On écrit de Watou (Flandre-Occiden
tale), le 18 avril, au journal de Vlaemsclie
Belgen
Deux gendarmes, deux gardes-cham
pêtres et un douanier, tous au service de
la France, ont violé le territoire belge afin
d'y poursuivre un fraudeur, nommé Bril.
Quelques Belges, qui étaient accourus au
secours de Bril, ont été gravement mal
traités, et une rixe sanglante a eu lieu.
Les employés français ont traîné leur
prisonnier au-delà des frontières.
Une jeune couturière de Blois, mor
due par son petit chien, qu'elle ne savait
pas atteint de la rage, a éprouvé des accès
d'hydrophobie; elle est morte il y a peu de
jours dans des souffrances cruelles.
Nous apprenons que le tracé du che
min de fer central par Thourout et bifur-
Îuant d'un côté sur Dixmude et Furnes et
e l'autre côté sur Roulers et Courtrai a
été adopté définitivement par la société
concessionnaire. Les fondés de pouvoirs
de la société viennent d'arriver d'Angle
terre avec la ratification de la convention
conclue cette occasion.
Nous avons donc lieu d'espéré qu'on ne
tardera pas mettre la main l'œuvre,
Îiuisqu'il ne faut plus que l'agréation de la
égislature. La ville de Bruges ne tardera
donc pas être tirée de l'isolement où
elle se trouvait par suite de la construc
tion du chemin deferdeGand Crourtrai.
Nous serons en grande partie redevable
de ce résultat aux représentants de la
province qui se sont occupés de la question
et aux représentants de la commune mes
sieurs De Pelichy, G. Chantrell et Coppie-
ters, qui ont déployé en cette circonstance
une activité et un zèle extraordinaire.
Nous apprenons avec plaisir que la
commission instituée par M. le ministre de
l'intérieur il y a quelques mois, l'effet de
rechercher et d'indiquer le meilleur sys
tème de sauvetage pour secourir les incen
diés, composée de MM. Kindt, professeur
de mécanique, Donies, major-commandant
le corps des sapeurs-pompiers de la capi
tale, Ch. de Hoffmans, secrétaire-général
de la société d'Assurances Générales, Hardy
de Beaulieu, ingénieur civil, et De Ham-
moir, secrétaire-général de la société d'As
surance des Propriétaires Réunis, vient de
terminer sa mission et de soumettre son
rapport M. le ministre.
Il résulte de ce rapport que la commis
sion dans ses recherches, a eu examiner
une foule de systèmes existant tant l'é
tranger qu'en Belgique pour secourir les
incendiés, et que dans ce nombre, l'appa
reil dit le Sauveur, inventé par M. le major
d'artillerie Kessels, que le public a été
même d'apprécier si souvent dans les ma
nœuvres faites dans les rues de Bruxelles,
a été reconnu l'unanimité, comme étant
supérieur tous ceux qui sont connus et pra
tiqués pour dominer le feu et sauver la vie
aux personnes en danger de périr dans les
appartements embrasés, tout en pouvant,
volontés'éloigner ou s'approcher du
foyer de l'incendie sans avoir besoin de
l'appui des murs.
Nous aimons croire que cette question
ainsi résolue, grâce la sollicitude de M.
le ministre de l'intérieur, nos villes seront
bientôt pourvues d'un matériel de secours
dont l'urgence se fait journellementsentir.
MM. Allrop et comp% brasseur d'ale
Burton, viennent, dit le Times, de sus
pendre leurs paiements. On jugera de
l'importance que peut avoir une brasserie
en Angleterre par ce fait que le passif de
la faillite s'élève 300,000 liv. sterl. (7 mil
lions 500,000 fr.).
dangereuses leçons. Il est pénible, et pourtant
re'el, que le colle'ge communal d'Ypres livre un
grand nombre de ses élèves, si pas la plupart, k
cette institution établie par esprit d'opposition
contre les garanties dont le corps épiscopal a cru
devoir entourer Louvain le haut enseignement.
Combien n'est-il pas difficile au jeune hommeen
sortant d'un établissement où la géométrie et la
mythologie ont pu lui être mises h la main, bien
qu'il restât dans l'ignorance des premières vérités
de la foide conserver cette foi sainte comme
flambeau de son intelligence, parmi des professeurs
qui se moquent du souverain pontife et de ses
anathèines, parmi les séductions de tout genre
d'une ville de luxe et de dissipation
Pour les jeunesgens qui reçoivent une éducation
rassurante, les dangers sont bien moindres. Ce
pendant l'exemple de ce qui passe en Allemagne,
si insignifiant que soit le mal fait jusqu'ici a la
grande famille chrétienne, doit mettre chacun par
ses gardes pour les siens. En général de nos
joursles sectaires n'attirent personne par con
viction. On n'a réussi nulle part qu'a l'égard des
catholiques qui ne fréquentaient plus les églises,
et qui n'étaient plus rien, avant que de se faire
néophytes pour de l'argent. Si chacun stimule en
lui-même et dans sa famille l'accomplissement
pratique des devoirs religieuxs'il éloigne de lui-
même et des siens tout ce qui corrompt le cœur
nous ne serons jamais surpris d'un péril que la
vigilance des pasteurs signalerait du reste, s'il
était imminent et gravecomme elle nous a pré
muni naguères contre les ravages de la mauvaise
presse.
