N® 2820.
28me année.
Tout ce qai concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
larr». Le Propagateur paraît
le SAMEDI et le MERCMEBI
de chaque semaine.
PHIX DES EVSERTIOXS.
4 9 centimes par ligne. Les ré
clames, 94 centimes la ligne.
vérité et justice.
On s'abonne Y'prrs, Grand -
Place, S4, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE E'AROXWEMEXT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4DR
Pour les autres localités a 4SO
Prix d'un numéro D30
7FB.3S, 12 Octobre.
Ce qui distingue le Progrès du Propagateur a
l'égard de M. K.-X. Dalmote, c'est que le pre
mier flatte le jeune docteur avec imprudence,
tandis que le deuxième se borne le louer avec
mesure. Si M. Dalmote avait eu l'occasion d'étu
dier les hommes, il apercevrait h l'instant de quel
côté se trouvent ceux qui lui veulent sincèrement
du bien, il verrait d'un coup d'œil tout ce qu'il y a
de tromperie, tout ce qu'il y a d'égoïsme dans les
éloges exagérés en un mot, il se serait dit avant
d'arriver, ce n'est pas moi, jeune et plein
d'avenir, que s'adresse l'ovation c'est au collège
communalvieux et moribondque l'on veut
prêter un dernier signe d'existence. Et cependant,
par une note insérée au Progrèsnote émanant
selon toute probabilité de ceux qui ont eu intérêt
faire organiser la fête, on nous impute un sen
timent aussi bas que la vengeance; ne serait-ce pas
que l'on tient a trouver chezautrui les vices dont on
est rongé soi même? la vengeance!... elle n'existe
pas au moins sans cause et de quoi, s'il vons plaît,
nous vengerions nous sur M. Dalmote? S'il n'a
jamais pu nous être utile, il ne nous a jamais
été nuisible. Refuserions-nous de l'encens M.
Dalmote parce que le Progrès traîne dans la boue
et taxe d'ignorance les ecclésiastiques en masse
et les élèves qui se forment dans leurs établis
sements? Mais ce ne serait pas de la vengeance,
car elle implique un mal rendu pour un mal, et la
louange modérée constitue un service que M.
Dalmote ne tardera point a placer au dessus de la
déclamation boursoufllée du Progrès. Ensuite,
attaquerions-nous un individu quand il s'agit de
se défendre contre un organe de la presse? Nous
rectifions les médisances, nous détruisons les ca
lomnies débitées par la feuille du Marché aux
Poulets, toutes les fois que nous ne craignons pas
de nous salir au contact de ses sales et repoussantes
diatribes.
M. Dalmote a passé cinq examens en médecine,
chirurgie et accouchements, avec la plus grande
distinction. C'est entendu, et nous n'avons pas
besoin de revenir sur les félicitations que nous
avons adressées de ce chef h notre concitoyen.
Cela posé, le Progrès conviendra que néanmoins
une ovation n'aurait pas été faite M. Dalmote,
s'il n'était un ancien élève du collège communal.
Dès lors il était loisible de rechercher ce que
fut au collège communal le héros de la solennité
triomphale. Nous sommes obligés de le répéter,
M. Dalmote a été le deuxième en Poésie, où il n'y
avait que deux élèves, et le premier en rhétorique
où il était resté seul. Le Progrès répond que
M. Dalmote a obtenu un premier prix en poésie, h
savoir celui du grec; cela n'est pas contesté nous
avons dit seulement que le premier prix de la
classe lui était échappé. Le Progrès répond en
outre, qu'en rhétorique il a conquis tant de
volumes, que le domestique du collège en a
dû prendre une partie pour les porter la
maison. M. Dalmote était seul; il n'y avait plus
de partage possible, tout a été raflé par lui. De
tels succès dans les humanités ne sont pas dévolus
a tout le monde, s'écrie le Progrèsnon certes, car
jamais notre connaissance aucun autre élève n'a
été embarrassé de porter ses prix, particulièrement
au collège communal. Nous ignorions du reste que
le nombre de volumes décernés indiquât le degré
du savoir et des capacités d'un étudiant.
Oui, le Propagateur a dit dans son n° 25o5
(19 septembre i84i), que M. Dalmote avait subi
son examen en sciences naturelles, et que sur
six candidats il avait été le seul admis, après avoir
répondu a tontes les questions posées. Aujourd'hui,
puisque nous y sommes provoqués, nous divul
guerons comment et pourquoi. M. Dalmote avait
antérieurement échoué deux fois et lorsqu'il eut
été admis, M. son père est venu très-humblement
prier l'éditeur du Propagateur d'en faire men
tion, afin de dissiper les impressions défavorables
qui existaient et d'encourager le candidat; nous
avons accédé avec empressement cette de
mande. Et jamais nous n'eussions rappelé les
faibles antécédents de M. Dalmote, si l'on n'avait
outré les louanges et les démonstrations adula-
toires.
