On lit dans le Journal de Bruxelles
On sait que des tentatives ont été fai
tes plusieurs reprises en Flandre, notam
ment sur les bords de la Lys, dans le
district de Courtrai, pour découvrir des
mines de houille, et qu'elles ont été assez
malheureuses, en ce sens que les travaux
ont dù être abandonnés faute de fonds et
surtout faute de fouille. Eu effet, ce miné
ral a été introuvable, quoi qu'en ait dit quel
ques journaux et quelques actionnaires
trop prompts se réjouir. Soit que les
échantillons de houille dont on fit parade
quelques temps, eussent été déposés en
terre par des mystificateurs, soit qu'ils s'y
trouvassent naturellement, mais en quan
tité presqu'imperceptible, cette découverte
ne put engager les explorateurs conti
nuer leurs sacrifices. Les plus heureux
furent ceux qui, cherchant de la houille,
rencontrèrent de la tourbe ou des poteries
romaines. Ajoutons que l'opinion générale
en Flandre est que cette contrée ne con-
tient aucun lit de houille, et qu'elle sera
toujours mise contribution, pour ce
combustible, par la province de lfainaut.
Aussi le résultat des recherches dont nous
parlons ne causa-t-il aucun étonnement.
Malgré ces précédents peu encoura
geants, nous apprenons que quelques per
sonnes ont conservé l'espoir de découvrir
O. V.
DE l.'»l(.WI *T tTIO> DU TRtlTEHE.HI DES
H.tGUTBtTS.
La chambre des Représentants est saisie en ce
moment de l'importante discussion des traitements
de la magistrature. On est h peu près unanime sur
la nécessité d'améliorer la position des juges de
paix, surtout dans les petites villes et dans les
cantons ruraux. Il serait désirer qu'en augmen
tant les rétributions de ces fonctions, la législature
exigeât dorénavant dans les titulaires le grade de
docteur en droit. En s'iutéressant aux juges, il ne
faut pas non plus oublier leurs greffiers, qui parmi
tous les serviteurs stipendiés de l'état, sont peut-
être le plus en droit de jeter le cri de détresse.
Les sentiments sout beaucoup plus partagés
sur l'opportunité d'élever les traitements des au
tres juridictions. Ou paraît peu disposé a majorer
les sommes déjà considérables qu'absorbe le per
sonnel de la cour de cassation beaucoup d'efforts
sont faits pour les cours d'appelles chances
semblent plus favorables encore aux tribunaux de
première instance. M. Malou a raison selon nous
de soutenir que s'il faut des augmentationselles
sont dues aux traitements moindres, aux juridic
tions inférieures, car la capacité et la somme de
travail diffèrent peu aux divers degrés, quoiqu'on
eu dise; et indépendamment des appointements,
plusieurs avantages sont incontestablement atta
chés aux fonctions supérieures, tels que la consi
dération et les ressources scientifiques et littéraires
des grandes villes, avantages qu'il est juste de
compenser jusqu'à un certain point en faveur du
mérite confiné l'écart. Nous voudrions aussi
qu'on corrigeât une bizarrerie qui choque pre
mière vue dans tous les tribunaux, c'est que les
chefs du parquet, dignitaires inférieurs en rang
aux présidents, jouissent de traitements égaux
ceux-ci.
En général, les projets d'augmentation sont
presque tous en faveur, en premier lieu parce que
la magistrature jouit de beaucoup de considération
et d'influence, en second lieu parce que nos Cham
bres disposent fort lestement des deniers du pays,
comme on l'a vu lors de la discussion de la loi sur
les pensions, et antérieurement lors de l'établis
sement d'un service de navigation transatlantique;
en troisième lieu, parce que les Chambres elles-
mêmes sont composées en grande partie de magis
trats et d'avocatsou de personnes alliées direc
tement ou indirectement des membres de la
magistrature en quatrième lieu et surtout, parce
que chacun des deux partis qui divisent le pays et
le corps législatif, tâche de cajoler la magistrature,
et craint de se la rendre contraire. Cette dernière
considération la moins avouée de toutesest la
plus forte en réalitébien que le caractère non
équivoque de nos magistrats la rende grâce Dieu
illusoire.