CONDAMNATION
Du Manuel de lu. Du pin, du Livre de M. Mlchelet et
du cours d'histoire de la Philosophie de M. Cousin,
far la sacrée'congrégation de l'index.
Nous recevons de Rome le décret dont nous allons donner
la traduction.
DÉCRET* Samedi5 Avril 1845*
La sacrée Congrégation des émiuentissimes et révéreu-
dissimes Cardinaux, de la Sainte-Église romaine délégués
et proposés par notre très saint Père le pape Grégoire
XVI et par le Saint-Siège apostolique VIndex des mauvais
livres, avec charge s'étendant toute la République chré
tienne, de les proscrire, de les corriger et d'en permettre
la lecture qui de droit, tenue au Palais apostolique du
Vatican, a condamné et condamne, a proscrit et proscrit
les ouvrages dont suivent les titres, a ordonné et ordonne
de rappeler dans le présent décret ceux d'entre ces ouvrages
qui, déjà condamnés et proscrits, sont VIndex des livres
prohibés
Mes Adieux Romelettre de Tabbé Broitte, (Edouard)^
ex-curè de la Chapelleet maintenant Chrétien non Ro-
mainEn quelque langue que ce soit [quocumque idio-
mate.) Décret du 5 avril i845.
Le Pape et VEvangile, ou Encore des Adieux Rome
par J.-J. Maurette, curé de Serresprêtre démissionnaire
Même décret.
VEglise Catholique romaine a-t-elle quelques défauts
Lettre d'un Laïquepar Maximilien Wagenmuller. Même
décret.
La Guerre et la Paixou PHermésianisme et ses Adver
sairespar Pierre-Paul Frank. Même décret.
Combat critique avec VEglise et l'Etat-, par Edgar Bauer.
Même décret.
Manuel du Droit public ecclésiastique français, contenant:
les Libertés de l'Eglise gallicane en 83 articles avec un
Commentaire la Déclaration du Clergéde 1682, sur tes
limites de la puissance ecclésiastique le Concordat et sa
loi organique, précédés des Rapports de M. Portalisetc.,
etc.etc.; par M. Dupin, procureur-général près la Cour de
Cassation Même décret du 5 avril 1845.
Du Prêtre, de la Femme, de la Famillej par j. Miciielet.
Même décret.
Essai théorique et historique sur la génération des con
naissances humaines dans ses rapports avec la morale, la
politique et la religionetcpar Guillaume Tiperchien.
Même décret.
Manuel de Philosophie l'usage des Elèves qui suivent
les cours de Université-, par M.-C, Mallet. Même décret.
Abrégé de l'Histoire de la Philosophie de Guillaume Ten-
neman.En quelque langue que ce soit (quocumque idio-
mate.) Même décret.
Poésies italiennes tirées d'un recueil manuscrit. Même
décret.
Cours de VHistoire de la Philosophie-, par M. V. Cousin.
Décret du 12 août <844*
Le Livre des Mères de Famille et des Institutrices sur
l'éducation pratique des Femmespar Demoiselle Nathalie
de Lajolais, jusqu'à ce qu'il soit corrigé donec corrigatur.)
Décret du i3 janvier i8£5,
Ainsi, que personne, de quelque rang et condition qu'il
puisse être, n'ait l'audace de publier l'avenir, de lire ou
de conserveren quelque langue que ce soitles susdits
ouvrages condamnés et proscrits, mais qu'il soit tenu de les
livrer aux Ordinaires ou aux inquisiteurs de l'hérésie, le
tout sofis les peines portées VIndex des livres défendus.
Ce décret ayant été soumis par moi, Secrétaire, soussigné,
A notre très-saint père le pape grégoire XVI, sa saintete
l'a approuvé et en a ordonné la promulgation. En foi de
quoi, etc.
Donné Rome, le 7 avril i845.
LE CARDINAL MAI, PRÉFET.
Place -j- du sceau.
Fb. Th. Ahtosih Dégola, de l'ordre des Fr. PP.,
secrétaire de la sacree Cosgrégatioh.
