On lit dans le Nouvelliste des Flandres
Nous apprenons que M. Neuwe, curé de
la paroisse de Notre-Dame Poperinghe,
a éprouvé hier un peu de mieux, mais que
son état inspire de nouveau des craintes.
Ce digne ecclésiastique étant venu voir sa
famille Bruges, dans le courant de la
semaine dernière, s'était trouvé subitement
mal ici au moment même qu'il se disposait
prendre la diligence d'Ypres pour re
tourner chez lui.
M. le comte de Muelenaere, gouver
neur de la Flandre occidentale, est entiè
rement guéri du mal qui l'affligeait depuis
quelque temps. Ce haut fonctionnairesouf-
fraitd'une tumeur l'intérieur de la bouche
du côté gauche; cette tumeur prenant de
l'accroissement, il a fallu l'enlever. L'opé
ration a été faite par M. de Meyer, de,
Bruges, elle a eu un plein succès. On a lieu
de croire que M. le gouverneur pourra va
quer incessamment ses travaux ordi
naires.
On vient de distribuer Bruxelles le
prospectus d'une Société d'assurances mu
tuelles entre tous les ouvriers de la Bel
gique. Au moyen d'un franc par mois,
chaque ouvrier aurait droit un secours
de 73 centimes par jour en cas de chô
mage, et un franc en cas de maladie.
Cette société sera constituée lorsqu'il y
aura trois cents souscripteurs.
La cour d'assises de la Seine a con
damné le 23 la peine de mort un ouvrier
cordonnier accusé d'avoir étouffé sous un
masque de poix une fille qui vivait avec lui.
Il a présenté comme excuse l'intention où
il était de se tuer lui-même ensuite. C'était
le projet d'un double suicide qui s'est chan
gé en asssassinat. Les interrogatoires ont
révélé des mœurs hideuses. En même temps
qu'il se livrait ses débauches, cet homme
faisait des vers. Il paraît, a dit M. le pré-
sident Zangiacomique ce malheureux
était imbu de cette déplorable littérature
de l'époque DONT NOUS VOYONS SI
SOUVENT ICI LES RÉSULTATS.
Le statuaire David vient d'arriver
Cambrai, afin de prendre ses mesures pour
reproduire sur le marbre, et d'une manière
digne de son talent, les traits du dernier
successeur de Fénélou, M. L. Belmas.
L'épizooti sévit cruellement en Si-
lésie, en Moravie, en Bohême et dans la
vieille Autriche; elle fait partout des pro
grès extrêmement rapides; beaucoup de
têtes de bétail ont déjà été emportées par
cette horrible maladie. On assure qu'elle a
pénétré jusqu'à Vienne même.
Le 20 avril dernier, Louis Denaes,
préposé des douanes Valenciennes, s'éni-
vrait dans un cabaret. Une voiture vint
passer, et Denaes se mit en devoir de la
visiter. Il y mettait une telle violence que
le conducteur de la voiture se fâcha et une
rixe commença entre eux. Survint le gar
de-champêtre Darras, qui prit fait et cause
pour le conducteur contre le préposé. La
lutte commença entre Denaes et Darras,
qui, plus faible que son adversaire, fut
renversé dans un fossé. Denaes ne fut pas
satisfait d'avoir terrassé Darras, il conti
nua lui porter des coups et il lui replon
gea la tête dans l'eau chaque fois qu'il
tentait d'en sortir. Darras n'existait plus
quand on vint son secours. Le jury n'a
pas considéré comme constant que la mort
de Darras fût le résultat des violences ex
ercées contre lui; mais, déclaré coupable
de coups et blessures, Denaes a été con
damné deux années d'emprisonnement
et six mille francs de dommages-intérêts
envers la famille da la victime; l'adminis
tration des douanes a été déclarée civile
ment responsable.
Madrid a aussi ses tristes catastro
phes.
