JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2835.
28me année.
7PF.3S, 4 Décembre.
ROBERT DE BÉTHUiNE.
C'est par erreur qu'il a été annoncé dans
notre précédent n° que Con pouvait se pro
curer des cartes d'entrée au local de la Société
de Déclamation flamande de cette ville, au
prix de cinquante centimes. La Société
n'est aucunement intentionnée d'admettre
ses exercices un public payant, et quand
des membres de la Société veulent bien
comme amateurs exécuter quelques mor
ceaux de déclamation, ils le font uni
quement pour la Société. Seulement un
nombre fort restreint de cartes d'entrée
sont parfois distribuées aux membres des
familles des sociétaires, et quelques per
sonnes connues pour prendre goût la
culture ce la littérature flamande.
On s'abonne Ypren, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Boyau me.
PRIX. DE L'ABONNEMENT,
pur trimestre,
Pour Ypresfr.
Pour les autres localités
Prix d'un numéro 10
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. -
PRIX DES INSERTIONS.
IV centimes par ligue. Les ré
clames, II centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
RENI E POLITIQUE.
Une lettre de Baynnne. du 25, assure que Zur
bano a failli être pris lui-même le lendemain du
jour où son fils et son bean-frère ont été' arrêtés
avec un domestique de confiance. Ceux-ci, 'a la date
des derniers avis, étaient encore détenus a Logrono,
dont le commandant persistait a ne pas les faire
exécuter avant d'avoir reçu un ordre spécialsoit
de Madrid, soit du capitaine-général Pavia.
Zurbano n'était plus accompagné que de quatre
ou cinq cavaliers. Des personnes qui l'ont vu assu
rent qn il est presqu'accablé par les fatigues et les
privations de tout genre qu'il a eu supporter de
puis sa levée de boucliers. Il pourra bien échapper
aux poursuites, mais il n'est plus a craindre pour
le moment.
C'est Manjarès sur l'Ebrequ'ont été pris le
fils et le beau-frère de Zurbano. Celui-ci était
chef d'escadron de cavalerie avant la chute du duc
de la Victoire, et le beau-frère, commandant de
la garde national de Logrouo.
Pour empêcher Zurbano de s'enfuir, on n'avait
pensé d'abord qu'a couper la route de France, et,
a cet effet, toute la ligne de l'Elire avait été garnie
d'un cordon de troupes venues da Vittoria et de la
Navarre. Aujourd'hui on craint que Zurbano ne
s'échappe du côté du Portugalet on parle d'en
voyer des troupes sur les lignes du Mont de Toro-
zos, de Salamanque et de Zatnore. Pour peu que
cette incertitude dure encore quelque temps, toute
l'armée espagnole n'aura bientôt plus d'autre oc
cupation que de poursuivre Zurbano ou de l'at
tendre l'arme au bras sur le bord de tons les fleuves
et dans les gorges innombrables de toutes les
montagnes.
Par suite de l'insurrection des villages Anso et
Hecho, la province de Huesca a été déclarée en
état de siège.
FEUILLETON DU PROPAGATEUR.
1504-1322. (suite.)
Robert de Béthune, avant que le roi fût aux
frontières, alla mettre le siège devant Lille gardée
par une garnison française. Il espérait l'emporter
d'un coup de main et a l'aide des intelligences qu'il
avait dans la place; mais l'armée s'approcha trop
vite, et le comte dut se replier derrièie la Lys du
côté de Courtrai. Lonis-le-Hutin entra, vers la
mi-août, par l'Artois, et vint asseoir son camp
dans la plaine qui s'étend entre Lillers et Hennin-
Liétard. Lorsqu'il eut connu le mouvement de
retraite des Flamands il en suivit la direction et fit
prendre position 'a son armée au village de Bondues,
presque h mi-chemiri de Lille a Courtrai. Le comte
de Flandre n'était pas loin, et une petite rivière le
séparait seule de ses eunemis. Une action peut-être
décisive ne devait pas tarder s'engager, quand il
survint tout.a coup une pluie continue et.si intense
que la terre s'en trouva détrempée a tel point que
Le conseil suprême de guerre et de marine a
approuvé le jugement rendu xontre le général
Prim, que l'on a fait partir, dans la matinée du 25,
ponr Cadix.
On parle d'une proposition importante qui
serait faite la session prochaine des Chambres
françaises, par cinq députés de différentes nuances
d'opinion et qui intéresserait vivement le com
merce d'exportation. Cette proposition aurait pour
but de demander l'établissement d'inspecteurs la
sortie chargés de vérifier la nature, la quantité et
la qualité des marchandises, et d'y apposer une
estampille authentique, de manière a ce qu'elles ne
pussent être ni changées ni altérées. Cette mesure
aurait pour but de remédier a des fraudes honteuses
qui sont la plaie du commerce, et qui ont nuit
depuis longtemps au commerce français sur tons les
marches étrangers. On dit que le gouvernement a
promis de l'approuver.
