JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2797.
7F F.22 S, 24 Juillet.
28me année.
vérité et justice.
On écrit de Courtrai, 21 juillet
Monseigneur l'évêque de Bruges a célébré
aujourd'hui les saints mystères au collège
de notre ville, où tous les élèves ont rivalisé
de zèle pour faire une digne réception
notre illustre prélat; après la célébration
de la sainte messe, Monseigneur a admi
nistré le sacrément de la Confirmation. Le
prélat a assisté ensuite la grand'messe
l'église de Notre-Dame, puis il s'est rendu
l'église de St-Martin pour chanter le Te
Deum l'occasion de l'anniversaire de
l'inauguration du Roi.
On écrit de Gand, 21 juillet M. Van
Langenhove, tapissier, en cette ville, rue
Neuve-St-Jacques, s'est suicidé avant-hier
vers midi au moyen de strangulation; on
dit que depuis la mort de sa femme, cet
homme donnait des signes d'aliénation
mentale.
On écrit d'AIost, 21 juillet De grands
rassemblements ODt eu lieu cette semaine-
ci au faubourg de Gand occasionnés par
un charivari qu'on donnait un individu
qui était abandonné de sa femme, cause
On s'abonne i Ypres, Grand'-
Place, »4, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PKI\ DE L'ABONNEMENT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4—OO
Pour les autres localités 440
Prix d'un numéro O14
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé i l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MEMCBEBI
de chaque semaine.
PRIX DBS INSERTIONS.
4 V centimes par ligue. Les lé-
clames, >4 centimes la ligne.
REVCE POLITIQUE.
Les préparatifs de l'expédition contre le Maroc
sont poussés, en Espagne, avec une grande activité.
Tout porte croire que l'armée sera bientôt en
mesure de commencer les opérations. Les troupes
semblent animées d'un vif enthousiasme.
Un journal français annonce avoir reçu de Prague
une lettre particulière où l'on assure que des per
sonnes appartenant a l'élite de la société se sont
fait remarquer au milieu des ouvriers révoltés, dont
elles excitaient la colère et provoquaient les vio
lences. L'instruction prouvera jusqu'à quel point
une aussi grave assertion est exacte. Du reste le
correspondant ajoute que la tranquillité était com
plètement rétablie le 10 il est vrai qu'un grand
déploiement militaire avait toujours lieu.
Le voyage du roi Louis-Philippe en Angleterre
parait décidément arrêté pour la fin de septembre.
Le roi rendrait h Windsor k la reine Victoria, la
visite qu'il a reçue au château d'Eu. Ce ne serait
plus h l'île de Wight qu'aurait lieu l'eutrevue
royale.
La Chambre des Pairs a adopté par g4 voix
contre îg le projet de loi relatif au chemin de fer
du Nord.
Le cabinet de Berlin a définitivement enjoint k
tous les Polonais qui ont pris part k la dernière
révolution, l'ordre de quitter la Prusse. Ils sont
libres soit de rentrer en Pologne, soit de se rendre
dans des pays étrangers. Ceux d'entre eux qni
prendront le premier parti seront conduits sous
escorte jusqu'k la frontière russe; les autres rece
vront nne carte russe.
M. Duncombe fera prochainement, k la Cham
bre des Communesla motion d'une adresse k la
reine, pour la prier de mettre en liberté M.
O'Connell et les prisonniers d'État enfermés dans
le pénitencier de Richemond, et de leur faire
remise des amendes et dépens. 11 est douteux que
cette motion soit adopté.
La Chambre des Pairs a adopté, sans modifica
tion, le projet de loi relatif au chemin de fer
de Paris k Rennes.
Le conseil de notre province vient de prendre
une décision, qui est de nature k porter le déses
poir dans l'âme des malheureux habitants de
Ploegsleert. Vingt années avaient tenu en éveil
cette importante population, et treize années
d'efforts redoublés paraissaient en avoir assuré
le succès. Déjà elle se croyait k la veille de pouvoir
fêter le jour heureux, où il lui serait annoncé que
ses vœux étaient accomplis tant son droit parais
sait fondé, tant ses prétentions étaient justes, tant
l'opinion publique s'était prononcée pour sa cause,
et tant ses adversaires mêmes en avaient la convic
tion! La députation provinciale aussi reconnaît la
justice de la demande elle est forcée d'avouer
que jamais pétition ne fut mieux motivée, jamais
affaire conduite avec plus de prudence et de
modération, jamais grief articulé avec plus de
force de raisons. En effet, sa commission conclut k
charger la députation permanente de prendre des
mesures de conciliation pour faire disparaître
les griefs que Ploegsleert allègue k charge de
Waruêtou, et que, si les griefs n'ont disparu k la
session prochaine, l'assemblée décrétera la sépara
tion.
