reuses créatures, leurs yeux égarés, leurs gestes plein de démence, formaient avec Iafoliedouce,inoffensiveetcommerésignée de leurs campagnes un contraste étonnant, un tableau dramatique qui touchait l'àme et y mettait de l'intérêt et de la pitié. Au moment du départ de la voiture, on a apporté chacune des pauvres folles une poupée qu'elles se sont mises aussitôt caresser et presser sur leur sein en faisant le geste de les endormir. Demain jeudi et ensuite tous les deux jours, un nouveau convoi arrivera jusqu'à l'évacuation complète des 175 aliénés. Un affreux accident est arrivé le 24 au pont de Blackfriars, Londres. Un grand nombre de personnes s'étaient avancées sur la jetée flottante des bateaux vapeur, pour voir les régatek; tout-à- coup la jetée s'est brisée, et environ 39 personnes sont tombées dans l'eau, qui, dans cet endroit, a au moins trois mètres de profondeur. Quatre personnes seule ment ont été retirées vivantes. Au départ du courrier, on avait retrouvé six cada vres. Le Roi de Prusse a autorisé M. Simon Oppenheim, banquier Cologne, porter la croix de l'ordre Léopold qui lui a été décernée par S. M. le Roi des Belges. On écrit de Londres M. Embury, un des plus habiles écuyers de notre Cir que-Olympique, avait parié 1200 liv. st. (30,000 fr.) contre 200 liv. (5,000 fr.), qu'il conduirait seul et sans aides, par une des rues les plus fréquentées de Londres, une voiture attelée de vingt-quatre chevaux deux de front. Ce pari, M. Embury vient de le gagner. Ces jours derniers, deux heures de l'après-midi, la foule qui encombre'conti nuellement la longue rue appelée York- Road, vit son grand étonnement un char-à-bacs trainé par vingt-quatre che- veaux d'une beauté remarquable, que M. Embury, assis sur le siège, conduisait len tement travers celte rue, tandis que trente-quatre musiciens, placés dans le char, exécutaient des fanfares. M. Embury a parcouru deux fois York-Riad, et, sur tous les points, les nombreux passants l'ont salué par des applaudissements et des bravos. (Extrait de la Gazelle de Prusse.) Le roi et la reine sont partis, ce matin 8 heures, d'abord pour Ermannsdorf en Silésie, d'où L. M. se rendront jusqu'aux bains d'Ischl. La voiture de voyage s'était avancée devant le portail du château, et la reine y avait pris place la première, après avoir reçu la supplique d'une femme qui l'attendait; le roi suivait, et, au moment qu'il venait de s'asseoir et que le laquis se baissait pour fermer la portière, un homme sortit de la foule qui se pressait autour de la voiture, et déchargea coup sur coup un pistolet double sur celte voilure, qui par tit au même instant. Le roi fît arrêter la voilure sur la place même du château, ouvrit son manteau pour montrer au peuple, qui se pressait avec anxiété autour de la voiture,^que son auguste personne n'avait pas été atteinte, remercia la foule de l'intérêt qu'elle lui témoignait, fit ensuite repartir la voiture et poursuivit son voyage par le chemin de fer de Francfort-sur-l'Oder. Ce fut seule ment la station qu'en examinant plus minutieusement la voilure, on trouva que les deux balles avaient réellement pénétré dans l'intérieur, et que conséquemment on devait considérer comme une faveur spéciale de la Providence que les augustes voyageurs n'en ont pas été atteints. Le coupable fut saisi sur le fait, et ce n'est qu'avec peine qu'on parvint le protéger contre la fureur du peuple. Il fut livré la garde et conduit la prison cri minelle. Là, il déclara être l'ex-bourg- mestre Tschech, pour lequel il fut en effet reconnu. Il est âgé de 56 ans, il a été ré cemment négociant, puis ensuite, durant plusieurs années, bourgmestre Storkow dans la marche électorale, et après une administration très-blàmable, il a pris sa démission en temps, depuis lors, il résidait la majeure partie du temps Berlin et sollicitait auprès des autorités un emploi public, qu'on ne pouvait lui accorder parce qu'il n'avait aucun titre pour l'obtenir. L'année dernière le roi avait également repoussé sa demande. Il était connu pour un homme très-violent et très-passionné. Dans le premier interrogatoire que la police lui a fait subir, il a entièrement avoué son attentat, et il en a donné pour motif l'intention de se venger du refus injuste qu'il avait essuyé dans sa de mande d'un emploi; mais