiés de Dickebusch. Souscription an Bureau du Propagateur. 3ncfttbtf îtt jDtrkebttscl). ttouoeaux WtfliLs, rectification îrcs premiers. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MEMCMEDI de chaque semaine. PRIX DES ÎXSERTIOSS. 1 centimes par ligue. Les lé- clames, P» centimes la ligne. On s'abonne l'prea, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'jtmiXEHEMT, par trimestre, Pour Ypres ifr. 4 Pour les autres localités 4 Prix d'un numéro Dans la nuit du lundi t3 mai, un incendie vient de consamer six maisons au village de Dicke- busch une lieue d'ici. Le feu a pris par une boulangerie. Personne n'a péri. Le cadavre d'une jeune personne qui devait êlre enterrée le lendemain a été retiré de l'une des maisons et déposé au cimetièreou l'on transportait éga lement tous les effets mobiliers des incendiés. Chacun rivalisait le zèleon ne s'est aperçu d'aucun vol. Pendant que la cloche d'alarme fesait accourir la population les pompiers de la ville, les pompes attelées de chevauxarrivaient en toute bâte et h temps du moins pour prévenir de plus grands désastres. Leur marche contrastait vivement avec la nonchalance abrutie de quelques ivroges revenant encore des libations de S'-Job. On dit qu'uue femme saisie d'effroi l'aspect des flammes qui sillonnaient les ténèbres, a accouché avant terme. Le vicaire de l'endroit s'est particuliè rement signalé dans ce sinistre par une rare intré pidité on le voyait successivement porter de l'eau, animer les assistans, gravir les toits, et diriger de sang froid les travaux au plus fort du danger. Il faut citer aussi M. Brunfaut, notre concitoyen. La boulangerie brûlée est celle d'Eu- sèbe Vermeersch. 11 y avait quarante sacs de farine et une masse considérable de bois qui a surtout alimenté le sinistre. Deux maisons ont été démolies pour préserver les autres. Bien que nos concitoyens de la ville et de l'arrondissement aient leur disposition des voies nombreuses de témoigner efficacement leur sym pathie aux malheureuses familles dont le leger patrimoine est devenu en quelques heures la proie des flammes a Dickebusch, nous n'hésitons pas h seconder les louables efforts des autorités de cette commune, et nous déférerons volontiers h leur vœu, en recevant les offrandes qui seraient déposées a notre bureau. Aucune ne sera dé daignée si minime qu'elle soit toutes seront l'objet d une gratitude sincère. Que la jeunesse, que le militaire, que l'artisan, veuillent bien s'in téresser aussi h l'âge, au sexe, au dénuement des infortunés qui pleureut si près de nous. Si les dons que le public confiera a notre garde ne s'élèvent qu'à une faible somme, nous n'en serons pas moins toujours satisfaits d'avoir rempli un devoir de philanthropie. Nous désirons que la souscription ne se prolonge pas au delà du premier Juin. Le feu s'est manifesté six heures et demie, non la boulangerie de Vermeersch, mais du côté opposé chez Philippe Deraedt, cordonnier, qui était absent. On croit généralement qu'une che minée mal nettoyée du crévassée a occasionné le sinistre. De la maison de Deraet, l'incendie a gagné celle qui y est attenante, et qui était occupée par Aernoudt, couvreur. Rien n'a été sauvé du mobilier. Aernout était le propriétaire de ces deux maisonsen sorte que les deux familles sont entièrement ruinées. Ensuite, sous une légère brise, les flammes ont labouré dans la direction du sud-est toutes les maisons jusqu'au coin de la rue qui conduit au cimetière. Quelques minutes ont suffi pour en velopper les habitations de la veuve Vermeersch, et du barbier Vandevoorde. Là aussi .tout péri, sauf les personnes. Au commencement peu de monde se trouvait sur les lieux, la perplexité fesait perdre un temps précieux, et le manque d'eau et d'ustensiles ne laissait aux assistans que de faibles moyens de combattre les ravages de l'élément destructeur. L'arrivée du