JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2847. 28me année. 7PB.3S, 45 Janvier. FUSION DES DEUX COLLÈGES. On s'abonne Vpres, Grand'- Place, *4, vis-à-vis de la Garde, et cbcE les Percepteurs des Postes du Boyaurae. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités Prix d'un numéro-, Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Tpre». Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. v PRIX DES INSERTIONS. 4 centimes par ligne. Lea ré clames, tâ centimes la ligne. vérité et justice. Depuis longtemps le vœu de la fusion des deux collèges est dans toutes les bouches. Lorsque nous l'avons nettement formulé dans un de nos derniers numéros, nous étions assurément l'interprète d'uu désir généralement partagé. On reconnaît aujour d'hui qu'il n'y a pas d'antre cause de zizanie dans Ypres que la question de l'instruction moyenne deux tiers des parents qui envoient leurs enfants au collège communal ne pensent cet égard pas autrement que nous. Les uns l'avonent ouver- tenieut ce sont ceux qui entraînés par des relations de famille, ou par une vaine osttentation de libéralisme qu'ils considèrent comme une espèce de supériorité, ne sont pas assez courageux pour donner a leurs enfants l'éducation qu'ils savent Pourtant être la meilleure. D'autres tout en gardant ordinairement le silence, ne laissent pas que d'ex- primer a l'occasion leurs inquiétudes et leurs legrels, mais avec précaution, parce qu'ils sont placés en raison de leur emploi, de leur négoce ou de leur profession, dans la dépendance ou sous l'influence de la Régence, ou du collège communal lui-même. Si les membres de la Régence les plus «mportés pour l'éducation hollandisée, ceux de la commission de surveillance du collège communal, et quelques autres personnes passionnées outre mesure contre toute amélioration religieuse, dépo saient leurs rancuneset leurs menaces,s'abstenaient de faire jouer les ressorts de l'intrigue, et laissaient franchement chacun la liberté du choix, au bout de quelques semaines, les bancs du collège du monopole seraient complètement désertes l'om bre du collège communal s'en irait par la porte de Bénin dans la direction du cimetière, et la popu lation de cet établissement lui ferait un pas de conduite jusqu'aux portes de l'Institution de S'. Vincent. De la ces jeunes élèves fraternisant avec leurs émules, et partageant désormais un même enthousiasme, iraient tous ensemble en triomphe réinstaller a l'ancien séminaire d'éducation re ligieuse expulsée par un despote. Ce ne serait que justice après viugt ans d'exil. Tant que ce beau jour n'arrivera pas, il n'y aura ue lutte et désordre dès que sur toutes les annières il sera inscrit Point d'enseignement ans base religieuse a Ypres la satisfaction et a paix régneront dans toutes les familles. Les ennemis de la religion et des bonnes mœurs, tels que les rédacteurs du Progrès et autres li- ertins le savent bien, et aucune manœuvre ne leur coûte pour prévenir le résultat qu'ils re doutent comme devant avoir lieu tôt au tard car - il est par trop manifeste que la ville d'Ypres ne sera point perpétuellement dupe d'une coterie maçonnique. C'est pourquoi ils s'efforceut de re tenir tout le monde dans l'erreur les magistrats, en exaltant leur résistance la volonté du peuple et a leur conscience comme un trait héroïque, la commission du collège communal, en faisant pour elle une question d'amour propre du maintien du système décatholisant de Guillaume; le corps enseignant, en inspirant des craintes pour l'avenir de chaque professeur; les pères de famille en représentant la hache du libéralisme comme ton- jours prête a leur enlever, non pas la tète, mais les emplois, les chalands, le négoce, et toutes les ressources de profil; enfin les jeunes gens, en leur dépeignant l'influence de l'autorité ecclésiastique comme gênante, rétrograde, hostile. Quand l'intérêt public souffre et fait retentir ses plaintes depuis si longtemps, on ne saurait s'arrêter devant des considérations individuelles. Un professeur sait qu'au dessus de l'intérêt privé se trouvent divers autres intérêts d'un rang plus élevé. Le frère de Xerxès abandonna les droits la couronne plutôt que d'occasionner des déchire ments dans son pays; Réguluss'en