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avec mention de l'indulgence circule en ce moment
parmi les catholiques belges. J'oubliais de dire que
M. George Spencer plaçait une confiance sans
bornes dans l'efficacité des prières et en particulier
de celles des bons citoyens de Belgique, aujour
d'hui il n'hésite pas a attribuer a cette cause le
mouvement rapide aveclequebl'Angleterre revient
dans le giron de l'Église catholique. [Idem.)
AFFAIRES qui seront portées devant la cour
d'assises de la Flandre-Occidentale, pen
dant la i série de la 4° session de 1844, qui
s'ouvre Bruges le 25 de ce moissous
la présidence de M. Verbaere.
25 novembre, Jean Van Den Bussche, vol; 26
d., Jean Van den Broecke, assassinat; 27 id.,
Marie Minne, incendie; 28 id., Bernard Spaer-
brughe, incendie; 29 et 3o id., Joseph De Haene
et consorts, vols; 2 décembre, Reginalde Lahaye,
vol; 3 id., Charles Van Moerkerke, vol; 4 id.,
Marie Van Steenkiste, vol; 5 id., François Vlae-
roynck, vol; 6 et 7 id., Costenobel et consorts,
fabrication et émission de fausse monnaie.
On écrit de Bruges Notre commerce fait de
vives représentations contre les droits qui pèsent
par continuation sur nos navires venant de la mer,
tandis que ceux qui arrivent par le canal de Ter-
neuzen n'en ont aucun h payer. Il proteste aussi
contre l'établissement des entrepôts francs a An
vers et a Ostende, tandis que Gand et Bruges
devraient être rangés sur la même ligne.
On écrit de Gand, i3 novembre
Le R. P. Berchmans, recteur du collège de S"-
Barbe en notre ville, est sur le point de partir avec
le R. P. Walle, pour la république Guatemala, a
l'effet d'ériger un collège dans cette capitale. Trois
pères espagnols et deux pères italiens accompagne
ront nos missionnaires belges. On pense qu'il
s'embarqueront vers la Noël.
L'Indépendance raconte qu'un jeune hom
me, qu'on dit être de Gand, s'élant rendu avec un
de ses compagnons dans une rue suspecte de
Bruxelles, a été assassiné l'avant-dernière nuit. La
tête a été presqu'entièrement détachée du tronc.
La police a été prévenue par le compagnon de la
victime.
On écrit d'Ostende, 18 novembre Hier est
descendu a YHôtel des Bains en cette ville, le
grand duc héréditaire de Mecklerabourg Strélitz,
venant d'Allemagne et se rendant h Londres.
Par arrêté royal en date du 4 novembre
courant, un congé pour la durée de la session
législative de 1844-1845 a été accordé h M.
Liedts, gouverneur de la province de Hainaut. M.
Harmignie, député du conseil provincial, est délé
gué pour le remplacer.
La douane de Blanc-Misserou a saisi une
riche voiture, de fabrique étrangère, appartenant
son père, qu'on avait renfermé dans un cercueil
de plomb, et il le fit pompeusement inhumer a
l'abbaye de Fliues a côté des restes mortels de
Marguerite de Constantinople. Le comte fut très-
mal accueilli de ses sujets. Partout dans les villes
et dans les campagnesdes murmures et des cris
d'indignation s'élevaient contre l'odieux traité
que les princes avaient souscrit; et le peuple disait
qu'il n'y donnerait jamais sa sanctiou. Les com
missaires flamands n'osèrent ni le publier ni le
mettre exécution, car ils eussent été sur-lft-
champ massacrés. Nous ne leur avons pas donné,
s'écriaient les bourgeois, la mission de conclure un
tel traité. N'était-ce pas assez d'une amende de
80,000 écus Ce ne sont pas la les conditions du
traité de Lille dont noos avons bonne copie bien
et dûment scellée. Les Français sont une race
trompeuse, perfide et foi-mentie. Il est clair com
me le jour que ne pouvant soutenir le choc de
notre armée, ils ont voulu la dissoudre par la ruse.
Mieux vaudrait livrer encore sept combats et
mourir vaillamment que d'accepter ces nouvelles
conditions, qui seraient notre ruine et servitude.
