d'habits qui ne lui conviennent pas. Les pa
rents ne doivent pas permettre leurs
enfants de porter des uniformes militaires
ou civils auxquels ils n'ont aucun droit.
Toutes les classes de la société doivent se
conformer cette prescription. Ordre est
donné aux autorités de police locale et
leurs agents de veiller avec vigilance et
sévérité la stricte observation des règles
ci-dessus établies.
Les empoisonnements par l'arsenic
se multiplient d'une manière effrayante
ces jours derniers, la cour d'assises de
Maine-et-Loire a condamné un empoison
neur aux travaux forcés perpétuité.
Dans une autre affaire d'empoisonne
ment, portée il y a un mois devant.la cour
d'assises du Gers, le pharmacien, entendu
comme témoin, a déclaré devant la cour
qu'il y en avait assez pour empoisonner
plus de cent personnes.
M. de Cormenin avait demandé, dans
son mémoire, qu'on interdit la vente de
l'arsenic en détail aux particuliers, n'en
réservant l'emploi que pour les prépara
tions industrielles ou pharmaceutiques.
On assure que dans la loi sur la police
de la pharmacie, qui se prépare au minis
tère du commerce, on fera droit cette
demande. Le projet de loi serait soumis
au conseil d'état et porté, s'il en est temps
encore, la chambre des députés, dans le
courant de la présente session.
Hier deux heures, un jeune homme
s'est précipité d'une des tours de Notre-
Dame, sur la place. Il est tombé mort près
d'une femme qui a été presque asphyxiée
par la compression de l'air; on a vu cette
dernière tourner plusieurs fois sur elle-
même. Le jeune homme était assez bien
vêtu, il avait le crâne ouvert, et ne parais
sait pas avoir reçu d'autres blessures. Il
n'a donné aucun signe d'existence.
Nous avons reçu des nouvelles de
Venise en date du 29 mai. Mgr. le duc de
Bordeaux, profitant d'un instant de mieux
dans l'état de son oncle, était venu passer
vingt-quatre heures dans cette ville, pour
faire une visite Mme la duchesse de Berry;
le prince devait retourner le lendemain 30
Goritz. M. le duc d'Angoulême était
moins souffrant depuis quelques jours;
mais on craint que cette apparente amé
lioration ne soit qu'une trêve, et que les
ravages du mal ne continuent et rendent
impuissants les efforts de la médecine.
Voici quelques renseignements rela
tifs la note du prince de Joinville
Mécontent du peu de cas que le conseil
de l'amirauté faisait de ses observations.
M. le prince de Joinville rédigea dans le
silence du cabinet, aidé de documents au
thentiques, la note qui vient de faire une si
profonde sensation dans le monde poli
tique. La première personne laquelle le
prince la communiqua fut le duc de Ne
mours, qui supprima quelques passages
relatifs l'Angleterre et aux événements
de 1840.
Le duc de Nemours ajouta de sa main
deux ou trois paragraphes, qui furent ré
digés d'un commun accord. La note fut
ensuite communiquée sous le secret la
reine et Mme Adélaïde qui employèrent
toute leur influence décider le prince
ne point livrer cette pièce la publicité, on
obtint de lui un mezzo termine. La note
s'est imprimée sécrètement, 30 exem
plaires. La première épreuve fut remise
Louis-Philippe, les autres aux princes, aux
ministres, aux amiraux, quelques dé
putés amis du prince, parmi lesquels M.
Thiers.
Le roi fit mander aussitôt le prince de
Joinville, lui fit des représentations sur les
conséquences de la publicité d'un pareil
écrit, mais n'ayant pas été plus heureux
que la reine et Mme Adélaïde, le roi, disons-
nous, conseilla quelques changements indis
pensables. Le prince céda au désir de son
père et après avoir fait les corrections
obligéess'entretient avec M. Thiers qui y
mit la dernière main et envoya la note la
Revue des deux mondes sans prendre l'avis
du prince qui fut censé Cignorer. On sait le
reste, mais ce qu'on ignore, c'est qu'un
auguste personnage après avoir fait atta
quer cet écrit dans les journaux ministé
riels, remercia M. Buloz d'avoir donné
accès dans ses colonnes, l'écrit en ques
tion.
On dit que le mariage du prince
Léopold de Bavière, frère du roi Olhon, a
été précipité en si peu de temps en vue de
la succession au trône de la Grèce qui lui
est assuré par la nouvelle constitution
grecque pour le cas où il aurait des en
fants. Aussitôt qu'il aura un fils, on l'en
verra Athènes avec son enfant et celui-ci
sera baptisé dans l'église grecque.
Le roi Othon l'adoptera et il sera élevé
en qualité d'héritier présomptif. On sait
que le prince Léopold a déclaré positive
ment qu'il ne consentirait jamais chan
ger de religion pour obtenir le trône de la
Grèce, en conséquence si son frère le roi
Olhon venait mourir, et que lui-même
eut un fils, élevé dans la religion grecque,
il résignerait en sa faveur ses droits la
couronne de la Grèce.