Le 12 de ce mois une heure de l'après-
midi, la trésorerie d'état a été le théâtre
d'un drame affreux. M. Casimir Parra, l'un
des premiers employés de la trésorerie,
écrivait son bureau, lorsque son fils Jean,
âgé de dix-huit ans, et surnuméraire dans
la même administration, s'approcha com
me pour l'embrasser et le blessa griève
ment au cou avec un canif. A peine avait
il accompli cette action criminelle, que
pris d'un accès subit d'aliénation mentale,
il s'est approché d'un balcon et s'est pré
cipité dans la rue; on l'a relevé mort. La
blessure du malheureux M. Parra est dan
gereuse, mais il paraît plus abattu des
tristes circonstances dans lesquelles il l'a
reçue que de la blessure elle-même.
Des lettres de la Russie méridionale
mandent qu'une maladie terrible y sévit
depuis quelque temps parmi les bêles
cornes. Les animaux qui en sont atteints
tombent comme s'ils étaient frappés de la
foudre. On croit que cette maladie est ana-
logue celle qui exercé l'année dernière
de si terribles ravages en Égypte.
Voici quelques détails au sujet de
l'infanticide arrivé samedi au matin, Mar-
ché-aux-Fromages
La malheureuse mère donnait déjà
quelques signes d'aliénation mentale le
vendredi au soir; les voisins en avaient fait
l'observation et avaient même conseillé
la servante d'en faire donner connaissance
au mari, alors absent de la ville. Après
avoir donné la mort son enfant de la
manière que nous avons indiquée, la mère
ne voulait pas se séparer du cadavre et
elle n'a cessé un instant d'y tenir les re
gards fixés; en voyant entrer lesmagistras;
dans la maison, elle se jetta genoux, et
les pria, les mains jointes, qu'on ne lui fit
pas du mal; elle n'a voulu raconter qu'à M.
le docteur Vandelaer seul de quelle ma
nière elle avait consommé l'étrange infan
ticide; elle s'était, a-t-elle dit, éveillée la
nuit par un bruit qu'elle entendait dans
une armoire et y avait vu des anges qui
chantaient et l'engageaient tuer son fils;
elle l'avait regardé et trouvé qu'il souriait
celte invitation angélique, et comme il
fesait signe de la main en mettant le poing
sur la bouche, elle eo conclut que l'enfant
lui-même demandait la mort; elle avait vu
ensuite son mari qui s'ouvrait la tête
l'aide de son rasoir; c'est alors, a-t-elle dit,
qu'elle s'est mise l'œuvre, qu'elle a rem
pli la bouche de l'enfant de pain et qu'elle
l a ensuite tenue fermée avec la main jus
qu'au moment où le petit ne faisait plus
aucun mouvement; elle avait pris ensuite
le rasoir de son mari, et, après l'avoir ai
guisé, s'était ouvert le dessus de la tête;
heureusement que dans sa folie, elle avait,
en voulant l'aiguiser, ôté le tranchant du
rasoir, sans cela les blessures auraient été
bien plus profondes et peut-être mortelles.
Cocrtbai. Hier, au dernier convoi du
chemin de fer venant de Gand, un mar
chand de bétail descendit Wareghem, où
la halte ne fut que d'un cour instant. Avant
d'arriver Harelbeke, son voisin du wag-
gon en allongant les pieds rencontra un
bissac contenant des espèces et demanda
qui il appartenait. Tout le monde fut
d'accord qu'il avait été oublié par le voya
geur descendu Wareghem, et l'arrivée
du convoi Courtrai, le sac fut remis au
directeur de la station. On suppose qu'il
peut contenir de 2 3000 francs.
