JOURNAL D'ÏPRGS 1T DE IARROMISSEISST.
No 2825.
28me année.
vérité et justice.
7??.3S, 30 Octobre.
LES LIBÉRAUX FRANCS-MAÇONS.
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Place, 14. vis-à-ris de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
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tion doit être adressé l'Éditeur
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REVUE POLITIQUE.
M. Alley de Ciprey, ministre plénipotentiaire
de France au Mexique, vient d'être nommé grand-
officier de la Legion-d'Honneur.
Cette décision du gouvernement français répond
suffisamment aux allégations des journaux de l'op
position qui prétendaient que ce ministre était
désavoué et rappelé. Elle dessine aussi fort nette
ment la politique que la France se propose d'adop
ter k l'égard du Mexique.
Les lettres d'Alger, publiées par les journaux de
Marseillen'ajoutent que peu de chose h ce que
nous avons rapporté sur les combats livrés par
les Français aux Kabyles dans les environs de Del-
lys. Le maréchal Bugeaud devait partir le 22
d'Alger et l'on comptait que le a4 on pourrait
opérer avec vigueur contre les Kabyles, des trou
pes ayant reçu l'ordre de se diriger par terre sur le
théâtre des opérations, en même temps que d'au
tres y étaient envoyées par mer. Ces hostilités
inattendues avaient produit une vive sensation.
La commission chargée de la vérification des
pouvoirs h Athènes, se compose du général Grivas,
député de l'Acarnanie; de Grisiotis, député de
i'Eubée; de Plapontas, député de Carystène; Vla-
chos, député de l'Attique; Notaras député de la
Corinthie; Corfiotakis, député de Sparte; Calamog-
dartis,député de l'Achaïe; Caïris, député d'An-
dros, et Prévélogios, député de Syphnos. Ces dé
putés appartiennent la majorité ministérielle. La
vérification des pouvoirs se fait difficilement. Les
imprudences du ministère Marvrocordato ont en
taché la plupart des élections d'illégalité.
Le Sénat a élu pour vice-présidents Mavromi-
chalis et Tricoupis, et pour secrétaires Psilla et
Paxamidis. Mavromichalis est l'ancien bey de
Maïna; Tricoupis est le beau-frère de Mavrocordato.
Les dernières lettres reçues de S'-Pétersbourg
annoncent que l'empereur Nosolas a éprouvé une
douleur tellea la mort de la grand-duchesse
Alexandra quedepuis cette époquesa santé se
trouve gravement dérangéeet que dernièrement
on a dû lui appliquer des sangsues a trois reprises
différentes. L'empereur vit dans un isolement
presque complet et ne s'occupe pas d'affaires. Son
caractère s'est beaucoup aigri. La maladie du czar
cause une impressipn pénible et profonde dans
S'-Pétersbourg.
Omer-Pachal'un des généraux qui comman
daient les troupes turques en Albanie pendant l'in
surrection est arrivé Constantinople le 4 octo
bre. 11 amène avec lui 1,600 hommes recrutés daus
la provinceet les premiers qu'elle ait fournis h
l'armée régulière du Sultan. Le nombre total des
soldats qui seront levés en Albanie seradit-on
de 16,000; on doit les envoyer dans l'Anatolie,
où ils seront dressés la discipline militaire. Il n'a
pas été possible de les laisser dans leur pays, car ils
auraient peut-être déserté leurs drapeaux pour se
soustraire a un service qu'ils regardent comme
humiliant.
Un orage épouvantable est tombé sur Cette,
port français sur la Méditerranée, dans l'après-
midi du 22 de ce mois. Une trombe y a produit
les plus affreux ravages; plusieurs maisont ont été
détruites. L'hôtel des ingénieurs et plusieurs autres
édifices ont été presque détruits. Un navire h trois
mâts, qui était dans le port, aurait disparu. Les
arbres de la place de l'Hôtel—de—ville ont été fra
cassés. On a déplorer la mort de plusieurs per
sonnes.
On sait que le gouvernement espagnol a pré
senté au Sénat un projet de loi par lequel il de
mande l'autorisation de décréter par ordonnance
certaines lois organiquessauf h les soumettre
ensuite l'approbation des Cortès. Le but du gou
vernement est de modifier la législation relative
aux ayuntamienlos, aux députations provinciales
et aux gouvernements politiques. Le cabinet es
pagnol espère au moyen de ces loismettre les
partis dans l'impossibilité d'entraver les réformes
qu'il se propose d'introduire dans le régime finan
cier dans la législation et dans l'administration
civile.
Les nouvelles d'Espagne sont passablement con
fuses. D'un côté, l'on affirme que le ministère,
effrayé de l'attitude de l'opposition, consentirait k
laisser intact l'art. 48 de la Constitution qui est
relatif au mariage de la reine. De l'autre, on assure
qu'il est décidé a passer outre coûte que coûte.