ANGLETERRE. Londres, 4 Juin.
Il y a eu hier un grand dîner au château
de Windsor, le roi de Saxe et l'empéreur
de Russie s'y trouvaient. On y a fait usage
d'un superbe service en or. La galerie de
Waterloo où avait lieu le banquet était
magnifiquement éclairée.
Le Globe, en parlant de l'impression
que la visite de l'empéreur de Russie pro
duit en France, reproche amèrement aux
partisans de M. Thiers et même au roi des
Français de ne pas avoir apprécié le cabinet
whig sa juste valeur.
On découvre maintenant mais un peu
tard, dit ce journal, que lord Palmerston
était le meilleur ami de Louis-Philippe.
Le projet de loi sur le travail des
femmes et des enfants dans les manufac
tures a été adopté hier par la chambre
des lords.
Les journaux de Dublin ont paru en
cadrés de noir, en signe de deuil, le lende
main du jour de l'emprisonnement de M.
O'Connell. Un graud meeting s'organise
Londres, l'effet de protester contre la
sentence de la cour du banc de la reine.
Malgré leur emprisonnement les accusés
n'ont pas renoncé se pourvoir en cassa-
lion. Le lord chancelier vient en consé
quence d'avertir les grands juges d'Angle
terre, d'ajourner leur tournée dans les
comtés, parce que leur présence sera
nécessaire la chambre des lords pour le
jugement du pourvoi.
ALEXANDRIE, le 18 mai.
Nous avons eu, il y a quelques jours, la satisfac
tion de voir le vice-roi revenir au milieu de nous
en brillante santé. A peine arrivé, il est allé visiter
les nouvelles fortifications qui, sous l'habile direc
tion de notre honorable compatriote le colonel
Gallice, s'élèvent comme par enchantement. Le
colonel ne demande qu'un an encore pour les
achever il aura terminé alors un des ouvrages qui
feront le plus d'honneur au corps illustre du génie
de France, et aura mis la dernière main une des
plus importantes créations du vice-roi. Son altesse
s'écriait, en voyant ces immenses mouvements de
terre, ces batteries qui se dressent dans toutes les
directions, ces bastions qui défendent les approches
de la ville et du port. Et moi, qui croyais qu'Alex
andrie était fortifiée
Un soin plus pressant toutefois préoccupe en
même temps le vice-roi c'est l'assainissement
d'Alexandrie, où quelques cas de peste se produi
sent encore journellement, quand le reste de
l'Egypte en est complètement exempt. Ce n'est pas
une petite affaire que d'améliorer, sons le rapport
de la santé publique, la situation d'une ville de 100
mille âmes. Mais Méhémet-Ali n'a pas l'habitude
de s'arrêter devant les difficultés, et je ne doute pas
qu'on ne parvienne, a force de soins, a force d'ar
gent et de travail, a modifier essentiellement les
conditions hygiéniques d'Alexandrie; le percement
de rues larges et droites qui s'exécute depuis plu
sieurs années déjà, la construction des nouveaux
quartiers qui peuvent rivaliser avec les villes
d'Europe pour la grandeur et la régularité des
édifices, l'aisance qu'un grand mouvement com
mercial procure généralement aux habitants de la
ville, sont des circonstances qui rendent plus facile
la tâche que s'impose aujourd'hui l'administration.
Puisque je vous parle d'édifices, de constructions,
je ne puis omettre de faire mention du magnifique
établissement qu'élèvent dans nos murs les pères
Lazaristes. 11 doit renfermer un collège pour les
garçons dirigé parles Lazaristes, une école primaire
tenue par les frères de la doctrine chrétienne, une
église et deux écoles pour les filles dont l'éducation
sera confiée aux religieuses deSt-Vincent-de Paule.
Ces respectables sœurs sont déjà chargées, dans ce
moment, de l'administration de i'hôpital fondé par
les Européens; elles ont aussi ouvert une école.
Mais les précieuses institutions dont l'association
pour la propagation de la foi dote maintenant
l'Egypte, n'atteindront leur complet développe
ment que lorsque les bâtiments actuellement en
voie de construction seront achevés.
Le vice-roi ne pouvait rester étranger une
œuvrequia principalement pour objet l'instruction
de la jeunesse. Son Altesse s'y est généreusement
associée en accordant aux Lazaristes, sur la demande
du gouvernement français, un immense terrain dans
l'intérieur mêine de la ville et d'anciennes construc
tions qui fourniront-^TTsque tous les matériaux
nécessaires aux lyjrttVetles. CctrçVoncession a même
été pour le vice/pot une ijoiiveHAoccasion de ma
nifester la foij^ iibér#é soi! respect pour la
propriété. Plusieurs posons ^htferrain demandé
avaient déjà éte\fr^&? pp/on Altesse des
particuliers. Ariin-B%-w-TOu l'ordre de faire le
rachat pour que la donation aux Lazaristes pût être
complète, sansjtûUgr atteinte aucun intérêt.
Méhénœt-Ali'sojuèiiôWk^a protection des prêtres
chrétiens dausleur missioivtfe paix et de civilisation,