établie sur des bases larges et solides. A l'instar de
ce qui existait pour les villes maritimes teutoniques
connues sous le nom de villes hanséatiquesil
existait entre les cités flamandes et quelques villes
des provinces voisines une socie'té de haut com
merce appelée la Hanse de Londres. C'était une
ligue laquelle devait s'affilier tout homme qui
voulait profiter des avantages et de la protection
commune réservés chacun de ses membres. Les
matchands de Bruges et d'Ypres étaient la tête
- de l'association. Le chef souverain se nommait le
comte de la Hanse et devait être choisi dans la
première de ces villes; Ypres avait seulement le
droit d'élire le porte-enseigne de la Hanse. On
pouvait se faire recevoir a Biugeseta Londres;
mais ce n'était que par suite d'une délibération
formelle, et il fallait alors verser dans la caisse de
la ville de Bruges un droit d'entrée de 5o sous 3
deniers sterling; si l'on était fils d'un membre de
la Hanse, le droit ne s'élevait qu'a to sous 3 de
niers. Du reste tout le monde n'était pas apte h faire
partie de cette association fameuse. Ainsi, d'après
un article des statuts, tous artisans, tels que tisse
rands de toiles, foulons, tondeurs, charpentiers,
faiseurs de souliers qui travaillent avec une
alêne, teinturiers qui teignent de leurs propres
mains et ont les ongles bleus batteurs de laine,
chaudronniers qui vont criant par les rues, ou
vriers de peaux d'agueaux et de petit-gris travail
lant de leurs mains, marchands en détail de fro
mage, de beurre, de selde laine, enfin tous ceux
qui vendaient a la livre, ne pouvaient devenir
compagnons ou frère de la Hanse qu'après avoir
abandonné leur métier et acquis leur franchise
moyennant i marc d'or où 10 marcs sterling.
C'était principalement dans le négoce avec les
Anglais qu'il devenait très-avantageux de faire
partie de la ligue. Ainsi entre autres dispositions,
on trouve que si un Anglais refusait de payer un
membre de la Hanse dont il serait le débiteur s'il
lui vendait de mauvaises marchandises ou s'il lui
faisait un tort quelconqueles frères de la Hanse
Bruxelles, 23 novembre. Le roi et
la reine ont assisté samedi au concert
donné par la Société royale de la Grande-
Harmonie de Bruxelles l'occasion de la
fête de Ste-Cécile. L. M. étaient accom
pagnées du comte d'Arschot, grand-ma
réchal du palais, des généraux Anoul et de
Liem, du colonel Cruykembourg, aides-de-
camp, du major d'Hanius de Moerkerke et
du capitaine de Kerkhove, officiers d'or
donnance du roi et de MMm" la comtesse
Vilain XIIII et la baronne Vanderlinden
d'Hooghvorst, dames du palais.
XKIBVI.MIE.
Le professeur Ludovico Biagide Florence,
membre de l'Académie de médecine de Belgique,
de la Société des sciences médicales et naturelles
de Bruxelles, etc., etc., vient de mourir.
cessaient a l'instant même toutes relations avec lui.
Dix-sept villes étaient unies dans ce pacte. C'étaient
Châlons Reims Saint-Quentin CambraiLille,
Y'pres, Douai, Arras, Tournai, Péronne, Huy, Cou-
vins, Valenciennes, Gand, Bruges, Saint-Omer,
Montreuil-sur-Mer, Abbeville, Amiens, Beauvais,
Dixraude, Bailleu), Poperingne et Orchies On
comprend combien une semblable institution de
vait accroître la force et le crédit du commerce
flamand. Robert de Béthune établit a Bruges une
chambre d'assurances où chacun pouvait faire
assurer ses marchandises de tous risques et périls
de feu ou d'eau moyennant une redevance pro
portionnée a la valeur desdits marchandises. Le
commerce de la draperie était fort considérable'a
Ypres; et il résultait de Ih que très-souvent il
s'élevait des disputes entre les tisserands et leurs
maîtres, soit sur la main-d'œuvre soit sur les sa-
(i Les statuts de la Hanse de Londres reposent aux Archives
de la ville de Lille, Registre aux titres K L M,f° 128.