JOURNAL DAPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. N» 2796 28me année. Le Progrès qui recule plus qu'il n'avance veut aussi descendre plus qu'il ne moule. Il se perd Lien dans les nues de temps autre, mais ce n'est jamais pour y chercher de l'eau. Ses adeptes ne boivent que celle 3ui jaillit du sein de la terre. Il faut aban- onner aux végétaux cette humidité que le soleil attire de la surface du globe. L'homme cherche les nappes dont le créa teur a recouvert les entrailles de la sphère terrestre. A la bonne heure! Faites forer des puits artésiens tant qu'il vous plaira; seulement une petite objection s'il vous plait ne dilapidez pas les fonds commu naux, surtout une époque où vous êtes contraints de vous apitoyer vous-mêmes sur l'état misérable de votre budget. Avant que de poursuivre un but il importe que vous possédiez des moyens efficaces; il importe plus particulièrement que les hommes et les instruments que vous em ployez soient capables d'inspirer au moins quelque confiance. Ainsi, par exemple, on doit se dire, en Artois l'eau s'élève dès qu'oïl arrive une cinquantaine de pieds de pro fondeur, mais Grenelle Mulot n'a obtenu la source qu'à une profondeur de trois mille pieds; la ville d'Ypres est assise dans un marais, donc il est probable que les couches imperméables seront très-profon des. On doit présumer qu'il n'y aura pas d'eau avant d'avoir foré jusqu'à quinze cents pieds, peut-être deux mille, peut-être plus. La ville est-elle décidée, est-elle même de supporter une telle dépense? Vous semblez ne pas y réfléchir. Il y a plus, nous aflirmous que les instruments em ployés jusqu'ici sont trop peu solides pour descendre au delà de trois cents pieds. Est-ce que l'on compterait recommencer chaque fois qu'on aura foré jusqu'à cent ou cent cinquante pieds de profondeur? Alors nous prédisons que la ville d'Ypres possédera vingt cinq puits artésiens d'où il ne sortira point une goutte d'eau. Après ce que nous avons vu, il convenait de payer M. Peeters et de le remercier de ses bons et loyaux services. En un mot, le sys tème de forage mis en œuvre n'est pas en rapport avec la nature de notre sol; et la ville n'a pas les moyens d'exposer une centaine de mille francs afin de poursuivre les travaux avec des forces suffisantes ainsi qu'avec persévérance et courage. On t'abonne Ypres, Grand'- Place, S4, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX RE L'.tBOXXEMEXT, par trimestre Pour Ypres fr. 4— Pour les autres localités 4S# Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le 8AMF.BI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOXS. 4* centimes par ligue. Les ié- clames, SA centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. T??3G, 20 Juillet. Au moment de mettre sous presse, nous appre nons que cet après-midi h 3 heures, la justice a procédé a l'exhumation du cadavre d'une jeune servante enterrée hier. Le bruit d'empoisonnement court en ville. Nous ne connaissons pas encore le résullat de l'autopsie. Nous donnerons des dé tails au prochain numéro. REVEE POLITISEE. L'émeute d'ouvriers qui a éclaté récemment dans les environs de Reicheuberg, en Bohême, a eu des résultats déplorables. C'est le 3 juillet an matin, qu'elle a commencé. Les fabriques situées dans les villages voisins de Reichenberg, ont été les pre mières en ressentir les suites. Plusieurs ont été complètement ravagées. Il en est une surtout qui a vivement souffert; les éraeutiersy ont brisé une quarautaine de machines, et n'ont laissé debout que les murs. C'est aux machines neuves que les ou vriers s'en sont pris principalement; ils ont fait main-basse sur toutes celles qu'ils ont trouvées, taudis qu'ils en ont respecté plusieurs qui étaient construites d'après d'aDciens modèles. De nouveaux troubles, provoqués par les ou vriers du chemin de fer, ont éclaté le 8 a Prague; il a fallu recourir h la force pour rétablir l'ordre. L'iufaniérieenvoyée contre les émentiers, a été obligée de faire feu plusieurs individus ont été grièvement blessés; il y a même eu deux ou trois morts. Les juifs de Prague, odi été, k cette occasion l'objet de mauvais traitements. La Gazelle uni verselle allemande prétend que, dans cette échauf- fourée, vingt-trois personnes ont perdu la vie. Mais c'est lk une exagération que rieu n'explique. L'Univers annonce que Mgr. l'archevêque et les évèques présents a Paris ont écrit a M. le garde-des- scéaux pour protester