Voilà l'avantage de voir la patrie séparée en
deux campsvoilà un des présents que nous fait
le libéralisme, par son hostilité permanente envers
les hommes qui croient devoir de temps en temps
défendre la Religion contre ses attaques aujour
d'hui c'est la magistrature, un des corps les plus
respectables, qui est quasi mise aux enchères des
voulu si on lui donnait le morceau d'étoffe. La
marché fut fait, et M. Jacquinot arriva sur le récif
où s'était passé la catastrophe!
La chaîne de récifs qui environne Vanikoro,
occupe un diamètre de deux ou trois milles au
large devant Paiou et Ambi, tantôt rapproché
beaucoup de la côte, tantôt s'en éloignant d'en
viron un mille. Là, dans une sorte de passe
travers le brisant, le sauvage fit arrêter le canot,
montrant du geste le fond de l'eau. Les français
regardèrent, et, une profondeur de douze
quinze pieds, ils distingèrent disséminés ça et là, et
empâtés de coraux, des ancres, des canons, des
boulets, et de nombreuses plaques de plomb. Ce
spectacle dissipa tous les doutes. Sur les pointes de
cet écueil, s'était perdu, l'un des navires de Lapé-
rouse!
Tout le bois mangé par la vague avait disparu,
le métal seul restait. Le gisement des ancres
donnait lieu de présumer que quatre d'entre elles
avaient coulé avec le navire, tandis que les deux
libéraux et des catholiques elles sont déjà portées
un demi million charge de vous, contribuables,
marchands, boutiquiers, qui ne vous procurez une
médiocre aisance que par une vie entière de sueurs!
dans quelques mois, d'autres classes de fonction
naires suivront, par ordre de file. Vous les avez
pensionnés en masse, mais on n'aura pas même la
patience d'attendre vos pensions cela demande
du temps, et l'on veut jouir de suite.
Il en est, et de haut placés, qui sont allés jus
qu'à douter que dans l'état actuel des choses, la
magistrature fût assez indépendante, comme si
un précédent fâcheux quelconque donnait quel
que valeur ce doute téméraire nous pensons
pour notre part, quoi qu'en augureM.Verhaeghen,
qu'il y a plus voir si le poids de l'or ne sera
point d'un mauvais effet dans la balance de la po
pularité. Nous nommons M. Verhaeghen, par le
motif que lorsque les billets des contributions se
ront colportés, il est bon que chacun sache de qui
provient primitivement l'honneur de payer da
vantage. En livrant ces observations qui de droit
avec autant d'impartialité que de franchise, tard
la vérité, pas trop tard néanmoins, et en attendant
qu'elles en provoquent, d'autres si elles en sont
susceptibles, nous publions en même temps l'ex
trait d'un discours de M. Desmetdéputé de la
Flandre orientale, prononcé l'une des dernières
séances des Représentants, et plein de réflexions
aussi simples qu'utiles.
M. De Smet. Dans la situation financière et
celle des classes pauvres du pays, il ne peut voter
la majoration qu'on réclame pour la magistrature.
Il observe que des traitements de i4,ooo, de
9,000 et de 6,000 fr., sont de beaux revenus en
Belgique; il ne voit donc aucune nécessité d'aug
mentation le budget des recettes, surtout dans un
moment que l'équilibre avec le budget des voies
et moyens ne se fait que très-péniblement, et que
d'un autre côté la misère est grande partout.
Les partisans même des majorations n'ont pas la
conviction de cette nécessité, car ils ne sont pas
d'accord entre eux.
La section centrale ne veut rien majorer pour la
cour de cassation ni pour la haute cour militaire,
elle veut surtout une majoration pour les tribunaux
de première instance, tandis que M. le ministre de
la justice veut surtout majorer en faveur des cours
de cassation et d'appel et spécialement en faveur
de la haute cour militaire.
