JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. No 2829. Mercredi, 13 Novembre 1844L 28me année. NAUFRAGE DE LAPÈROUSE. On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Boyau nie. PRIX DE E'AliOYXEMEXT par trimestre, Pour Ypres fr. 4OO Pour les autres localités 4SO Pris d'un numéroOto Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOAS. I» centimes par ligue. Les ré clames, II centimes la ligne. vérité et justice. TPB.3S, 13 Novembre. REVEE POEITIQEE. S'il faut en croire les journanx anglais, sir Hardinge, le nouveau gouverneeur-général des Indes, sera forcé, quoi qu'il en ail, d'adopter la politique belliqueuse de son prédécesseur. Le Gwalior ne tardera pas h subir la domination exclusive de la Compagnie, et d'après les dernières nouvelles, le nouveau gouverneur se disposait partir pour les provinces de l'ouest afin de conférer avec les généraux et de préparer l'in vasion du Punjaub que le Times annonce presque ouvertement. La partie de l'île de St Domingue qui forme la république Dominicaine marche vers sa constitu tion définitive; elle a assemblé ses constituants, choisis parmi tout ce qu'elle a d'hommes éclairés et intelligents. Deux déterminations qui auront de graves conséquences, ont été prises par elle La première autorise les émigrations dans la colonie; on sait que la Charte d'Haïti les interdit formellement. La seconde déclare libre tout esclave qui aura touché le sol de la république; elle a été prise a la suite d'une évasion d'esclaves de Porto-Rico ar rivés Santo-Domingo. Le gouvernement était assez disposé h accorder leur extradiction au gou vernement espagnol; mais le peuple dominicain a manifesté une opinion contraire, avec tant d'éner gie, qu'il a fallu plier devaut elle. On assure que tout projet de demander la France son protestant est abandonné. On mande de Constantinople que le Sultan est affecté d'une espèce d'épilepsie dont les excès sont très-fréquents, malgré tous les moyens qu'on emploie pour en préserver S. H. Les dernières nouvelles reçues de St-Péters- bourg donnent des inquiétudes sur la santé de l'impératrice; la maladiè de poitrine dont elle souffre depuis longtemps aurait, dit-on, pris un FEUILLETON du PROPAGATEUR. TMtHaDML (suite et fin.) A peine établi a VanikoroDillon s'occupa de récolter tous les objets du naufrage qui restaient dans l'île, et grâce aux instruments en fer, aux étoffes et aux verroteries dont il se montra pro digue, il parvint a eu ramasser une quantité prodigieuse. La plus grande partie consistait en crocs, chevilles, anneaux de chaînes, et autres morceaux en fer; en rouets de poulies, casserolles, cueillères; plateaux et entonnoirs en cuivre; en divers fragments d'instruments astronomiques et d'ustensiles de cuisine. L'un des objets les plus importants fut une grande cloche en bronze d'un pied de diamètre. Sur l'un de ses côtés se trouvait un crucifix entre deux figures; de l'autre, rayonnait caractère d'intensité qu'elle n'avait pas encore eu jusqu'ici. 11 parait que l'incendie qni a récemment détruit une grande partie du faubourg de Péra doit être attribué la malveillance ou plutôt au fanatisme des Turcs. Péra est, comme on sait, habité par les Européens; c'est la que se trouvent les hôtels des ambassadeursles consulats, etc. Ou a arrêté plu sieurs musulmans qui s'efforçaient de rallumer l'in cendie a peine éteint, qui a si cruellement ravagé ce beau faubourg. Des lettres d'Athènes mandeut que l'on y a reçu un nouveau protocole de la conférence de Londres (des trois puissances protectrices) imposant au gou vernement grec l'obligation de réduire le budget en supprimant, d'une parttoutes les dépenses inutiles, en réduisant le nombre des employés, en réorganisant l'armée, et, d'autre part, en donnant toute l'impulsion possible l'agriculture, au com merce et a l'industrie. Le protocole ajoute que les trois puissances protectrices useront de ménage ments envers le gouvernement du roi Otbou jus qu'à ce que l'ordre soit consolidé dans le pays, mais qu'ensuite on le forcera satisfaire aux obli gations de sa dette publique: en conséquence, il engage le ministère a ne pas perdre de temps. Du reste, les puissances témoignent la Grèce des sentiments plein de bienveillance, et elles ex priment l'espoir que la Constitution dont elle s'est dotée portera des fruits salutaires. 