Bruxelles. Un grave accident a eu lieu le a3 vers 7 heures, k la station du chemin de fer dn Nord. Un monsieur qui prenait l'air k l'une des fenêtres du second étage du Café des Boule vardsest tombé tout k coup hors de la fenêtre sur les dalles du trottoir. Le malheureux a été re levé dans un état horrible. M. le docteur Henrotin a immédiatement prodigué ses soins au blessé, mais ils ont été inutiles. 11 a expiré dans la soirée. HOLLANDE. FRANCE. paris, 22 octobre. L'augmentation du mouvement des transports sur le chemin de fer et la progression du chiffre des recettes ont dépassé les prévisions. Cette situation pourrait devenir plus pros père en perfectionnant les conditions d'exploitation que l'état incomplet des lignes et des stations rend difficile et coûteuse. Il devient urgent de s'occuper aussi de la réorganisation des transports en dehors du chemin de fer. Il vous a été présenté une loi relative au traitement de l'ordre judiciaire. L'état de nos financés vous permettra de ne pas ajourner la discussion de cette loi dont vous reconnaîtrez avec moi la convcnanoe. Le régime des prisous a subi déjà d'utiles modifications. Je désire que des mesures nouvelles viennent les compléter. Ma sollicitude n'a point fait défaut aux institutions de bienfaisance. Mon gouvernement s'attache y introduire toutes les améliorations que l'humanité réclame. Votre intervention sera demandée, cette occasion, no tamment pour la réforme des établisséments d'aliénés. Des propositions vous seront faites pour corriger les vices et combler les lacunes que l'expérience a signalés dans certaine^parties de la législation. Ainsi s'opérera graduel lement la révision des codes prescrite par la constitution. L'arméecet élément si essentiel de notre existence na tionale, commande toute notre sollicitude. Je me plais A reconnaître qu'elle continue s'en montrer digne par son dévouement, sa discipline et l'excellent esprit qui l'anime. Il vous reste vous prononcer sur les projets de loi dont vous êtes saisis, et qui sont, pour son organisation, d'une si haute importance. Quelques changements aux lois sur la milice sont de venus nécessaires; ils vous seront proposées en même temps qu'une loi nouvelle sur l'organisation de la garde civique. Les pouvoirs que vous avez donnés mon gouvernement lui ont permis grâce la consolidation de notre crédit de réaliser avec suocès et sans secousse deux grandes opé rations financières; elles ont eu pour résultat la réduction de la rente et du capital de la dette publique. Vous vous féliciterez avec moi de ce que l'on est par venu balancer les dépenses avec les recettes; le bénéfice résultant pour le trésor du dernier emprunt et de la con version de la reute, le produit croissant du chemin de fer et l'augmentation du chiffre de plusieurs branches du revenu public ont contribué faciliter cet heureux équilibre. Quelques efforts sont, néanmoins, nécessaires pour couvrir les dépenses nouvelles que l'intérêt puhlio pourrait exiger et pour arriver successivement, par un excédant permanent de ressourses, l'extinction de la dette flottante et la création d'une réserve. Vous m'aiderez atteindre ce but qu'une sage prévoyance nous fait une loi de poursuivre. Messieurs, le pays peut avoir confiance en lui-même. Ses éléments d'activité morale et de prospérité matérielle su développent librement. Je ne doute pas que cette si tuation favorable ne s'afTermise et ne se complète pas l'appui que le gouvernement trouvera dans cette patriotique et loyal concours. Tout esprit sérieux conviendra que le ministère mixte a assez bien tenu ses promesses. Parvenu au pouvoir, le cabinet actuel a déclaré qu'avant tout il allait s'appliquer a améliorer l'état matériel du pays, sans pour cela négliger tout k fait le côté moral, mais en s'abstenant soigneusement de dé penser ses forces en des luttes stériles des partis. Le discours du trône nous offre plus d'une preuve des efforts, souvent couronnés de succès, qu'a faits le gouvernement pour tirer le commerce et l'in dustrie de l'état de marasme dont on se plaignait de toutes parts. Plût a Dieu que l'état moral de la patrie laissât moins k désirer! Mais les écarts de toute espèce auxquels se livre la presse libérale avec une effrouterie toujours croissante ne per mettent a personne de se faire illusion la-dessus. Les