On se souvient que M. O'Connell, peu de temps
après sa mise en liberté, manifesta l'intention
de parcourir l'Angleterre pour y recruter des par
tisans au rappel. 11 paraît qu'il a renoncé a ce
projet. Les dispositions du peuple anglais n'ont
pas répoudu son attente. Excepté deux ou trois
réunions fort mesquines qui ont en lieu en Angle
terre pour protester contre l'iniquité de notre
jugement, a dit le libérateur dans sou dernier
discours, les masses anglaises sont restées dans une
complète apathie. Si elles ne manifestent pas plus
de sympathies pour l'Irlande, je ne me donnerai
pas la peine de les convertir, je limiterai mes
efforts h mon pays!
La reine d'Espagne vient de supprimer le décret
du 5 août 1843, qui défendait de donner suite aux
demandes adressées au Saint-Siège, a l'exception
des dispenses de mariage et des brefs de pénitence.
Ainsi les lois sur ces matières seront de nouveau
exécutés comme par le passé.
Il est maintenant horsde doute que l'insurrection
l'armée française, postée dans un endroit assez
marécageux, fut embourbé et hors d'état de se
mouvoir. C'était grande pitié et douleur, dit une
vieille chronique, car les riches destriers gisaient
dans l'eau jusqu'aux arçons, et les barons et che
valiers allaient dans la fange jusqu'aux genoux
et souvent se trouvaient mouillés jusqu'au nombril;
les charrois sans très-grand danger ne pouvaient
sortir des chemins tant ils étaient effondrés. Et
quand les gentilshommes pensaient être au sec et
au repos l'eau dégouttait de tous côtés parmi les
tentes sur eux et leurs bagages. Connue bien
pouvez entendre, le roi de France, ses princes et
toute son armée étaient fort tourmentés d'autant
plus que les Flamands, qui se tenaient si prèsd'eux,
connaissant le pays et tous les passages, se boutaient
chaque jour dans le camp; et on ne les pouvait
guère empêcher, car bonnement il était impossible,
soit a pied, soit cheval, de s'aider en nul sens. Le
roi, qui voyait le danger où lui et tant de hauts
princes et barons s'étaient jetés, en avait le cœur
dolent. Il savait que ses gens et chevaux mouraient
de famine et de pauvreté. Alors on lui conseilla de
qui avait éclatée dans le Haut-Arragon, est com
plètement étouffée. Les chefs de ce mouvement,
abandonnés par leurs complices, sont entrés en
Fiance par Oloron, d'où ils ont été dirigés vers
l'intérieur du royaume. Parmi eux se trouvent le
général Ruiz, le colouel Gavila et le comman
dant Casanova. Le général Ruiz crie a la tra
hison. On lui avait promis la ville et la citadelle
de Jaca, où il croyait être reçu a bras ouverts.
L'assurance formelle qu'on lui avait donnée a cet
égard l'a seule décidé a passer la frontière. Il
s'attendait a un mouvement général du Haut-Ar-
ragon, et tout s'est réduit a uo coup de main
exécuté dans un nid de contrebandiers.
On est toujours sans nouvelles de Zurbano.
Mais il paraît que celui de ses fils qui avait échappé
aux poursuites des troupes royales, s'est constitué
prisonnier.
A la qnene du maçonnique Observateurcomme
de coutume, vient le traînard du Progrès qui
broute l'herbe du Marché aux légumes, pour offrir
partir. Il délogea en effet, et ses gens troussèrent
leurs bagages tristement et se départirent en grande
frayeur h qui mieux. La vit-on maiDt beau
destrier s'effondre et cheoir dans la boue sans
pouvoir se relever. Et sachez que les Français qui
premiers partaient et allaient devant n'attendaient
pas les derniers. Ainsi le roi Louis de France
abandonna le pays de Flandre a son très-grand
dommage, quoique ce ne fût pas sans raison. Les
Flamands, a l'aspect de cette retraite, se ruèrent
vers le camp et y gagnèrent tentes, pavillons,
joyaux d'or et d'argent et tant de bonnes armures
que c'est merveilles a penser. Et puis ils se retirè
rent bel aise en leur lieu (t).
Louis-le-Hutin n'eut pas le temps de prendre
une revanche, car il mourut peu après celte mal
heureuse expédition. Il ne laissait point d'enfant
mâle, et n'avait eu de son premier mariage qu'une
fille, nommée Jeanne, qui devint par la suite reine
de Navarre; mais sa seconde épouse, Clémence de
Hongrie, était enceinte lorsqu'il décéda. Dans l'in
certitude si la reine accoucherait d'un prince ou
(i) Chrvu. de Flandre, mec du roi, n" J- cLt