Il ajoute que si le ministre s'intéresse tant au
sort de la magistrature, il ne peut pas négliger le
sort des justiciables, et cependant il doit connaître
qu'il y a des provinces où la justice ne s'acquiert
que très-difficilement et avec beaucoup de dé
penses. Je vous citerai ma province, où il y a une
population d'au-delà de 1,200,000 habitants, et
où il n'y a que trois arrondissements judiciaires. Si
l'on donnait la Flandre orientale quatre arron-
dissemets, et qu'une circonscription fût bien faite,
les habitants y gagneraient considérablement et
pourraient, comme les autres provinces, obtenir
justice avec commodité et sans d'énormes dépenses,
et le gouvernement n'y gagnerait pas moins dans
autres avaient pu être mouillées. Après des efforts
violents qui firent craquer la chaloupe, l'on
parvint extraire de la croûte des coraux une
ancre de 1800 livres environun canon court de
8, fortement oxidés et empâtés deux pouces
d'épaisseur. Un pierrier en bronze, une espingole
en cuivre, un saumon et une grande plaque de
plomb, des fragments de porcelaine, complétèrent
ce sauvetage fait quarante ans d'intervalle!
Grâce ces découvertes, on pouvait alors re
garder le naufrage de Lapérouse sur cette côte
comme chose prouvée et hors de débat. Le capi
taine d'Urville assembla donc ses compagnons de
voyage; et, leur montrant les objets recueil lis, il leur
demanda quelle était leur opinion touchant leur ori
gine. A l'unanimité, ils répondirent que, dans leur
conviction, c'était là des débris du sinistre de Lapé
rouse. Alors il leur communiqua son projet d'élever
un monument ses infortunés compatriotes morts
pour la science. La forme adopté pour le monu
ment fut celle d'un prisme quadrangulaire de six
les frais de justice, qui sont actuellement très-
considérables.
11 votera pour la majoration demandée pour les
juges-de-paix, et désire que ces juges aient un
traitement fixe de 2,000 fr., mais qu'il n'y ait plus
de différentes classes, car il n'est ni juste ni
rationnel de donner plus de traitement là où les
casuels sont plus grands. Et c'est surtout où au
jourd'hui les traitements sont plus élevés que
les casuels sont plus lucratifs. C'est la différence
qui existe entre les villes et les campagnes, et
cependant c'est dans le plat pays, dans les cantons
ruraux que les juges-de-paix savent faire le plus
de bien.
Voici ce que nous trouvons dans une corres
pondance parisienne Le clergé de Dusseldorf a
mis l'index la lecture du Juif-Errant parmi les
fidèles. Cet exemple a été suivi Paris. On vient
d'afficher autour de l'église Saint-Eustache un avis
pour défendre aux paroissiens la lecture de ce
roman, et, au prône de Saint-Germain-l'Aux-
errois, on a engagé les mères de famille en
interdire sévèrement la lecture leurs enfants.
Que faut-il penser des journaux belges qui n'ont
f>as craint de mettre ce feuilleton corrupteur sous
es yeux de leurs abonnés? Est-ce par politique on
par pudeur qu'il importe de les proscrire partout?
Certes il est bien plaindre, celui qui est prêt
fermer les yeux sur tous les attentats contre
la Religion et contre les bonnes mœurs, par respect
pour la politique.
pieds d'arête, surmonté par une pyramide qua
drangulaire de même dimension. Des plateaux de
corail, contenus entre des pieux solides fichés en
terre, en formèrent le massif, et le faîte fut recou
vert d'un petit chapiteau en planches. Pour pré
server le pieux édifice contre la cupidité des
naturels, on eut soin de n'y employer ni clous
ni ferrures. Le i4 mars le monument fut terminé,
son inauguration eut lieu le jour même en présence
d'une portion de l'équipage descertdue sur le récif.
Un détachement armé salua le cénotaphe, d'une
triple salve de mousqueterie, la quelle répondit
le canon cle la corvette. Cette cérémonie pieuse
s'accomplit au milieu d'un silence et d'un recueil
lement profonds. Tout était deuil sur cette terre
néfaste, deuil dans un passé commémoratif, deuil
dans le présent lugubre et plein de craintes! Le 17
mars 1828, 11 heures i5 minutes du matin,
VAstrolabe déploya ses voiles et prit son essor
pour quitter Vauikoro.