JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2828. 28mc année. 7??,22S, 9 Novembre. FEUILLETON DU PROPAGATEUR. NAUFRAGE DE LAPÉROUSE. Le Progrès a fait une réponse notre article du 30 octobre intitulé. Les libéraux francs-maçons, que nous ne pouvons passer sans quelques réflexions. D'abord il nous appelle la Feuille des Baziles, le coup est juste, et nous aurons garde de lui rappeler le proverbe de la pelle qui se moque du foutgon; car nous aimons nous persuader qu'il hait la calomnie, qu'il ne médit jamais volon tairement et qu'il est ennemi du men songe. Bien est vrai que dans ses carrés de papier on imprime, souvent deux fois par semaine, soit des diatribes maçonni ques contre M. Nothomb qui ne s'incline pas toujours devant la loge et son grand maître; soit des accusations mal-fondées, dénaturées ou mensongères contre les jé suites, l'Épiscopât belge, les prêtres et le catholicisme, sans jamais donner une seule rétractation mais on ne peut douter que cela n'arrive malgré sa bonne foi et sa volonté sincère. Passons pardessus, et ve nons d'autres niaiseries. Le Progrès nous soupçonne d'avoir ex trait cet article d'un notre confrère de grand format. Nous défions notre confrère de donner des preuves de son assertion mais rien de plus ordinaire de crier au voleur quand on est voleur soi-même; car qui ne sait que chez lui c'est un péché d'habitude d'insérer dans ses carrés de papier de longues tartines, extraites de siens con frères et arrangées pour la localité Nous connaissons un peu celte file de journaux, auxquels il a recours. L'Observateur en forme la tête, presqu'au milieu figure le Journal de Liège et Y Echo de la Dendre tient la queue. Une chose excitera l'hilarité du public, c'est que le fameux dilemme du Journal de Liège était resté entièrement inconnu notre confrère du Marché aux Poulets. Vrai ment, l'ingénu journal devient modeste jusqu'à l'excès! Nous pensions qu'il s'ac- quitait mieux de son rôle de missionnaire libéral ses amis de Liège en seront peu édifiés et le Grand'Orient lui réservera probablement une doucereuse gronderie. Certes cette inadvertance est remarqua ble; et elle lui fût arrivée aux jours de l'élection de M. Malou, ou lors de l'ovation faire soit en l'honneur de l'université libre, soit en celui de notre collège com munal, qu'elle serait pardonnable: mais un pas dans le progrès qui a retenti dans toute la Belgique et que nous-même, feuille On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 44, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Posées du Royaume. PRIX DE I/ABOXXEMEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 499 Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro tO Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IS8ERTIOX8. 4 4 centimes par ligue. Les ré clames, 44 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. REVUE POLITIQUE. M. O'Connell vient d'adresser une lettre au rédacteur du Kerry Examinerpour relever quel ques assertions erronées de ce journal M. O'Con nell ajoute en tnèine temps qu'il est oiseux de s'occuper aujourd'hui de fédéralismepuisque les hommes éminents qui doivent présenter leurs plans et leurs systèmes ne l'ont pas encore fait et que le mot de fédéralisme lui-même n'a pas en core été défini d'une manière complète. «Je ne me prononce quaut moi, dit-il en terminantni pour le fédéralisme ni pour l'ancien parlement de 1782 exclusivement; mais je ne consentirai jamais pour ma part accepter pour l'Irlande moins qu'elle n'avait auparavant. Je prendrai le plus que je pourrai, au delà même de son ancienne position.» Les progrès du catholicisme en Angleterre sont évidents dans les classes élevées comme dans les rangs inférieurs de la société. Il fait chaque jour de nouveaux prosélytes. Aussi le protestantisme anglican s'alarme-t-il Oxford comme Londres, de ce mouvement qui menace l'influence exclusive qu'il prétend exercer' dans les trois royaumes. Voici un nouvel exemple de cette craiute: dans un meeting des membres de l'association des arti sans et des ouvriers protestants de Londres, qui s'est tenu le 4 de ce mois Exeter-Hall, on a ré solu de faire de nouveaux efforts pour retenir dans les rangs de l'anglicanisme tous ceux que leur conscience