Paulin, éditeur du roman de M. Eugène Sue, a cru voir, dans certains passages de cette pièce, des atteintes contre sa considé ration professionnelle, excédant les liber tés du théâtre. a En conséquence, il s'est rendu plai gnant en diffamation contre M. Ancelot, directeur du théâtre du Vaudeville. La cause est, dit-on, indiquée pour le 15 janvier, l'audience de la 7me chambre, présidée par M. Salmon. Cette affaire est la première de ce genre, notre connaissance, qui ait été soumise aux tribunaux. On pourra se de mander quoi sert le bureau de censure, qui ne suffit pas protéger les intérêts privés. Un autre journal dit ce sujet M. Paulin ne se plaint pas de la satire dont le Juif-Errant est l'objet; ce qu'il poursuit contre l'auteur et contre la personne de M. Ancelot, c'est l'annonce de la catas trophe de l'éditeur du Juif-Errant. Cette plaisanterie excède, en effet, les bornes de la liberté satyrique. On lit dans Y Ami de la Religion: Un journal annonce, d'après une lettre parti culière de Rome, que la santé du R. P. de Geramb, abbé-procureur-général de la Trappe, donne de sérieuses inquiétudes. Nous aimons espérer que les souf- francesque le vénérable religieuxsupporte depuis plusieurs années avec la force et la résignation d'une âme profondement chrétienne, ont peut-être donné lieu cette nouvelle, qui serait si affligeante pour ses nombreux amis. Nous recevons aujour d'hui même une lettre de Rome en date du 16 décembre, écrite par un ami du pieux et célèbre Trappiste, qui ne fait au cune mention de sa maladie. On écrit de Bruxelles, 2 janvier Hier, au château de Laeken, le roi et la reine, entourés des jeunes princes, ont seulement reçu, l'occasion du renouvel lement de l'année, les grands officiers de la couronne et les hauts employés attachés la maison civile et militaire de L. M. On écrit de Munich, 27 décembre Le prince A.-L.-Chr. de Montmorency et Ton- carville, grand d'Espagne de première classe, pair de France sous la restauration, est décédé ici avant-hier. Il était né le 7 mai 1769. On écrit de Carlsruhe, 28 décembre: M. Eichrodt, récemment nommé président du ministère de l'intérieur, a été frappé d'appoplexie hier la séance du conseil des ministres, il est décédé ce matin. Monsieur le Rédacteur HOLLANDE. Une lettre de Soerabaya, du 21 août, mande que le schoouer royal le Zéphyr, est arrivé en rade de cette ville, et a pris bord différentes troupes pour une expé dition Bornéo et Macassar. Cette expédi tion sera d'une durée de 5 6 mois. Après un voyage artistique de plu sieurs années en Allemagne, principale ment Dresde, Radin Saleh dont la per sonne présente le phénomène remarquable d'un Javanais. Musulman, cultivant avec passion avec succès l'art de la peinture, est de retour en cette résidence. Appartenant une famille, dont plu sieurs membres ont occupé et occupent encore des postes de confiance et de dis tinction dans l'administration intérieure de Java il aurait été naturel que Radin Saleh se fût voué la même carrière. Mais dès sa première jeunesse, des rapports ac cidentels avec les dessinateurs adjoints la mission scientifique du professeur Rein- wardt, développèrent ses dispositions in nées pour les beaux arts. Après quelques essais; un penchant irrésistible l'entraîna vers l'Europe, où il arriva en 1830 et com mença ses études régulières sous les au spices du gouvernement des Pays-Bas. C'est sous les mêmes auspices que Radin Saleh se rendra sous peu Paris, afin de se perfectionner dans la peinture des chas ses et des combats indiens, genre pour le quel il paraît avoir une vocation décidée. Radin Saleh vient de faire hommage au roi de deux tableaux dont l'un représente deux lions se disputant un taureau, et l'au tre un combat de Cosaques et deKirghises. S. M. a jugé ces belles toiles dignes de faire partie de sa superbe collection. Le roi vient de nommer Radin Saleh chevalier de l'ordre de la couronne de chêne. Les journaux de Java du 31 août et du 4 septembre derniers, parlent d'une inondation qui a eu lieu dans le district de Prigie (résidence de Kederie)sur la côte méridionale de Java. Cetteinondation, qui a été causée par de fortes pluies et qui n'a duré que quatre cinq heures, a occasionné de grands dommages des champs de riz et autres, et 21 maisons ont croulé. Heureusement personne n'a péri. Cet événement est d'autant plus surpre nant que dans cette saison il règne ordi nairement une grande sécheresse dans ce district. FRANCE. Paris, 31 décembre. Depuis plusieurs années, le ministère de la guerre entretient une dizaine de jeu nes Algériens qu'il fait élever ses frais. Ces jeunes indigènes commencent s'ex primer facilement dans notre langue; quelques-uns d'entre eux ont même acquis des connaissances assez étendues, écrivent, parlent correctement le français, et ont des notions de