il a positivement assuré en même temps qu'il avait commis le crime de son propre mouvement et qu'il n'avait communiqué son dessein personne. Une fois seuls, ils se prirent causer, et nous citerons ce lambeau de leur conver sation Quelle adresse, hein! comme ils sont bien tombés, sans bouger. Et com me ce pauvre gendarme a été vexé quand nous lui avons brûlé la politesse. S'il nous avait pris, notre affaire était claire, et nous n'avions pas de circonstances atté nuantes. Oh! nous étions condamnés mort, la peine du talion. Dis-moi, où mettrons nous le corps du délit pour ren trer en ville? Je ne sais pas trop! Ah! une idée, dans ma malle. Bravo! Et en effet, les jeunes gens ouvrirent une malle et y déposèrent quelque chose qu'ils tirè rent d'un sac de nuit. Quatre fameux morceaux, hein? Pourvu qu'on ne se doute de rien! Ma foi, maintenant comme dit la chanson A la garde de Dieu! Or celte conversation était entendue mot pour mot par un honnête campagnard, qui n'était séparé de nos jeunes gens que par une cloison. Ce brave homme, ayant entendu ra conter le crime de Monteley dans tous ses détails, fut frappé de certaines coïnci dences et descendit tout tremblant l'étage inférieur, où il raconta l'aubergiste qu'il avait chez lui deux assassins qui venaient de couper leur victimeen quatre morceaux et de la mettre dans une malle en chantant la romance de la Garde de Dieu. L'aubergiste aussi effrayé que son hôte, courut tout de suite chez le maire et un quart d'heure après, une demi-douzaine de paysans armés de fusils et de fourches faisaient irruption dans le domicile des deux jeunes gens qui parurent fort étonnés de cette visite. Quand le maire leur eut expliqué les soupçons dont ils étaient l'objet, ils partirent tous deux d'un éclat de rire et livrèrent la clef de la malle, où l'on trouva effectivement... quatre lièvres. La chronique ne dit pas si le maire les a fait saisir. Audience du 29 juillet 1844. Léopold Roelandts, fils de Romain, âgé de 23 ans, domestique, né Gulleghem et domicilié Wervick, convaincu d'avoir commis le 20 mai dernier, un vol avec circonstances aggravantes, au préjudice de Joseph Van- den Berghe, cultivateur Wervick, a été condamné dix années de travaux forcés, l'exposition et rester l'expiration de sa peine pendant dix ans sous la surveil lance spéciale de la police. On écrit de Bruxelles, 29 juillet Le roi, la reine, les princes et la princesse sont arrivés hier au château de Laeken, 9 heures du soir, de retour de Paris. Les demandes d'emploi au chemin de fer deviennent de jour en jour plus nombreuses. Il résulte des renseignements donnés ce sujet par l'administration que non-seu lement, d'ici longtemps, aucune nouvelle admission ne pourra avoir lieu, les cadres du personnel se trouvant déjà dépassés, mais que, par suite de l'achèvement des travaux de construction, une centaine d'employés devra même êtredémissionnée. En portant ces circonstances la con naissance du public, nous croyons, dit un journal, rendre un service réel aux sollici teurs qui, ignorant la véritable situation du personnel du chemin de fer, nourrissent vainement l'espoir d etre placés, espoir, qui, selon toute apparence, ne se réalisera pas. L'un des fidèles serviteurs de don Carlos, levêque de Léon, vient de mourir au cou vent des Carmélites de Lanzo, près de Turin, où il se reposait, depuis quelques années de la vie un peu avanlureuse qu'il avait menée pour le service du prétendant. Ce prélat était âgé de 65 ans. Avant d'entrer dans les ordres, celui qui devint évêque de Léon, était avocat, doc teur en droit, et jouissait d'une grande considération comme jurisconsulte; le seul objet de son attachement dans ce monde était sa vieille mère qui lui disait souvent TEXT.tTlVE DE RÉGICIDE. I 2 Deux grands assassins. On écrit de Mans Ces jours derniers, deux jeunes gens d'Orléans, MM. N... et X..., arrivèrent avec leur cabriolet, la nuit tombante, dans une petite auberge des environs d'Or léans; ils demandèrent une chambre et un souper. On les conduisit au premier dans une salle enfumée, et quelques minutes après ils prenaient chacun leur part d'une amelette au lard, mets traditionnel dans toutes les auberges de village. cour d'assises de la flandre occidentale. XÉrRDLDGIE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 2