porterait a s'en affranchir; et ces efforts, on sait ce que c'est un redoublement de calom nies contre ce qu'on nomme le papismede l'ar gent et des secours distribués propos pour raf fermir par des liens tous ceux qui chancellent. Tout cela ne fera pas vivre ce qui porte en soi le germe de mort le meeting d'Eeter-Hall a raison Vanikoro est désormais une île célèbre dans les annales de la navigation française. Ce fut sur ses récifs que se perdit Lapérouse. Longtemps on ignora le lieu où avait fini cette grande destinée. De sa lutte avec la mer, il n'était pas échappé un seul homme pour nous dire comment l'illustre marin avait été vaincu. Les voyages récents de Dillon et d'Urville ont seuls éclairci ce point d'histoire. Pour l'établir ici, il faut remonter a l'origine de l'expédition. C'était au temps où Cook venait d'illustrer la Grande-Bretagne par une série de voyages hardiment conçus, habilement exécutés. La France mise en demeure par cet exemple qui avait retenti en Europe, résolut son tour de combiner un voyage de circumnavigation sur unegrandeéchelle. Le savant Fleurieu en dressa l'itinéraire; Louis lorsqu'il avance que les progrès du catholicisme en Angleterre sont alarmants pour l'anglicanisme; mais il se trompe, quand il croit pouvoir les arrêter par les moyens qu'il propose. La calomnie a fait son temps et c'est en vain qu'on galvanise les cadavres. La commission militaire qui doit jugera Madrid les fauteurs de la conspiration, s'est constituée le 3i octobre pour prendre connaissance de l'accu sation portée contre le général Prim. Son défen seur, le général Schelly, capitaine-général de l'Andalousie, s'est adjoint les avocats Sirvent et Eugène Moreno, les plus rénommés du barreau de Madrid. Il parait que le gouvernement témoi gne des sentiments très-humains et ne veut pas verser du sang. XVI, bon géographe lui-même, écrivit de sa main des instructions qui pourraient passer pour un chef-d'œuvre, ne fussent elles pas venues d'un roi. Enfin, comme chef de cette expédition, on choisit le capitaine Lapérouse, déjà célèbre dans la marine par son expédition contre les établissements an glais de la baie d'Hudson. On lui donna pour second le capitaine Delanghe, son ami, officier fort distingué; des savants et des marins du plus grand mérite furent en outre appelés partager les travaux de cette aventureuse expédition. Les deux flûtes la Boussole et VAstrolabe furent armés pour ce voyage. Elles appareillèrent de Brest le 1" août 1785, mouillèrent tour tour Madère, Ténériffe, S" Cathérine du Brésil; la conception du Chili; elles visitèrent l'île de Pâques, l'île Marvi dans le groupe Hawaii, et commencèrent ensuite l'exploration de la côte N. O. de l'Amérique, travail le plus essentiel de la mission. Sur ces parages, un premier malheur vint frapper Lapérouse. Dans un havre auquel il avait donné le nom de Port des Français, deux em barcations s'étant hasardées sur une barre dange reuse, furent englouties avec tout leur monde. Six officiers et seize matelots périrent dans ce désastre. Lapérouse quitta cette côte fatale vers la fin de juin 1786, relâcha Monterey en Californie, traversa l'Océan-Pacifique, faillit se perde sur deux écueils ioconnus qu'il nomma île Necter et îles Basses françaises traversa les îles Mariannes la hauteur de l'Assomption, doubla les îles Bashee, et mouilla enfin Macao le 3 janvier 1787. 11 resta deux mois dans cette relâche, puis qua rante jours Manille qu'il quitta le 10 avril, piqua au nord, reconnut quelques portions de la côte japonaise, exécuta son beau travail dans le bras de mer inexploré jusque-là, et qu'il nomma Manche de Tar ta rie, releva toute la presqu'île Seghalie, puis quelques-unes des Kouriles, mouilla enfin dans le port Saint-Pierre et Saint-Paul du Kamtchatka, d'où il expédia par terre le jeune Lesseps avec un double des matériaux jusque-là recueillis. Cet interprète était le seul homme de l'expédition qui dût revoir la France. Parti du Kamtchatka, vers la fin de septembre 1787, Lapérouse fit voile vers le sud, coupa la ligne le 21 novembre, aperçut le 9 décembre, l'une des îles Hamoa, où périt le malheureux Delapgle, fit voile pour l'Australie, et mouilla

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