Le fameux Vidocq est en ce moment Londres, où il a établi une sorte de cu riosité, qui réunit une foule d'objets plus ou moins propres fixer l'attention des visiteurs. Il y a là le costume des diverses catégories de galériens, les instruments dont on se servait au bagne pour châtier les forçats insoumis du temps que Vidocq s'y trouvait. Quelques objets d'antiquité et quelques toiles appartenant diverses éco les complètement ce musée qui est moins remarquable par ce qu'il renferme que par le nom de son propriétaire. Un terrible incendie a éclaté le 1G mai, vers minuit, Constantinople, dans le quartier Psomatia. Malgré tous les se cours dirigées sur ce point, plusieurs cen- tainesde maisons, onze tavernes etquelques boutiques, ont été la proie des flammes. Le capitaine Nil, du navire anglais le Challengevenant de la côte d'Afrique, a été arrêté son arrivée Liverpoolsur la dénonciation de son équipage, llestaccusé d'avoir fait mourir un jeune nègre Krou- mari, qu'il avait embarqué comme mousse. Le crime de cet enfant a été de s'être en dormi pendant un quart, en cédant une fatigue excessive, le 2 mai dernier, il était de très bonne heure, le matin, quand le capitaine Nil monta sur le pont; il fit attacher le mousse et le fouetta lui- même, et, s'animant le frapper, il sub stitua au bout d'une corde dont il se servait la pagaied'un canot, aussi tranchanlequ'un couteau. Du premier coup, le nez de l'en fant fut séparé de sa figure, le second lui écrasa la lèvre, et le troisième littéralement lui coupa la figureendeux. 11 est mortdeux jours après. Nous n'avons pas besoin d'a jouter que le procès du capitaines'instruit. On écrit d'Auch (France), le 4 juin Une trombe d'eau a éclaté hier sur la ville d'Auch. Vers huit heures du soir, le tocsin et les cloches des églises de Saint-Pierre et des chapelles qui sont sur la rive du Gers annoncèrent que la partie basse de la ville réclamait du secours. On putcraindreque, comme en 185G, les habitants de ce quar tier ne fussent submergés. Heureusement il n'y avait de danger qu'à la maison départementale de Secours, mais de l'en ceinte de cet établissement partaient des cris qui annonçaient la plus poignante détresse. Des citoyens généreux, des soldats de la garnison et du dépôt de remonte, le com- missairedepoliceetsesagenlsaccoururent; les portes étaient fermées intérieurement; mais les cris au secours! étaient plus déchi rants que jamais. Une hache fut apportée; la porte principale fut aussitôt brisée et donna issue un véritable torrent qui s'échappait des cours intérieures de l'éta blissement. Les ténèbres profondes, la pluie qui tombait toujours avec violence, les cris d'effroi, les gémissements et les plaintes donnaient cette scène un caractère qu'il serait difficile de décrire. Des plaintes étouffés indiquèrent bientôt qu'une per sonne, une femme, se débattait contre la violence de l'eau. Des cordes lui furent jetées, et du premier étage on eut la joie de receuillir la victime qui était la sœur supérieure, directrice de l'établissement. Elle avait voulu enlever au déluge des papiers précieux sans doute, et quelques minutes plus tard, elle aurait succombé l'œuvre périlleuse sans doute qu'elle avait entreprise. Les aliénés, chez lesquels le soin de la conservation avait réveillé une raison de- puislongtemps assoupie, reclamaient aussi des secours. Ils s'étaient tous juchés sur les tables ou sur les meubles, quelques uns se débattaient dans l'eau; on arriva temps pour les délivrer. Pour donner une idée du péril auquel ont échappé tous les habitants de l'établis sement, nous dirons que, dans les trois pavillons habités par les aliénés des deux sexes, les eaux se sont élevées plus d'un mètre au-dessus du sol; dans le grand bâ timent occupé par les infirmes et les em ployés de la maison, elles ont atteint un mètre quatre vingt trois centimètres; dans la chapelle enfin, elles se sont élevées deux mètres. Le mur qui clôturait le jardin, du côté du sud a été emporté sur une longueur de 60 mètres. Nous ne pouvons évaluer au jourd'hui, même approximativement le dommage qui a été causé. Il paraît certain que ce sont les eaux du Lastran, ruisseau qui se jette dans le Gers, qui, n'ayant pas trouvé d'issue, auront reflué et auront envahi la Maison de Secours. FRANCE. Paris, 11 juin. 11 y avait un homme pauvre et ignoré de tous qui revint de Perse en France la fin