idées d'ordre et d'autorité perdent tous les jours de leur empire sur des esprits qui pourtant se vantent sans cesse d'aimer nos institutions. Les principes les plus élémentaires du droit public sont méconnus, la religion et ses ministres bafoués, vilipendés. Toute discipline quelconque blesse et révolte les partisans du faux libéralisme. Les excès dont Verviers a été récemment le théâtre, les scandaleuses apologies que nous en voyons encore journellement dans les journaux exaltés, le prou vent k l'évidence. Espérons que la législature donnera au pouvoir la force nécessaire pour em pêcher le retour de scènes qui déshonorent un pays civilisé. La Chambre des Représentants a procédé mer credi k la composition de son bureau et k la nomi nation des membres de la commission d'adresse. M. Liedts a été nommé président et MM. D'Hof- schmidt et Vilain XIIII vice-présidents. MM. de RenesseSchey ven Huveners et de Mail d'Attenrode ont été élus secrétaires, M. de Man remplace M. De Deckerqui a manifesté le désir de 11e plus être nommé. La commission de l'adresse se compose de MM. Fallon, d'Huart, De Foere, De Decker, Pirmez et Dumorlier. Le Sénat s'est réuni mercredi k 4 heures, sous la présidence de M. le baron de Schiervel. M. Dumon-Dumortier a donné lecture du pro jet d'adresse en réponse au discuurs du trône. L'impression en a été ordonnée et la discussion fixée k aujourd'hui. La séance a été renvoyée k aujourd'hui k onze heures. Mardi pendant que le convoi venant de Lille s'arrêtait dans la station de Mouscron et que les voyageurs et marchandises subissaient l'impitoya ble curiosité de la douane belge, un bourgmestre des environs Se promenait là fumant le fin Manille et se livrant avec bonheur aux délices de la flâ nerie; il apprit bientôt que M. Thiers se trouvait au nombre des voyageurs, il connaissait le grand tribun par les organes de la presse et aurait beau coup voulu le voir de près et l'entendreil s'en ouvrit en présence d'un groupe de curieux: rien de plus facile exclama naïvement un campagnard, si j'étais de M. le bourgmestre je saurais bien ar river auprès de l'illustre et le faire caqueter tant et plus interrogé sur le moyen qu'il mettrait en œu vre, la réponse fut qu'il régalerait M. Thiers d'une bouteille de Champagne; soit, reprit M. le bourg mestre, mais je vous charge de l'invitation pour moi, le campagnard se le tint pour dit, se dirigea prestement vers le convoi, tira sa révérence devant M. Thiers, lui exposa comme quoi il avait h passer un méchant quart d'heure en voiture et enfin l'in vita au nom du bourgmestre k preudre un verre de Champagne dans un pavillon voisin. M. Thiers (toujours populaire) accepta sans difficulté. On se figure la surprise du bourgmestre qui avait tout d'abord pris la proposition du campagnard pour une plaisanterie de badaud, lorsqu'il le vit revenir eu compagnie de M. Thiers; faire bonne conte nance commander au plus vite le Champagne, fut le parti que choisit le bourgmestre, au reste en homme qui sait recevoir son monde il fit un excel lent accueil au député, s'excusa sur la disposition peu convenable du local où il le conduisait et sur l'exéguité de l'offre qu'il s'était permis de lui faire; M. Thiers mit aussitôt son amphylrion k l'aise. Le grand homme d'état et l'humble bourgmestre s'en tretinrent familièrement et ne se séparèrent qu'au moment où le convoi allait se remettre en marche pour Bruxelles. Il va sans dire que le bourg mestre se relira content et joyeux, car il avait non- seulement vu et entendu M. Thiers mais bien plus il avait dans l'intimité d'un tête k tête sablé le Champagne avec lui. Ou a remarqué lors de l'ouverture des Chambres, l'absence de police locale et de la gen darmerie qui les années précédentesétaient chargées de maintenir l'ordre et d'éloigner le peu ple de l'esplanade des palais. Cet absence paraît avoir eu lieu par ordre du Roi, qui aurait trouvé inutile de se faire entourer d'un nombreux per sonnel d'agents de police. Par des arrêtés royaux d'une date récente, non encore publiés dans le Moniteur M. A.