Le recensement quinquennal de la population dans toutes les villes et com munes de la Belgique doit avoir lieu vers la fin du mois prochain. Un déplorable accident a failli arri ver ces jours derniers Anvers. Des ou vriers transportaient sur une charette de petits tonneaux; un de ces tonneaux roule de la charette, s'ouvre et donne une issue une substance blanche. Soudain les en fants d'accourir, dans l'espoir de ramasser ce beau sucre. Heureusement qu'une per sonne de la ville, qui, la forme et aux marques des tonneaux, connaissait leur contenu, arrive sur les lieux et chasse les enfants. Ce beau sucre blancque des ou vriers transportaient sans le connaître, n était rien moins quede l'arsenic! En présence de faits pareils, ne doit-on pas déplorer que la loi, qui punit le phar macien qui ne lient pas les poisons sous clef, ne fasse rien pour empêcher la non chalance, avec laquelle celte substance meurtrière est maniée, en gros, dans le commerce! Un ancien négociant vient de mourir Francfort, dans la chambre qu'il n'avait pas quittée depuis quinze ans, par honte de la banqueroute qui avait engloui toute sa fortune. Ses anciens associés qui, plus heureux que lui, s'étaient retirés temps des affaires ou qui s'étaient crée une autre industrie, l'ont soutenu pendant tout le temps qu'a duré son emprisonnement vo lontaire. Au mois d'août dernier, on découvrit en Pologne une société politique secrète, et psfV suite de cette découverte un grand nombre de personnes furent arrêtées Varsovie et ailleurs. La commission qui a été chargée de l'examen de cette effaire, vient de prononcer son jugement. Vingt- deux accusés ont été condamnés quatre d'entre eux (un assesseur et trois avocats) aux travaux forcés perpétuité en Sibérie, et les dix-huit autres aux travaux forcés temps (de 5 10 ans) dans la même con trée. Les biens de tous les condamnés se ront en outre confisqués! (Gaz. de Silésie.) L'inauguration du chemin de fer d'An vers St-Nicolas a eu lieu aujourd'hui. Voici quelques détails qu'on nous transmet sur les préparatifs de celte fête. Le désac cord se serait, dit-on, mis dans le conseil communal de St-Nicolas parce que la ma jorité n'aurait pas été favorable aux projets de bal et de danse qui était mis en avant par quelques membres; ce que voyant, M. Boyer, président de la chambre de com merce de St-Nicolas, a fait sa propre affaire des frais de cette solennité. C'est donc chez lui, nous assure-t-on, que la fête doit se passer et il y a invité M. Je ministre des travaux publics et plusieurs personnes no tables de la ville et des environs. FRANCE. Paris, 5 novembre. D'après les journaux de Toulouse, le bruit s'est répandu dans l'arrondissement de Muret que M. le duc d'Aumale se pro posait d'acheter le château de S'-Élix. Le consul-général de France auprès de Méhémet-Ali a quitté l'Egypte sur le paquebot anglais C Oriental; il était arrivé Malte le 28 octobre; il se rend Paris par la voie d'Angleterre; on sait qu'il ne doit plus retourner en Egypte. Un des commis de M. B..., receveur de rentes, avait perdu quatre actions de la Banque de France, qui lui avaient remises un client de son patron. Celui-ci fit aus sitôt apposer sur tous les murs de Paris des affiches annonçant cette perte et pro mettant 1,000 francs de récompense celui qui rapporterait ces valeurs. Dix jours se passèrent, et le receveur de rentes avait perdu l'espoir de les recouvrer, l'orsqu'il reçut par la poste la lettre suivante, que nous reproduisons textuellement Monsieur, Le hasard a fait tomberentre mes mains les quatre actions de la Banque de France que vous avez perdu. Je voudrais être même de refuser la récompense que vous offrez. Mon éducation, le nom que je porte, me font rougir d'être dans la nécessité d'accepter les 1,000 fr. que vous proposez celui qui vous rapportera les papiers. Mais ma position me force de les accepter. Cependant, je n'ose pas les recevoir moi- même, je rougirais en les prenant. Voici donc comment je désire que cela se fasse. Je mettrai les quatre actions sous enveloppe, et je les confierai un commis sionnaire, qui se trouvera lundi prochain 2 heures précises, au coin de la rue J.-J. Rousseau et de la rue Coquillière. De votre côté, veuillez bien mettre aussi sous enve loppe le billet de 1,000 fr., et l'envoyer au même endroit, par un commissionnnaire, qui fera l'échange et l'enveloppe avec le mien; de cette manière, les choses se pas seront sans que je sois connuce que je désire avant tout. Votre serviteur qui ne signe pas. M. B., enchanté de retrouver les actions perdues, ne remarqua pas les deux petites fautes d'orthographe qui auraient pu le faire réfléchir de la part d'un homme si délicat et annonçant avoir reçu tant d'édu cation. Il mit un billet de banque sous en veloppe, le confia un commissionnaire dont il était sûr, et lui donna toutes les instructions nécessaires pour opérer l'é change qu'on lui annonçait. Tout se passa fort bien, et l'enveloppe remise par l'inconnu fut apportée intacte M. B. Mais quand il l'ouvrit, il n'y trouva qu'un vieux journal coupé en quatre et plié dans une feuille de papier blanc. L'établissement des religieux Trappistes dans la plaine