JOURNAL D APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2818. Samedi, 5 Octobre 1844. 28me année. vér|té et justice. TPIR3ÎS, 5 Octobre. LE LIBÉRALISME A L'OEUVRE. On s'abonne A Ypres, Grand'- Place, S4, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PB» DE f..ABONNEMENT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4—BO Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Tprea. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MEBCBED1 dp chaque semaine. PB» DES INSEBTIONÇ. 4 4 centimes par ligne. Les ré- clames, *4 centimes la ligne. BEVEE POI.ITItEE. Le dernier paquebot arrive' de Rio-Janeiro en Angleterre n'a apporté aucune nouvelle décisive sur le traité que l'on croit avoir été conclu entre la Grande-Bretagne et le Brésil. On De sait pas non plus si le geuvernement brésilien a pris ou non fait et cause pour Montevideo contre Rosas. Le gouvernement espagnol ayant appris la si tuation malheureuse ou se trouvent ses nationaux dans les États de l'Amérique méridionale, et no tamment dans la république de l'Uraguay vient d'y envoyeravec Je litre de consnl-gépéfaldon Carlos Creustout récemment encore ctfbsul Bayonne. M. Carlos Crous a pour mission de re cueillir, a bord des vaisseaux déjà prêts a mettre h la voile, tous les Espagnols qui, faute de ressources, n'assirent plus qu'à rentrer dans leur mère-patrie. C'est la première mesure qu'ait prise M. Martinez de la Rosa immédiatement après sa rentrée an mi nistère des affaires étrangères on doit le féliciter vivement d'avoir si bien inauguré sa nouvelle administration. On sait que le cabinet de Madrid se propose d'introduire divers changements dans la consti tution de la Péninsule. Voici quels seraient ces changements, suivant le journal la Presse, qui reçoit des communications de la reine Marie- Chrisiine: D'élective qu'elle est, U Chambre des Procérès (le Sénat) deviendrait viagère comme la Chambre des Paris en France Le renouvellement des membres de la Chambre des Procuradorès (des Représentants) aurait lieu tous les cinq ans La garde nationale serait entièrement réor ganisée. Ces modifications, enfin, seraient votées comme l'ont élé, en i83o, les modificalious apportées a la Charte de t8i5 en Frauce. S'il en faut croire une correspondance adressée des frontières de Russie la Gazette d'Augs- bourg, sérail question du mariage de la princesse Olga avec le duc George de Cambridge. Le prince loyal de Hanovre n'ayant pas encore de postérité, c'est le duc de Cambridge qui est jusqu'à présent 1 héritier présomptif de la couronne de Hanovre. Le nombre des partisans du-fédéralisme s'accroît chaque jour en Irlaude. Une foule de prolestants s'y rallient; déjà les journaux tories s'alarment de ce mouvement; ils y voient le germe d'une disso lution prochaine de l'union législative. Ce qui les inquiète surtout, c'est que le fédéralisme est ap puyé par des membres très.-influents du parti conservateur. Le prince de Joinville est de retour en France. Le bateau vapeur le Pluton, sur lequel il s'est embarqué le 32 Cadix, a été signalé le 39 en vue de Cherbourg. 11 se dirigeait vers le Havre d'où le prince se rendra probablement Eu. Le roi Louis-Philippe est parti le 2 pour le château d'Eu. Il y séjournera quelques jours et s'embarquera le 5 ou le (S pour l'Angleterre. La religion catholique destinée souffrir et vaincre jttsqp'à la fin des temps, lutte dou loureusement depuis plusieqrs années contre les empiétements d'un libéralisme oppresseur qui est parvenu a maîtriser le gouvernement en Portugal. Si depuis 1834 après les coups terribles qui lui ont été portés, l'Église n'a point élé complètement anéânti dans ce pays, c'est grâce la force des convictions religieuses qui sont ordinairement plus enracinées chez le peuple que chez ceux qui disposent de ses destinées. Otf~coruiuença par s'emparer des revenus ecclésiastiques, on expulsa tous les évêques l'exception de deux leur place, ou mit des intrus. Le plus grand nombre de curés furent expulsés de leurs paroisses des sujets indignes furent mis leur place. Une guerre plus ou moins acharnée s'engagea contre les ecclésias tiques restés fidèles aux légitimes pasteurs