-N. van Hanswyck deuxième commis- rédacteur près la direction des contributions di recte cadastre, douanes et accises de la province de Brabaut, est nommé receveur des contribulious k Kieldrecht. M. P. van der Hulst, vérificateur des douanes k Gaud, est transféré en la même qualité k Anvers; il est remplacé k Gand par M. Thysebaert, actuel lement vérificateur des douanes k Oslende. M. F. Delhaye, vérificateur-teneur de livres au bureau des douanes k Termonde, est nommé véri ficateur du même service k Bruges il est remplacé par M. J. van der Straetenexerçant actuellement les mêmes fonctions au Pont-de Paille (Maldegem); M. F.-A. Antonyex-receveur des contributions directes k West-Roosebeke (Flandre occidentale), est nommé vérificateur-teneur de livres au bureau des douanes au Pont-de-Paille. (Org. des Fland On écrit de Munich, le 17 octobre: «Huit protestants ont abjuré dimanche passé leurs erreurs et sont entrés dans le giron de l'Eglise catholique.» Un journal suisse dit que l'on est sur les tra ces d'une nombreuse bande de faux-monnayeurs dissiminés en Alsace, dans le grand-duché de Bade et en Suisse. Une section de cette association cri minelle a été découverte dernièrement dans le can ton de Soleure, une autre dans le canton d'Argovie et une troisième dans le canton de Saint-Gai). Le docteur Hadin, qui habite Saragota (États- Unis), avait réussi k réunir près de cinquante ser pents en vie parmi lesquels il y avait vingt-cinq serpents k sonnettes qu'il avait logés dans une chambre de sa maison, après leur avoir arraché a chacun les dents par lesquelles ces reptiles inocu lent leur venin. Ce psylle américain, qui prétendait avoir trouvé un préservatif infaillible k l'aide duquel il se croyait k l'abri de tout dangercon duisit, le 12 septembrequelques curieux dans sa ménagerieet se mit k peloter ces hôtes dangereux pour l'amusement de la société. Ayant saisi le plus gros de serpents k sonnettes, le docteur Hadin en fut mordu assez fortement k la main droite, entre le petit doigt et l'annulaireetsur-le-champ la main se trouva enflée avant qu'il eût le temps d'appliquer son préservatif sur la blessure. Une heure après ce triste accident son corps était de venu si gros, qu'il ne pouvait plus s'asseoir, ni remuer les bras et les jambes. On mit au lit cet imprudent, on le saigna; mais tous ces soins furent inutiles, il mourut douze heures après, victime d'une impardonnable bravade. Ce malheur a été occasionné par le défaut de solidité de la rampe-balcon d'une fenêtre sur la quelle s'appuyait la victime. Nous recevons encore sur ce malheur les ren seignements suivants: la victime, M. Collard, de Mons, célibataire âgé de 26 ans, causait avec une autre personne en s'appuyant sur une rampe de fenêtre, lorsque la rampe céda et occasionna cette chute déplorable. Parmi les personnes qui ont volé au secours du blessé, on a remarqué M. Vennylen, vicaire de la paroisse de Finistère, qui lui a pro digué les cousolationsspirituelles et l'a accompagné k l'Hôpital S'-Jeanoù le moribond a bientôt expiré. On a trouvé dans la commune de Rosmalen (duché de Liinbourg), le 15 de ce mois, dans une fosse, le cadavre d'une jeune fille de 18 k 19 ans, demeurant dans ladite commune. Ou présume qu'elle y est tombée par suite d'une attaque d'épilepsie. Un laboureur qui était le père nonrricier de cette jeune fille, a déclaré a l'état—civil qu'elle s'appelait Marie et qu'il ignorait son nom de famille; que cette fille avait été conduite chez lui il y avait douze ans par un inconnu qu'il croyait être un officier; que pendant les premières'années on lui avait envoyé régulièrement de l'argent pour la pension de l'eufant, mais que plus tard le paiement avait cessé, de sorte que l'employé de l'état—civil n'a pu enregistrer autre chose sinon que la décédée s'appelait Marie. L'ordonnance relative k l'école Polytechnique n'a point encore paru, mais nous voyons avec plaisir le Journal des Débats partager l'opinion qu'une exclusion partielle d'élèves serait peu juste et peu digne. Nous persistons k croire, ajoute ce journal, que l'école sera rouverte k tous. Par suite d'une mesure générale, tous les enfants de la charité de Lyon, placés en nourrice en Savoie, ont été rappelés en France. Cette mesure a pour but d'offrir le même avantage aux cultivateurs du pays, qui peuvent les garder et les nourrir, et de conserver sur le territoire français et sous une surveillance plus directe des enfants qui, k toutes les époques, doivent faire partie de la grande famille.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 2