K» 2876.
28rae année.
7PR33S, 26 AVRIL.
En Suisse, le désarmement des troupes
fédérales et des milices de Lucerne s'opère
avec ordre. La question des frais de la
guerre parait être destinée acquérir de
l'importanceau milieu de la Diète. Le
canton de Lucerne veut qu'on l'indemnise
de toutes les dépenses auxquelles il a été
entraîné par l'attaque des corps-francs.
Le conseil exécutif de Berne vient dç
suspendre de leurs fonctions les fonc
tionnaires publics qui ont pris part
l'expédition des corps-francs, en leur
accordant huit jours pour se justifier.
Deux députés sont partis pour Lucernç
dans le but de demander au gouverne
ment des explications sur les conditions
sous lesquelles il consentirait mettre en
liberté les prisonniers bernois.
On sait que Mr de Salvadv a déclaré
la chambre des pairs qu'il lerait cesser le
scandale des cours de MM. Quinet et
Michelet au Collége-de-France, si ces pro
fesseurs ne voulaient pas rentrer d'eujt-
mêmes dans le programme de leurs cours.
Dans une lettre qu'il adresse au Journal
des DébatsMr Quinet répond qu'il ne peut
renoncer au système qu'il a adopté, et que
s'il cédait aujourd'hui sur un point il serait
contraint logiquement de céder demain
sur un autre point, et que pour se rendre
la vie plus facile il ne lui resterait qu'à
abandonner la liberté et la dignité de
l'enseignement.
Ainsi voilà Mr de Salvady bien et due-
ment averti. Mr Quinet et probablement
Mr Michelet persévéreront dans la voie où
ils sont entrés. Le gouvernement aura-t-il
le courage de faire cesser le scandale
Une lettre d'Athènes du 6 avril au soir
mande qu'une vive agitation régnait dans
celte ville. Les bruits les plus étranges se
croisaient en tous sens. Selon les uns, M.
Mavrocordalo voudrait provoquer un sou
lèvement; selon les autres, M. Colelti mé
diterait une contre-révolution. Ce qui est
sûr, c'est que la garnison avait été renfor
cée, et que l'on avait pris diverses mesures
extraordinaires. Legouvernemenlde l'Alti-
que, Pappalexopoulons, et le directeur de
la police de la capitalePetrococmos
avaient été subitement destitués, et rem
placés, le premier par Drosos Mansolas
(partisan de Coletti); le second par Stam-
phos (ami de Metaxas).
Un enfant de six ans est tombé hier dans un
puits a Moorslede hameau de la Caserne, et s'y
fest noyé. C'est la troisième fois qu'un pareil mal
heur arrive au même puits dans l'espace de trois
ou quatre ans.
M'Bruneel, vicaire de Saint-Martin h Courtrai,
est nommé directeur de l'hospice Saint-Joseph et
aumônier de la maison de détention en la même
ville.
M' Carlier est nommé directeur des Sœurs de
Charité et des Sœurs Noires h Courtrai.
Mr Welvaertci-devant coadjutenr a Zevecote,
est nommé vicaire de Saint-Nicolas Furues.
DANGERS DE LA FOI.
Deux prêtres de Breslau en Silésie, royaume de
Prusse, après avoir scandalisé le diocèse par leur
conduite, sont tombés dans l'apostasie. Non con
tents de ce crime, ils ont cherché a s'attacher
quelques individus perdus de réputation et en
séduire d'autres, pour former une secte en fabri
quant des dogmes son usage. C'est l'origine
ordinaire des tentatives de schisme une âme
tirofondémenl corrompue supporte contre cœur
e joug d'une foi qui l'effraie. Toutefois on ne doit
pas se forger une idée exagérée de cette au
dacieuse folie; elle est heureusement plus ridicule
que dangereuse, bien qu'elle soit a déplorer
puisqu'elle fera toujours le malheur de quelques
uns, par leur faute, il est vrai. Les deux apostats
sont Ronge, qu'un journal de cette ville, recom
mandait dernièrement comme un vénérable prêtre,
et Czerski, qui était moins connu jusqu'à présent.
Ronge a levé entièrement le masque par de
misérables diatribles l'occasion de l'exposition
de la sainte tunique de N. S. Trêves. Czerski
suspendu temporairement en i842 pour de pre
miers écarts, le fut définitivement en 1843 pour
des liaisons criminelles avec une fille. Dans cet état,
imitant l'exemple de Luther, il ne craignit pas de
se faire marier par un dominé protestant. Ronge et
Czerski se sont adjoint un nommé Kerbler, sémi
nariste chassé de Poseo cause de ses désordres.