Le décret ci-dessus a été publié et afliché, le 10 avril 1845,
aux portes de Sainte-Marie-â-la-Mioervede la basilique
du Prinoe des Apôtres, du Palais de Saint-Office, du Tri
bunal in Monte-Citorio, et autres lieux accoutumés de Rome,
par moi Louis Pittori, huissier apostolique.
Joseph Chérl'Bwi, premier huissier.
ASSASSINAT DU CURÉ DE ROOBORST.
Quatre hommes seulement sont mis jusqu'ici en état d'ar
restation, savoir les frères Aug, et Henri Den Tant, Ruys
et Stevens, de Hundelghem. On croit cependant que les
auteurs de l'assassinat et du vol ont été au nombre de six,
puisque pendant la nuit, où le crime a été perpétré, six
individus aux visages noircis ont été vus sur la voie publique
aux environs de Rooborst trois d'entre eux se dirigèreut
du côté de Gand, et ont été rencontrés par des chasseurs.
Les trois autres prirent la route de Strypen et ont été vus
par un cultivateur et un charcutier.
Ces deux rencontres eurent lieu minuit ou peu près
cette heure, immédiatement après la perpétration du
crime; car tout fait supposer que le curé a été assassiné
entre onze heures et minuit, puisqu'un élève de l'institut
des Josépbites, s'étant levé cette heure, a vu un individu
dans la cour du presbytère, qui n'est qu'à quelques pas du
cloître des frères prénommés. Cet élève aVait déjà dit le
matin, avant que le meurtre fût connu dans le couvent
des Josépbitesque pendant la nuit s'étant levéil avait
vu un individu qu'il croyait être le curé, se rendant aux
lieux d'aisance.
Le juge d'instruction du parquet d'Audenarde a mis le
plus graud zèle découvrir les personnes qui avaient été
vues sur la voie publique, les unes se dirigeant vers Gand,
les autres vers Strypen. Des soupçons tombèreut d'abord
sur deux repris de justice, l'un nommé Van Hecke et l'autre
Reyns, demeurant tous deux dans la commune de Munk-
zwalm. En poursuivant les traoes de ces hommes, M. Liedts
parvint connaître que la tille d'un certain Stevens de
Hundelghem, était la concubine d'un individu mal famé
et demeurant Ledeberg. Après avoir arrêté Stevens, le
juge d'instruction d'Audenarde expédia deux réquisitoires
Gand dans le but de mettre en arrestation deux personnes
qu'il désignait. Le parquet de Gaud prit sur lui de pour
suivre l'affaire, et après avoir reuvoyé les réquisitoires, fit
une visite domiciliaire Ledeberg qui eut pour résultat
l'arrestation des frères Den Tant. On connaît le reste.
11 serait souhaiter que l'instruction de cette afiaire se
poursuivit Audenarde, non seulement oause du zele
que M. le juge d'instruction de cet endroit a mis fournir
les premiers renseignements, mais aussi cause des con
naissances particulières que ce magistrat possède des loca
lités. En attendant la décision de M. le procureur-général,
voici encoie quelques détails
L'instrument dont les assassins se sont servis pour as
sommer leur victime est un bâton qu'ils se sont procnré
en coupant un jeune peuplier il a l'épaisseur d'un mètre.
On n'a pu découvrir encore l'endroit où cet arbre a été
coupé. Ce bâton teint de sang a été trouvé aux environs
du presbytère. L'état de la blessure a démoutré que M.
le curé Vau Hollewynkel couchait sur le côté droit quand il
reçut le premier coup porté sous l'oreille gauche. Il est pré
sumer que le curé a porté immédiatement la main cette
partie de la tête, puisque cette maiu ainsi que le bras gauche
portent l'empreinte de coups et de blessures. L'assassin n'a
cessé de frapper sur la même partie du corps que jusqu'à ce
que sa victime fut assommée. L'oreille gauche et le cou sont
fracassés mais le crâne est intact. Les coaps portés au mal
heureux curé out été si violents que le sang a rejailli sur les
murs et le plafond.
Il paraît que les malfaiteurs ont été mis en fuite, ou pour
mieux dire, qu'ils ont été dérangés dans leurs ciiminelles
manœuvres; car ils n'ont pas enlevé tous les objets précieux
qui se trouvaient sous leurs mains outre l'argenterie, la
quelle ils n'ont pas touchéils auraient pu saisir une bourse
placée dans une armoire et renfermant plusieurs centaines de
francs. -
Bruxelles, 24. Hier, 14 heures
du matin, ont eu lieu dans l'église de
Belœil les funérailles du jeunec prince
Louis de Ligne; le corps embaumé avait
été exposé au milieu du chœur de l'église.
Outre plusieurs membres de la famille,
on remarquait parmi les assistants M. le