JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2875 28me année. 7PB.3S, 23 Avril. Mr Êmile Làgrange, de cette ville, a subi son examen de candidat en médecine avec distinction. La maladie d'estomac qui retient depuis quelque temps, M. Edmond Castrieque éloigné de ses occupations, et qui avait menacé même de devenir plus sérieuse, a cédé au traitement de M. le docteur Beesau. M. le receveur de Langhemarck qui sé journe encore chez M. le chev. Castrieque, ancien juge, est aujourd'hui en bonne voie de guérison, et ne tardera pas longtemps sortir. La température printanière dont nous jouissons a amené déjà un certain nombre d'étrangers. Ils s'informent avec curiosité de la situation de la maison Baelde, si tristement célèbre par la mort tragique de la jeune Leroy; quelques uns en vont visiter minutieusement les alentours. On remarque la ruelle coté, la cheminée" d'où sortit la fameuse fumée blanche, la maison Boucquaert, le Boerenhold'où l'on entendait les quérelles, auxquelles a suc cédé un silence glacial; on mesure de l'œil l'espace du Lentemarkt que couvraient les attroupements, et l'on vérifie d'autres par ticularités qu'ontcirconstanciéesles débals des assises. Les visiteurs sont contrariés detrouver la façade abattue, ce qui empê che d'en prendre le crayon. Mais elle était si simple, que lamoindre explication les dédommage de cette perte. Dans les grandes villes, d'habiles cice- roni ne laisseraient pas que d'exploiter cette bonne fortune. Les broueiteurs de bière sevaient très portée d'en faire leur profit, si des manières et une conversation élégantes les recommandaient davantage l'attention des touristes. Un plaisant nous envoie le billet sui vant On demande pour certain collège libéral un dégraisseur, un décrolteùr, un parfumeur, un coiffeur, un dentiste, un pédicure, un friseur, un polkeur, un maî tre de danse, un idem de billard de plus on désire vivement de s'attacher sans perle de temps et avant la première Kermesse un artiste possédant un assortiment com plet de racahout, de nafé d'Arabie, de li chen d'Islande, de pastilles pectorales, On s'abonne Ypres, Grand'- Place, S4, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE I.'A IIO\\KMK\r, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités a Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PltlY DES l.l'SERTIO.YS. I» centimes par ligue. Les ré clames, tS centimes la ligne. vérité et justice. REVEE POEIT1QEE. On sait que des ouvriers protestants de Dublin ont demandé la mise en accusation de sir Robert Peel pour le punir d'avoir osé proposer une aug mentation de subside en faveur du collège de May- nooth, M. Ferrand, l'un des partisans les plus farouches de l'Église établien'a pas craint de soulever cette question au sein de la Chambre des Commune; mais ses paroles ont soulevé uue hilarité générale. Il n'en pouvait être autrement. Les directeurs de la Compagnie des Indes orien tales ont arrêté, assure-t-on, la construction d'un système général de railways dans l'Inde système qui reliera entre elles les capitales des trois prési dences Calcutta Madras et Bombay et s'étendra de chacun de ces points jusqu'au sein de l'Inde centrale. Les menées auxquelles selivrent quelques Grecs dans le but d'exciter des troubles en Turquie, pa raissent préoccuper vivement le cabinet ottoman. Le gouvernement de Bâle-Campagne, fait, dit- on des démarches pour découvrir les auteurs du nouvel appel fait aux corps francs et les faire pu nir. La réunion armée convoquée Sissach pour le i3 n'a pas eu lieu. Nous engageons nos abonnés a lire dans les grands journaux catholiqueset notamment dans le Journal de Bruxelles, la grave discussion qu'a occasionnée devant la chambre des pairs une ré clamation énergique des habitants de Marseille contre l'enseignement qui se donne dans quelques établissements d'éducation en France. La chambre des pairs semble être l'arène où doivent princi palement se débattre les hautes questions sociales chez nos voisins. Nous regrettons que le cadre de notre journal