quel ques uns ont été assassinés, mêrçie par les gardes qui les conduisaient en prison. Tous les religieux qnl été mis la porte de leurs couvents; on en agi de même l'égard des prêtres des séminaires, et leurs biens (car en pareille circonstance comme dans les brigandages de grand chemin, la cruauté a toujours le vol pour conséquence obligée) leurs biens, disons-nous, ont été confisqués et déclarés nationaux. Ce triste et violent état paraissait toucher son terme en i843, lorsque Mgr. Capaccini fut dé légué par le S' Siège en qualité d'internonce pour remédier autant que possible aux maux de l'Église lusitbauienue. Le Portugal entier soupirait après le moment où il se verrait en communication libre avec Rome. La suite a démontré que la bien veillance apparente du gouvernement manquait de sincérité. Quatre des évêques légitimes n'ont pas élé rendus leurs sièges; deux diocèses, ceux d'Aveiro et de Pinhel sont encore gouvernés par des intrus une partie des curés sont encore arbitrairement éloigués de leurs ouailles. L'esprit qui a commencé l'œuvre révolutionnaire continue dominer tous les plans on garde certaines appa rences, on veut même une Église, mais servile, dominée en toute chose et partout. Une bulle du S' Siège de novembre dernier a ordonné la réorganisation du chapitre patriarcal de Lisbonne après neuf mois d'iuaction, on est parvenu y replacer les intrus et d'autres membres décon sidérés pqr de tristes antécédents les apcieqs titulaires les plus respectables opt été retranchés. Tel est l'instinct du libéralisme pour endormir le peuple dont il bail les croyances, il affecte de les favoriser et s'efforce de les miner en dé- priinant le clergé, eq le rendant odieux, en lui suscitant des embarras de toqte sorte, et paç pijlle autres moyens puis quand il sent les esprits suffisamment moDtés et pervertis, quand il s'est glissé jusqu'aux cimes du pouvoir et qu'il le croit sûr entre ses mains, il neîfcgarde plus de mesure, il lance les puasses sur ce-ppT'il appelle le parti-prêtre prêt, après s'être gorgé de l'or ramassé soigneusement dans le sang de ses vic times, a se montrer de nouveau conciliant, humain envers les bons prêtres, déplorant les eptegs de la canaille, désireux d'eu effacer les traces, prêchant l'oubli du passé et la conservation de ce que chacun possède, prompt négocier dans ce sens, défenseur même de la sainte foi et de la pieté de? fidèles. Ce n'est pas au pays de Pombal tout seul qne le libéralisme sait se montrer alternativement doux et cruel pour fasciuer les populations et assouvir sa baiue. Si soucieux de procurer au public des plaisirs, comme le disait naguère le Progrès dans une de ses proclamations électorales, si préoccupé de préserver nos campagnes d'une d'une imagi naire, l'hydre faisait succéder ces témoignages de tendresse, il y a quelques jours peine, bien d'autres transports. On a pu entendre Verviers l'émeute s'organiser sa voix, on l'a pu voir, ne quitter son attitude menaçante qu'après avoir fait fléchir la légalité devant l'arbitraire. Revenant ses semblants de bonhomie, la presse libérale loue maintenant la Régence de Verviers d'avoir passé sous les fourches caudines, crainte de malheurs. Or quels auraient été ces malheurs si ce n'est des crimesqtie messieurs les émeutiers progressifs auraient cru devoir commettre pour empêcher deux citoyens de faire usage de la faculté que leur donnent le code civil et la constitution de fixer leur domicile où ils veulent? Le Précurseur prétend ouvertement, que s'il est libre des Jésuites de venir dans une ville, il est libre de leur dire allez-vous en. C'est dire que si sur l'injonction des prétendus disciples de la tolérance, ils ne s'en voDt pas, il faut que l'émeute déploie ses bannières, il faut que des malheurs soient redouter quoiqu'il arrive, tout est excusé et absous d'avance par l'insigne provocation de deux hommes qui osent descendre de diligence et s'installer dans une maison, ou même annoncer simplement leur arrivée prochaine. On savail que des animaux s'effarouchent de certaines couleurs on serait tenté de croire qu'il est des hommes

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1