JOURNAL DYPRES1T DE L ARRONDISSEMENT.
N« 2808.
28me année.
On «'abonne Ypre», Grand'-
Place, S4, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Boyau me.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trlmeatre,
Pour Yprèsfr. 4
Pour les autres localités 41
Prix d'un numéro. a*
Tout ce qui concerne la rédao-
tiou doit être adressé I Éditeur
X'prea. Le Propagateur parait
le SAMEDI et. le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IAMERTIOXS.
Il centimes par ligne. Les ré-
clames, Mtt oculimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
7PR3S, 51 AOÛT.
REVEE POLITIQl'E.
Nous avons des nouvelles de l'escadre du prince
de Joinville. Pendant que les journaux espagnols
annonçaient qu'elle bombardait Larache, c'est
Magador qu'elle s'attaquait. Le i5, après avoir
écrasé cette ville, la plus forie de la côte maro
caine, le prince a pris possession d'une île qui se
trouve en lace du port il y a installé une garuison
et a mis le port en état de blocus. La résistance des
Marocains parait avoir été plus vive sur ce point
qu'à Tanger, car la dépèche du jeune amiral nous
apprend qu'il a eu 78 hommes, dont sept officiers,
tués ou blessés.
En preuant possession de l'Ile qui domine le
port de Mogador, M. le prince de Joiiiville ne dé
ment nullement la déclaration de M. Guizot qui
a dit que les Français ne s'empareraient d'aucun
point du territoire marocain. Cette occupation ne
sera probablement que provisoire elle ne peut
avoir pour but que d'empêcher les Marocains de
relever les fortifications de la ville et de conserver
une brèche ouverte pour pénétrer au cœur de
l'empire, dans le cas où les leçons qu'Abd-el-
Rhaman a reçues ne suffiraient pas pour i'ameuer
a composition.
D'après une lettre écrite d'Oran en date du 17,
la victoire d'Isly aurait coulé assez cher aux Fran
çais. Elle nous apprend en effetque la colonne
française a eu environ 200 hommes hors de com
bat. Parmi les morts et les blesséson compte
plusieurs officiers.
Une correspondance de Paris assure que pour le
récompenser du beau fait d'armes du 14le gou
vernement a l'intention de nommer le maréchal
Bugeaud duc d'Isly et pair de France.
Une députatiori de la noblesse d'Angleterre a
récemment présenté M. O'Counell, dans un pri
son une adresse où la conduite du gouvernement
envers le député irlandais, est blâmée en termes
très-vifs.
Quelques feuilles de Londres s'occupent aussi
des réflexions que les événements du Maroc out
inspirées aux journaux irlandais. Le Times essaie
de les tourner en ridicule; mais il est facile de voir
qu'au fond, il n'est pas aussi rassuré sur les dispo
sitions de l'Irlande qu'il en a l'air.
La session ordinaire de la Diète suisse a été
close le 24.
Le cabinet français s'est réuni le 27 pour ar
rêter une résolution sur l'affaire de Taïli. Une
note a été rédigée et communiquée ensuite lord
Cowley, qui a dû l'envoyer lord Aberdeen.
Le bon goût, la politesse esquise, la délicatesse
du Progrès sont connues en ville. Ce journal n'en
est pas son début. Voyez cependant avec quel
esprit infini il a su répondre unp satyre assez
piquante d'un de ses articles bnrbaro-gallo-fla-
mands! Dans sa rare fécondité, il a trouvé que
tout était dit, eu iuterprétant les initiales du
Feuilleton belgepar ces mots F.... Bête; et en
les lançant la tête d'un spirituel journaliste.
Quelle finesse! Quel tact! Quel esprit!
Voici cette charmante réponse
F. B.
Ces deux lettres placées en forme de signature an bai
d'un long article notre adresse, et inséré dans le dernier
numéro de notre cher, bien aimé et peu féal coufrire de
la Graud'Plaee, a donné lieu une foule de conjectures
ces deux lettres pouvaient en effet servir d'initiales aux
noms d'un grand nombre de personnes de cette ville. Mais
aucune d'entr'ettes n'était au jugement du public capable
d'écrire de pareilles sottises.
Eufin un amateur de logogriphes a émis l'opinion que
les lettres F. B... initiales de la signature de l'auteur re
présentent simplement les mots F.... Bête (ou Feuilleton
belge), et le public a généralement partagé cette opinion
que le contenu même de l'article ne semUeque trop justifier.
Si nous exprimons de temps en temps le profond
mépris que nous inspirent les insultantes provoca
tions d'une feuille de cette ville, qu'on se garde de
croire que nous voyions de bon œil les discordes,
que de fâcheux malentendus ont fait naître,
ou que nous soyons disposés les nourrir. Personne
plus que nous, n'aitne la paix et l'union; personne
plus que nous, ne désire voir regner entre tous les
citoyens de cette cité une parfaite conformité
d'opinion, au moins en ce qui concerne les intérêts
de la ville; personne plus que nous, ne forme des
vœux, pour que toutes les opinions politiques
s'expriment avec modération, et n'employent que
des moyens honnêtes pour exercer leur légitime
influence.
