JOURNAL B YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 2819. Mercredi, 9 Octobre 1844. 28me année. vérité et justice. - TPR.3S, 9 Octobre. Si, comme il paraît, MM. les Prud'hom mes tiennent bon pour extirper chez les artisants la vieille paresse du lundi, du moins les effets en sont jusqu'à présent peu sensibles sur l'ivrognerie. Avec les longués soirées, les rues sont sillonnées de sou- lards qui protestent de leurs voix enrouéés contre l'amendement qu'on leur attribue; el c'ést toujours léltindi que ces désordres continuent se manifester le plus. M. Èdm. Castricque, receveur des con tributions Langemarck, est venu Ypres avec un congé de quelques mois, afin de se rétablir d'une indisposition qui d'abord availinspiréquelquesinquiéludes, et qu'on attribueauxdouloureuses impressions que lui a Causées la perte récente de sou père et de son frère. II est espérer que cet estimable fonctionnaire, encore la fleur de l'âge, et jouissant d'une considération méritée, sera bientôt rendu ses occupa tions, et l'empressement de ses nombreux amis. Beaucoup de monde sd rend chaque soir cinq heures et demie et six heures l'église de S' Jacques, où M. le chanoine Tangbe, missionnaire diocésain, prêche après le salut durant l'octave du Rosaire. M. Lambert Wolffd'Ypres, ancien élève du collège communal, vient de mourir de la fièvre jaune la Martinique, où il s'était rendu bord d'un navire marchand. Les journaux annoncent 500 fr. de ré compense pour celui qui fournira le meil leur plan d'une nouvelle église Anvers, sur une superficie d'environ 1200 mètres carrés. M. le curé de S' Joseph Anvers fournira tous les renseignemeliits qu'Oit désirerait. Les plans et dessinsjwevrout lui être adressés avant le premier février pro- chain, avec un billet cacheté contenant le nom de l'auteur. Un jury prouvera su les résultats du concours. Pourquoi quel ques-uns des meilleurs élèves de noire académie rie profiteraient-ils pas de celle occasion afiu de prouver la villejuais- tique qu'ici aussi règne une nobly#<fcjsolVi-7t>. tion pour les beaux-arts? La hardjéèse ,d-'Du *y On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 44, vis-à-vis de la Garde, et chei les Percepteurs des Postes du Royaume. PMt DE L'ABOXSEHE^T, par trimestre, Pour Ypres fr. 4 Pour les autres localités a 4SO Prix d'un numéro ...u S# II centimes par ligue. Les ré clames, 44 centimes la ligne. Tout cf qui concerne la rédac tion doit être adressé i l'Éditeur Vprfi. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS iil.'ti REVEE POLITISEE, Il paraît qu'une nouvelle révolution a écfàfé aux Cayes (Haïti), et qu'elle a eu les mulâtres pour chefs el auteurs. Toutefois celte nouvelle, qui nous arrive par la voie des Etais-Unis, a besoin de confirmation. Le roi de Prusse doit se rendre prochainement Copenhague. On rattache divers projets h ce voyage du monarque prussien. Suivant les uns, il s'agirait de la successiou dans les duchés de Schles- wig et de Holsteia; suivant d'autres, du péage du Sund. Le roi des Français vient d'accorder une amnistie un grand nombre de condamnés politiques. Re mise du reste de leur peine a été faite, par une or donnance du 4 octobre, h tous ceux dotit la peine avait été prononcée antérieurement i844 et devait expirer avant le i" janvier 1847, et douze autres détenus politiques, condamnés six,dix, quinze, vingt ans de détention oùk la déportation. Le nombre des condamnés amnistiés est de cin quante k peu près. L'ordonnance, qui n'est pas encore publiée par le Moniteur, esl précédée, h ce qu'il paraît, d'un préambule où il est dit que le roi a voulu signaler ainsi les récents triomphes obte nus sur les Marocains. On a parlé souvent de la mise eh liberté de certains détenus politiques. Nous apprenons que, le 32 septembre, sont sortis du château Saint Elme MM. Borzellide Augustins Poerio Ayalales deux neveux du géuéral Pépé, et les autres per sonnes arrêtées en mai dernier. Un journal deLiverpool dément la nouvelle de la conclusion d'un traité entre l'Angleterre et lè Brésil.Cependant il ne nie pas que des négociations se poursuivent a ce sujet; mais il prétend qu'elles portent sur des articles de peu d'importance. Le sucre entr'autres n'y serait pas compris. Les nouvelles de Naples vont jusqu'au 37 du mois dernier. On faisait