mathématiques très-suffi santes. L'histoire, la géographie, la chimie, et, en général, les sciences qui peuvent être pour eux d'une utilité plus pratique tel est le but vers lequel est dirigée leur éducation. Il se formera bientôt parmi eux des in terprêles qui seront appelés rendre de bons services en Algérie. Ces jeunes gens* du reste, ne sont presque francisés; ils ont adopté nos mœurs, et sont les premiers reconnaître leur supériorité sur celles de leur matin. Parmi eux se trouve le fils de Ben-Salem, khalifah d'Abd-el-Kader dans leSebaou,etle filsde Ben-Rouilah, premier secrétaire de Ben-Allah, autre khalifah d'Abd-el-Kader, tué par la colonne du gé néral Tempoure, dans l'affaire de la Makta, le 11 novembre 1843. Le Moniteur publie ce matin l'ordon nance suivante, datée du 30 décembre, et contre-signée par le président du conseil. Art. 1". La démission de M. Yillemain, ministre secrétaire d'état au département de l'instruction publique, est acceptée. Art. 2. M. Dumon, ministre secrétaire d'état au département des travaux publics, est chargé par intérim, du département de l'instruction publique. M. Yillemain, Ministre de l'Instruc tion publique, qui est connu pour avoir fait, dans ces derniers temps, la guerre la plus acharnée aux jésuites, est frappé d'aliénation mentale. Si l'on s'en rapporte la Démocratie pacifiqueM. Villemain se croit poursuivi par les jésuites, qui, dit-il, auraient résolu sa mort. C'est par l'an nonce d'une intention de suicide ce sujet que se serait d'abord déclarée la mono manie dont il se trouve atteint, et l'on au rait été obligé de prendre des mesures rigoureuses pour empêcher M. Yillemain exécuter ses intentions de suicide. M. Dumon,ministre des travaux publics a été chargé de l'intérim de l'instruction publique. On lit dans le Constitutionnel: De bien tristes nouvelles ont circulé la chambre. La santé de M. Yillemain était, depuis quelque temps, altérée. Depuis trois jours ses souffrances ont pris un caractère assez grave pour l'obliger renoncer, dès ce moment, toutes fonctions politiques. L'état de santé de M. Villemain est de plus en plus affligeant pour tous ses amis et pour toutes les personnes qui, en combattant la polique la quelle il s'était associé, n'en rendaient pas moins justice son esprit remarquable, son rare talent d'écrivain, ses qualités privées. Aujour d'hui, une consultation de tous les méde cins célèbres de Paris, a eu lieu au minis tère de l'instruction publique. On assure que, dans la maladie, le ma lade, dans un accès de fièvre qui, on l'espère, ne se prolongera pas, s'est préci pité par une des fenêtre de l'hôtel qui donne sur le jardin, et qu'heureusement il n'a reçu dans sa chûte aucune blessure. Le repos et les soins dont il est entouré, rendront bientôt, nous en avons l'espoir, NÉCROLOGIE. L'accueil que vous avez bien voulu faire mon précédent article sur l'emploi judicieux des charités pour les pauvres, en l'insérant dans votre estimable Journal, ayant été confirmé par un bon Dombre de lecteurs a Poperinghe même, je me suis laissé engager dans la poursuite des observations qui m'avaient déterminé a le livrer li la publicité. J'ai pensé qu'après avoir abordé la question de la répartion impartiale des fonds de secours et des nécessités principales auxquelles il importait de subvenir plus particulièrement, il devenait in dispensable de présenter un plan systématique d'administration des fonds de bienfaisance, et de la juste application de ces fonds par une distribution a l'abri de tout reproche. Un pareil travail exi geant mûre réflexion jointe a une considération approfondie delà matière, je ne me hasarderai point a vous présenter mes idées pour le moment, je me bornerai a fortifier de quelques citations l'opinion émise dans mon premier article qu'il y a véritablement quelque chose a faire relativement h l'ensemble de la question. On a été généralement frappé de la justesse des observations relatives la répartition des se cours. Des exemples de nombreux abus ont été cités h leur appui. Je me garderai bien d'en faire l'objet d'inutiles récriminations ce serait trans former en acte d'accusation nne œuvre purement philantropique. Il suffît d'indiquer ici qu'ils me sont parfaitement connus, et qu'au besoin je sau rais en faire usage. On a parlé aussi de la néces sité rigoureuse d'un compte rendu des fonds de bienfaisanceetc. Ces différens motifs réunis me pressent d'entre prendre ce travail indispensable d'un plan rai sonné répondant aux justes remarques d'un public, qui ne demande qu'à être suffisamment éclairé pour entrer avec empressement dans la voie des améliorations que je me ferai un devoir de lui soumettre prochainement. Agréez M. le Rédacteur, l'assurance de ma con sidération un de vos abonnés.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 2