JOURNAL 0 YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 2792. Samedi, 6 Juillet 1844. 27me année.
Nous apprenons avec plaisir que quel
ques membres de notre jeune Société
de Vlaemsche Die ht- en Uitgalmings- Maet-
schappy, établie depuis peu de temps en
cette ville, se rendront dimanche prochain,
14 juillet, au Concours Gulleghem, (ar
rondissement de Courtrai). Espérons, pour
leur début, qu'ils reviendront couronnés
de lauriers.
Les sergents de police Renotte et Vitse
ont arrêté le 4 de ce mois, un individu
étranger au pays, dépourvu de papiers et
nanti d'une somme de 825 francs 37 cen
times, provenant d'un vol de 1,250 francs,
au détriment de son maître M. Lefermar
chand S'-Omer.
On dit que les gendarmes de la hrigade
d'Ypres, ont transportés un soldat du 5""
régiment, d'Ypres Gand. On présume que
ce soldat est complice dans l'assassinat
qui a été commis sur une jeune personne
en 1838.
BRUXELLES ET LES FRÈRES DES
ÉCOLES CHRETIENNES.
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Vprrs. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IDSERTIODS.
Il centimes par ligne. Les lé-
clames, SD centimes la ligne.
On s'abonne l'pres, Grand'-
Place, SI, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE L'ABOAIEMEDT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4
Pour les autres localités 44*
Pria d'un numéro
VÉRITÉ ET JUSTICE.
7PR3S, 6 Juillet.
(suite et fin.)
Nous recommandons au conseil communal de
Bruxelles le discours de M. Levavasseur. (i) S'il
leur reste quelque sentiment de leurs devoirs
comme magistratseux aussi tiendront voir par
eux-mêmes ce qui eu est; ils s'assureront pourquoi
les préventions se sont effacées dans le pays même
d'où elles nous sont venues. Ils ne voudront pas
qu'on puisse dire que le temps a marchéhormis
pour eux. C'est par eux-mêmes, et non sur la foi
de I'Obsekvateur et de ses amis, qu'ils cherche
ront h connaître ce que c'est que cette prétendue
avant-garde du parti rétrograde. Ainsi du moins
procéderaient des hommes de bonne foi, désirant
franchement le bien et le progrès des lumières.
Est-ce ainsi qu'ont agi, est-ce ainsi qu'agiront les
membres du conseil communal de Bruxelles? C'est
une question qu'il ne nous appartient pas de
résoudre.
Le seul prétexte qu'à défaut de raison plausible
on avait invoqué dans le sein du conseil commu
nal, c'a été la suffisance des écoles de la ville; et
cette suffisance on la fondait sur les vides nombreux
qui régnent sur les bancs des établissements d'ins
truction élevés par la régence! On se rappelle, a
ce sujet, les chiffres de M. Orts; ils ne souienaient
(i) Voir notre n° 3790, du 39 juin.
pas l'examen, nous l'avoDS prouvé satiété, voilà
bientôt six mois. C'est pourtant le même calcul
qu'on a mis derechef en avant; s'il y avait erreur
involontaire au mois de décembre, il y a eu néces
sairement tout autre chose au mois de juin. Nous
nous eu rapporterons sur ce point au jugement du
public.
Mais ne voilà-t-il pas que, dans l'intervalle,
parait un ouvrage dû la plume d'un écrivain
philanthrope, qui, s'occupant de recherches statis
tiques sur la moralité Bruxelles, n'a pu s'empê
cher de faire sentir l'erreur accréditée par la
régence au sujet de l'instruction primaire. M.
Ducpétiaux, qu'on ne soupçonnera point de mau
vais vouloir envers le libéralisme communal, dit,
après avoir examiné les rapports de l'administra
tion Il y a en en quatre ans une augmentation
de 4a élèves; on a construit de plus une qua-
trième école. Voilà, en dernier résultat, le seul
progrès opéré dans ce long intervalle.
D'après le rapport précité et les explications
données récemment par l'un des membres de la
Chambre des Représentants, qui exerce eu même
temps les fonctions d echevin delà ville, continue
M. Ducpétiaux, il y aurait actuellement près de
900 places vacantes dans les écoles communales.
Cela ne prouve qu'une chose c'est que beau-
coup d'ouvriers s'abstiennent encore de faire
profiter lears enfants des moyens d'instruction
que leur offre l'administration locale. Il ne résulte
pas moins des faits que nous venons d'exposer
que les écoles communales restent encore de
beaucoup au-dessous des besoins qu'il importe
de satisfaire, et qu'en attendant que la ville ait
comblé la lacune signalée, l'instruction et l'édu-
catiou de la classe pauvre reposent encore en
grande partie sur l'existence des écoles privées.
