JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2807.
28me année
On s'abonne Ypres, Grand'-
Plaoe, #41, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE L'ABOXXEMEIVT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 41
Pour les autres localités 4t40
Prix d'un numéro
Tout ce qui concerne la rédac
tion itoit être adressé l'Éditeur
VprOR. Le Propagateur parait
le HIMRB1 et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES i\ni:rtio\r
«9 centimes par ligue. Les ré
clames, S S centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
7PB.SS, 28 AOÛT.
REVEE POEITIQE'E.
Le Morning-Hercild prétend que l'ordre a
été donné aux gouverneurs des Antilles anglaises
de mettre les fortifications sur un pied respec
table de défense. Ce fait, joint aux armements qui
se font dans les ports de l'Angleterre, n'est pas
très-rassurant pour le maintien de la paix.
Nousavonsenfin toute la dépêche télégraphique
qui annooce la bataille livrée le i4 par le maréchal
Bugeaud aux Marocains. La victoire de l'armée
française a été complète. Tous les camps maro
cains, onze pièces de canon, seize drapeaux, 1,000
1,200 tentes, dont celle du fils de l'empereur,
son parasolsigne du commandementtout son
bagage personnelune grande quantité de muni
tions de guerre et un butin immense sont restés
au pouvoir des Français, qui ont tué 800 hommes
a l'armée du Maroc. Celte victoire, l'une des plus
belles que les Français aient remportés depuis
l'occupation de l'Afrique du Nord, décidera peut-
être l'empereur Abd-el-Rhaman renouer les
négociations. Il ne peut plusse faire illusion main
tenant sur l'inutilité de ses efforts.
Les forces du maréchal Bugeaud se composaient
de 1,200 chevaux du 1' et du 4" chasseurs d'Afri
que (excellente troupe européenne), de 600 Arabes
des tribus amies, de 6,000 hommes d'infanterie
française et de dix pièces d'artillerie, outre quatre
canons de montagne. Il faut ajouter que ces trou
pes sont composées de vétérans, faits h la guerre
d'Afrique, et commandées par d'excellents officiers.
Les journaux espagnols nous apprennent que le
prince de Join ville a quitté, le 10, la rade de Tanger
et que, le 12, il continuait ses opérations contre
les côtes du Maroc. Dans la matinée du 12on a
entendu de Gibraltar, a une grande distance, un
feu très-vif. On y croyait que c'était l'escadre
française qui bombardait Areila. D'autres jour
naux annoncent que l'attaque de Laracbe doit
avoir eu lieu vers la même époque.
Du moment que la constitution eut proclamé la
liberté de l'enseignement, et qu'il devenait ainsi
facultatif pour chacun de fonder des écoles où
la religion et les moeurs régneraient en même
temps que la science, ou d'en ouvrir d'autres
destinées a ne propager qn'une instruction d'im
piété et de baine contre le culte; la partie la plus
saine de la nation, un nombre considérable de
familles des plus distinguées, et les Evêques
surtout, comprirent la nécessité de veiller 'a la
conservation des bounes doctrines par l'érection
d'un établissement qui réunît toutes les garanties
possibles de progrès et de conduite. Ce vœu s'est
promptement réalisé par l'organisation et le déve
loppement successif de l'université de Louvain.
La la surveillance immédiate des premiers Pas
teurs assure l'orthodoxie, de hautes notabilitésdaus
les diverses branches des connaissances humaines
répandent les lumières de l'intelligence, et une
sollicitude aussi prudente qu'attentive tranquillise
le père de famille dans ses préoccupations les plus
chères.
La marche ascendante et l'essor rapide de l'uni
versité de Louvain n'ont pu échapper a l'œil
envieux de ces hommes eutichés de préjugés qui
ne peuvent voir les formes scientifiques se revêtir
de la splendeur religieuse sans dessécher de dépit.
L'université catholique rencontra bientôt l'uni
versité libérale peu près comme le Journal des
Flandres rencontra autrefois le Messager de
Gand, comme la presse raisonnable rencontra les
gazeliers distributeurs de romans, Y Observateur,
la Revue Devaux. Gardez-vous de lire la Revue
des Vtaux et le Progrès
Anssi quelle singulière apparition que celle
d'une université sans autres principes que celui de
n'en avoir pas. Dans cette conception anormale,
nulle pensée sociale ou gouvernementale; mais
uniquement le désir de nuire a une autre univer
sité; nulle doctrines! ce n'est decombattre d'antres
doctrines; nul ensemble si ce n'est, dirait-on, pour
ébranler l'autorité inviolable des vérités de la foi.
Un des chefs de cette académie s'est acquis aux
chambres une pitoyable célébrité par ses violentes
déclamations contre le clergé, et contre tout ce qui
pouvait relever l'éclat du culte abattu par le
torrent des révolutions; par ses rêves sur la dîme,
ses sympathies pour le schisme de Helsen, et
surtout ses grotesques fonctions de vénérable du
Grand-Orient. L'université libérable a-t-elie hé
sité s'imposer un patronage que ces divers titres
devaient a tant d'égards rendre compromettans
pour elle? Bien au contraire, nous voyons qu'elle
semble avec une préférence marquée avoir ac
cueilli ceux que l'affiliation aux loges maçonniques
constituait eu état de rébellion permanente contre
l'Église.
