JOURNAL DÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2886.
28me année.
T?3.BS, 51 MAI.
FEUILLETON DE PROPAGATEUR.
Nous engageons tous les électeurs se
rendre au poste au scrutin du 10 juin, et
porter unanimement leurs voix sur
MM. Jules Malou, gouverneur de la pro
vince d'Anvers,
Et Pierre-Donatien Biêbuyck, pré
sident du tribunal d'Ypres.
Il importeque les votes soient nombreux,
et l'élection imposante. L'organe de l'opi
nion ennemie du pays paraît découragé.
Il faut que le résultat lui enlève tout espoir
de troubler l'avenir.
Un journal vante l'importance de Po-
peringhe, qui n'est pas fort au dessous
d'Ypres, ce qu'il prétend, puisqu'il y
a seulement une centaine d'électeurs de
moins dans la première de ces villes. Il
ajoute qu'à Poperinghe les électeurs votent
peu près comme un seul homme, et que
dans le district c'est la même opinion qu'à
Poperinghe qui domine portout. Ce jour
nal voudrait-il faire perdre Ypres ses
avantages de chef-lieu de district, comme
se trouvant en opposition avec tout le
monde, et ne pouvant communiquer
l'extérieur que ses dissentions intestines?
Le tribunal correctionnel avait encore
s'occuper jeudi de deux jeunes gens qui
s'étaient battus le soir dans un cabaret
pour une femme. Passé quelques semai
nes, deux audiences successives furent
employées connaître de bandes entières
de garçons dedixhuit vingt ans, coupa
bles de voies de fait et de bris de clôture
commis dans des maisons de débauche.
En général, les affaires de police de la
ville d'Ypres sont presque toujours em
preintes d'un cachet particulier de dégra
dation morale.
Demain Dimanche, 8 heures du soir,
il y aura salut orchestre l'Église des
congréganistes (Hôpital, Grand'place), suivi
d'une allucation religieuse par M. Tanghe,
secrétaire de Mgr. l'Évêque.
Le temps approche; l'heure où il faudra
déposer un vote consciencieux et réfléchi
dans l'urne électorale va sonner!... C'est
donc le moment de nous occuper de cette
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, S4, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
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par trimestre,
Pour Ypresfr. 4—OO
Pour les autres localités 450
Prix d'un numéro. «O
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IXSERTIOA'S.
4» centimes par ligue. Les ré
clames, ti centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
REYCE POL1TIQCE.
On a reçu Londres, par le steamer \'Avont
des nouvelles d'Haïti jusqu'au 29 avril. Le pré
sident de la république haïtienne, Philippe Guer
rier, est mort le 15 avril. Le conseil d'Etat a
immédiatement procédé la nomination de son
successeur. C'est le général Pierrot qui a été élu.
C'est dit une lettre de Port-au-Prince, un homme
énergique et habile, mais il est âgé de près de 80
ans. Le général Hérard a débarqué le 21 Jaemel,
la tète d'un certain nombre de ses partisans, dans
le but de ressaisir le pouvoir, mais le peu de forces
dont, il dispose lui laisse peu de chance de succès.
Sa tête a été mise a prix. Une somme de 10,000
dollars a été promise h celui qui le livrera mort
ou vif aux autorités.
Les nouvelles de Lima, reçues par la même
voie, vont jusqu'au 8 mars. Le pays était dans un
grand état d'agitation on attendait avec anxiété
la décision du Congrès qui doit être appelé
nommer un président constitutionnel; toutes les
chances étaient pour le général Costilla.
A la Nouvelle-Grenade, le Congrès avait élu
pqur président le général Mosquera.
