d'annonces nous avons rencontré dans
plus de cinq journaux, comment ne l'ont-
ils pas senti ces hommes supérieurs et in
struits, cette partie intelligente du genre
humain, qui a mission d'éclairer le pays?
Oh! cela sent furieusement les fêtes orga
nisées sur une grande échelle.
Le Journal de Liège s'est enfin lui-même
chargé de répondre sur son terrible di
lemme, que d'après le Progrès nous avions
altéré d'une manière odieuse. Cet aigle
Liégeois apporte des arguments précis,
des preuves certaines, des faits incontestés
et incontestables, par suite desquels il est
juste et même urgent que le clergé soit
abattu révolutionnairementou que la
constitution qui lui accorde la faculté de
mal faire, s'anéantisse légalement. Or les
voici ces arguments invincibles. Le Clergé
catholique politique joue un jeu énorme et
plein de périls. Le crime est patent et pré
cisé. Jouer... un jeu... un jeu énorme... un
jeu plein de périls... quoi de plus çlair?
Ce nonobstant le bénigne journaliste veut
bien entrer en détail. Ce jeu énorme et
plein de périls consiste en ce que
1° Il (le clergé) se montre absorbant,
(c'est affreux);
2° Remonte le fleuve du temps, (est-il
possible!)
3° Se rend suspect force de se rendre
insinuant, tortueux, intrigant, (c'est ef
froyable)
4° Dévoile ses mauvais projets en acca
parant les capacités du pays, au prix de
leur déshonneur, pour s'en faire des ins
truments... (c'est une abomination de dé
solution.) Le charitable accusateur Liégeois
n'ose pas même lever le voile entier de
dessus les machinations machiavéliques
de ce maudit clergé. Or c'est déjà trop
Iléus est mortisqu'est-il besoin d'autre
preuve?
Les profonds penseurs, ces hommes in
telligents qui président la rédaction du
Progrèsn'ont ils pas eu raison de nous
lancer la réponse de leur confrère comme
une accusation assommante dont il est im
possible que se relève le bâtard clergé de
Belgique? Oui certes, rien de plus consé
quent ni de plus fort que ce terrible di
lemme liégeois, si ce n'est peut-être les
preuves et arguments qui en font la base.
Les voilà donc, nos prêtres, dans ce
formidable accul
Ou de se voir abattre révolutionnaire-
ment; ou de voir anéantir légalement la
constitution qui leur accorde la faculté
de mal faire.
Il fallait y ajouter: ou, mieux encore,
afin de s'épargnerde défaire la constitution
la plus libérale de l'Europe, qu'on les abat
te révolutionnairement sans autre forme.
Ainsi fut jugé au bureau du Journal de
Liège, ainsi proclamé par son digne pen
dant le Progrès d'Y près.
Honni soit qui mal y pense.
La chambre des mises en accusation près
la cour d'appel deGand n'a pas tardé pro
noncer dans la cause de l'épouse Baelde:
elle vient de la renvoyer devant la cour
criminelle de Gand, En conséquence, la
dame Baelde et l'autre femme détenue sont
parties pour cette ville sous escorte. Me
D'Hondt, du barreau d'Ypres est chargé
de la défense.
Une circulaire de M. le Gouverneur de
la province rappelle ceux que leur âge
fait entrer dans la garde civique, le devoir
de s'inscrire au secrétariat des Adminis
trations communales avant le 1" Janvier.
M" Comyn poursuit en ce moment de
vant le tribunal de première instance au
nom de la commune de Langhemarck les
expropriations nécessaires pour le para
chèvement de la chaussée de Langhemarck
sur Dixmude. Gomme il ne s'agit que de
difficultés relatives aux évaluations, le tri
bunal a nommé pour experts MM. D'Hondt-
Casier, Mahieu (du bureau de M® Lambin)
et Sanly.
Pierre Simons, le savant ingénieur que
la Belgique a perdu, il y a près de 18 mois,
avait été, avant de quitter Santa-Cruz, ad
ministré par Mgr. Luis, évêque de Ténérife.
Touché des soins pieux qu'avait eu pour
lui ce respectable prélat, il avait exprimé
l'intention de lui faire hommage d'une
Imitation de Jésus-Christ chef d'œuvre de
reliure et de typographie. M"° H. G*"
belle-sœur de feu M. Simons, a rempli ce
vœu d'un mourant.
Nous avons pensé qu'on ne lirait pas
sans intérêt la lettre touchante que lui a
adressé Mgr. l'évêque de Ténérife pour lui
accuser réception de cet ouvrage; elle ac
compagnait l'envoi de deux images de
saints, portant octroi d'indulgences
Ce document, croyons-nous, n'a été pu
blié par aucun journal de Belgique.
Ma très-chère demoiselle,
J'ai reçu par la voie de l'estimable et
religieux avocat M. T", la suberbe édition
de 1 Imitation de Jésus-Christ, que vous avez
bien voulu m'envoyer. Le magnifique pré
sent, digne de votre pieuse munificence,
m'est d'autant plus précieux qu'il me vient
de votre part, comme l'expression du sou
venir de feu votre beau-frère, M. Pierre
Simons, dont la mort prématurée est une
véritable perte pour sa patrie, pour les
sciences et pour l'humanité. Je le consi-
dère, ma chère demoiselle H... dans le sein
de notre Sauveur, dans le séjour des bien
heureux.
Veuillez bien, je vous prie, mademoi
selle, agréer mes remerciments les plus
expressifs pour un ouvrage qui obtient le
premier rang parmi ceux de dévotionde
piété et de philosophie chrétienne, et qui
est, sans contredit, le plus propos pour
nous consoler dans nos tribulationspour
nous soutenir dans les orages de la vie,
pour essuyer nos larmes.
