Notre ministre des affaires étrangères estchargéde l'exécution du présent arrêté. Donné Bruxelles, le 6 février 1845. On écrit de Strasbourg, 26 janvier Depuis plusieurs jours, il nous arrive de la Sibérie un grand nombre de prisonniers. Trente-deux on réussi tromper la sur veillance de leurs gardiens. Ils n'ont ja mais marché qu'à la faveur des ténèbres, et le jour se retirant dans l'épaisseur des bois, manquant de tout et souffrant des tortures inouies. Enfin, après cinq mois de marche, ils ont aperçu avec un bien vif plaisir la flèche de notre cathédrale. Parmi cas malheureux se trouvent deux officiers supérieurs qui ont été faits prison nier la retraite de Moscou. M. Arendt, professeur l'Université vient de faire paraître un ouvrage que tous les hommes sérieux liront avec le plus grand intérêt. C'est un Essai sur la neutralité de la Belgique, considérée prin- cipalement sous le point de vue du droit public. Le gouvernement français vient d'en voyer en Belgique plusieurs employés des postes avec la mission d'étudier le service ambulant des postes, tel qu'il est établi sur nos chemins de fer. Yoici un chiffre qui dispense de com mentaires On compte en ce moment Paris quarante compagnies soumission nant pour des concessions de chemins de fer. Le total des capitaux qu'elles deman dent estjde deux milliards deux cent vingt millions de francs, la moitié du capital monétaire qui circule en France. On écrit de Dresde, 5 février: On a de nouveau déplorer un duel qui a eu lieu Freiberg. Un des officiers de la gar nison, le lieutenant W...f, avait dans un bal marché sur le pied d'une dame qui dansait avec le comte Dembinski, élève de l'académie des mines. Le lieutenant W... ayant oublié de faire des excuses cette dame, il s'en suivit un duel au pistolet. La distance avait été fixée quinze pas. Le comte Dembinski, qui devait tirer le pre mier, effleua le bras de son adversaire; le coup de celui ci, par contre, atteignit au cœurlejeuneacadémicien, qui tomba mort en s'écriant Ma pauvre mère! Le dé funt est le fils du général de ce nom qui a commandé l'armée polonaise pendant la dernière révolution; sa mère vit ici et a éprouvé bien des malheurs depuis plu sieurs années. Son mari mourut victime de la méprise d'un pharmacien, qui lui avait vendu de l'acide prussique clarifié au lieu d'une eau minérale; il y a quelques semaines qu'elle perdit une fille de 18 ans; une sœur de cette dernière est dangereu sement malade. Cette bonne mère avait placé toutes ses espérances dans son fils, que la mort lui a enlevé le jour même où il avait atteint sa dix-neuvième année. On mande de Leipsick Il se con firme qu'un mécanicien de cette ville est parvenu reproduire par le galvanisme toute espèce de dessin sur des planches de cuivre, de telle façon qu'il puisse être im primé par la presse typographique ordi naire. Par la facilité et la supériorité de l'exécution et par une plus longue durée cette invention rendrait inutile la gravure sur bois. Un Valenciennois, qui réside depuis quelques années Paris, dit Y Impartial du Nord, vient d'être victime d'un accident assez bizarre. Ce monsieur, qui, quoique riche, pousse un peu trop loin l'horreur de la toilette et l'amour du négligé, se pro menait il y a quelques temps sur le bitume des boulevards. Fidèle son habitude, il portait un de ces habits fantastiques qui n'ont plus de nom dans aucune langue; le chapeau et le pantalon étaient l'avenant et accusaient le dénûment le plus complet. Une belle promeneuse, en voyant ce corps de vieillard flottant dans des hail lons, se prit d'un beau mouvement de charité; croyant avoir affaire un de ces pauvres, hélas! si nombreux, qui luttent contre la misèreet rougiraient de mendier, elle lui glissafurtivementdans la main une pièce de monnaie et s'esquiva tout aussi tôt. Au même instant, un sergent de ville, qui passait d'aventureempoigna notre homme encore ébahi et le consigna au poste voisin. De là, il fut transféré la préfecture de police et soumis l'interro gatoire d'usage. Sur l'indication qu'il fit de sa demeure, la visite en fut faite en la for me accoutumée; les investigations aux quelles se livra le commissaire de police amenèrent la découverte d'une caisse rem plie d'argenterie. Le magistrat tricolore croyait n'avoir qu'un mendiant sous la main; il trouvait un recéleur, peut-être un escarpe. La position du détenu s'aggrava donc de toute la distance qui sépare ledé- lit d'un crime, et la police crut, pour un moment, tenir la clé de nouveaux méfaits. Enfin, on s'avisa d'interroger la proprié taire de la maison où résidait le suspect, et qui, étant orfèvre de son état, pouvait avoir été volé lui-même. L'orfèvre rendit un témoignage favorable de la moralité du prévenu, raconta qu'il possédait une dou zaine de mille francs de