Qu'avons-nous fait même pour être enlevés nos
foyers et envoyés a nos bourreaux au delà des
mers et l'on voudrait en outre renverser les vieux
remparts de nos cités Est-ce donc méfaire que de
repousser par une guerre loyale l'insupportable
a M. le duc de Richelieu dont elle portait les
armes, et qu'un domestique essaya maladroitement
d'introduire en France en fraudant les droits.
On nous écrit de Chiraay, le i5 novembre
Encore un acte de la charité royale. S. M.
la Reine des Belges ayant appris par Mmc la prin
cesse de Chimay qu'une société de charité s'était
formée dans cette ville, l'effet d'y secourir les
indigents, en procurant aux uns la matière première
pour le travail, aux autres des secours purement
gratuits, s'est empressée d'accorder sa haute pro
tection cette œuvre et vient de faire remettre
Mmo de Chimay, qui en est présidente, la somme de
deux cents francs.
On lit dans YObservateur grec du 5i
octobre M. Benjamin Mary, ministre de Bel
gique, est allé visiter l'Égypte. 11 y a plusieurs
mois qu'il avait demandé un congé, en vue d'ac
complir ce voyage, dans lequel il se propose de
dessiner les monuments et les principaux sites que
présentent les rivages du Nil. M. Mary a fait
en Grèce une collection de portraits historiques,
dessins de monuments et des lieux remarquables,
avec laquelle il se propose de former une histoire
complète du pays.
Les pérégrinations du Juif-Errant.
On sait que le Constitutionnel a payé le Juif-
Errant ioo;ooo fr.; mais ce qu'on ne sait pas,
c'est que le journal de M. Thiers n'a été pour
M. Sue qu'un pis-aller. Voici ce que nous lisons
ce sujet dans une lettre de M. Nettement Il
faut que je vous raconte cette historiette que
les amis de M. Sue commencent a faire circuler
dans les salons, pour excuser l'esprit de son livie.
A les entendre, l'auteur aurait d'abord proposé
son sujet la Gazette de Franceen permettant,
bien entendu, de donnera son roman une couleur
sociale, morale, religieuse.'Sur le refus de la
Gazettequi n'aurait pas compris le prix inesti
mable du présent que M. Sue voulait lui faireil
se serait adressé la Quotidiennequi n'aurait pas
été mieux inspirée. Alors, il aurait fait des offres
aux Débats; il n'aurait pas été plus heureux,
soi-disant parce que les Débats craignaient les
fâcheuses plaisanteries que ce nom de Juif pouvait
inspirer la mauvaise presse. Ce n'est donc qu'en
désespoir de cause et faute d'avoir trouvé ailleurs
des hommes d'assez bon goût pour offrir cent mille
francs du Juif-Errant, que M. Sue s'est résigué,
par pis-aller, a demander au Constitutionnel un
asile pour son éternel voyageur. Qu'y faire? M.
Veron est le seul qui ait eu l'esprit de mettre
le prix ce trésor, il a donc bien fallu écrire
le Juif Errant dans les idées du Constitutionnel
et en faire un partisan déclaré de M. Thiers et de
M. Cousin.
On écrit de Hanovre, le 10 novembre
Hier a été célébré au palais du roi le mariage de
tyranie de nos ennemis et soustraire au joug nos
femmes et nos enfants? C'est d'autres que nous
qu'il faut imposer des tributs honteux. Il n'y a
point si petit Flamand qui accepte leur odieuse
servitude. Que si le beau roi de France, roi frau
duleux et violateur de sa parole est amoureux de
combattre, qu'il descende au pays; il trouvera
qui parler. Non non point d'autre paix que le
traité de Lille, quand même Robert et sa noblesse,
ennuyés de leur prison l'auraient signée cent
fois l)
Telles étaient les dispositions de la multitude;
ce qui donna naissance des débats pleins d'ai
greur et de haine, de longues discussions dont le
résultat fut en définitive de séparer la cause du
prince d'avec celle du peuple. Jusqu'à Gui de
Dampierre malgré des dissensions momentanées,
cette cause s'était toujours confondue dans un
sentiment profond de nationalité. Bientôt nous
verrons les successeurs de ce prince offrir au monde
l'étrange spectacle d'une alliance avec la France
contre leurs propres sujets. Mais jusque là les évé
nements transitoires qui servent expliquer ce
changement remarquable doivent recevoir le dé
veloppement qu'ils comportent.
La princesse Philippine de Flandre, cause pre
mière et bien innocente des malheurs que sa famille
(1) K. Meyer adann. 11 CCC V.
