JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N» 2822.
28me année.
7PF.3S, 19 Octobre.
FEUILLETON du PROPAGATEUR.
©lIRINIOEIft® UÛOfflglM©
DE M. LE COMTE DE MARNES, (i)
On t'abonne Ypres, Grand'-
Place, S 4, vit-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
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tion doit être adressé I Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
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clames, BS centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
REVUE POLITIQUE.
Des nouvelles de Guatemala, sous la date du 19
juillet, portent qu'une nouvelle guerre civile,
fomentée, assure-t-on, par l'Angleterre, aurait
éclatée dans cette république. Le général Acre, de
concert avec Carrera, aurait marché avec une ar
mée considérable contre San Salvador pour dépo
ser le gouverneur de cet État. Mais il n'a pas été
heureux dans cette entreprise; car il a été mis en
déroute complète. Ainsi se serait, dit-on, terminée
cette échauffourée.
Le Brésil, qui vient de terminer heureusement
les troubles suscités par les Farrupillos dans la
province de Rio-Grandefait des préparatifs de
guerre, dont la destination est la Plata, et qui sem
blent dirigés contre Buétios-Ayres.
On arme activement Rio de Janeiro. La cor
vette le Sept-Avril reçoit en toute hâte son in
stallation de guerre.'Une autre corvette était en
rade prête a partir. Déjàla date du 3o juillet,
S bâtiments de guerre brésiliens, entr'aulres la
goélette Victoria et un bateau a vapeur, étaient
arrivés dans la Plata et avaient mouillé en rade de
Montevideo, ayant a bord 5oo hommes destinés h
renforcer les équipages de la station.
Une lettre arrivée Paris de la Guadeloupe,
donne lieu de craindre que les derniers incendies
ne soient, comme on l'avait déjà supposé, le ré
sultat d'un complot. Le gouverneur, a dit-on, reçu
des lettres anonymes dans lesquelles on déclare
que si, au bout de six jours, la liberté n'est pas
accordée aux esclaves, de nouveaux sinistres écla
teront sur plusieurs points la fois.
Des lettres de Belgrade reçues par voie d'Aile—
On annonça le saint Viatique. Marie-Thérèse
alla au-devant attendre, agenouillée et en larmes,
Celui qui soulage toutes les souffrances, qui console
toutes les douleurs.
Ce n'était pas le vicaire de service appelé l'ar
chevêque de Goritz, prévenu par cet ecclésiastique,
avait voulu lui même administrer les derniers sa-
cremens un prince qui, depuis huit ans, était
l'édification de toutes ces contrées. Le chapitre
métropolitain, le clergé et le séminaire, arrivaient
processionnellementtenant des flambeaux. Ils
trouvèrent le comte de Marnes prosterné la porte
de sa chambre, pour recevoir son Rédempteur avec
plus de respect. A ce spectacle inattendutous
lurent émus profondément; mais, au milieu des
larmes de tous les assistans, le malade seul parais
sait dans un transport de joie céleste; il répétait
avec le Psalraiste Lee ta tris sum in his quœ dicta
sunt mihi In domum Domini ibimus.
Les mains tremblantes d'émotion du vénérable
Nom qu'avait pris m. le duc d'Aiigouléuie.
magne, mandent que des désordres graves ont
éclaté Schabacz. 11 parait qu'ils ont été provo
qués par les partisans du prince Michel. Le gou
vernement serbe s'est empressé d'envoyer sur les
lieux toutes les troupes dont il dispose.
Le roi des Français n'a pas pu s'embarquer
Porsmouth, cause du mauvais temps, et il a été
contraint de se rendre Douvres. Ce changement
de disposition, que l'état de la mer expliquait
assez, a été attribué par le Morning-Chronicle
de prétendues dçpêches d'une nature alarmante
qui auraient été reçues par S. M. la station de
Farnborouh. Ces dépêches auraient annoncé au
roi que des conspirateurs l'attendaient son retour
et qu'ils avaient conçu l'horrible projet d'attenter
ses jours. Cette nouvelle tout absurde qu'elle
soit, a cependant produit une assez vive impres
sion a Londres. La bourse s'en est ressentie, et les
fonds y ont considérablement baissé.
Quoi qu'il en soit, le roi Louis-Philippe est parti
de Douvres et a débarqué Calais. S. M. après
avoir passé en revue la garde nationale de cette
ville, s'est mise en route pour Eu.
M. le duc d'Aumale, qui est arrivé le 9 de ce
mois Alger, est attendu prochainement Toulon.
M. le prince de Joinville s'occupe en ce moment
écrire la relation de l'expédition qu'il a com
mandée sur les côtes d'Afrique.
On ajoute que cette publication aura lieu avec
l'assentiment du roi et du ministre de la marine.