alla Carthage se constituer prisonnier, plutôt que d'attacher au nom romain la réputation de félonie; Thomas Morus préféra l'échafaud a des fonctions desho norées. Et quelles inquiétudes y a-t-il concevoir pour le sort des membres du corps enseignant du collège communal Est—il quelqu'un qui mé connaisse leurs droits et leurs titres? Ceux qui resteront leur poste ne seront-ils pas rétribués comme auparavant, honorés plus qu'auparavant, affranchis désormais de toute espèce d'incertitude? Et ceux qui se retirerontsoit par opposition de principes, soit parce qu'ils ne voudront pas s'im poser la retenue que prescrit un régime moins relâché, soit enfin parce qu'ils croiront avoir assez fait pour l'instruction, en quoi leurs intérêts privés seront-ils lésés? Qu'ils conservent leur traitement entier durant plusieurs années, (i) qu'ensuite, lors qu'ils auront obtenu d'autres fonctions, ils en retiennent une large portion durant toute leur vie, et il y aura encore des économies pour la ville et les habitants parce que les professeurs ecclésias tiques ne doivent pas être rétribués un taux aussi élevé; parce que les minervaux seront plus que doublés; parce qu'un certain nombre de pension naires seront attirés du dehors; parce que divers parents n'auront plus la charge accablante de placer'leurs enfants des collèges étrangers pour s'acquitter envers leur conscience et ne déplaire h personne; parce que la moitié des notables de la ville n'auront plus se cotiser pour fournir les (i) Sauf bien entendu les distinctions par rang d'an cienneté et de services rendus. (Note de la Rédaction.) secours qu'une injustice criante a fait refuser; parce qu'enfin les subsides du gouvernement seront plus facilement accordés et avec plus d'abondance un établissement florissant, nombreux, ayant les sym pathies de tous; joignant de fortes études des principes solides, qu'à celte petite institution racbitique, dépeuplée, qui n'a pour trophées que quelques souvenirs fâcheux et pas même un ac cessit du concours, qui vit aux dépens de ceux qui la repoussent, et qui pour se recruter un peu se trouve fort heureuse d'avoir des hommes mariés pour professeurs et pour commissaires. De plus la fusion rendrait disponible un vaste local que ses propriétaires consacreraient probablement quel que nouvelle œuvre de philanthropie. Le pouvoir laissera-t-il toujours pendre les oreilles sans écou ter? Sa complaisante attention n'est-elle acquise qu'aux turlupinades du Progrès des Mystères de Paris et du Juif-ErrantNe verra-t-il pas enfin que ces professeurs qu'il prétend protéger, il les immole ses caprices, en les condamnant une carrière ingrate, des sueurs inutiles, une obscurité sans nom, une vie sans perspective et sans attrait. Tout cela est clair, évident, irréfu table, mais que peuvent les lumières de la raison contre un entêtement aveugle? C'est parce que nous ne croyons pas nos conseillers communaux esclaves d'un pareil travers, que nous les cou- jurons d'avoir égard aux besoins et aux vœux de leurs administrés. REVUE POLITIQUE. Les nouvelles de la colonie anglaise de la Nouvelle-Zelande sont peu satisfaisantes. Le 7 juillet un détachement de 60 a 70 indigènes, sous les ordres de John Kuckey, l'un des chefs les plus influents et les plus redoutés, a fait irruption dans l'établissement de Kororarika; après avoir mal traité les colons, ravagé les plantations, cette bande a abattu le drapeau anglais et s'est enfoncée dans l'intérieur. Le gouverneur a envoyé immé diatement des troupes sur ce point. Dans d'autres parties de la colonie la question de l'occupation des terres a soulevé des difficultés sérieuses; les naturels, partout où ils le peuvent impunément, opposent une résistance opiniâtre l'établissement des Anglais. A Nevv-Plyniouth ils ont renversé t les clôtures, démoli les ponts et commis d'autres actes d'hostilité pour faire voir qu'ils ne recon naissent pas les ventes de terres faites par la Compagnie. 11 paraît que la Russie, bout d'expédients, désespère désormais de subjuguer les Tcherkesses; elle désire seulement ne pas perdre ses riches provinces trans caucasiennes de Géorgie, Mingrélie et Iméréthie. Pour empêcher ces beaux pays de

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1