Daignez, mademoiselle, je vous prie,
admettre le leger présent inclus que j'ai
l'honneur de vous diriger, faible témoi
gnage de ma reconnaissance votre ama
bilité et générosité.
Je finis cette lettre en vous exhortant,
ma chère demoiselle, aimer dans toute
votre âme la très sainte Vierge, mère de
Dieu. Elle vous remplira de consolations.
Recevez, avec ma bénédiction, la paix
de N.-S.-Jésus-Christ.
«Mademoiselle, -
Luis obispo de Ténérife, Patma, Go-
mera y Hierro
On écrit de Courtrai, le 3 novembre
De fausses pièces de cinq francs au mil
lésime de 1826 circulent en ville; Il paraît
même qu'un particulier vient de remettre
l'autorité plusieurs de ces pièces qui sont
d'une imitation si exacte qu'il est très-dif
ficile les reconnaître.
Le Journal d'Anvers, apprenait hier
ses lecteurs, que notre province ne possé
dait pas seulement un administrateur dans
son nouveau gouverneur, mais aussi un
artiste distingué. M. Jules Malou, disait-il
vient d'envoyer l'exposition, en faveur
des sourds-muets, un dessin d'une exécu
tion remarquable, faite par lui, portant sa
signature, et représentant les ruines de
l'abbaye de Villers.
Un des meilleurs peintres belges, M.
Robbe, est en ce moment Madridoù il
est allé étudier les tableaux du siècle de
Murillo et de Velasquez.
a Botany-Bny le 16 janvier 1788. Par une coïnci
dence assez bizarre, a la raêoie époque, le commo-
dore Philip se trouvait mouillé près de la h
Port-Jackson, amenant avec lui les hommes qui
devaient former le noyau de la future colonie de
la Nouvelle-Galles du sud. Les deux commandants
français et anglais firent une échange de politesse
et de bons procédés. Le commandant Philip se
chargea des dépêches de Lapérouse, les dernières
qu'on ait reçues de lui.
Dans une lettre au ministre de la marine, le
capitaine Lapérouse traçait les éventualités de son
itinéraire. Il avait l'intention, en quittant Botany-
Bay, de visiter les îles Tonga, d'explorer ensuite
certaines parties de la nouvelle Calédonie, des îles
Salomon, de la Louisiade, puis de passer le détroit
de Torrès pour atteindre l'Île-de-France en dé
cembre de la même année. Il comptait être de
retour en France au mois de juin 1789.
Cependant 1789 et 1790 s'écoulèrent sans
qu'aucune nouvelle postérieure parvint en France.
Des inquiétudes sérieuses commençaient a s'accré
diter. La société d'histoire naturelle prit l'initiative,
et demanda a l'Assemblée nationale qu'une expé
dition fut envoyée a la recherche des navires
2
Laguiia de Ténérife, *2o juin 18.44.
de Lapérouse. L'Assemblée nationale se réunit
a ce vœu par son décret du 9 février 1791, sanc
tionné par le roi. Un armement fut résolu.
Les deux grandes flûtes la Recherche et VEs
pérance partirent de Brest le 28 septembre 1791,
sous les ordres d'Eutrecasteaux. Cet officier, a son
passage de Bonne-Espérance, apprit qu'un rapport
du commodore Hunter désignait les îles de l'Ami
rauté comme le théâtre du naufrage de Lapérouse.
A l'instant même les deux flûtes se dirigèrent vers
cet Archipel; mais contrariées par la saison, et
d'ailleurs mauvaises voilières, elles n'y parvinrent
que le 28 juillet 1792. Leurs recherches furent
inutiles, nul bâtiment européen ne semblait s'être
perdu sur ces parages. D'Entrecasteaux poursuivit
les opérations qui lui avaient été imposées. Ce
qu'il y a de plus singulier dans ce voyage, c'est
que les deux conserves passèrent devant l'île
qu'elles cherchaient, devant Vanikoro, théâtre du
désastre de Lapérouse, où sans doute, 011 eût trouvé
alors des traces récentes du naufrage et peut-être
des hommes encore vivams. Depuis cette époqtie
jusqu'en 182a, nul autre essai de recherche 11e
semble avoir été fait. Ce ne fut guère qu'ail
moment où le ministère français accueillit le projet
1 Ëveque. (a, Goiner et l'île de Fer.
du capitaine d'Urville, vers la fin de 1825, que
l'on songea faire des recherches nouvelles. Il
était bruit alors en France, du rapport d'un ba
leinier qui avait vu une croix de S' Louis et quel
ques médailles entre les mains des sauvages de
la Louisiade et de la Nouvelle-Calédonie. Les
détails paraissaient exacts et formels. Le ministère
de la marine en tint compte, M. d'Urville fut
chargé de s'assurer de leur degré de vérité, et
de poursuivre la solution du problême. Le nom de
son navire, la Coquille fut changé en celui As
trolabe.
L Astrolabe partait de France avec des données
bien incertaines; mais sur sa route l'attendaient
de précieux indices. Son passage Port-Jackson,
loin de lui rien révéler, mit M. d'Urville en
suspicion contre les bruits accrédités en France.
Plus heureux h Tonga-Tabou, il sut par la Ta-
maha que Lapérouse avait relâché a Namouka après
avoir quitté Bot'.any-Bay. Ce ne fut pourtant qu'à
la fin de 1827 et dans une relâche Hobart-
Tovvn, qu'il fut mis sur la voie d'une recon
naissance. A Hobart-Tovvn, on avait connaissance
d'une découverte faite par le capitaine DilIon.
(Poisr ùtre cositKiaué.)