On lit dans le procès-verbal du conseil com
munal de Verviers, en date du 11 octobre, que le
conseil blâme le collège écheviual d'avoir dressé
procès-verbal de la séance du 17 septembre, qui
était purement officieuse, que le rapport envoyé
vieillard donnèrent le pain des forts a ce digne
fils de saint Louis, humblement prosterné ses
pieds. Après quelques instans, on le replaça dans
son lit pour lui donner les onctions saintes; il ré
pondait d'une voix fermes toutes les prières.
Marie-Thérèse, le comte de Chambord et sa
sœur accompagnèrent le saint Ciboire, rapporté en
pompe dans la cathédrale, au milieu de toute la
population assemblée; nous suivîmes le cortège
pour recevoir la bénédiction solennelle donnée par
l'archevêque. A mon retour, le comte de Marnes
me fit appeler,
Je ne saurais vous exprimer, me dit-il, la joie
et la force que m'ont donnés les sacreinens; je
nie sens ranimé. J'aurai encore longtemps souf-
frir; mais la volonté de Dieu soit faite; si je sui—
vaisla mienne, je désirerais arriver promptement
au terme. Quoi qu'il en soit, profitons de ce
mieux; continuons de nous préparer au grand
passage... Reprenons cet excellent sermon sur la
pensée de la mort.
Je commençai la paraphrase des royales et
sublimes paroles d'Ezéchias. Comme ce saint roi,
il répétait Dominevirn palior, responde pro
me!... Seigneurla douleur m'assaille répondez
pour moi; mais le prince chrétien, plus entièrement
soumis a son Créateur, était bien loin de lui deman-
M. le gouverneur comme procès-verbal est in
complet, et qu'on en informera M. le ministre
de l'intérieur pour obtenir le retrait de l'arrêté
d'annulation, lequel frappe comme on sait, la
délibération du 17 septembre.
Delà grande joie parmi les soi-disant libéraux.
Si on les en croit, M Nothonib a bien raison
de regretter d'avoir été si vite en besogne. Son
empressement satisfaire les vœuxou plutôt
exécuter les ordres du parti jésuitique, quoi
a-t-il abouti? Hélas! le rendre la risée de la
partie intelligente du pays et en particulier des
hommes instruits du Progrès.
Malheureusement pour la coterie libérale toutes
ces criailleries ne peuvent changer le fond des
choses. Le pouvoir central a voulu annuler une
délibération officielleet celle-ci n'existait pas,
elle éjait seulement officieuse! Soit; l'arrêté du 5
octobre est donc sans but quant la délibération
du conseil. Mais en est-il de même pour la
proclamation de M. le bourgmestre? Il est avéré
que celle-ci du moins a réellement existé et qu'elle
comportait une concession implicite des pré
tentions contraires aux libertés constitution
nelles et aux principes d'ordre public. Eu
l'annulant, l'arrêté du 5 octobre a atteint le but
principal auquel il était destiné.
Il est triste de voir la vive sympathie de certaines
têtes exaltées par une vile bande d'émeutiers. On
l'a dit déjà, et la chose devient de jour en jour plus
évidente, le charivari et l'émeute sont les armes
favorites du libéralisme de nos jours. Ah! Que ne
se bornent-ils pas, ces hommes supérieurs, a
prôner des fêtes organisées sur une grande
échelle!
der de retarder l'heure où il briserait la trame de
ses jours.
Ainsi, en présence d'une mort inévitable,
lentement amenée par la plus douloureuse agonie,
il était encore tel qu'on l'avait vu au feu des ba
tailles, tel qu'il se montra dans les fers de Napo
léon, quand le souvenir du duc d'Enghien ne put
troubler son âme intrépideet qu'il écrivait ces
lignes si héroïque dans leur simplicité:
Je demande, j'exige même que le roi ne cède
rien pour me ravoir. Je ne crains ni le poison,
ni la mort. Je suis prêt et tout ce que Dieu m'en-
verra sera bien reçu.
La gravité de son mal et ses cruelles atteintes
ne changeaient rien l'ordre de sa vie; les mêmes
heures rappelaient chaque jour ses occupations ha
bituelles la méditation, la prière, la lecture des
journaux politiques, de ses correspondances, «le
papiers d'affaires, de livres d'histoire et de morale
religieuse.
La dernière lecture d'histoire que je lui ai faite
contenait les détails de la mort de Louis XIV.
Nous prîmes ensuite comme plus convenable aux
dispositions de son âme dans cette grande épreuve,
un ouvrageréceinment publié :1a Vie de M. Olier,
fondateur du séminaire de Saint-Sulpice. Il s'in
téressa vivement au tableau des vertus de ces bien-