JOURNAL DYPRESET DE L'ARRONDISSEMENT.
28me année.
Le cadavre de la fille Catherine Le Roy,
âgée de 20 ans, servante chez le Sr Baelde,
orfèvre et marchand d'huile, morte subi
tement dans la nuit du 17 au 18, a été
exhumé le 20 de ce mois. C'est par suite
des bruits qui circulaient en ville que
l'autorité judiciaire semble avoir prescrit
cette mesure. Les médecins assermentés,
en présence du docteur qui avait visité
deux fois la défunte et lui avait prescrit un
remède, ont procédé l'examen extérieur
et n'ont constaté aucune trace de violence;
ensuite l'examen intérieur, et ils ont cru
convenable d'ôter les viscèresde les pla
cer dans des vases clos et cachetés, et de
les mettre la disposition du procureur du
Roi. Dans la soirée du même jour et jus
qu'à minuit des groupes stationnaient sur
la petite place vis-à-vis de la maison du
Sr Baelde, qui est absent on s'attendait
inutilement voir prendre des précautions
rigoureuses contre sa femme. Deux phar
maciens sont chargés de soumettre les
intestins et les matières y contenues une
analyse chimique.
Il y aurait de la témérité reproduire
toutes les circonstances que la rumeur
publique nous apporte. La justice est
l'œuvre; qu'elle suive son cours et nous
ferons connaître les résultats certains de
ses minutieuses investigations.
Le Progrès attribue au Propagateur plu
sieurs caractères d'identité avec l'espèce la
plus rétive de la création. Heureusement
pour les rédacteurs du Propagateur, cela
ne fera point qu'ils aient réellement ces
caractères; malheureusement pour les ré
dacteurs du Progrès, cela ne fera point
qu'ils n'aient pas réellementces caractères.
Pendant que probablement leurs parents
les croyaient attardés au cabaret, deux
jeunes gens, Pierre D... et Edouard D. B...,
l'un âgé d'environ 18 ans, l'autre d'environ
16 ans, fils d'honnêtes ouvriers de cette
ville, avaient abordé l'aide d'une nacelle
la campagne de M. Beke, hors de la porte
de Dixmude, près des fossés des remparts,
et s'étaient avisés d'y voler des cérises.
Surpris sur le fait par le garde de la
propriété, qui fit immédiatement requérir
un agent de police, ils furent bientôt en
tourés d'un certain nombre de personnes,
conduits ignominieusement en ville, dé
posés la Bourse, et ensuite écroués la
maison d'arrêt. Après quinze jours d'arres
tation préventive, ilscomparaissaient jeudi
devant le tribunal correctionnel qui leur a
infligé quinze autres jours d'emprisonne
ment. Ils pleuraient amèrement, et non
sans raison. Pour une poignée de cérises,
ces deux jeunes étourdis ont entaché leur
conduite. L'insouciance des parents sur
veiller leurs enfants, la coupable tolérance
de leur part d'habitudes vicieuses, amènent
parfois des résultats aussi inattendus que
regrettables, et qu'ils doivent néanmoins
s'imputer.
On écrit de Merckem, 22 juillet
L'inauguration du monument qu'on est
occupé ériger ici la mémoire du célèbre
poète Hosscbius, aura lieu le mardi 20
août prochain, 11 heures du malin, avec
une pompe extraordinaire. La régence, de
concert avec M. le chevalier De Coninck,
vient d'arrêter et de distribuer le pro
gramme des fêtes qui seront données
celte occasion 11 y aura des prix nom
breux pour les mâts de cocagne, les
courses, le jeu de boule etautres exercices.
On remarque surtout un magnifique tir
l'arc, qui durera deux jours, dont les trois
premiers prix, donnés par M. le chevalier
De Coninck, consistent, savoir le maître-
oiseau en douze couverts et une louche,
et les deux suivants chacun en une dou
zaine de couteaux avec manches en argent,
le tout d'une magnificence yraimentroyale.