Quant ces écoles, on a évidemment exagéré
leur nombre et leur importance. Aussi, lorsque
M. l'échevin Orts est venu affirmer que le nom-
bre total des enfants fréquentant les écoles de
Bruxelles dépassait le chiffre de dix mille et
qu'il en a conclu que l'instruction est donné la
grande majorité des enfants âgées de sept
quatorze ans, il a commis une erreur involon-
taire sans doute, mais qu'il importe cependant
de relever, pour rendre hommage la vérité.
M. Ducpétiaux réduit ensuite 7,000 le nom
bre des eofants qui fréquentent les écoles de la
ville, au lieu de 10,000 et plus dont se prévalait
M. l'échevin. Eh bien, s'il est vrai qu'il y ait
encore environ huit mille enfants des deux sexes
privés des bienfaits de toute instruction, comme
le pense M. Ducpétiaux, n'est-il pas évident qu'il
y avait devoir pour la régenceeût-elle même
doublé ses propres établissements, de venir encore
en .aide aux écoles gratuites qui instruisent une
foule d'enfants pauvres, pour peu qu'elle désire
sincèrement la diffusion de l'instruction et des
lumières. C'est là, comme on voit, la conclusion
rigoureusement logique des calculs de M. Ducpé
tiaux. Mais qu'importe la logique, qu'importent
les besoins du pauvre, qu'importent la diffusion
des lumières et des bienfaits de l'instruction un
corps communal qui n'obéit qu'à l'esprit de parti?
cour d'assises de paris.
ASSASSINAT DE M. DONON.
(Acquittement du Fila. Réflexions. Voir le
o" précédent.
La femme Mazit, employée comme femme «le ménage
chez M. Donon-Cadot, dépose que le i5 janvier, jour de
l'assassinatelle lui a servi le déjeuner, et l'a quitté eu-
suite. Elle revint neuf heures et quart, et rencontia la
porte une dame Lamare, qui avait déjà sonné une fuis
inutilement. Après uu seoond coup de sonnette, AI. Edouard
ouvrit, et renvoya les deux femmes, en disant que son père
n'y était pas.
Le témoin revint onze heures pour faire le ménage
comme d'habitude, Edouard lui ouvrit, il était calme. Plus
tard, il frotta sa chambre en sa présence, en chantant. Elle
remarqua des taches de sang dans le corridor. Elle déclara
que lorsque M. Donon sortait, il remettait la clé de sou
bureau sou fils.
M. Chenevière, laboureur, s'est présenté quatre fois chez
M. Donon dans la journée du >5 janvier, partir de neuf
heures, saus pouvoir lui parler. C'était M. Edouard qui
ouvrait la porte, il disait que son pére était sorti, et sjoutait
chaque fois qu'il n'était pas encore rentré. Le témoin re
marqua aussi des taches de sang dans le corridor, près de
la porte du bureau.
M. Cordier est allé deux fois chez le sieur Donon dans
la journée du «5; il croit avoir remarqué qu'Edouard était
blême, et pas tout fait comme l'ordinaire.
Bondit r, serrurier, s'est aussi présenté plusieurs fois.
Edouard tenait chaque fois la porte entr'ouvertejuste
assez pour passer la téle. L'une des fois Edouard lui aurait
dit qu'il avait entendu tomber une pièce de 5 fr., et qu'il
n'avait pas voulu déranger sou père, parce qu'il le croyait
avec un client.
La femme Lemaint est allée 1/4 heures et 3 3/4
heures. La première fois, Edouard a fait des dillicultés
pour la laisser entrer. La seconde foiselle a entendu.
Edouard repoussetait tout l'appartement; il était trauquille
et chantait. 11 disait que son père était allé Paris sans
l'en prévenir.
Lachangolte est allé trois fois. Le fila répondait toujours
que sou père était sorti.
Ltmaire, coiffeur, vient le 15 janvier comme d'habitude,
pour raser M. Donon. Son fila lui dit de reveuir, et lui
parla du voyage de sou père Paris.
Caroline Alérandon, autrefois servaute ches M. Donon, avait
quitté ce servioe lors de l'évéuement. Elle sait que M. Donon
en sortantavait coutume de remettre la clé du bureau
M. Edouard. 11 y eut des scéues*dc violence entre les deux
frères Donou. Edouard reprochait sou père de donner
tout Charles. Peu après le meurtre, Edouard reucoutra
le témoiu, et lui dit qu'il avait rêvé que son père avait
été assassiné par un serrurier.
Il résulte de plusieurs dépositions qu'après son premier
interrogatoire devant le juge d'iueiruction de Pontoise, l'ac
cusé Edouard Donou voulut se suicider eu suspendaut sa
cravate aux barreaux de la prison; A partir de ce jour, ou
mit un gendarme côté de lui.
Edouard Donou déclare qu'effectivement il voulut se