M11" de Zesterfleth, dame d'honneur de feu S. M.
la reine de Hanovre, avec M. Du Jardin, ministre
résident de Belgique près la cour de Hanovre.
D'après les ordres du roi, des invitations avaient
été envoyées pour cette cérémonie aux proches
parents des nouveaux époux, au corps diplo
matique, aux ministres et aux dignitaires de la
cour. Le mariage a été célébré d'abord l'église
catholique suivant le rite romain, puis au palais du
roi suivant le rite protestant par le premier prédi
cateur de la cour. La solennité s'est terminée par
un brillant souper. La veille, S. M. avait fait
présent la fiancée des chiffres réunis du roi et de
S. M. la reine défunte; ce double chiffre, enrichi
de brillants, était suspendu au ruban de l'ordre des
Guelphes.
Le roi de Sardaigne vient de rendre une or
donnance en vertu de laquelle les biens apparte
nant jadis l'ordre des chevaliers de Malte, seront
incorporés ceux de l'état moyennant une rente
de 12,000 fr. que le gouvernement paiera doré
navant la communauté et qui serviront l'éta
blissement de cinq nouvelles commanderies dont
deux 3,ooo fr., et trois 2,000 fr. de rente.
Il se trouve maintenant près de Pontardulais
(principauté de Galles) un vieillard de 120 ans;
il est né en 1724. Il a donc parcouru les règnes de
George Ier, II, III, IV, Guillaume IV et S. M. Vic
toria. Il est en excellente santé, jouit de toutes ses
facultés, et rend de fréquentes visites sa fille ca
dette, âgée de 88 ans, qui demeure quelque dis
tance de son village. Il fait toujours ce trajet
pied.
Un accident qui a coûté la vie sept personnes,
et qui en a grièvement blessé cinq, est arrivé, le
i3 dans l'après-midi, sur la Tamise, près de
Blackwall. Le steamer Gypsy-Queenbâtiment
en fer nouvellement construit, par la compagnie
de Waterfordpar la maison Samuda et compa
gnie venait de faire une courte excursion jusqu'à
Woolwichpour essayer ses deux machines, cha
cune de la force de cent cinquante cheveaux.
Après cette excursion, où tout avait parfaitement
marché la satisfaction de l'ingénieur, du capi
taine et des autres personnes qui étaient bordle
steamer vint s'amarrer aune bouée devant Black
wall. Aussitôt qu'il fut arrêtéla température de
la vapeur, qui avait été maintenue une pression
de 20 livres par pouce carré, fut portée 25 livres,
les chaudières étant construites pour supporter une
pression de 4o livres; la soupape de sûreté avait
été apprêtée et on ne paraissait craindre aucun
accident.
M. Samuda, le mécanicien, le contre-maître de
l'établissement de construction et plusieurs ou
vriers se trouvaient dans la cabine des machines
pour voir l'opération, lorsque tout coup l'explo
sion eut lieu. Le bruit qui ne fut pas considérable,
et sa patrie subissaient depuis si long-temps, mou
rut en 13o6. Il y avait dix ans que le roi de France
la retenait de crainte que les Flamands ne la ma
riassent au prince de Galles, ainsi qu'il avait été
jadis convenu. On dit que cette pauvre enfant,
désespérée de voir tout le monde, hormis elle,
rendu la liberté, expira de langueur et de tris
tesse quelques auteurs avancent même que le
poison aurait abrégé sa vie (1). Quoi qu'il en soit
cette mort fit impression en Flandreoù la haine
contre la France s'invéterait tous les jours. La paix
semblait de plus en plus impraticable. Cependant
Philippe—le—Bel se trouvait dans une grande pé
nurie d'argent et ne cherchait pas recommencer
la guerre. La Flandre, de son côté, n'aurait pas
demandé mieux que de se reposer après tant de
luttes; mais elle voulait avant tout sauvegarder son
indépendance et mettait beaucoup d'opiniâtreté
repousser les exigences du roi. Chaque ville s'était
imposée pour soutenir une nouvelle guerre, s'il le
faillait: l'argent abondait de toutes parts Gand
avait offert des sommes énormes (2).
[Pour être continuéJ)
(1) Gallici soriplores trisliliâ ac mœrore animi decessisse
referunt.,. Ali verô Iraduut per inimicos domûs Flandrûe
toxicum illi datum. Meyer ad ann. M CCC VI
Ibid.
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