JOURNAL DÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
s ]\To 2778. Samedi, 18 Mai, 1844. 27me année.
vérité et justice.
On «'«bonne Yprea, Grand'-
Place, SI, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE E,'AHOMWEME*T,
pur trimestre,
Pour Ypresfr. S
Pour les autres localités S
Prix d'un numéroS#
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES lUtRTIDII.
IV centimes par ligue. Les lé-
clames, S S centimes la ligue.
ggRBS, 18 Mai.
REVEE POCITIQCE.
Des lettres d'Athènes, en date du 26 avril,
mandent qu'ils règne dans les provinces de la
Grèce une vive agitation. Dans la Rome'lie et
en Morée, le mécontentement populaire est tel
que l'on craint d'y voir éclater des troubles
sérienx, des Clephtes et des Palicares parcourent
les campagnes, comme aux plus mauvais jours
de la Grèce. Tout annonce qu'une réaction contre
le gouvernement, peut être même contre la Charte,
se prépare. Toutes les troupes disponibles ont
été envoyées en toute hâte sur les points où
la tranquillité publique semble le plus menacée, et
c'est a peine s'il est resté a Athènes assez d'hom
mes pour faire le service ordinaire.
La Chambre des Communes a enfin voté, dans
sa séance du i3, sur l'amendement de lord Ashley,
ayant pour but de réduire a 10 heures la durée du
travail des femmes et des enfants dans les ma
nufactures. Après une discussion qui s'est pro
longée jusqu'à une heure et demie, la Chambre,
passant a la division, a rejeté l'amendement h
la majorité de 138 voix (297 contre 169. La
Chambre a ensuite autorisé, a la majorité de 136
voix contre 7la troisième lecture du bill de
sir Graham qui se trouve par là définitivement
adopté.
La Chambre des Pairs n maintenu les certificats
d'études, comme nous nous y attendions. Les
récipiendaires devront non seulement faire preuve
de connaissances aux examens, mais-encore dé
montrer qu'ils ont acquis ces connaissances d'une
manière légalec'est-à-dire, sous l'œil de l'Uni
versité. Il ne reste plus qu'une chose faire, dit
ce propos VUnivers, et la mesure sera complète
c'est de déclarer la guerre la Belgique pour
lui faire supprimer la maison de Brugelelte, et la
Suisse pour l'obliger chasser les jésuites de
Friboùrg. Vu la tournure que prennent les choses,
et la légitime indignation que tant d'iniquité sou
lève dans lés cœurs catholiques, nous pensons que
1 Université fait bien d'eu venir là, si elle veut
obtenir tous les résulials que lui promet sa loi.
Après une discussion où ses desseins se sont révélés
avec tant d éclat, quel sera l'apostat qui voudra
traquer l'âme de son fils pour un diplôme de
bachelier?
Un livrancrer des troupes refusalors de la
cherté des pommes de terre, de continuer fournir
de ces tubercules au prix stipulé dans son contrat.
I! proposa au régiment, commandé par M. le
colonel Crossé, une augmentation proportionnée
la hausse des denrées. Le conseil d'administration
consentit une majoration inférieure celle que
réclamait le fournisseur. Refus de celui-ci d'ac
cepter le taux offert. Les officiers constatèrent la
discontinuation des livraisons, et pourvurent par
d'autres achats aux besoins de la troupe. De suite
l'entrepreneur assigna le conseil d'administration
en restitution (Fun dépôt de trois cents francs,
effectué pour sûreté de l'engagement. Les officiers
administrateurs firent remarquer que la resti-
tutiou du dépôt consigné pour garantie du contrat,
ne pouvait être plus mal propos. Exiger qu'au
moment où le déposant refusait de l'exécuter,
et demandèrent par contre environ trois mille
francs de pertes essuyées par la cessation inop
portune des fournitures, et les marchés onéreux
qui en avaient été la conséquence. Jugement qui
rejeta la demande en restitution du dépôt. Appel
devant la cour de Gand. Arrêt déclarant l'appel
non recevable parce que les jugements qui pro
noncent sur des valeurs inférieures deux mille
francs ne sont pas susceptibles de recours. On
revint devant le tribunal d'Ypres, pour plaider
sur les dommages ou pertes. Par jugement d'hier,
le fournisseur a été condamné en fr. 2,225 d'in
demnité au profit du régiment, et aux dépens
du procès. Il est fâcheux qu'un arrangement n'ait
pas terminé cette affaire, née de circonstances
en dehors de toute prévisionet qui devaient
rendre les parties plus accessibles une com
position modérée. Ou doit même croire que le
ministre ne serait pas éloigné d'autoriser la remise
par le conseil régimentaire d'une grande partie de
la condamnation, soit pour prévenir de nouvelles
procédures en appel, soit pour donner cours ces
dispositions généreuses qui conviennent bien mieux
des militaires que de méticuleux calculs de
procureur sur des dommages intérêts. Les pas-
perdus ue sont pas l'arène de leur gloire.