L'inauguration sera suivie d'un splen-
dide banquet, donné par M. le chevalier
De Coninck, dans sa belle et vaste oran
gerie, qu'on est occupé transformer en
salle de festin, auquel assisteront de hauts
fonctionnaires, des députés, de nombreux
No 2798
On t'abonne l'prea, Grand'-
Place, 14, vis-à-vis de la Garde, et
chex les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX RE L'ABOIIEHEIT,
par trimestre,
Ponr Tpresfr. 4—
Pour les autres localités 4
Prix d'un numéro o R>R
Tout ce qni concerne la rédao-
tion doit être adressé i l'Éditeur
Yprrs. Le Propagateur parait
le 8AHRR1 et le MERERERI
de chaque semaine.
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19 centimes par ligue. Las lé-
clames, 44 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
TPHSS, 27 Juillet.
REVEE POI.ITIQEK.
Une feuille de Madrid assure que la reine Isa
belle a signé un décret par lequel l'Espagne tout
entière serait déclarée en état de siège. Le Cas-
tellanoqui reproduit cette nouvelle, semble y
ajouter foi cependant elle a besoin de confirma
tion.
Le Correspondant de Nurenberg annonce
que les ouvriers des fabriques de Deutsch-Brood
(Bohême) se sont révoltés, et se sont mis, Il
l'exemple de ceux de Prague et de Reichenberg
h détruire les machines. Les troupes cantonnées
dans les environs ont aussitôt reçu l'ordre de se
rendre sur le théâtre de ces scènes de désordres
pour y rétablir la tranquillité.
La Chambre des Pairs a entendu hier le rap
port de M. de Gabriac snr le projet de loi relatif
au chemiu de fer de Paris Strasbourg.
La commission adhère au tracé et h l'exécution
par l'État de l'embranchement sur Metz, mais elle
propose de concéder l'industrie particulière
l'embranchement sur Reims.
Il est aujourd'hui bien constaté que Mgr. l'ar
chevêque de Paris et les évêques présents dans
la capitale ont protesté contre le rapport de M.
Thiers. L'Ami de la Religion annonce en effet
dans son numéro du a3 juillet, que les prélats (an
nombre de trois selon lui, au nombre de cinq selon
l'Univers,) ont cru que la proposition faite par M.
Thiers de rendre les 8,000 demi-bourses aux
petits-séminaires, en les soumettant au régime
exceptionnel des ordonnances de 1838, exigeait
de leur honneur, non pas une protestation pu
blique et collective, mais une lettre individuelle et
secrète, par laquelle chacun d'eux exprimerait la
fois au nombre des cultes, et ses remercîments pour
le langage qu'il a tenu au sein de la commission, et
sa résolution de ne point accepter une com
pensation d'argent pour une liberté légitime re
fusée.
Le séjour du prince de Joinville dans la baie
d'Algésiras n'a pas été de longue durée; il est
arrivé le 15 dans la baie de Cadix avec sa division.
Le prince est descendu terre aussitôt et il s'est
rendu chez le consul de France.
La division danoise et la division espagnole
étaient Cadix. La division hollandaise a mis h la
voile de la baie de Gibraltar le i3, se dirigeant au
Levant.
D'après les lettres d'Algésiras du i4, on atten
dait une division anglaise h Gibraltar.
Un petit corps d'armée espagnol se réunissait sur
la côte. La droite devait être commandée par le
brigadier Mauri, la gauche par le général Lainarès
Butron et le centre par le général Oribe. On sait
que le commandement eu chef est confié au général
Yillalonga. Le troisième bataillon de la Albuera
venait d'être débarqué Centa.
Le gouvernement espagnol vient d'ordonner
une levée de cinquante mille hommes.
Le premier ministre anglais a aussi annoncé
qu'il avait adopté quelques mesures diplomatiques
pour empêcher la guerre de Maroc et pour forcer
l'empéreur Abd-el-Rhaman h accéder aux condi
tions imposées par la France. Ces paroles explique
raient pourquoi l'empéreur se montre disposé a
terminer le conflit avec la France, tandis que ses
généraux, excités par Abd el Kader, font tous leurs
efforts pour engager la guerre d'une manière
définitive.