des préparatifs pour le mariage de la fille du prince de Salerne avec le duc d'Anmale. Le prioce français est attendu Naples vers la fin d'octobre. S'il en faut croire une lettre de Constantinople, les Russes auraient essuyé, eu juillet, une nou velle défaite dans le Caucase. C'est Schamyl, cet implacable ennemi des Russes, qui leur aurait encore porté ce nouveau coup. Le prince Argu- îittsky avait reçu l'ordre de l'attaquer avec quatrè divisions mais le chef circassien réussit lui échapper. Apiès avoir battu en retraite pendant quelques jours, il se fortifia sur une hauteur, où les Russes vinrent l'attaquer mais le manque de vi vres les força bientôt rétrograder. C'est alors que Schamyl, sortant de sa retraite, serait tombé sur eux avec sa petite troupe, et leur aurait fait essuyer des pertes considérables. Un journal américain assure que le cabinet de Washington a sous la main des documents qui prouvent l'évidence que l'Angleterre intervient secrètement dans les démêlés du Mexique avec le Texas. Ce n'est pas la première fois que l'ont éinet cette assertion le président Tyler lui-même l'a reproduite dans la dernière lettre qu'il a adressée aux représentants des États-Unis. Est-elle fondée? C'est l'avenir k nous l'apprendre. Quoi qu'il en soit, il paraît certain que le Mexique se prépare k faire une invasion dans le Texas. Les véritables tendances du libéralisme bâtard se sont fait jour dans l'émeute qui a troublé la ville de Verviers. Nous disions dernièrement que c'est aux Horreurs de g5 qu'il voudrait mener la Belgique, ét a l'heure où nous montrions du doigt les dangers dont le pays est menacé par une poi gnée de fanatiques, le libéralisme ahtireligieux lançait dans les rues de Verviers Une horde de forcenés qui demandaient a grands cris qu'on re fusât a deux citoyens inoffensifs un droit garanti par la constitution a tous les habitants du pays. Les forçats libérés qui ne sdnt pas placés sous la surveillance de la haute police, peuvent s'éta blir dans toutes les communes de la Belgique et y faire tout ce qui leur plaît, pourvu qu'ils ne violent pas les lois. Si un muphti venait établir chez nous une mosquée, ou si un bonze élevait chez nous sa pagode, personne n'aurait droit de porter atteinte a sa propriété, ou de troubler son culte. Et deuvcitoyens belges, deux hommes qui n'as pirent. qu'k soulager les pauvres, a consoler les affligés, a instruire les ignorants, sont troublés par le libéralisme dans l'exercice de leur droit le plus incontestable! Ce n'est pas assez, on menace leur tête, on viole la propriété, on maltraite les hon nêtes gens qui refusent de prendre part ses insultes. Au nom du libéralisme on foule aux pieds la constitution et on menace la population du pays de persécution et de violence si elle conserve ses convictions. Voila le but où conduisent les doctrines soi- disant libérales des journaux qui déclament avec tant de zèle contre ce qu'ils appellent dans leur ignoble langage le parti clérical. Parmi les comérages que le Progrès ramasse ouP il peut pour satisfaire sa petite passiou de calom nier, nous avons trouvé l'autre jour, la facétie suivante On nous assure que sur vingt-six prêtres réunis a Roulers pour faire la retraite six ai+ moins ne comprenaient pas un seul mot de français. Nous avons tâché de découvrir un des vingt six prêtres présents a la retraite de Roulers; nous l'avons trouvé, et nous avons appris de sa bouche qu'il y avait a Roulers cent el un ecclésiastiques réunis, et que le P. Barbieux a su par hasarJ le dernier jour de la retraite qu'wVi seulavait de la peine k le suivre. Un sur cent, au lien de six au moins, sur vingt-six! Voila l'exactitude avéc la quelle le Progrès donne ses nouvelles! Où sont ici les Baziles? S il n'y avait qu'un avocat snr cent qui ignorât son code civil; un seul médecin sur cent qui n'eut jamais lu Hipocrate; un seul rédacteur libéral sur cent qui fit du galimatias deux fois par semaine, nous bénirions la providence, parceque le monde en irait un peu mieux! Le Progrès aura-t-il encore !e courage de courir sus au clergé, parce qu'il y a peut-être dans nos provinces flamand!» Un ecclésiastique sur cent qui ne comprend pas facilement un orateur français? 11 n'aura pas l'âme si dure.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1