La guerre civile a recommencé dans le Liban
entre les chrétiens et les Druses. Le 5o avril, un
premier combat a eu lieu dans le voisinage du
village d'Aramur. Les chrétiens, après avoir perdu
six des leurs, parmi lesquels l'émir Assad-Hamoud,
ont été forcés de battre en retraite devant les
Druses qui étaient plus nombreux. La perte de ces
Au lieu de perdre son temps au cabaret et des
frivolités dangereusesla jeunesse ferait mieux
de suivre le conseil de Bias, l'un des sept sages
de la Grèce Tâchezpendant que vous êtes
jeune, d'acquérir de la sagesse: ce sera toute
votre consolation lorsque vous serez vieux vous
ne pouvez faire une meilleure acquisition; c'est
la seule chose dont la possession soit certaine, et
qu'on ne pourra vous ravir.
Quoique payen, d'accord avec tous les peuples,
il enseignait le respect de la divinité Parlez
des dieux disait-ild'une manière convenable
a leur grandeur. Que pensent de cette maxime
les chrétiens qui ne nomment Dieu et le Christ
que d'une manière sacrilège, légère, méprisante?
qui souffrent qu'on le fasse en leur présence, qui
accueillent les propos les plus grossiers d'un sou
rire approbateuret qui auraient peur de les
derniers a été de 27 tuésau nombre desquels se
trouve le fils du scheik Emin-Eddin. Un autre
combat a eu lieu le même jour dans nn village
voisin de Diar-el-Kamar le résultat n'en est pas
encore connu.
Des troupes ont été expédiées de Beyrouth en
toute hâte. De cette ville, on apercevait de grands
nuages de fumée sur les cimes du Liban et l'on
croyait h un incendie. La guerre a éclaté également
entre les districts de Gesin et de Cahar. Dans le
district de Mettea, les chrétiens ont été vainqueurs^
reprendre? Le soldat salue un caporal, le bourgeois
s'incline devant un autre bourgeois très vulgaire
pour une dame, ou tire la révérence a risquer la
culbute; mais on dédaigne de marquer sa révé
rence k un prêtre, de se découvrir devant une
église, de plier le genou quand le viatique est
porté k un malade.
Bias se trouva un jour obligé de juger un de ses
amis qui devait être puni de mort. Il pleura amè
rement, mais il accomplit son devoir, se rappelant
que la loi lui ordonnait de n'avoir point d'égard
aux mouvements de la nature. Cbilon, dans une
situation semblable, n'avait pas eu le même cou
rage et il s'en repentit toujours.
Très avancé en âge, Bias se fit porter au tri
bunal pour défendre les intérêts d'un client. Il
parlait appuyé contre la poitrine d'un de ses
petits-fils. L'adversaire eut a peine répondu, que
le jugement fut prononcéet donna gain de cause
k Bias. Le vieillard expira aussitôt.
Cbilon, dont nous parlions tout k l'heure, acquit
aussi une grande réputation de sagesse parmi ses
Pcperinghe, le 3o Mai 1845.
sur les prochaines élections.
contemporains. Il tenait entr'autres pour règles
En toutes choses il faut courir lentement;
On éprouve l'or et l'argent avec une pierre de
touche; mais c'est par le moyen de l'or et de
l'argent que l'on éprouve le cœur des hommes;
Celui qui répond pour un autre, ne manque jamais
de perdre Ne souhaitez point des choses trop
au-dessus de vous.
Cléobule insistait particulièrement sur ce dernier
point. Il y ajoutait Ne vous mariez que selon
votre condition car si vous épousez une femme
d'une naissance plus relevée que vousvous
aurez autant de maîtres qu'elle aura de parents.»
Il n'attachait pas moins d'importance k ceci Ne
dites jamais de mal de personne Ne vous
abandonnez point au plaisir; Appliquez-vous
k bien élever vos enfants. L'antiquité compte
peu de philosophes qui furent aussi heureux que
Cléobule. Il était né de parents illustres, d'une
physionomie avantageused'une force surpre
nante. Doux plein d'instruction et d'une rare
prudenceil gouverna la ville de Lindes avec
autant de facilité que s'il n'avait eu qu'une famille