JOURNAL DTPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2881. 28me année. 7PR3S, 14 MAI. chemin de fer. Nos prévisions se sont réalisées. La chambre des Représentants vient d'adop ter la concession du chemin de fer de la Flandre occidentale. Comme nous l'avons espéré, il se dirigera de Bruges sur Cour- trai par Thourout, Roulers et Iseghem; et de Courtrai par Menin sur Ypres avec un embranchement vers Poperinghe. On doit se féliciter de ce résultat si nous avons été privés longtemps d'un avantage accordé largement d'autres provinces., nous joui rons bientôt d'un système complet de com munications faciles et rapides. Nous re mercions la Chambre de Commerce, le Conseil communal et nos mandataires aux Chambres, pour leurs concours énergique et persévérant. Puissent toujours les ques tions d'intérêt public rallier leurs vues et tendre amortir l'aigreur pernicieuse des passions politiques. IGNORANCE ET SCIENCE. LITTÉRATURE NATIONALE. On s'abonne 4 Ypren, Grand'- Place, »4, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX. DE L'ABOWïMF.VT, par trimestre, Pour Ypres fit. 4 Pour les autres localités 4AD Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le H A.TIEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. centimes par ligue. Les ré clames, as centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE Au temps du collège philosophique, il n'y avait qu'un cri au camp libéral pour se lamenter sur l'ignorance prétendue du clergé. Des jeunes gens incapables d'orthographier six lignestrouvaient que le prêtre n'était h la hauteur ni de sa mission ni de son siècle, qu'il était h bon droit écarté de l'enseignementet qu'il était temps que le gou vernement dirigeât par lui-même l'éducation sa cerdotale. Cependant jamais l'instruction publique ne fut réduit k un état aussi pitoyable les chaires étaient envahies par le trop-plein des universités, la dés organisation morale était complète, les collèges étaient déserts quiconque en avait les moyens allait chercher k l'étranger les sources de la science taries dans son pays et k l'institut philosophique de Louvainles aspirants au sacerdoce gouver nemental préludaient k leur carrière par des rixes des batailles réglées, et une vie aussi dévergondée que peut l'être celle d'ùne jeunesse sans frein. La révolution balaya ces pétulants rentiers de l'étatqui au Heu de se réfugier dans les sémi naires, s'abattirent sur toutes sortes de professions civiles. La fermeté des évêques a su préserver le clergé de l'irruption de cette cohue dans ses rangsfort heureusement pour la foi et pour le repos de la société. La liberté n'était pas plutôt rendue aux pères de famille d'élever leurs eofants de manière a leur inculquer k la fois la religion et la science, que l'on vit de nombreux établissements d'instruction s'ouvrir et parvenir bientôt k, un haut degré de splendeur. Aux efforts du clergé séculier vinrent s'unir aussi ceux de divers ordres religieuxet notamment de la compagnie de Jésus. A présent, ce n'est plus de l'ignorance du clergé que l'on s'occupemais de sa puissance et pour ne négliger aucuu moyen, on va jusqu'k vouloir le discréditer k cause de l'ascendant de son savoir. L'opinion libérale qui tantôt affecte de con fondre le clergé et les Jésuites dans un mépris commun et tantôt distingue soigneusement les uns des autresmanifeste clairement par l'or gane de ses journaux que ce n'est plus k la soi- disant ignorance, mais aux lumières qu'elle eu veut. 11 semble d'abord paradoxal1 de combattre une classe d'hommes k cause de ce qui les rend plus recommandables mais tel est l'aveuglement de la passion une fois déchaînéeelle s'agite saDs se soucier où elle pousse. De là vient que dans un article dirigé contre les Jésuites par une feuille de cette villeon reconnaît Qu'une grande partie du monde catholique est redevable k ces religieux d'avoir été préservée des hérésies de la réforme Qu'ils ont manifesté toujours