ÂVÏ^
Dans mon indignation, je lui présageai
alors la funeste destinée qui m'attendait
Vous me chassez, lui dis-je; vous me refusez
du pain eh bien! vous verrez ma tête
rouler sur l'échafaud!...
Ce fut quelques jours plus tard qu'il
rencontra Teppaz, avec lequel il commit
des vols de peu d'importance; puis, ses
bons instincts étant débordés, et sa bruta
lité naturelle prenant le dessus, les atta
ques avec violences et les tentatives de
meurtre suivirent, jusqu'au moment où il
fut saisi par la justice et traduit devant le
jury.
Depuis sa condamnation, Fourrier se
montra constamment calme, résigné. Les
visites fréquentes du respectable abbé
Montes parurent,surtout dans ces derniers
jours, apporter un grand adoucissement
sa position.
La personne qui le visitait avant-hier,
ayant remarqué qu'il avait une petite croix
suspendue son cou C'est bien! Four
rier, lui dit-elle, vous êtes revenu des
sentiments de religion! Revenu? non,
dit-il, je n'en avais jamais eu d'idée. Ah!
vous ne savez pas, monsieur, comme j'ai
vécu, pauvre enfant abandonné! Je n'avais
jamais reçu le baptême; je n'avais pas fait
ma première communion! L'abbé Montés
m'a ouvert les yeux; il m'a donné les pre
mières notions du bien et du maldepuis
que j'ai communié, je suis devenu tout
coup résigné et confiant.
Hier, Fourrier, bien que revêtu de la
camisole de force, avait passé la journée
d'une manière assez calme. Depuis le com
mencement de cette semaine, il avait reçu
deux fois la visite de sa mère et une fois
celle de son père, mais des jours dif
férents, car ils vivent complètement sé
parés. Il les avait embrassés avec effusion,
et leur avait dit que, quoi qu'il dût arriver,
il leur pardonnait.
Ce matin, cinq heures, le directeur de
la prison le réveilla pour lui annoncer que
son pourvoi était rejeté, que le recours en
grâce présenté par sa famille n'avait pas
été admis, et que sa dernière heure allait
sonner.
Bien! dit-il, je m'y attendais; je suis
préparé!
Il demanda si l'abbé Montés était pré
venu, et cet ecclésiastique étant entré aus-
sitôts'cntretintaveclui durant les funèbres
apprêts.
A huit heures, la voiture du service des
prisons qui l'amenait arrivait au rond-
point de la barrière St-Jacques, ou s'était
réunie une foule de curieux presque toute
composée de marchands de la campagne
et d'habitants du faubourg.
Fourrier, en descendant de la voiture, a
fait une courte prière, a embrassé l'abbé
Montés, et s'est livré aux exécuteurs.
D'un pas ferme il avait déjà gravi les
deux premiers degrésdel'échafaud,lorsque
tout coup il s'arrêta, opposant une sorte
de résistance passive aux deux aides qui le
tenaient chacun par un bras Mon Dieu!
pardonnez-moi, dit-il d'une voix vibrante
en élevant ses regards au ciel. Puis, regar
dant l'instrument de mort Soyez mau
dits! ajouta-t-il d'un accent sourd et qui
glaça d'épouvante ceux des spectateurs les
plus rapprochés de l'échafaud, soyez mau
dits, vous tous qui commettez le crime!
Puis, sa tête tomba, et la foule se retira
silencieuse.
On a reçu récemment au palais du duc
de Leuchtemberg des lettres de S'-Péters-
bourg, suivant lesquelles l'impératrice de
Russie viendra en Allemagne aussitôt que
la saison le permettra. S. M. prendra en
juin et en juillet les eaux d'Ems. Si les mé
decins le jugent propos, elle ira encore
au mois d'août prendre une cure de petit-
lait aux bains de Kreuth; en ce cas elle
viendrait aussi Munich. A la même épo
que, le duc de Leuchtemberg et Mm* la
grande-duchesse son épouse arriveront ici
de S'-Pétersbourg pour passer l'hiver dans
nos murs. Au printemps, l'empereur de
Russie ira inspecter son armée au Caucase
et viendra au mois de juin séjourner quel
ques semaines Kissingen. On sait que
l'empereur voulait déjà prendre les eaux
de Kissingen l'été passé, mais qu'il en a été
empêché par la mort de sa fille.
Ce matin 2 heures, un violent in
cendie a éclaté dans le chantier de la ma
rine de l'état Chatam. Le feu n'a été
maîtrisé qu'à 6 heures du matin.
Plusieurs bâtiments ont été réduits en
cendres, on a eu quelquetempsdescraintes
sérieuses pour les vaisseaux de guerre en
construction.
PRUSSE. Berlin, 6 février.
Hier soir deux canonniers arrêtèrent un
homme qui fumait un cigare. Celui-ci dé
clara que, venant d'être renversé par une
voiture, il cherchait un médecin pour se
faire examiner, et qu'il ne pouvait marcher
avec eux. Après l'avoir vainement invité
les suivre au corps de garde, les canon
niers tirèrent leurs sabres et l'en frappè
rent tellement qu'il tomba sur le dos et
qu'il fallut le transporter en voiture.
Un individu qui a déjà été plusieurs
fois repris de justices'est rendu de son
propre mouvement chez un commissaire
criminel de cette ville, en s'accusant d'être
l'auteur de l'incendie qui a dévoré la salle
de l'opéra de Berlin dans la nuit du 48 au
49 août 4843. 11 a été immédiatement ar
rêté et interrogé. Il a dit dans le premier
interrogatoire qu'un dégoût delà vie l'avait
poussé ce crime, dont la perpétration lui
avait été d'autant plus facile qu'il avait le
libre accès delà scène, en qualité d'ancien
membre des chœurs. Il prétend avoir mis
le feu avec de l'amadou. Toutefois, on n'ac
corde guerre de croyance au dire de cet
individu, et on pense qu'il s'est accusé de
ce crime afin de se faire loger et nourrir
pendant la saison rigoureuse. L'instruction
ne tardera pas, sans doute, éclairer
cette affaire.