Cette décision expliquerait les mouvements de
troupes qui se font vers la capitale. A la date du
22on attendait d'un moment a l'autre a Madrid
divers régiments qui ont été appelés de l'Anda
lousie et de la Galice.
Un journal français affirme que Vigo et Tuy,
villes de la Galice, se sont déclarées pour la Con
stitution de 1837 après un pronunciamento dont
on ignore les détails. Cette nouvellecela va sans
direa besoin de confirmation. Nous remarquons
cependant que le Castellanoy l'un des journaux
ministériels de Madrid jette des cris d'alarmeet
appelle l'attention du gouvernement sur les me
nées du parti révolutionnaire.
Il paraît que dans l'adresse de la Chambre des
Députés, il est fait allusion a la position du clergé
espagnol, sur lequel le discours du Trône a gardé,
h l'étonnement général, un silence complet.
Il n'est nullement étonnant de voir certains
journaux se livrer a une polémique pleine d'admi
ration au sujet des démonstrations dont la ville de
Verviers a été récemment le théâtre; car il existe
en Belgique des feuilles dont la rédaction ap
partient en propre h la francAnaçonnerie. Que
ces feuilles la se soient extasiées devant une
populace qui a hurlé et chanté des couplets or-
duriers et sanguinaires, ce qui s'appelle dans le
langage blasphématoire du Progrès vox populi
vox Dei, qu'elles aient vu avec plaisir un bourg
mestre s'incliner devant les exigences de cette
masse de forcenés, cela se conçoit; mais un fait qui
mérite d'être signalé, c'est le langage acerbe de
quelques organes de la presse libérale contre ces
mêmes émeutiers et leurs insignes approbateurs.
Il y a donc décidément rupture dans le camp
libéral, plusieurs journaux se sont déjà fait
entendre et leur coryphée, M. Devaux, considère
l'émeute de Verviers comme un fait des plus
déplorables, dont la Belgique rougit a juste titre
puisqu'on n'y comprend plus comme autrefois,
le respect de la liberté et celui des consciences.
Personne, il est vrai, ne croyait 'a la parfaite
homogénéité entre les chefs de l'ancien ministère
et les francs-maçons de pur sang, cette secte
remuante, qui dans tous les lieux où elle s'est
montrée, a semé autour d'elle le trouble et l'anar
chie, leséchafauds et les régicides, que, depuis son
apparition dans le monde, les chefs de l'église ont
successivement proscrite, condamnée et prohibée
h tout catholique sous peine d'excommunication,
et que les souverains les plus clairvoyants de
l'Europe ont interdite dans leurs états, comme
éminemment dangereuse et de nature a provoquer
les plus horribles punitions.
N'est-il pas, au moins, digne de remarquer que
M. Devaux qui n'articula jamais aucun fait où de
véritables catholiques aient approuvé des crimes,
ou desattentatscontrequi que ce soit, vienne flétrir
aussitôt les charivaris de Verviers, qu'il traite
d'avant-coureurs de l'anarchie et de destruction
de la liberté, dans lesquels il apperçoit le symp
tôme d'un mouvement de recul vers le règne de
l'arbitraire.
C'est que ce publiciste aime encore le pacte
fondamental et les libertés que celui-ci nous
octroie, qu'il est ennemi du désordre et qu'il
regarde la liberté pour tous et en tout comme une
vérité. Et certes quel honnête homme, quel ami de
la patrie ne frémit pas en voyant Y Observateur et
ses fidèles séides, faire chorus, tantôt h un Thomas
de Dadizeele qui, afin de jouir des agréments d'un
bal champêtre, violente un propriétaire et prétend
danser dans un champ clos malgré le refus des
maîtres de logis, tantôt quelques fanatisés qui, a
Tilf, arrachent les croix des cimetières, et h
Grammont, voulant se venger des succès d'une
mission, inventent et distribuent des billets incen
diaires pour en rendre solidaires des hommes
pacifiques. On se souvient encore des scènes tu
multueuses lors des élections d'Ath et de Tournai
et des mensonges, calomnies et menaces dont les
sociétés secrètes firent usage pour éliminer des
assemblées électrices des candidats catholiques.
Ah! Sans doute tant de moyens, tant de discours et
d'écrits incendiaires dont cette misérable presse est
si prodigue, n'ont d'autre résultats que de fana
tiser les populations ignorantes, et d'exciter les
citoyens les uns contre les autres.
Veut-on un échantillon du ton qui doit régner
dans leurs clubs ténébreux et qui commence déjà
se faire jour? Nous sommes même de le fournir.
Dernièrement le Journal de Liège avait trouvé
convenable de placer devant les yeux de ses ad
versaires la perspective d'un 10 août, journée qui
valut l'échafaud h Louis XVI, et a la France
les plus épouvantables horreurs. Aujourd'hui,