Les novateurs n'ont pas tardé être excommu
niés et condamnés par le vicarnat capitulaire de
Silésie comme auteurs d'une agrégation qui, dans
le but de tromper et de séduire les fidèles,
s'attribue faussement la dénomination d'Église
chrétienne et catholique, et qui abjurant publi-
j> quement les doctrines fondamentales du christia-
nisrae, tend a former sous un faux nom, et
l'aide d'un faux baptême, un paganisme nou-
veau. Ce sont les termes de l'acte d'excommu
nication.
Rebelles envers l'autorité de leurs supérieurs, ils
n'en ont pas moins prétendu exercer une domina
tion absolue sur leurs prosélytes. Des protestants,
souriant la perspective de causer des embarras au
catholicisme, se sont imposé des sacrifices pour en
détacher quelques personnes prix d'or. A
Schneideinuhl, endroit où demeure Czerski, il a
réuni en tout trente personnes jusqu'en Février
dernier; quelques uns l'ont déjà abandonné. 11 a
offert Jacques Keatt, paysan de la commune
de Krummfeiess dix éfcus de Prusse, s'il voulait
entrer dans sa secte, et dix autres écus pour chaque
membre de sa famille qu'il amènerait. La propo
sition a été repoussée comme elle le méritait.
A Worms, des malheureux qui avaient prêté
l'oreille aux suggestions, ont abjuré leur erreur. A
Offenbach, d'après un certificat des autorités, on a
entraîné 67 individus sur 2000 habitants. Là se
bornent les succès de la nouvelle église Posen,
personne ne s'est laissé égarer; Cologne on n'a
pas essayé. On avait répandu un bruit contraire,
mais c'était une fable.
Ce qu'il faut remarquer, c'est qu'à Rruxelles, les
sectes anti-chrétiennes font des efforts de plus
d'un genre pour se recruter. Elles voudraient
remonter, n'importe comment, quelques unes des
jongleries du culte Helsen, que la protection de
M. Verhagen n'a pas empêché de disparaître. On
prodigue l'argent des familles pauvres et igno
rantes, qui cèdent la misère, dissimulentfré
quentent le prêche hérétique, et se détourneut
ainsi de la voie droite. Quand un membre de
la famille abusée est malade, on l'assiège, on reste
en permanence près de lui pour qu'il meure sans
recevoir les sacrements; on recueille les enfants
dans des écoles où ils apprennent une autre foi que
celle de leurs pères.
Ceci mérite sérieusement l'attention de chacun
en particulier. Serait-ce ces manœuvres que
se rattacherait l'annonce d'une société de mutualité
entre les ouvriers qu'on nous a adressée, et qui
a figuré dans notre numéro du 16 avril? On lit en
effet dans cet avis qu'on se propose de fournir des
secours et de procurer l'instruction aux enfants.
Les observations d'un correspondant iusérées au
numéro suivant seraient-elles justes et fondées? Le
silence de M. Delcorde, et de ceux dont il parait
n'avoir été que le simple intermédiaire, est très
significatif.
Nous ne voulons pas dire qu'il s'agisse ici de
Ronge et de Czerskimais plutôt de cette pro
pagande incrédule qui transige avec toutes les
sectes et avec toutes les infamiespourvu qu'elle
nuise l'Église catholique. Il lui est bien indif
férent de recourir aux prédications schismatiques,
ou aux écrits immoraux, ou la surexcitation des
passions politiquespourvu qu'elle pousse au mé
pris de l'autorité spirituelle, et la désobéissance
envers elle, qui mène ensuite la défection. Le
dessein d'un professeur de l'université libre, de
placer sous la dépendance d'un comité qu'il pré
side, des ouvriers de nos villes et de dos campa
gnes, ne peut rien faire augurer de bon dans
l'espace de quelques années peine qu'elle est
érigée, quatre condamnations de la cour de Rome
ont frappé successivement l'Université libre, sans
qu'aucune rétractation ait suivi. Dans cette hideuse
école, sujet permanent d'inquiétudes pour la jeu
nesse studieuse et pour l'orthodoxie dans un pays
catholique, l'histoire, la philosophie, l'art ora
toire, et jusqu'à la littérature d'almanach ont servi
tour tour, tantôt outrager nos croyances, tantôt
dénaturer les respectables antiquités du chris
tianisme tantôt distiller une foule de notions
et de maximes trompeuses, tantôt enfin montrer
les tristes fruits que remportent les élèves de ces
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