11 paraît que ce document a été rédigé Lon dres, peu de temps après le départ de l'empereur Nicolas. Le cabinet d'Athènes a ouvert des négociation avec l'Autriche et la France au sujet d'une con vention postale. M. Martiuez de la Rosa a reçu le 3 novembre de M. Bulwer, ambassadeur d'Angleterre, une note par laquelle il lui anuonce que le général Espar- tero, que l'on disait malade et qui ne se faisait pas voir depuis quelque temps, a disparu de Loudres, sans que le gouvernement anglais connaisse la un soleil, le tout estampillé au moyen d'une espèce de légende Bazin m'a fait. Des recherches accomplies depuis ont prouvé que ces marques étaient celles de la fonderie de l'arsenal de Brest vers 1785, On réussit en outre a se procurer, sur les récifs de l'ouest, quatre pierriers en bronze, un boulet de 18, un dolard espagnoldes fragments de cristaux, porcelaines, faïence, bouteilles et verres; enfin divers débris en fer, cuivre et plomb. Mais une trouvaille plus précieuse eucore, ce fut celle d'an morceau de sapin de quatre pieds de long sur quatorze pouces de large, décoré d'un fleur de lis, et de plusieurs autres ornemeuts sculptés. Cette sculpture rapportée en France, fut reconnue pour un débris du couronnement d'un des navires de Lapérouse. A Vanikoro, les naturels en avaient fait un panneau de porte. Une pierre meulière, qui avait dû servir 'a un moulin bras, fut trouvée aussi dans le même enclos. Le premier soin du capitaine d'Urville, quand Y Astrolabe se trouva affourebée sur ses anctes direction prise par l'ex-régent. Sa disparition remonte au 26 ou 27 octobre. Il est très-probable qu'elle n'est pas étrangère au complot découvert par le cabinet de Madrid. Cette nouvelle vient l'appui des détails publiés par la Gazette de Languedoc sur la rentrée d'Es- partero en Espagne, et qui avaient d'abord paru peu vraisemblables. La Gazette de Madrid publie le compte-rendu officiel.du jugement du conseil de guerre de Bar celone, aux termes duquel quatre individus ont été passés par les armes. Neuf autres ont été condam nés dix années de présides, quatre quatre ans et un a deux ans. Quatorze prévenus ont été mis en liberté. Tout démontre que la conspiration découverte a Madrid avait des ramifications étendues Barce lone, Valence, a Sarragosse, a Valladolid, a Séville, Teruel et dans plusieurs autres villes de la Péninsule. Le mouvement devait éclater si multanément sur tous les points. Le conseil de guerre chargé de juger le général Prim et ses co-accusés a siégé le 5 uovembre. Ce procès avait attiré un grand nombre de curieux. Toutes les prévenus ont nié les faits sur lesquels se basait l'accusation. Le général Prim a été défendu par le général Shelly; le conseil de guerre, après avoir eutendu les conclusions du fiscal, a rendu 1111 jugement portant que vu les vices de l'instruction de 1 affaire, il sera procédé une nouvelle enquête avec la plus grande activité, et que la cause sera ultérieurement jugée. Ce résultat était prévu. II était impossible que le tribunal prît une décision, en se fondant unique ment sur les faits cités par le fiscal dans son réqui sitoire. Il est, du reste, probable que le comte de Reuss sera acquitté. Les journaux de Madrid ne publient aucun fait de ualure aggraver les char- qui pèsent sur lui. 11 paraît que l'ordonnauce de convocation des Chambres françaises sera publiée au Moniteur du i5 au 20 de ce mois. devant Vanikoro, fut de se concilier les naturels l'aide de quelques présents. Eu toute autre occa sion, les objets qu'il offrit, auraient été regardés comme des choses de la plus grande magnificence, mais le prodigue Dillon, avait gâté les insulaires.- ils reçurent tout avec une froideur marquée. On passa outre cette circonstance ne fut pas du reste, la seule où l'on peut rencontrer parmi les Vani- koriens de la défiance et de la mauvaise volonté vis-a-vis des français. Malgré cette mauvaise volonté des sauvages, des embarcations furent expédiées sous les ordres des officiers de l'Astrolabe, pour faire le tour de l'île. La première expédition, commandée par M, Gres- sien, ne valut qu'un petit nombre de débris peu importants; la seconde, commandée par M. Jac- quinot fut plus heureuse. M. Jacquinot, s'étant mis a déployer devant les insulaires un morceau de drap rouge, l'un d'eux, séduit par les couleurs saillantes de l'objet, sauta l'instant dans le canot, témoignant par gestes, qu'il le conduirait au lieu

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