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D'après le projet de M. le ministre,
ceux de ces établissements qui seraient
destinés aux garçons seraient placés la
cam pagne, et des terres d'une assez grande
étendue y seraient, autant que possible,
annexées; on s'y attacherait former des
ouvriers instruits, et expérimentés pour
l'agriculture et d'autres industries, qui
présentent le moins de concurrence.
L'exécution de cette importante mesure
permettra de soustraire ces enfants; sur
tout ceux qui se trouvent dans les dépôts
de mendicité, au contact dangereux et
souvent corrupteur des adultes, et de les
rendre des hommes robustes, honnêtes,
capables, laborieux, en un mot, d'en faire
des hommes utiles la société au lieu
d'être une charge pour elle.
On écrit de Spa, 11 mai Tandis que
plusieurs journaux font voyager de Paris
Bourges et de Bourges Bruxelles, le
père Fulgencio Lopez, confesseur de dona
Carlotta, femme de l'infant don François
de Paule, et le chargent de porter les der
nières volontés de cette princesse la
reine des Français, don Carlos et la
princesse Isabelle-Ferdinande deBourbon,
cette dernière se trouve Spa depuis une
dizaine de jours, avec son mari M. le comte
de Gurowski, et y a loué une partie de
Y Hôtel du Lion-Noir, pour toute la saison
des eaux.
Les saisons d'assemblée s'ouvrent le 12
de ce mois, et on organise des fêtes bril
lantes pour leur inauguration.
Parmi les personnes de distinction qui
se fixeront Spa cet été, on remarque le
comte Seyssel d'Aix, grand-écuyer du roi
de Sardaigne; M. le comte Mercy d'Argen-
teau, qui a retenu l'un des principaux
hôtels pour un terme de 3 mois; le vicomte
Bury, fils du comte d'Albemarle, grand-
maître des cérémonies de la reine d'An
gleterre; M. le comte Walsh Freeman,
venant de Paris; le colonel anglais Ca-
theart et lady Catheart.
On ne se souvient pas d'avoir vu tant
de préparatifs que cette année; tout est
restauré, rajeuni et embelli; les ouvriers
manquent Spa, il a fallu en faire venir
de Liège.
La cour d'assises du Hainaut, dans
son audience du 8, a condamné Ferdinand
Duret et Napoléon Duret la peine de
mort, et ordonne que l'exécution aura lieu
sur la place publique de Celles, pour
avoir dans la nuit du 18 au 19 août 1843,
volontairement mis le feu des récoltés ap
partenant Hyacinte Ducellier, ou au moins
de s'être rendus complices de ce crime en
aidant ou assistant l'auteur ou les auteurs
dans les faits qui l'ont préparé ou facilité
ou dans ceux qui l'ont consommé.
L'œuvre de moralisation entreprise
en la maison d'arrêt de Tournay suit son
cours. Sur 89 prisonniers, 72 ont été
amenés remplir leur devoir pascal; parmi
ces derniers ont figuré deux condamnés,
l'un 15, l'autre 20 années de travaux
forcés, appartenant la maison de force
de Gand, et qui se trouvaient momentané
ment dans la prison des Carmes. C'est
Mgr. l'évêque lui-même qui a dit la messe
et qui a communié tous ces malheureux.
Cette visite du prélat a été pour sa
charité l'occasion d'une autre œuvre mé
ritoire dont nous empruntons le détail au
Courrier de l'Escaut. Un malheureux père
de famille, détenu pour dettes, gémissait
depuis plusieurs mois sous les verroux,
séparé de ses enfants au nombre de huit et
tous en bas âge. Ce débiteur honnête au
tant que pauvre était la merci de son
créancier qui pouvait faire durer la déten
tion cinq années. Il avait inspiré une telle
commisération dans sa commune que le
bourgmestre avait fait une collecte son
profit; elle avait produit 150 francs, mais
cette somme était insuffisante la libéra
tion du malheureux, parce que, comme
il arrive chaque jour sous l'empire des lois
qui nous régissent, les avocats et les huis
siers aidant, les frais de poursuites avaient
énormément accru le chiffre primitif de la
dette, causé par le simple achat d'une vache.
Mgr. Labis, informé de toutes ces particu
larités a voulu compléter la bonne œuvre
commencée grâce sa généreuse inter
vention, le pauvre père de famille rendu
la liberté et ses enfants, bénit avec
eux ses bienfaiteurs.
On lit dans l'Univers M. Louis
Veuillot, notre rédacteur en chef, et M.
Barrier, notre gérant, ont comparu hier
devant la Cour d'assises de la Seine, pour
répondre l'accusation qui leur était in
tentée au sujet de la publication du procès
de M. l'abbé Combalot, des Lettres de
NN. SS. les évêques de Chàlons et de Va
lence, et de l'adresse des catholiques de
Tours. M. Veuillot et M. Barrier, ont été
condamnés chacun un mois de prison et
3,000 fr. d'amende. Cette condamnation
pourra paraître sévère; nous sommes ce
pendant réduits nous en féliciter. Le
jury avait déclaré les deux prévenus cou-
Nous devons particulièrement signaler les
preuves de dévouementdont MM. Vanhee
vicaire de la paroisse, Vandenberghevicaire
de la Chapelle de Clyte, Auguste Brunfaut,
lieutenantdes sapeurs pompiers d'Ypres et
Auguste Pan Eeche, cultivateur en cette com
mune, ont donnédememe que plusieurs autres,
l'encourageant exemple.