Sans doute ils sont rares, ceux qui ont subi
summa cum laude cinq examens n'importe sur
quelle matière; mais le collège communal a pro
duit dans le temps, on ne peut pas lui enlever
cette gloire, des élèves qui valaient tous égards,
des élèves qui surpassaient même M. Dalmote,
et nul n'a songé a leur préparer une entrée so
lennelle. Que dis-je, le Progrès leur jeterait la
flierre, s'il savait qu'ils ne partagent pas abso-
ument ses idées et ses opinions.
Ce n'est pas qu'il faille toujours suivre la même
ornière nous voulons seulement qu'on ne la
quitte point sans des motifs évidents et plausibles.
Le but n'est pas noble et généreux, parce qu'il
s'éloigne de la personne de M. Dalmote, de
ses succès et de ses espérances attirer l'atten
tion sur le collège communal, gagner un prosélyte
au Progrèsvoila ce qu'on avait secrètement
en vue. Nous verrons si l'on aura réussi, nous
verrons jusqu'où conduira le patronage de la
feuille libérale.
Que cela suffisse, dans l'intérêt des lecteurs qui
finiraient par s'eunuyer de cette polémique, et
surtout dans l'intérêt du nouveau docteur lui-
même, auquel il importe de se faire juger par
ses actes plutôt que de se faire valoir par des
articles de journal.
Tous les amis de l'ordre et de la tranquillité
publique apprendront avec plaisir que le gouver
nement a mauifesté enfin son opinion, quoique
un peu tardivement, concernant l'émeute qui,
dans le courant du mois passé, a eu lieu h Ver-
viers a cause d'un projet qu'avaient conçu des
personnes respectables, d'appeler au secours du
clergé séculier deux jésuites, lesquelles personnes,
après toutse chargeaient d'en supporter tous les
frais.
Le roi a signé le 5 du courant h son château h
Ardepnes un arrêté qui annule la délibération du
conseil communal de Verviers du 17 septembre,
parce que au lieu d'agir et de raetlre en exécution
les lois et règlements de police, le bourgmestre
s'était borné a convoquer le conseil communal et
a lui soumettrç un projet de proclamation, et
parce que cette proclamation comportait une
concession implicite des prétentions contrai
res aux libertés constitutionnelles et aux prin
cipes d'ordre public.
Cette condamnation n'est certes pas du goût de
nos libéraux car a leur yeux les émeutiers Ver-
vetois étaient des modèles de modération, qui
n'avaient mis en œuvre que des moyens légaux,
tout en charchant par la violence, les menaces et
la terreur a empêcher l'exercice d'un droit, qui
est écrit dans la constitution; et le bourgmestre
Warnotte, en donnant satisfaction ces forcenés
s'était acquis de justes titres a la reconnaissance
de ses administrés.
M. le missionnaire Tanghe, dans le cours de
ses prédications, qui attirent constamment une
grande affluence de inonde, a surtout avec nue
élévation remarquable de talent et une animation
dont il paraît d'ailleurs très sobre, traité vendredi
soir le sujet grave et délicat des occasions pro
chaines de corruption de la jeunesse. 11 a clai
rement montré comme une des causes les plus
actives de dépravation, la fiéquentalion des ca
barets par des jeunes gens des deux sexes. 11
n'ignorait probablement pas que l'abus qu'il flé
trissait avec tant de zèle, n'est nulle part plus
enraciné ni plus mal apprécié qu'à Ypres, favorisé
qu'il est par la conduite criminelle des parents et
des maîtres, qui loin de faire l'usage nécessaire (ie
leur pouvoir, ne rougissent pas de laisser aller,
d'envoyer ou de mener eux-mêmes leurs enfants
ou autres subordonnés des réunions de ce genre,
même aux jours où la lubricité et l'ivroguerie
y régnent avec plus d'impudeur. Quiconque en
visage la morale pour autre chose que pour un mot
vide de sens, doit s'appliquer combattre ce triste
état de choses.
NAVIGATION A VAPEUR.
u La presse des Flandres a puissamment contribué l'adop
tion du nouveau système commercial dont la législature vient
de doter le pays a elle aussi revient l'honneur d'avoir jeté
quelque lumière sur la question si obscure, il y a quelques
années, de la navigation vapeur entre la Belgique et l'An
gleterre. Alors les ports du pays étaient exploités aveo avan
tage par la société anglaise General Steam Navigation Corn,
pany tandis que la Société Belge était réduit aux a bois, et se
trouvait obligée de se soumettre aux exigenoes des étrangers.
Cet état de choses était dû l'incurie de nos gouvernants qui
abandonnaient les indigènes sans leur porter le moindre
secourset les forçaient ainsi de lutter oontre une compagnie
puissante de l'étrauger, qui recevait de sou gouvernement un
subside énorme et était en outre favorisée par la jouissance,
l'entrée de son pays, de droits différentiels considérables.
La lutte ne pouvait durer plus longtemps et la Société Belge
était sur le point de tomber, lorsqu'un armateur de beaucoup
d'expérience entreprit d'éclairer Je pays sur cette question de
vie ou de mort pour la navigation vapeur belge.
Ses conseils éclairés furent reçus avec faveur, le gouver
nement comprit ses tortsuu subside fut accordé la Société