Par le temps qui court, il n'est pas de si mince
littérateur qui ne rajuste quelques pièces d'em
prunt pdur passer auteur sur la foi du titre. Deux
professeuts de l'université ont mis le public dans
le secret de leurs veilles et de leurs travaux.
Qu'ont ils publié? Deux ouvrages que le souverain
pontife a dû frapper de son anathênie.
Les élèves se sont aussi avisés de composer un
modeste almauach. Le titre était humble et plein
de candeur, mais il servait de passeport aux plus
honteuses monstruosités, h tel point que la cour
romaine a dû s'en émouvoir encore et faire des
cendre ses foudres sur ces quelques pages ou le
délire de cerveaux abrutis allait jusqu'à s'attaquer
l'essence de Dieu
L'université a-t-elle au moins laissé paraître
une lueur d'autorité, de bonnes intentions, de
respect pour les idées les plus sacrées en réprimant
ces excès? 11 n'y a eu ui renvoi, ni châtiment,
ni réprimande. Ni les professeurs, ni les élèves
n'ont réparé le scandale: a l'heure qu'il est,
personne n'a entendu parler d'une rétractation.
Nous serions heureux qu'on fût même de réfuter
nos assertions.
Que peut être la conduite de jeunes gens sortant
souveut d'institution équivoques et lancés ainsi
pleines voiles dans la voie de la résistance l'au
torité religieuseau milieu d'une grande ville pleine
de corruption et d'écueils pour la vertu la plus
solide? Quelle immense responsabilité ne contrac
tent pas les parens envers leurs enfans et envers
la patrie, lorsqu'en fesant un choix qui va être
décisif jamais, ils méconnaissent la voix de leur
conscience, ponr céder par une faiblesse impardon
nable, et dans l'espoir de quelques avantages ma
tériels, l'illégitimes suggestions, dictées par cette
bienveillance de calcul dont l'esprit de parti sait
toujours s'afTubler.
La distribution des prix an Collège S'-Vincent-
de-Paul a eu lieu le vingt six de ce mois a 5 heures
de relevée.
Cette solennité a été précédée de l'exécution de
quelques morceaux de chaut, de la déclamation de
quelques fables et de la représentation d'un draine
intitulé La Fêle interrompue elle a été suivie
d'un discours de remerciments.
Voici les noms de tous les élèves qui ont obtenu
des prix.
Edouard Derycke, Napoléon Meersseman, Jules
Çtruye, Amand PeeneEvarisle BreyneLouis
Hennion Louis Breyne, Charles Vanpraet, Louis
Vandromme, Eugène Struye, Pierre Bamelis, Louis
Geerste, Auguste Lambin, Léon Tack, Henri Van-
zuyt, Désiré Basyn, Charles Swaels, Léopold Ca-
merlynck, Henri Clinckemaille, Charles Swaegers,
Charles Verhaeghe Edouard HennaertEmile
Verschaeve, Jules Vandelanoitte, Emile Cardinael,
Emile Germonprez, Emile Doncker, Edouard Po-
devyn Félix Verhaeghe, Charles Vanackere
Eugène Beke, Charles Verleure, Gustave Hennion,
Justin L.ambin, Auguste Jolyt, Théophile Loncke,
Amand Donck, Edouard Dehaene, Louis Vanden-
peereboom, Joseph LernouldAlexander Bergh-
man, Jean Schouteten, d'Ypres; Henri Comyn,
de Poelcappelle; Clément Decoene, de Re-
ninghe Charles Bierre, de Comines; Fidèle
Alleman,de Lille; Hector Bossaert, de Langbe-
marck; Charles Docby, Théophile Schinidt, de
S'-Jean lez Ypres;Isidore D'hondt, Théophile
D'hcndt, de Vlamertinghe Sévérin Kempcn
Augustin Kempen, de Hasselt;Aloïse Snick, de
Dickebusch; Gustave Demazière, de Menin;
Charles Vanlancker, d'Iteghem; Désiré Pom-
bretid'Hemixem Antoine Ruelle, Léopold
Dumélie de Poperinghe;Théophile Ruelle,
de Dadizeele Jules Dekytspotter de Sieeu-
voorde.
Deux marchands de lunettes qui s'étaient pré
sentés pour vendre leurs marchandises, chez une
vieille boutiquière, rue du Lombard, y ont volé
une agraffe en argent.
Le 22 vers 7 1/2 heures du soirau moment
qu'ils se rendaient chez un orfèvre de cette ville,
pour vendre l'objet volé; ils ont été arrêtés par le
sergent de police Louis Renotte.
On écrit de Gand, 25 août
Les germes de discorde semés par le colonel
Crossé dans la population de Gand commencent
porter leurs fruits. Déjà la Gazette van Gend,