JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2888. 28me année. ?P?.3S, 7 JUIN. La révolution de 1830 n'a pas été le triomphe de l'élément aristocratique pour l'oppression du peuple, mais l'émanci pation de l'élément populaire sans asser vissement de personne. Elle a consacré l'égalité constitutionnelle devant la loi qui jusques là n'avait été qu'une fiction, un vain mot. La république française avait essayé d'abattre la religion et le prêtre par la guillotine; elle avait placé au nom du libéralisme la prostitution sur l'autel. L'empire, au bruit des victoires, mois sonnait impitoyablement la jeunesse sur les champs de bataille et plongeait les familles dans la désolation. Guillaume imagina d'exploiter un peuple par un au tre, et de mettre toutes les passions anti religieuses au service de la persécution sourde qu'il avait cœur d'organiser. Mais comme son despotisme arriva le dernier, et avec le moins de forces, il fut vaincu. Les Belges, las de ces trois régi mes, instruits l'école du malheur, conquirent enfin la liberté les armes la main, et proclamèrent leur indépendance. Ils sau ront au besoin la défendre au prix des plus grands sacrifices, mais ils n'en lais seront jamais se corrompre les bases fon damentales. Cette corruption politique existerait alors que les droits civiques deviendraient l'apanage d'une caste. Ce n'est rien moins que le Progrès et ses adhérents desirent, ils nous en fournissent tous les jours la preuve. En voici un échantillon. Passé quelques jours, le Pro grès, disait qu'à Poperinghe, il y a environ 140 électeurs, et Ypres, environ 250. Aujourd'hui le journal du marché au fro mage s'apitoie sur le petit nombre des électeurs d'Ypres, comparativement la liste de Poperinghe. Cependant le Progrès n'ignore pas qu'à Poperinghe il y a une population d'environ 12,000 habitants, ainsi de 4,000 âmes au dessous de celle d'Ypres, ce qui donnerait seulement, Ypres 186 électeurs, en supposant qu'à Poperinghe il y en a 140. De sorte que si nous voulons être impartiaux, nous n'a vons aucunement le droit de nous plaindre de la loi électorale qui nous donne 250 électeurs au lieu de 186. Après cela, que veut le Progrès? il veut que le cens électoral soit diminué Ypres, ou élevé Poperinghe. Et pour punir Po peringhe de quel délit? Parce que tout le monde y vote comme un seul homme. Ce qu'il faut donc, c'est une prime d'en couragement donner la discorde, c'est l'exploitation d'une ville par une autre, des populations opulentes par celles qui le sont moins. Par les effets d'un système de ce genre, les villes seules seraient re présentées, et les campagnes avec une po pulation quintuple ne le seraient pas. Les contrées pauvres/comme le Luxembourg, n'auraient la longue plus droit aucune représentation. La richesse étalerait aux chambres ses passions et ses vices, et le peuple serait mis la porte. C'est quoi tendent tous les effors du parti-traitre que nous combattons. Dans les estaminets et les réunions, il veut des journaux feuil letons impies et impudiques, l'Observateur, Y Émancipation, le Progrès, le Globe, Y Im partial de Bruges, etc., pour efféminer et dégrader la jeunesse et la population en tière; dans les élections, il veut d'ambi tieux séides de ses projets; au fond des choses, il se flatte de faire regner un jour une odieuse restauration sur les ruines d'un peuple abruti. Que les élections du 10 juin soient une nouvelle et éclatante manifestation du patriotisme qui nous anime, et dessipent les illusions de ceux qui semblent ne pas encore comprendre que la constitution belge est une vérité. Electeurs, suspendez vos occupations, venez remplir l'imposant devoir que la Patrie vous impose, choisissez unanime ment MM. JULES MALOU, Gouverneur delà province d'Anvers. Et BIEBUYCK, Président du tri bunal d'Ypres. Dernier appel aux Électeurs de Poperinghe et des Communes faisant partie du district d'Ypres. Dans quelques jours vous allez être appelés déposer le vote qui maintiendra votre ouvrage, en assurant la réélection de MM. Malou et Biebuyck vos dignes représentans. Toute hésitation, s'il en existait encore dans votre esprit, doit avoir été effacée par les observations de nos précedens articles. C'est a présent le moment de prouver vos adversaires qu'il y a dans votre manière d'agir un ensemble et un accord que l'on voudrait en vain essayer d'alterer. Il faut répondre de pareilles prétentions par un vote unanime ou presque unanime, qui ne laisse apercevoir aucune divergence dans vos opinions, et la ferme volonté de mar quer votre entière confiance dans les hom mes que vous avez élevés la dignité de députés. Us se sont montrés jaloux de mériter votre estime; montrez vous votre tour, reconnaissans et sensibles aux ser vices qu'ils ont eu le bonheur de nous rendre dans la dernière session. Puissent- ils, renommés par votre suffrage unanime, continuer leur utile et brillante carrière. C'est ainsi habitans de Poperinghe et des communes du district d'Ypres, que vous aurez la gloire d'être signalés la Belgique entière pour votre union, et pour tous les bons sentimens qui vous distin guent, en dépit de ceux qu'un aveugle esprit de parti déchaînent contre vous, par l'espoir de porter dans vos rangs la divi sion qui les mine et prépare leur ruine finale! Encore une fois, sovez unis, soyez unanimes!... Et notre triomphe est assuré. A Monsieur IÉditeur du Propagateur, iRoimieur, Je vous prie d'insérer la présente dans le prochain numéro de votre estimable journal. Je viens de lire dans un petit journal de Bruges, un article plein de diatribes contre M" Clep, notre candidat la re présentation nationale; mais de telles ca lomnies ne peuvent lui faire tort, elles parlent de trop bas!... Aussi je crois bien qu'il ne tâchera pas de les relever, car plus on remue l'ordure, plus l'odeur en est forte. Ledit journal veut faire la mouche du coche chez nous, il prône alors un au tre candidat, assez respectable pour ne pas avoir besoin de son patronage, mais étranger l'arrondissement, et même qui n'y a pas grand' chance de succès. Ainsi, j'espère bieu, que les électeurs feront prompte justice de tous ces sar casmes, en votant pour l'homme qui a Ou s'abonne Ypres. Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chei les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DR l.'AHOWl: par trimestre, Pour Ypresfr. 41OO Pour les autres localités 4S® Pris d'uç numéro. 3® VÉRITÉ ET JUSTICE. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Yprcs. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IlSERTIOXS. 1» centimes par ligne. Les ré clames, 1S centimes la ligne. UN ÉLECTEUR DE POPERINGnE. Eûmes le 5 Juin 1844.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1