donne penser que la servante a vomi, et
qu'on en a fait disparaître les traces, que
même les draps de lit ont été renouvelés.
Le drap de lit qui servait de linceuil ne
portait pas de traces de vomissement lors
de l'exhumation.
La femme Baelde n'a fait appeler ni
prêtre ni médecin, si ce n'est lorsque c'était
trop lard.
M. llammelrath, médecin légiste qui a
procédé l'autopsie, confirme la déposi
tion du docteur Lannoy. Il partage son
opinion que la servante était décédée de
puis quatre ou cinq heures, lorque M. Lan
noy l'a vue, et qu'elle a du vomir avant
que de succomber. Il développe les opé
rations analomiques et chimiques aux
quelles il a procédé. Il a analysé le résidu
trouvé dans l'estomac au moyen de l'ap
pareil deMarsch, perfectionné par Che
valier, et y a trouvé la présence de l'arse
nic. Il a carbonisé ensuite la moitié de
l'estomac, et y a reconnu encore la pré
sence du poison. La médecine donnée la
fdle Leroy était du sulfate de soude. L'a
nalyse lui a fait découvrir qu'il y avait
dans le reste de la médecine du soude et
de l'arsenic. Or, l'apothicaire d'après Clé
mence Baelde, n'a donné qu'une seule pou
dre, donc l'arsenic a du être ajouté après. Le
soude est très amer. La fille Leroy n'a pu
le prendre de suite. Cela ne serait pas ar
rivé si l'apothicaire se fut trompé en don
nant de l'arsenic pour du soude, car l'ar
senic a une saveur un peu douce.
L'accusée s'est efforcée de faire accroire
une méprise de la part du pharmacien.
Dans ce but, elle a témoigné des doutes
plusieurs personnes, et a conservé avec
un soin extrême la bouteille qui contenait
la médecine et le verre dont Cathérine
Leroy avait bu.
Sur l'ordre du Président, les huissiers
brisent les serrures du coffre contenant
les pièces de conviction. Les coups de
marteau et le craquement du bois pro
duisent une sentation difficile décrire.
C'est comme si l'on s'attendait voir le
cadavre, on retire du coffre des fioles, des
boîtes et des pots. Ils contiennent les in
testins et les réactifs qui ont servi aux
opérations.
M* Dewitte fait observer que l'arsenic est
souvent falsifié, et entre cet égard dans
des détails auxquelles réplique M. Ham-
melrath.
Baelde possédait ordinairement une li
vre d'arsenic pour son atelier d'orfèvrerie,
après le décès de la servante on n'en a
plus trouvé. Les voisins ont vu sortir de
la cheminée une fumée épaisse, qui répan
dait une odeur fétide. L'accusation en in
fère qu'après la mort de la servante em
poisonnée, la femme Baelde aurait brûlé
dans le poêle le reste du poison.
La défense produit un témoin qui se
trouvait dans la maison,lorsque la fuméea
été remarquée. Il n'en senti aucune odeur.
M. llammelrath ne peut dire quel effet
on produirait en brûlant une liVre d'ar
senic.
Le Président dit qu'on tentera l'expé
rience.
On entend l'apothicaire et son disciple.
Leurs dispositions ne sont que d'un intérêt
secondaire Après midi, il n'y a pas eu
d'audience.
Sur un ordre exprès du Président des
assises de Bruges, en vertu de son pouvoir
discrétionnaire, M. le Juge d'Instruction
DEGiiEus,el M. Yandeproucke, Juge de Paix,
ont été appelés devant la Cour, pour dé
poser dans l'affaire Baelde. Ces Messieurs
sont partis immédiatement, hier dans l'a-
près-diqée.
Nous apprenons avec peine que le digno
M' Vanderstichele, Bourgmestre de la ville,
peine remis d'une attaque d'apoplexie, vient
d'éprouver une rechute. Espérons qu'elle ne
présente pas de gravité notable, et que ce
magistrat généralement respecté sera bientôt
rendu ses importantes fonctions.
On nous rapporte de l'estaminet Anvers
et de l'estaminet le Saumon, que hier
deux personnes se sont permis d'enlever
le bulletin que nous avions publié de
l'affaire de M""5 Baelde. Nous prévenons
ces escamoteurs d'un tout nouveau genre,
de bien vouloir respecter désormais les
propriétés d'autrui, s'ils ne veulent que
nous les fassions connaître en toutes lettres,
par noms, prénoms et demeures, par la
voie de notre journal.
(Avis aux escamoteurs).