M. J.-A. Mahieu, né Wytschaete en 1762, et
depuis 1813 curé Zonuebekey est décédé
ce matin.
Les funérailles auront lieu lundi 20 de ce mois.
Dans un de ses derniers numéros du mois de
mars, la Gazelle de Mons a publié la réponse
suivante un article (1) d'un antre journal de la
même ville
Dans son n° du dimanche 24 de ce mois, un
journal de cette ville signale un fait qui se serait
passé le dimanche 17, l'hospice du Bon Pasteur
de cette ville, fait d'après lequel on pourrait sup
poser que l'on mettrait en usage, dans cet établis
sement un système cruel de correction envers les
femmes ou les eufauts qui y sont entretenues.
(1) Cet article a été reproduit dans une feuille de cette
ville, qui, depuis longtemps, on couuait la mauie de
communiquer ses rares abonnés tout ce qui est injurieux,
tant pour le clergé que pour toute personne qui se dévoue
aux bonnes œuvres. Note de la rédaction.
Nous avons recueilli des renseignements cet
égard, et nous nous empressons de communiquer
nos lecteurs ce que nous avons appris. Us sauront
ainsi, que dans cette circonstance, l'autorité n'est
restée ni indifférente ni inactive, et que l'on peut
être pleinement rassuré sur la douceur et la conve
nance du régime suivi dans la maison de charité,
dite du Bon Pasteur. M. le bourgmestre voulànt
s'assurer personnellement de l'exactitude des bruits
émis depuis quelques jours, se rendit hier matin
l'hospice, sans avoir prévenu personne de sa visite
et fit mander successivement au parloir i" R. S. en
fant âgée de moins de dix ans; 2® F. P. jeune fille
âgée de 16 ans environ, désignées comme ayant été
punies dans la journée du 1 7 mars interrogées sur
ce qui s'était passé, chacune répondit que la seule
punition qu'on leur avait infligée était, l'une d'aller
se mettre au lit, l'autre de demeurer seule dans une
salle, et que c'est au moment ou la religieuse les
conduisait leur chambre qu'elles avaient jeté les
cris entendus du dehors (ce qui ne doit pas étonner,
l'escalier qui y mène étant éclairé par des lucarnes
ouvertes sur la rue) et qu'aucune violence n'avait
été exercée contre elles. Interpellées sur la question
de savoir si elles avaient parfois se plaindre du
régime de la maison, l'une et l'autre répondirent
négativement et assurèrent M. le bourgmestre, que
le régime ne laissait rien désirer.
Ce magistrat se rendit ensuite dans les lieux de
réunion des pourvues et leur adressa la même in
terpellation quoi, toutes répondirent qu'elles
n'avaient aucune plainte ni réclamation faire, et
qu'elles étaient heureuses de se trouver dans une
maison ou on leur prodigue les soins les plus affec
tueux.
C'est avec un véritable plaisir que nous avons
appris, et la démarche de M. le bourgmestre et les
détails qu'il a recueillis, l'occasion d'un événe
ment qui avait assez vivement préoccupé l'opinion
publique et qui, s'il restait présenté sous un faux
jour, serait de nature jeter du discrédit sur un
établissement, qui, jusqu'à présent, était resté en
touré de beaucoup de considération, et excitait
juste titre les sympathies des véritables philan
thropes. Il est donc avéré que les cris entendus le
dimanche 17 mars, et dont on a fait tant de bruit
doivent être assimilés ceux que chaque jour l'on
entend de la part des enfants, qui leurs parents in
fligent la peine disciplinaire même la plus légère.
Nous pouvons d'ailleurs affirmer, d après les indi
cations données par le membre de la commission
des hospices spécialement chargé de la surveillance
delà maison, qne les seules punitions qui y soient
en usage, sont l'isolement et la mise au pain sec et
que, conformément au règlement adopté pour
l'hospice du Bon-Pasteur, il n'est jamais infligé
ancune correction corporelle, n