du siècle dernier. Il apportait une grai ne dont il sema quelques arpents dans un coin de la Provence, puis, son œuvre accomplie, la misère et la faim le condui sirent l'hôpital où il mourut. Cet homme se nommait Jean Althen. Quel était le lieu de sa naissance, quelle était le lieu de sa naissance, quelle était sa famille, nul ne le sait; qui songeait celte époque s'en enpuérir? Or, après la mort d'AIlhen la culture de la garance se propagea rapide ment; de vastes marais, dans le départe ment de Vaucluse, furent convertis en terres fertiles, et dans peu d'années s'ouvrit pour l'agriculture et l'industrie du midi une source de richesses considérables. Aujourd'hui la ville d'Avignon s'est sou venue de celui qui l'avait enrichie, et, dans sa reconnaissance un peu tardive, elle a décrété qu'une statue lui serait éle vée sur la place de la ville, en face du vieux palais des papes. Le conseil municipal de Paris a af fecté 200,000 fr. aux peintures de l'église de Saint-Vincent-de-Paul, et il a décidé que ces grands travaux ne seront pas morcelés. M. Ingres en est seul chargé. On doit espérer que cet artiste célèbre choi sira ses principaux traits de charité de la vie de Saint-Vincent-de-Paul, l'apôtre de la charité par excellence de notre belle patrie. La Reine Christine vient, dit-on, d'offrir au Pape une tiare estimée plus de 100,000 fr. et laquelle elle a ajouté de ses mains quelques embellissements. Le journal le Semenario Filipino,qui se publie Manille, annonce qu'à partir du I" janvier de cette année, on allait chan ger le calendrier de la colonie. 11 y avait dans ce calendrier une particularité fort étrange; il était toujours en arrière d'un jour, relativement aux calendriers des colonies voisines, telles que Macao et Ba- tavia. Voici l'explication de ce fait singu lier. Magellan, qui, le premier, a découvert l'archipel des Philippines, y était arrivé par l'Océan Pacifique après avoir franchi l'extrémité de l'Amérique du sud, le détroit auquel on a donné son nom. Ayant ainsi fait, depuis son départ d'Espagne, plus de la moitié du tour du monde, il n'a pas tenu compte de la différence de près de dix-sept heures dans le temps astrono mique, produit par la différence des lon gitudes. Il résulte que les voyageurs venant de Manille par le cap de Bonne-Esperance, croyaient, d'après le journal du bord, ar river par exemple un jeudi 23 septembre, et qu'en descendant terre, ils appre naient que c'était un mercredi 22 du même mois. L'étonnement que ce fait produisait sur les matelots était parfois risible. Pour faire cesser cette différence des dates, le gouverneur-général des Philippines, de concert avec l'archevêque, a décidé de faire supprimer pour cette fois le jour du 31 décembre. Le jour qui a suivi le lundi 50 décembre est devenu le mercrede 1" janvier 1845. ANGLETERRE. Londres, 9 juin. Le duc de Wellington donnera le 18 son banquet habituel l'occasion de la bataille de Waterloo. Hier matin un incendied'uneextrême violence a éclaté dans la cité, dans la rue Fenchurch-Street. Deux maisons ont été entièrement détruites et une douzaine plus ou moins endommagées. Une femme et son enfant ont péri dans les flammes; on a trouvé le cadavre de la malheureuse mère genoux, tenant celui de son enfant dans ses bras; l'un et l'autre étaient rendus méconnaissables par l'action du feu. Il résulte du relevé des accidents sur venus sur les chemins de fer d'Angleterre du 1" janvier au 31 mars, relevé publié par le comité du département du com merce, qu'il y a eu dans cette période de 3 mois, 58 accidents par suite desquels 32 personnes ont péri et 17 ont été blessées. Le chemin de fer de Manchester Leedt et celui de Manchester Birmingham figu rent pour 8 dans le chiffre général. A l'exception de 4, toutes les victimes étaient attachées l'exploitation des chemins de fer sur lesquels ces accidents ont eu lieu. SUÈDE. Stockholm, i" juin. Le protestantisme du nord de l'Europe continue y resserrer les forces expansives de la foi catholique et de ses doctrines. Le Danemark étend ses rigueurs coërcilives jusqu'à ses colonies américaines. Dans l'île de Saint-Thomas il est permis toute so ciété religieuse d'adopter des néophytes, l'Eglise catholique seule est privée de ce droit, et si elle acceptait un seul prosélyte celui-ci aussi bien que le prêtre qui l'au-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 2