Pour toute réponse un article qui a
paru dans notre n# du 15, concernant les
dernières mascarades, un soi-disant Mes-
sinois a fait insérer dans le Progrès un long
article, extrait des tablettes romaines par
Santo-Domingo.Ei nous, pour toute réponse
cette grande pauvreté, nous disons que
si le licencieux et impie Santo-Domingp, en
traçant ces lignes, avait pu s'imaginer
qu'un prétendu Messinois dût jamais
avoir le courage de les transcrire, et le
débonnaire Progrès celui de leur prêter
ses carrés de papier, il aurait lâcher, sans
aucun doute, de renchérir sur les sar
casmes, les impiétés et les calomnies, dont
déjà ses tablettes regorgent, et qui se ren
contrent satiété dans ce passage sur les
mascarades romaines.
Du reste, nous maintenons ce que nous
avons avancé, savoir qu'ici les polissons
seulssesont masqués pour courir les rues:
et au besoin il nous serait aisé d'avoir le
témoignage de personnes qui trouvent leur
intérêt dans ces extravagances. Quant aux
autres villes du royaume, nous nous en
rapportons ce que divers journaux ont
publié.
Le public jugera maintenant lequel des
deux, ou le Progrès ou le Propagateur, est
le journal des Baziles et le véritable rétro
grade; et si ce n'est pas du Progrès recu
lons que de vouloir ramener les grossiers
plaisirs du puganisine.
Par une circulaire récente, le ministre
des finances interprèle le droit de paluste
de manière y astreindre les herbages qu'il
assimile aux marchands de bestiaux.
Cette interprétation atteindra d'une ma
nière fâcheuse une branche importante de
l'agriculture de notre province. Il est donc
espérer que nos députés flamands ne
tarderont pas interpeler le ministre sur
une application aussi neuve et aussi peu
raisonnable de la loi du 21 mai 1819.
Le budget de l'intérieur a été adopté
dans la séance du 21, une majorité de 61
voix contre 14.
Le gouvernement des Pays-Bas vient
de prolonger, jusqu'au 1" septembre pro
chain, le délai pendant lequel le gouver
nement belge pourra faire prendre sans
frais copie des archives et documents qui
sont communs aux deux pays.
On se rappelle le vol considérable de
bijoux etdediamanls commis au préjudice
de M. Croce-Spinelli, bijoutier Paris, par
I deux Piémonlais. Les deux voleurs ont été
arrêtés au moment où ils allaient passer
la frontière. L'un jouait le grand seigneur,
l'autre avait pris l'humble rôle de domes
tique de son digne ami. On a trouvé sur
eux une partie des objets volés. Ils préten
daient avoir vendu l'autre partie pour sa
tisfaire leurs dépenses qui élaiept assez
fortes la vérité; mais ils ont eu besoin de
quelques douceurs dans la prison de Paris
où ils sont détenus, et on a appris qu'avec
le concours de deux compères, ils avaient
fait vendre des bijoux. D'autres bijoux et
des diamants, qu'ils avaient su soustraire
aux recherches, ont été trouvés en leur
possession. Les deux compères ont été
arrêtés; l'un d'eux est un italien qui a ha
bité l'Algérie, où il prétend avoir rempli,
près d'Abd-el-Kader, pendant plusieurs
années, les fonctions de secrétaire intime
et de médecin.
M. le marquis Aymqr de Dampierre,
pair de France démissionnaire en 1850,
est mort le 20 la suite d'une affection de
poitrine.
Sir R. Buxton est mort le 19 sa ré
sidence de Nerthtrepps, comté de Norfolk.
Après avoir employé pendant plusieurs
années ses efforts et ses ressources amé
liorer la situation des pauvres ouvriers,
des prisonniers et de tous les malheureux
qu'il pouvait secourir, sir Buxton se mon
tra l'un des plus ardents promoteurs de
l'abolition de l'esclavage. Son zèle pour le
bien-être de l'humanité lui fit entreprendre
l'expédition du Niger. L'insuccès de cette
expédition eut une fâcheuse influence sur
sa santé. Depuis cette époque il n'a cessé
de languir jusqu'au moment où la mort est
venu l'enlever.
HOLLANDE. la iiaye, 22 février.
La frégate royale la Cérès, sous le com
mandement du capitaine de marine Enslie,
a quitté le 18 de ce mois, la rade de Fles-
singue, remorquéepar lepyroscaphe royal
le Cerbère, ayant bord le contre-amiral
Van den Bosch qui se rend Java pour
prendre le commandement des forces na
vales aux Indes Neérlaudaises.
On apprend que la commission,
nommée pour l'exécution du plan d'ali
menter la ville d'Amsterdam d'eau po
table, a déjà reçu d'importantes souscrip
tions de la part de maisons hollandaises,
bien que l'emprunt ne soit pas encore
ouvert; entre autres, il s'en trouve une de
audience du mardi, 25 février.
INous avons beaucoup d'amis Messines mais nous
n'y connaissons personne qui fût çapable de s'autuser de
lectures ausii ir;éligieuses et impies, aussi cyuiques qn'or-
duiicrs.
NÉCROLOGIE.