Les négociations qui avaient été en
tamées par notre cabinet avec le Dane-
marck, au sujet du rachat des droits du
Sund, sont rompues pour le moment, et le
commissaire prussien qui avait été chargé
d'aller suivre cette négociation Copen
hague, est arrivé il y a quelques jours
Berlin, rappelé par le gouvernement. Nous
regrettons de devoir ajouter que les efforts
de notre gouvernement dans cette affaire
sont encore demeurés sans succès et qu'il
n'a pu s'entendre avec le cabinet danois
sur un seul des points essentiels pour nous.
L'individu qui vient de se livrer la
justiceensedéclarant l'auteurde l'incendie
qui a dévoré notre ancienne salle d'opéra
est un figurant nommé Brederek. Il pré
tend qu'irrité par une remontrance que le
directeur des chœurs lui avait faite le soir
même, il a jeté, après la représentation, de
l'amadou allumé dans l'ancienne salle de
toilette.
En avouant cet incendie qui lui pèse
maintenant sur la conscience, et s'est dé
claré en même temps coupable d'homicide
sur la personne d'un canonnier, qu'il a
précipité dans l'eau du haut d'un pont, il y
a quelques années. II parait que depuis ce
meurtre, commis par vengeance, il a eu
fréquemment des atteintes d'aliénation
mentale. Le roi a ordonné qu'on pour
suivit activement l'instruction de cette
affaire.
Un soldat, en sautant imprudemment
derrière la diligence, fit pénétrer sa baïon
nette par la portière et blessa légèrement
un belge qui était dans la voiture. Celui-ci
pria le directeur des postes d'ici de ne pas
donner la moindre suite l'affaire, sa bles
sure étant très-légère et due seulement
l'imprévoyance de ce militaire. Te! est l'ac
cident qui a fart dire erronément la Ga
zette (CElberfeld qu'un Français avait été
maltraité par un soldat.
ÉTAT CIVIL D'YPRES,
12
9 80
7 00
3 67
95
tOUTS tA.PIE.RE;,
MARCHAND DE MATÉRIAUX A BATIR,
m v -•*.
ALLEMAGNE. Munich, 2 février.
Dusseldorf 7 février.
Du 8 Février au 15 Inclus.
naissances.
5 Du sexe masculin,
7 Du sexe féminin,
mariages.
Total,
i. Collau, Thomas-Joseph, âgé de 3i ans, caporal en congé
illimité au régi1 d'inP, et Calmeyn, Mathilde-Na-
talie, âgée de 36 ans, dentellière.
décès.
1. De Neckere, Jacqueline-Thérèse, âgée de 66 ans, den
tellière, épouse de Joseph Louwyck, rue de Menin, n° 20.
2. Noyez, Jean-Baptisteâgé de !\o ans, journalier, céli
bataire, rue de Tourhout, n° 5
3. Leroy, Edouard-Pierre, âgé de 9 ans, rue du Quartier
neuf, n° a.
4. Poot, Pierre-Jean, âgé de 33 ans, marchand, époux de
Dierick, Justine-Renelde-Modeste, Petite Place, n° 18.
5. Vanacker, Jean-Louis, âgé de 79 ans. 7 mois, chirurgien
accoucheur, chevalier de l'ordre du Lion Neérlandais^
veuf i° de Sanctorum, Joséphine-Jeanne; 2° de De-
noyelle. Joséphine-Thérèse-Colette; et 3° d'Adam, Isa-
belle-Joséphine, rue de Tourhout, n° 29.
6. Hennuy, Constant-Raphaël-Joseph, âgé de 25 ans, soldat
au ier rég1 de cuirassiers, de garnison Ypres, né et
domicilié en dernier lieu Thuin, rue des Bouchers,
n° 3o.
7. Amman, Marie-Adèle, âgée de i5 ans, dentellière, rue
de Menin, n° 20.
8. Spilliaert, Pierre-Romain, âgé de 53 ans, concierge la
maison d'arrêt, époux de Dumortier, Marie-Thérèse,
Marché aux Bétes, n° 3o.
enfants au-dessous de 7 ans.
Masculin 3
Féminin* 2 5
Totak 5.
MARCHÉ D'YPRES. Du 15 Février.
NATURE
des
GRAINS, LÉGUMES, VI AU DES ET PAIN.
Froment, par rosière
Seigle, par idem
Fèves, par idem
Avoine, par idem
Pommes de terre, par idem
Id. blanche
Beurre frais, le kilog
-saler, par idem.
Bœuf, par idem
Vache, par idem
Veau, par idem
Mouton, par idem.
Porcpar idem
Painpar idem
•44
82
8
20
Prix
MOYEN.
PAR
Livre.
FR. C.
l6 20
IO 80
1 Go
QJ
96
9°
18
llll: DES CnlEUN'C VPBES,
A l'honneur qu'il vient
tout re'cemnient /(^yepio'qler ses Magasins où l'on
peut voir 5o CH^tjiJÉE^onhhd, de fr. i8-3o
centimes a 600 ft^és la pi&^V/ant en Marbre
étranger qu'en MaV^fe Oy y trouve
aussi des Ronds pour Tables a thé, ainsi qu'un
bel assortiment d'OuNEMENTS d'Église. (1)
U A V„ - -
fft.