rente, et que c'était par originalité il aurait dû peut- être employer un autre mot que le sus dit se condamnait une mise plus que modeste. Enfin, notre homme sortit de prison, sachant cette fois que la fortune ne donne pas le droit de déguiser en men diant. Sera-t-il corrigé de son avarice? M. Casterman vient de publier Tour- nay Y Ami des Jeunes personnes, par M"0 Anaïs Martin, livre bien pensé et bien écrit, que les personnes liront avec plaisir et avec fruit; il est divisé en trois parties devoirs, obstacles, moyens. Le même éditeur a mis au jour une pe tite brochure intitulée Le Juif-Errant d'Eugène Sue sous le point de vue religieux Cet odieux pamphlet n'a été prôné que par les hommes corrompus, par les ennemis de la civilisation chrétienne ou par de vils spéculateurs qui n'ont d'autre but que de faire argent de tout. Des écrivains l'ont flétri au nom de la vérité, des convenances sociales, du bon goût et de la langue. La petite brochure de M. Casterman se fait surtout ressortir les tendances essentielle ment hostiles la religion; nous désirons qu'elle obtienne la plus grande vogue pos sible. On sait que dans le Juif-Errant, quiconque pratique ses devoirs religieux est une dupe ou un fripon. Voir aux annonces. HOLLANDE. Le 1er de ce mois a été lancé des chan tiers de l'établissement de Feyenoord le plus grand remorqueur vapeur qui ait été construit pour le service du Rhin. Ce pyroscaphe qui a 54 mètres de long sur 10 de large, et qui aura une force de 500 chevaux, est destiné remorquer en amont du Rhin les bateaux chargés de houille; l'on pense que la remorqueà vapeur offrira une grande économie sur celle qui se fait par les chevaux. Si ce plan réussit, on pourra également remorquer par ce moyen les navires ordi naires sur le Rhin cette fin 011 a constrit la chaudière de ce remorqueur de manière qu'on puisse y brûler le menu chauffage de la Roer aussi bien que le gros charbon. FRANCE. Paris, 11 février. On lit dans l'Opinion de Gers Depuis 1814, le département du Gers a fourni l'État cinq ministres, M. l'abbé de Montesquion et le général Dessoles,sous la restauration; et, depuis 1830, MM. Per sil, Lacave-Laplagne et de Salvandy. Un nommé Fourrier a été exécuté, il y a quatre jours Paris. On trouve dans les détails donnés ce sujet par la Gazette des Tribunaux, matière plus d'une réflexion Voici, d'après ce journal, comment il racontait les circonstances dans lesquelles il avait été entraîné ces derniers crimes J'avais été arrêté onze fois, condamné cinq; puis convaincu que la vie laborieuse et honnête était préférable aux chances terribles du vagabondage et du vol, j'étais devenu un bon ouvrier. Je travaillais de puis près de deux ans chez un maître chapelier, sans m'être dérangé un seul jour, lorsque je fis rencontre de quelques amis avec lesquels je m'énivrai. Mon ar gent dépensé, et voulant continuer l'orgie, j'allai au domicile que j'occupais en com mun avec une fille N..., là, je pris quelques bijoux et effets elle appartenant que j'engageai au Mont-de-Piété. A son retour, elle fut doublement furieuse de mon ab sence et du vol que j'avais commis; elle se rendit près de mon patron, lui raconta le fait, et lui fit connaître mes malheureux antécédents et les condamnations que j'a vais subies. Le maître chapelier m'aimait assez; il m'avait parfois envoyé en recette, et avait pu apprécier ma probité par mon exacti tude scrupuleuse. Cependant il pensa que, ayant abusédelaconfiancede ma maîtresse pour la dévaliser, je pourrais quelque jour le voler lui-même; il prit donc un prétexte, et me renvoya de son atelier. Je me trouvai sans ressources. Alors, j'eus la pensée de recourir ma mère, mais elle s'était séparée de mon père, et me repoussa. t Opinion du gouvernement français sur les Com pagnies .Mutuelles d'Assurances contre l'Incendie. On lit dans un journal de Paris M. le comte de Corbière et M. le comte de Mon- talivet ont successivement adressé, en leur qualité de ministres de l'intérieur, une circulaire, sous les dates des 21 octobre 1826 et 10 août x 836, MM. les préfets pour les prévenir que le gouvernement considère les Sociétés d'assurances mutuelles contre l'incendie, comme les Sociétés préjudiciables, sou mises aux chances les plus inégales et comme n'offrant point la consistance et les conditions dé sirables- Ils déclarent a MM- les préfets que les Com pagnies primes fixes d'Assurances contre l'In cendie dont les particuliers et les administrateurs puissent retirer quelques fruits- Les primes fixes, disent-ils, connues d'avance, présentent plus que les cotisations éventuelles des Sociétés mutuelles, le caractère que doivent avoir les opérations des établissements publics. BIBLIOGRAPHIE. NOUVEAUX DÉTAILS SUR UN CONDAMNÉ

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 2