Ainsi de l'aveu de la commission, et de la dé
putation, il existe des griefs contre Waruêtou, et
ces griefs ont mérité de fixer son attention
puisqu'elle en ordonne le redressement, et cela sans
peine d'entendre prononcer la séparation. Mais
ce que la députation ne dit, ce qu'elle ne pourrait
cependant oublier, c'est qu'il existe d'autres griefs,
mais que ni la petite ville de Warnèton ni la
députation provinciale ne parviendront jamais k
faire cesser. Ces griefsce sont les difficultés qui
tiennent k la nature du sol, k l'être due des lieux,
k l'éloignement de la ville pour une partie très
considérable de la population, etc., etc. Pour
redresser ces griefs il faudra placer l'administra
tion au centre de la population. Alors, et alors
seulement les lieux se rapprocheront, l'élendne se
rétrécira, l'autorité pourra porter ses yeux autour
d'elle, et passer aux intérêts de ses administrés. Ce
sont aussi ces difficultés, et celles-ci peut-être
plus que les autres, qui rendent désormais impos
sibles l'opinion de deux populations devenues
rivales par la force des choses. Nous ne doutons
que le conseil provincial ne re'usisse dans sa
demi-mesure s'il n'y cherche qu'un prétexte pour
ne plus écouter des plaintes si désagréables; mais
cela ne resant pas les difficultés. Aussi la ville de
Warnèton, qui tient tantk l'union avec le Ploeg
sleertne cherchera pas mieux que de multiplier
les obstacles pour lasser ses adversaires. Pour cela
elle reparera en partie les griefs qu'on lui fait, du
moins pour cette année. Elle est trop produite
pour ne pas parer le coup qne lui porterait la
députation de la province. Mais le danger passé,
les menaces finies; elle suivra sa pente naturelle,
elle inventera des prétextes, elle forgera des
sophisme», et les intérêts de Ploegsleert serout
méconnus après comme avant. Aussi ne puis-je
comprendre comment un corps aussi éclairé, que
ne l'est la députation de notre provincene voie
dans l'union de ces deux populations un germe
perpétuel de mésintelligence et de désunion?
Comment elle propose la conciliationtandis que
celle-ci n'est guère plus possible qu'elle ne l'était
autrefois entre la Hollande et la Belgique, s'il
m'est permis de comparer les petites choses aux
grandes si magna licet companere parvis.
Toutefois j'aime k croire que l'autorité provin
ciale n'a voulu condamner irrévocablement les
habitants de Ploegsleert k une union, je dirai
presque contre nature; que seulement elle n'a pas
en le conrage de porter en quelque sorte atteinte
k l'importance et aux intérêts de Warnèton; qu'il
n'est jamais entré dans son esprit de sacrifier
la campagne k la ville; qn'k la session prochaine,
elle prendra une attitude plus ferme, et tout k fait
digne d'un corps qui a su toujours se placer
au-dessus les idées de parti. Espérons que d'ici
k cette époque le conseil permanent arrivera k
l'entière convictioo, qu'à la vérité on peut,pour
un tempsréprimer un sentiment fondé sur le
droit et la justicemais le faire tairemais
tétouffer? Jamais, jamais!
En traçant ces lignes je ne suis guidé par
aucune vue personnelleni par aucun intérêt de
localité. Je suis aussi indépendant qu'on puisse
l'être, et aussi étranger au hameau de P/oegsteerl,
qu'k la ville de Warnèton. Ni les alliances du
saDg, ni celles du coeur ne me font pencher pour
l'un plntôt que pour l'autre. Je ne sais même quel
effet y a produit la fatale résolution. Mais quand je
vois une si bonne cause si peu secondée, je me
demande que pourraient devenir nos pins chers
intérêts dans une antre circonstance?
(Un abonné.)