Espérant que notre recours la générosité
des habitants d'Ypres et des localités environ
nantes ne sera point infructueuxet comptant
sur votre obligeance publier immédiatement
notre missive, nous avons Vhonneur, Monsieur,
de vous exprimer Vassurance de notre parfaite
considération.
Dickebusch, i4 mai i844.
Les Bourgmestre et Echevins de la
commune de Dickebusch
C. DE CAT, B'\
Par ordonnance
Le Sechétaire
B. WECKSTEEN.
Duim-Riem, déserteur, contrebandier, et
l'bomnie le plus agile de Poperinghe, a été
condamné en neuf mois d'emprisonnement, pour
importation frauduleuse de spiritueux, et rébellion
envers les agens de la douane. Passé quelque
temps, il mit en défaut la vigilance de vingt cinq
gendarmes, qui cernaient sa maison pour l'arrêter.
Tandis que toute la force armée se portait vers
une fenêtre où l'on fesait beaucoup de bruit,
il sauta par une autre du côté opposé, et s'enfuit a
toute jambes a travers une foule considérable,
battant des mains en signe de joie. Mieux appris
par mainte aventure, la gendarmerie amenait
maintenant le gaillard garolté, et l'audience finie,
la corde lui passa de nouveau sous les bras.
Les huissiers se proposent de tenir dans peu
une vente publique hebdomadaire pour leur
compte. Déjà plusieurs réunions ont eu lieu pour
s'enténdre ce sujet. Jusqu'à présent aucun local
n'a été choisi.
Tandis que des échafaudages entourent %une
partie de la tour des Halles, le passage sous la tour
continue être libre. Seulement une croix sus
pendue semble avertir les passans du danger
du moins ceux qui entrent par la Grand'Place; car
de l'autre côté, la croix est peine perceptible.
Nous ne comprenons pas trop cette mesure s'il
y a du danger, mieux vaudrait de fermer le
passage, que de donner un signal auquel beaucoup
de gens ne font pas attention, et qui ne détourne
personne du trajet auquel les baltans ouverts
convient le piéton.
On dit que la justice accorde vingt quatre
heures aux condamnés pour maudire leurs juges.
Qu'ils y prennent garde cependant il est des
tribunaux qui n'admettent pas plus cette règle de
tolérance judiciaire, que nous ne reconnaissons les
maximes gallicanes. Non seulement le tribunal
d'Ypres entr'autres ne souffre pas qu'on l'injurie,
n'importe quand; mais il ne veut pas même qu'on
insulte les témoins, fût-ce au seuil de l'audience.
D'hane de Westroozebeke est condamné pour vol
de bois quinze jours d'emprisonnement. Il se
lève en secouant la tête, et poussant la lèvre
inférieure, il s'en va d'un pas lourd. Hé bien, bon
homme, lui dit l'huissier au rire moqueur, com
ment se sont passées les affaires? Fort mal répond
le rustre d'un ton bourrugrâce au faux serment
du gredin de garde champêtre. Le garde était tout
juste derrière lui. Tu me reproche un faux
serment?... plus tard. Et hier du panier
salade débarquait le campagnard en pension
pour sa maraude, l'effet d'aller régler le compte
nouveau qu'on lui avait ouvert, et où le propos
de la fois dernière figurait son débet. En vain
s'imagina-t-il qu'une explication polie corrigerait
le compliment l'huissier, le garde et un gen
darme étaient là pour le confondre de trois côtés,
et les magistrats ne crurent pouvoir mieux faire
que de renvoyer le pensionnaire et l'équipage
pour un nouveau mois au garni de Spilliard.
Un jeune homme âgé de 18 ans, le nommé
Florimond Ramoen vient d'être condamné, après
une instruction huis clos, par le tribunal correc
tionnel d'Ypres, un an d'emprisonnement, pour
outrage la pudeur. Ce serait un digne héros de
roman pour Eugène Sue, Paul Decock ou quelque
autre écrivain la mode, dont les élans et la verve
ne s'inspirent qu'à la fange du crime et de l'in
famie.
A la dernière audience de notre tribunal cor
rectionnel se passait une scène inspirant quelque
intérêt. Une jeune fille de i5 ans était prévenue
du vol d'une bûche, et sa mère de complicité. Le
magistrat remplissant les fonctions du ministère
public, conclut contre les deux accusées quinze
jours de cachot. La jeune fille, fondant en larmes,
avouait sa culpabilité; mais en même temps se
jetant genouxelle supplia le tribunal d'épar
gner sa mère, l'inscu de laquelle elle assurait
d'avoir commis le délit. Les juges ne purent prendre
en considération cette assertionet prononcèrent
une peine double contre la mère. Il serait difficile
de se faire une idée de la douleur déchirante de la
fille en entendant cette condamnation elle éclata
en sanglots et demanda constamment grâce pour
sa mère. Le sentiment filial lui faisait oublier
complètement sa propre punition.
L'Echo du Luxembourg annonce que
la régence de Luxembourg vient de confier
Mgr. Laurent, évêque de Luxembourg,
la direction de l'athénée de cette ville.
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