vicaire donna une heureuse impul sion on travailla avec plus d'ardeur et d'en semble. Cependant le tocsin sonnait, des secours étaient demandés la ville, et les gerbes de feu ayant atteint les meules de bois du boulanger Ver meersch, jetaient leur lugubre reflet dans le lointain, et fesaient accourir la population alarmée. Le brasier vomit de plus effrayans tourbillons encore quand il eut englouti chez Vermeersch trois tonnes d'huile, qu'on n'avait pas songé déménager, bien qu'une partie considérable des meubles fût déjà sauvée. Le cadavre d'un enfant, mort le jour même, fût transporté ailleurs. Les divers tas de bois, de même que la farine, les bâtiments et la petite demeure adjacente de la veuve Burggrave, septuagénaire, furent entiè rement consumés. A dix heures, deux pompes arrivèrent d'Ypres avec le personnel, des piquets de troupes de ligne et de gendarmerie. Déjà la flamme léchait les toits de l'autre côté de la rue du cimetière, et les maisons de cette rue étaient menacées; la plupart des habitans les évacuèrent après avoir enlevé leur mobilier. On commença ôter la toiture et la charpente de ces maisons, pour éloigner de l'in cendie tout alimeut de combustion, et en isoler le foyer deux ou trois maisons furent en partie démolies. La dépouille d'une jeune fille de vingt ans, décédée la veille, et qui se trouvait dans l'une de ces maisons, fut, comme nous l'avons dit, déposée au cimetière. On parvint ainsi maîtriser la violence du sinistre même il parait qu'on aurait pu démolir moins, les pompes fonctionnant avec force, et diminuant graduellement l'intensité du feu. A minuit, peine quelques étincelles s'échappaient-elles encore de la fumée étouffante des cendres bouillonnant et des charbons sifflant sous une vaste mare d'eau. Les premiers lueurs du jour qui éclairèrent ces décombres arrachèrent des larmes nouvelles aux victimes du désastre. On commença dès lors a fouiller les débris, partout où la chaleur n'empê chait pas de mettre le pied. Les fouilles ont continué depuis; elles ne font que découvrir que des objets entièrement calcinés. Une partie des pompiers ont passé la nuit sur les lieux. Les curieux se succèdent sans interruption. Pendant l'incendie, beaucoup de personnes couraient aux remparts pour en contempler le spectacle, bien que les traces en fussent peu perceptibles, le pays intermédiaire étant en grande partie boisé. Les Hourgmestre et Echcvln» de la commune de Dickebusch M. l'éditeur du Propagateur 4 Ypres. ^sféandêeul 'Se/c/ear, Un grand malheur vient de frapper plu sieurs habitants de notre commune il nous impose Cobligation de ne négliger aucun moyen dCalléger le sort des victimes. Déjà nous sommes redevables la ville d Y près des prompts secours en hommes et en matériel qui nous sont venus spontanément en aide qu'il nous soit permis en témoignant pu bliquement notre reconnaissancede faire encore appel la charitéla philanthropie de nos généreux voisins. Tous les chrétiens tous les Belges sont jrères c'est une vérité que nos compatriotes dans la détresse dont jamais vu démentir. Nous vous prions, M. F éditeur, indépendam ment des autres mesures qui seront prises, de vouloir bien ouvrir votre bureau une sous cription en faveur des incendiés de Dickebusch. Deux veuvestrois honnêtes artisansun père de Jamille avec six enfants, sont ruinés par le désastre du i3 mai; sir maisons ont été complètement détruitesd autres sont notable ment endommagées presque tout le mobilier a périla maison d'Eusèbe Fermeerschbou langer, était seule assurée. La perte est évaluée dans notre rapport administratif approxima tivement dix ou douze mille francs. Sans le zèle des habitants de notre commune sans l'arrivée des secours d'Ypres, les ruines fumantes qui nous attristent occuperaient pro bablement une surface plus étendue encore

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1