L'opinion modérée n'aime ni ces luttes stériles,
ni ces animosités personnelles, ni ces questions
d'amour propre, ni ces récriminations acerbes, ni
ces provocations sottes, que la presse exagérée
reproduit avec une déplorable constance, pour
diviser les hommes qui habitent sous un même
clocher elle est toujours prête faire des sacri
fices la paix; elle aime rétablir la concorde,
sanctionner l'union si parfois son langage est
sévère, c'est qu'elle est obligée de repousser en
termes énergiques des insultes qu'elle n'avait pas
provoquées.
Nous trouvant en face d'uo journal, qui semble
avoir reçu de ses patrons la ridicule mission de
débiter des platitudes et des sottises en langage
barbare, nous ne maîtrisons pas toujours la juste
indignation, ou le profond dégoût, que ses dia
tribes nous inspirent mais nous nous gardoDS
toujours de confondre les pensées de ce misérable
organe d'un parti, qui s'appelle du progrès, avec
les pensées d'une autorité qui doit se placer dans
sa sphère d'action, audessus de tous les partis.
Quoique de grandes imprudeuces aient été com
mises, et que de compromettants rapports semblent
avoir existé, nous ne voulons reconnaître aucune
solidarité réelle, entre un journal, assez fréquem
ment stupide, et une autorité qui doit veiller avec
intelligence aux intérêts de tous les citoyens,
quelle que soit leur opiuion publique.
Nous abandonnerons volontiers un misérable
journal son fatal destin, sans cesser d'espérer
qu'un jour viendra où la concorde sera rétablie
parmi les citoyens, par la sagesse et la prudence de
ceux, qui doivent veiller au bien-être de tous.
En attendant que cet heureux jour arrive, qu'on
ne s'étonne pas de nous voir fustiger de temps en
temps un journal, qui re'pète sans intelligence,
les sottises qu'il a puisées dans les feuilles de
son bord. La cause de cette feuille n'est pas la
cause d'une opinion, la quelle nous n'appar
tenons pas, il est vrai, mais avec la quelle nous
voudrions nous trouver d'accord pour tontes les
questions civiles et locales, qui ne préjugent point
les grandes questions politiques, et qui très sou
vent n'ont aucun rapport avec elles. Si on par
venait enlever les causes du desaccordon ne
verrait plus une partie notable de nos concitoyens
blessés dans les affections les plus chères, on
ne verrait plus une administration, qui peut
réaliser des choses utiles, entravée, blâmée, cri
tiquée, par plusieurs membres d'une opinion qui
n'est pas obligée user d'indulgence. Au fait, de
part et d'autre on prétend respecter la religion; on
veut que l'éducation delà jeunesse soit chrétienne
et que l'instruction religieuse soit donnée; pour
quoi ne pourrait-on pas parvenir s'entendre sur
les moyens d'atteindre un but qui semble identique?
pourquoi ne rétablirait-on pas des rapports de
confiance, qui existent en d'autres villes, entre des
hommes dont les opinions politiques sont op
posées? Que la question d'amour propre soit mise
l'écart; qu'on renonce au vain plaisir de dire
j'ai eu raison par le passé' pour dire nous aurons
tous raison l'avenir! et la discorde pourra être
étouffée. La chose est difficile, nous le savons;
mais elle n'est pas impossible, et nous nourrirons
l'espoir de la voir réaliser, malgré les sorties
inconvenantes et les provocatians d'un journal,
dont nous ne souffrirons point cd silence les in
jures et les sottises.
On dit que l'autorité judiciaire a commencé
a faire des recherches au cimetière de cette ville,
pour trouver le cadavre de la tante du sieur
Baelde, qui l'a fait légataire universel de tous ses
biens, morte dans le mois de février 1841, chez
lui. On présume que la mort de cette tante n'a pas
été naturelle et de graves soupçons existent. On
sait que la femme du sieur Baelde est incarcérée
préveutivemeut, cause de la mort de sa servante
Cathérine Leroy, dont les entrailles contenaient
une grande dose d'arsenic.
La dernière kermesse de Bas Warnêton a amené
un *de ces événements qui ne sont que trop souvent
la conséquence de l'ivrognerie. A une heure déjà
avancée de la nuit, un certain Leclerc, surnommé
le Gendarme, surexcité par la boisson, avait pro
féré au cabaret qu'il ne faisait aucun cas de la
vie d'un homme, et que malheureux serait celi i
qu'il rencontrerait sur sou chemin.» Effectivement
en suivant la grande route, il ne tarda pas
trouver deux jeunes gens qui regagnaient leur
demeure. Quelques paroles échangées firent éclater
sur-le-champ une rixe, et Leclerc, tenant son
couteauen porta une énorme blessure l'un de
ses deux adversaires. Le blesse et son compagnon
crièrent l'assassin.' et prirent la fuite eu se
dirigeant vers leur habitation. A peine avaient ilb