ne suffise pas a reproduire les détails que les feuilles libe'râtres sont bien aise de passer modestement sous silence. Il est remarquable de voir les idées d'ordre et de religion surgir d'une ville qui attacha son nom aux premières horreurs d'une révolution qui se promettait a la fois le renversement h jamais de l'autel et du trône. Les imputations que les pétion- naires Marseillais formulent contre certains pro ductions d un professeur occupant une des chaires les plus importantes de la hiérarchie universitaire sont affreuses; et néanmoins M. le comte de 1 ascher est forcé d'avouer dans son rapport que tous les reproches sont fondés, toutes ces impu- tations exactes, et que l'ouvrage dénoncé mérite la réprobation dont il est l'objet de la part des pétitionnaires, qu'il justifie pleinement le re- cours a la charte. Le respect des choses saintescontinue le noble rapporteur, la dignité, j'oserai dire la pu- deur de la tribune, ne nous permettent pas d'appuyer par des citatious l'opinion sévère du comité sur le livre que nous avons examiné. M. le marquis de Barthélémy, envisageant les attaques dirigées de toutes parts contre la Religion, a demandé s'il n'est donc pas nécessaire de main- tenir la civilisation et la liberté dont le chris- tianisme a doté depuis tant de siècles notre belle patrie (la France) On serait tenté de le croire a la manière dont certains écrivains (1) s'achar- nent a attaquer effrontément et sans pudeur la religion. Ce n'est point assez que dans d'ignobles feuilletons, ou dans d'autres articles de jour- nauxdes auteursque leur devoir devrait quelquefois rendre plus circonspects, déversent l'outrage sur les ouvriers évangéliques et sur les choses saintes; il faut encore que des hommes chargés au nom de l'État (ou autrement) des fonctions sacrées de l'enseignement, cherchent dans leurs leçons ou dans leurs écrits a ébranler parmi nous l'autorité de ce code évangélique qui civilise le monde. Qu'avez-vous a dire, écrivains du Progrès, vous qui appelez les ouvriers évangéliquesle clergé, nos prêtres, les ennemis du genre humain qu'il faut balayer Savez-vous quelle différence il y a entre les Prêtres et vous Le prêtre catholiques a su faire descendre le repentir et la paix jusqu'au cœur de Dorvillers au pied de l'échafaud, et c'est au contraire la corruption l'impiété, ce sont les doctrines que vous propagez, qui sont capables d'armer le bras de l'assassin et du parricide. Il n'y a pas jusqu'au billet pascal qui ne vous embarrasse (2)parce que vous mé prisez ce devoir comme vous méprisez le prêtre, comme vous méprisez le culte comme vous mé prisez tout, excepté Rouge parce qu'il est apostat; excepté Sue k*cause de ses infâmes récils de débauche; excepté la scurrilité d'une vile ambas sade s'inclinant aux pieds d'un spéculateur de prostitution. Il n'est pas étonnant que des gens qui se mettent au ban de l'Église par leur inconduile, par la violation honteuse de ses commandements, déblatèrent contre le billet pascal et contre le prêtre niais l'indignité même de leurs attaques leur fera tourner le dos par tout homme en qui le sentiment religieux n'est pas absolument mort. Quel contraste de langage entre ces insipides er goteurs cherchant dans les moindres choses des prétextes pour ameuter l'esprit public contre les usages de la discipline catholique et les généreux défenseurs de la foi et de la liberté de quelque chaire de quelque tribuDe que leurs paroles tom bent La timidité qui avait semblé voiler leur (i) Sut-, Michelet, etc. (a) Nous revieudrous sur cette matière. voix et gêner leurs mouvement s'évanouitils marchent la tête levée et n'hésitent pas a attaquer de front la superbe d'un philosopbisme imposteur qui prétend dominer par les passions de la brute, et assigne le néant pour récompense. On com mence h comprendre que ce qu'il faut balayer c'est le désolant cahos d'immoralité que le relâ chement des esprits enfante, et qu'atteste entr'au- tres l'état de la presse.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1