Samedi, 21 Décembre 1844 No 2840 annee dévoiler, afin d'appeler la surveillance paternelle de l'autorité municipale qui doit redoubler de zèle et de précaution quand les circonstances l'exigent aussi impérieu sement que le commandent la rigueur de la saison. Ce vice administratif que peut-il être, si ce n'est un défaut d'impartialité et d'égalité absolue dans la répartition des secours publics? On en convient générale ment parmi les personnes désintéressées, et qui voient avec peine la charité des par ticuliers trompée dans une partie considé rable de sa juste attente. Comment remédier un abus dont, nous aimons le penser, les membres du comité des secours ne se représentent pas les coupables conséquences? Il arrive sou vent en effet, dans la vie privée, qu'en cédant l'impulsion de son cœur, on ne remplit pas toujours l'inexorable devoir de la justice. C'est ce dernier qui pèse les infortunes dans la commune balance de l'équité et ferme les yeux aux séductions d'un patronage plus ou moins aveugle qui, dans la vie publique, devient une véritable injustice. Mais encore une fois, comment remédier cet inconvénient? Il semble qu'on pourrait y arriver par le moyen que je vais développer. Dresser une liste des indigents est une première mesure indispensable. Faire cir culer cette liste entre les mains des per sonnes qui contribuent aux fonds de se cours serait le plus sûr moyen de connaître s'il n'y a point d'omission ou d'inscription illégitime. Joindre celle liste la quotité du secours accordé mettrait chacun portée de juger de l'impartialité de la répartition et de la justesse de son appli- L'article suivant nous est envoyé par un de nos abonnés de Poperinghe. D'où vient que dans certaines localités les secours accordés aux pressans besoins de la classe indigente ne remplissent pas toujours complètement le vœu de ceux qui désirent venir en aide aux malheureux accablés par la misère et aussi par la ri gueur d'un hiver prématuré autant que sévère? A quoi faut-il attribuer ce délais sement d'un nombre trop considérable d'infortunés qui gémissent dans la souf france pendant que d'autres sans motifs appréciables, voyent arriver eux des se cours qu'une critique indulgente même pourrait taxer d'immérités, si elle ne pré férait y remarquer une sorte de prédilec tion indiscrète qui n'admet dans aucun cas la distribution régulière des fonds des tinés au soulagement des indigents? Il y a donc ici un vice radical qu'il importe de cation. Par ce moyen le comité lui-même se trouverait l'abri de toute critique, de toute caution, de toute observation sur l'emploi de fonds qui, provenant des par ticuliers aisés de la cité, donnent ceux-ci un droit incontestable de contrôle naturel et parfaitement d'accord avec les usages du gouvernement représentatif. Voilà qui répond l'un des côtés de la question l'équitable répartition des se cours. II en reste un autre non moins important et qui mériteune attention toute particulière. Quel serait le mode le plus avantageux et allant le plus directement au but de l'emploi des secours généralement accordés par la charité des habitants aisés? Certes, personne ne peut méconnaître qu'il y a sur ce point quelque chose faire. Exami nons ce que ce pourrait être. Il est reconnu en bonne économie que les acquisitions en gros sont toujours pro fitables, quand elles sont faites avec discer nement. Le détail au contraire est la ruine du pauvre par cela seul qu'il fait-la fortune du petit trafiquant. D'ailleurs un secours en argent n'est presque jamais suffisant, parce qu'il est trop modique pour subvenir aux nécessités indispensables. Ces néces sités peuvent se réduire trois principales: la nourriture, le vêtement et le chauffage. Nous voyons dans les grandes cités, la confection des soupes économiques, n'im porte d'après quel procédé, alimenter peu de frais un grand nombre d'indigents, cela peut s'imiter dans des proportions sagement calculées. L'administration militaire offre un mo dèle susceptible d'amélioration, mon FEEILLETON DE PROPAGATEER ROBERT DE BETHUNE Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le H.tHEDI et le MEICIEM de chaque semaine. l'IllV DES IXSERTIO.YS. On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRI\ DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Pour Ypresfr. J Pour les autres localités 41 Prix d'an numéro 11 centimes par ligne. Les ré clames, centimes la ligne. vérité et justice, de Rhetel, fils aîné et héritier de très-puissant et très-illustre prince Robert, comte de Flandre, était innocent des crimes et atrocités dont on l'avait ac cusé déclarant au nom dudit comte de Flandre qu'il n'avait jamais commis d'attentat contre soi* père qui pût lui mériter la haine et l'indignation de ce dernier; qu'il s'était seulement rendu blâ mable par une conduite peu régulière; et que le comte ne l'avait fait arrêter et détenir en prison que sous forme de correction paternelle, pour en gager ledit Louis se gouverner plus honorable ment, suivie de meilleurs conseils, et rendre son père l'obéissance qu'il lui devait. Louis de Nevers, Décembre. REVEE POLITIQUE. La Gazette du fVeser prétend que la mission de M. le duc d'Abrantès a Londres a complè tement échoué. 11 était chargé, comme on sait, par le gouvernement brésilien d'ouvrir avec le cabinet anglais des négociations pour le renouvellement du traité de commeice avec la Grande-Bretagne. M. d'Abrantès est attendu d'un jour l'autre a Berlin, où il doit négocier un traité de commerce avec l'association douanière allemande. Le Times assure qu'Esparlero est en ce moment retenu sa résidence d'Abbey-Lodge par une indisposition assez grave. Cela prouve que les craintes exprimées par les journaux espagnols au sujet des intentions révolutionnaires de l'ex-ré- gent, sont dénuées de tout fondement. RU JUDICIEUX. EMPLOI DES CHARITÉS POUR LES PAUVRES. était fort repantant et contristé, qu'il en demandait pardon Dieu et au comteet qu'il suppliait son père de lui faire grâce et miséricorde. Robert de Flandre, frère de Louis, prit alors vivement la parole, et tenait son gant dans la main s'écria Tout ce que mon frère a dit est la vérité, qui conque oserait affirmer le contraire en aurait menti par sa gorge!» Louis était toujours genoux de vant son père triste et silencieux. Seigneur, lui dit-il si vous n'étiez pas pleinement convaincu de mon innocenceveuillez faire procéder contre moi, non-seulement par voie d'autorité paternelle, mais en vous servant de toute votre puissance tem- Le 11 avriljour de Pâques de l'année i322 toutes les portes du château de Courtrai furent ouvertesâ deux battants, on en fit retirer les gardes; et des hérauts publièrent par la ville que tous ceux qui voudraient entrer dans la salle où le seigneur comte allait tenir sa cour le pouvaient sans con trainte. Robert de Béthune était assis sur son trône. A ses côtés se tenaient son frère Jean de Namur, Louis de Nevers, Robert de Flandre, et les autres membres de la famille. Grand nombre de nobles et de gens de toute condition remplissaient la salle. Le comte de Namur prit le premier la parole. Il déclara hautement que Louis, comte de Nevers et s'approchant alors du trônese mit genoux et adressa au comte un discours dans lequel il se jus tifiait de toute imputation criminelle, reconnaissait avoir souvent et de plusieurs manières fait de mauvaises choses dont son père avait dû être cour roucé il terminait en disant que de tout cela il porelle. Les tortures de la question elles mêmes ne sauraient ni'effayer. Relevez-vous, mon fils, 1 ui dit le vieux comte d'une voix émue, je vous reconnais comme innocent et vous pardonne (i). (i Archives de Flandres acte notarial du 11 avril 1322, cow tenant tous les détails de la soumission du comte Louis orig.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1