de Statouéli; a fait de grands progrès depuis quelques mois. Le corps principal de bâtiments, formé de quatre aîles, d'un développement de cinquante mètres chacune, est presque entièrement terminé. Cette construction qui sera vrai ment magnifique, s'élève dans une situa tion pleine de grandeur d'un côté Sidi- Ferruh et la mer, d'un autre les montagnes de Cherchel et l'imposante cime du Che- noua; gauche, en venant d'Alger, la chaîne ondulée des collines du Saheloù se trouvent Dely-lbraham, Ouled-Fayet, Saint-Ferdinand, Mahelma et Danouda. Ces centres de population forment un encadrement agréable pour cette plaine immense, qui évoque de glorieux souve nirs et où se dresse en ce moment la flèche élancée du monastère, dans laquelle reten tira bientôt la cloche de la prière. L'aspect de l'établissement a quelque chose qui rappelle le moyen-âge, on dirait aussi de ces couvents de Terre-Sainte ou de la Thébaïde, que le crayon des voyageurs a dessinés, et qui donnent de la grandeur et de la poésie aux pays où ils se trouvent. Une vaste ferme va être construite pa rallèlement la face, nord du bâtiment; elle sera également composée de quatre aîles d'pn développement égal celui de l'édifice principal. Du côté de l'ouest sera la cour d'honneur, enfermée d'un côté par l'hôtellerie ou maison des hôtes, et de l'autre par les ateliers destinés aux profes sions bruyantes, qu'on ne peut admettre dans l'intérieur du cloître, parce qu'elles troubleraient le silence et le recueillement qui doivent y régner. En résumé, ce que les Trappistes ont déjà exécuté fait bien présager du succès de leur entreprise; et nous avons l'assu rance que, dans peu d'années, quand la vaste concession qui en dépend sera en pleine exploitation les dépen dances du ministèié^sej'otft! t^rn\inées, que les eaux auront que les jardins seront aiçjqfè» Jljjs planta tions faites anrù^£|t*J^..Jfeâé'^ssorla Trappe de Staouéln£^;çiiu des.plus beaux établissements que'^^et ordre religieux possède dans le monde. On lit dans le Nouvelliste Bruges, 6 novembre. Mgr. Collier, e'vêqoe de l'île de Maurice, dont nous avons annoncé il y a quelques jours l'arrivée a Bruges, a dîné hier au collège épiscopal de cette ville, un des professeurs que nous avons eu occasion de voir, nous a com muniqué sur la mission lointaine que dessert Mgr. Collier des détails pleins d'intérêt recueillis de la bouche du pasteur. L'île Maurice, autrefois l'île de France, est située h l'est de l'Afrique, k 20® de latitude sud; le climat eu est sain, agréable et d'une température qui quoique chaude, ne laisse pas d'être bienfaisanteauxeuropéens. L'île compte une population de i5o,ooo habitants sur une étendue de 180 lieues carrées; 80,000 de ces habitants sont catholiques, mais dans un état presque complet d'abandon, car Mgr. Collier ne compte dans son vaste diocèse que sept prêtres bien des âmes périssent faute de secours, bien des moribonds sont privés des dernjers sacrements, et meurent sans trouver un prêtre qui les puisse secourir. Le zélé pasteur de ce troupeau désolé est venu faire un appel k la charité du clergé belge, qui toujours fut uu si ferme appui pour les missions étrangères cette mission si abondante, mais qui ne peut être récoltée faute d'ouvriers, offre un vaste champ a leur zèle apostolique; le caractère des habitants est on ne peut plus docile, et leur attachemeut k la religion catholique inaltérable malgré les efforts réitérés de l'Angleterre, le pro testantisme y fait peu de prosélytes; d'un autre côté, les missions s'y donnent avec une entière liberté, car une des clauses principales du traité de cession de l'île aux Anglais par les Français était la liberté pleine et entière de la religion ca tholique les missionnaires y jouissent même d'un traitement sur le trésor. Et cependant cette mission si riante se verra sinon périr, du moins fortement endommager faute d'ouvriers évangéliques. Hélas! disait le prélat désolé, trente prêtres sont capables de convertir l'Ile entière; journellement une mul titude de fidèles demande le pain de l'instruction, et ce qui me navre le cœur, je ne trouve personne pour le leur rompre! des milliers demandent les secours de la religion, et k peine y a-t-il assez de ministres pour conférer le sacrement du bap tême!... Cette voix si paternelle restera-t-elle sans écho dans le cœur du clergé belge? nous ne pouvons le croire. Mgr. Collier, évêque de l'île Maurice a quitté notre ville aujourd'hui pour aller visiter le collège de Roulers. NÉCROLOGIE. Mm° Charlotte-Félicité de Grouchy, veuve du célèbre Cabanis, vient de mourir k Paris, k l'âge de soixante-seize ans. Mm" Cabanis était sœur de M. le maréchal de Grouchy, et belle-sœur de Coudorcet. Lord Westernun des doyens de la pairie Îui pendant 42 ans avait siégé a la Chambre des nmmunes comme représentant du comté d'Essex, est mort dimanche k la résidence de Félix-Hall, il avait été élevé k la pairie par lord Melbourne en i85a k la suite de sa défaite électorale devant le collège du district septentrional du comté d'Essex. INAUGURATION DU CHEMIN DE FER DE s'-NICOLAS. ANGLETERRE. Londres, 6 novembre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 3