contre la proposition expri mée par M. Tbiers dans son rapport, de rendre aux petits séminaires les i-j,ooo bourses que les ordon nances de 1828 avaient créées. Us protestent eu même temps contre les motifs qu'on a la perfidie de leur prêter l'avance, et déclarent qu'ils n'eu ont ;>as d'autres que l'honneur de l'Eglise, qui ne leur permet pas d'accepter le prix de la servitude qu'on veut leur imposer. M. Wyse a présenté lundi k la Chambre des Communes une motion tendant k faire nommer une commission d'enquête sur les circonstances qui ont accompagné la formation de la liste du jury spécial dans le procès d'Etat k Dubiin (affaire O'Connel). Le but de cette motion était de porler les investigations du parlement sur des ir régularités graves commises dans la formation de ces listes et en particulier sur l'exclusion d'un certain nombre de catholiques ayant droit de siéger comme jurés. Ces laits ont soulevé, on se le rappelle, une vive irritation en Irlande, et des pétitions, couvertes de près d'un million de signa tures, ont été adressées de tous les points du pays ou parlement pour demander son intervention dans celte affaire, qui jusqu'à ce jour e été enve loppée d'obscurité. Lord Eliot, secrétaire du gouvernement d'Irlande, a combattu la motion dont la discussion a occupé la plus grande partie de la séance et qui a fini par être rejetée par 91 voix contre 73. Le courrier d'Oran noirs a apporté la nouvelle d'une troisième affaire avec les Marocains. Une lettre particulière, écrite sur les lieux mêmes, et datée du bivouac de l'Oued-Isli, k six lieues de Lalla-Magrania, nous apprend qu'El-Ghuenaoui, peu découragé, k ce qu'il parait, par l'échec dit i5 juin, est venu le 5 juillet, a la tête de 4,000 cavaliers et de 1,000 fantassins, attaquer la colonne du maréchal Bugeaud au moment où elle levait le campk cinq heures du matin. Le général marocain était assisté d'Abd-el-Kader. L'affaire n'a pas été très-meurtrière; le maréchal dès qu'il a jugé que l'ennemi était assez engagé, a fait prendre l'offensive aux troupes sous ses ordres, et aussitôt les Marocains se sont débandés. La colonne les a poursuivis pendant près de deux heures. En sommecette affaire n'a eu pour les résultats que de dissiper les rassemblements qui s'étaient formés devant les Français, car les Maro cains n'ayant pas tenu tête du moment que les troupes du maréchal Bugeaud oDt pris l'offensive, on n'a pu leur faire grand mal. Ils ont laissé seu lement une trentaine de morts et quelques che vaux. Les Français n'ont eu, de leur côté, que six hommes plus ou moins grièvement blessés. Les mauvaises langues jasent, nous rap porte un confrèresur le compte du collège S'-Vincent. Elles disent notamment que l'ensei gnement qui s'y donne n'est pas l'enseignement des mauvises langues du Progrès. Qu'elles sont malignes, les langues progressives. A partir d'aujourd'hui, les MM. du Pro grès n'auront probablement plus aucun chef d'es taminet ni cabaretier de leur bord. Ces professions sont d'après lui si déconsidérées, qu'il suffit de l'adjonction d'une personne de cette catégorie k une compagnie d'hommes honorables pour leur faire perdre l'estime qui leur est due. 11 nous reproche comme une faute grave d'avoir dans un articulet biographique de quelques mots, men tionné, qu'un professeur ou maître d'étude du collège communal avait été cabaretier dans le cours de sa carrière. Pour notre compte, nous croyons que ce collège aurait beaucoup moins a souffrir de voir ses chaires occupées par des professeurs débitans de boissons, que par des rédacteurs du Progrès. Et pour relever les chefs d'estaminet du mépris que la feuille libérale manifeste pour eux, mépris dont ils se soucient du reste fort peunous citerons un fait très récent. L'homme de confiance qui avait enlevé environ douze cents francs k M. Lefer de S'-Omer, son maître, devait depuis longue date environ soixante quinze francs k M. Benoit Mullaert, tenant l'estaminet de l'Oie, petite place. Il se rendit chez M. Mullaert et acquitta la somme. Peu après, M. Lefer se mit sur la tiare du voleur, et parvint a le faire arrêter. Aussitôt M. Mullaert, craignant que l'argent qu'il avait reçu de son débiteur ne parvînt du vol, s'empressa de le restituer, aimant mieux de perdre sa créance que d'en être payé avec des deniers d'une source impure. Il y a beaucoup de traits plus impôt tants

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1