de l'amour pour tout ce qui rapporte k la culture de l'esprit et du génie. Assurément ces deux titres doivent rendre la Compagnie de Jésus également estimable a un pays catholique, et k un peuple civilisé. C'est donc en faveur des Jésuites que découle la consé quence k tirer. Hé bien, en dépit de la logique, on aime mieux renoncer au bon senset ameuter la foule contre l'ordre précisément pour les avan tages qu'on lui recounait. Les Jésuites ont la Science, mais c'est pour cela qu'il faut les repousser car la Science procure la supériorité. C'est-k-dire que le libéralisme, s'a vouent incapable d'acquérir la supériorité par la Scienceveut y arriver par d'autres voiespar la voie brutale des niveleurs. A l'endroit des intérêts de la religion, le raison nement est encore plus curieux. Les Jésuites ont préservé beaucoup de pays de l'hérésie, ils ont retenu beaucoup de peuples dans le giron de la vraie église; mais ils ont voulu, et ils veulent probablement encore fonder un catholicisme k part. Se recounait-on a ce langage? Si les Jésuites voulaient fonder un catholicisme k partattenter k la pureté de la foi. mutiler la morale et les dogmes, que seraient-ils autre chose eux-mêmes qu'une secte hérétique, que les évêques et le Souverain Pontife se bâteraient de réprimer et d'anathématiser, sans en laisser l'honneur et l'ini tiative aux francs-maçons qui se prennent d'une belle tendresse pour le culte catholiquetout en approuvant et en soutenant les manœuvres les plus perfidement dirigées contre lui Les attaques contre les Jésuites ne sont donc qu'une fourberie de plus, devant laquelle ne re culent pas ceux qui n'en dédaignent aucune, pourvu qu'elle ait quelque chance d'aider k per vertir les gens simples, et k entretenir chez d'au tres des préjugés absurdes et surannés. Le Progrès calomnie aujourd'hui les Jésuites, l'on ignore a quel propos; passé une semaine ou deux il écu- mait de colère contre le clergésans que l'on sût pourquoi; quelque temps auparavant il éclatait en insultes contre les évêques, sans qu'on put et deviner le motif; il avait alors déjà comme un soldat ivre brisé les vitres du Vatican et il a en core sur la conscience les blasphèmes proférés contre S1 Ignace ne voilà—t—il pas un bel apôtre pour sermonner sur la pureté native de la foi et des mœurssur les craintes qui peuvent agiter les nations catholiqueset sur les remèdes k ap porter k leurs maux Mgr. l'Évêques de Bruges viendra administrer le sacrement de la Confirmation k Ypres le 28 de ce mois. On commence déjà la préparation des sujets dans toutes les églises. Un des membres de notre Société de Rhé- thorique, M. De Mazière, vient de produire un drame flamand en cinq actes intitulé Adélaïde de Lichtemberg ou le Triomphe de l'amour filial (Adélais pan. Lichtemberg of de Zegepraelende Kinder liefde). La pièce nou9 paraît mériter l'attention tant sous le rapport de la forme que sous le rapport du fond. Charles-le-Tëméraire, duc de Bourgogne, op primait les populations de l'Alsace. Le comte de Lichtemberg alla porter aux pieds du Souverain les plaintes légitimes de ses compatriotes. 11 excita un implacable courrouxfut arraché k son enfant unique et jeté dans un cachot. La mort de sou cruel gardiendont la tête roula sur l'échafaud, et puis la mort de Charles-le-Téméraire lui-même, qui. fut tué k la bataille de Nancy, secondèrent les sublimes efforts d'Adélaïde pour sauver son père bien-aimé. Elle atteignit au but si ardem ment poursuivi. Tel est le fait historique; l'auteur a traité le sujet d'une manière simple et touchante La lec ture de cette pièce est soutenue par un intérêt toujours croissant. Il y a de la netteté dans la mar che des événements, et, si d'un côté on se révolte contre la trahison et la barbarie, d'un autre côté on éprouve les plus tendres et les plus consolantes émo tions, a la vue de cette fille qui ne recule devant

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1