Le nommé Van Temsche, accusé
d'avoir empoisonné sa femme, condamné
mort par la cour d'assises de la Flandre
orientale, et dont la condamnation vient
d'être cassée par la cour suprême pour
vice de forme, est arrivé dans la prison
de Bruges. On sait que cette cause a été
renvoyée par devant la cour d'assises de
la Flandre occidentale.
On lit dans le Courrier de la Côte-
d'Or, que le tonnerre a éclaté sur la dili
gence de Paris, quelque distance de
Darois.Parun de ces bizarres phénomènes
qui accompagnent si fréquemment les dé
charges du fluide électrique, les chevaux
ont tous été abattus sans avoir reçu des
blessures. Le conducteur et le postillon
ont été seuls indisposés pendant quelques
instants, par suite de la commotion.
Moins heureux qu'eux, un berger qui.
se trouvait sur la route a été presque as
phyxié, mais son état n'inspire pas de
sérieuses inquiétudes.
Un accident qui pouvait avoir les
suites les plus fatales est arrivé le 17 juin
sur le chemin de fer de Great-Western
(Angleterre). Le convoi de vitesse parti de
la station de Paddingston neuf heures
trois quarts se composait de la locomotive
avec son tender, d'un waggon de bagages,
de deux voitures de première classe et de
deux de seconde classe; arrivé deux rail
les environ de la station de Slough, cinq
lieues de Londres lorsque tout coup un
mouvement ondulatoire très-fort se fit res
sentir, et au bout de quelques secondes
trois voitures de seconde classe se déta
chèrent violemment du reste du convoi et
roulèrent jusqu'au bas de la chaussée qui
a de douze quinze pieds de hauteur. Près
de deux cents voyageurs se trouvaient
dans ces trois voitures; on se figure l'effroi
des voyageurs, leurs cris d'angoisse et
d'épouvante; tous se crurent perdus, et
cependant par un hasard tout providentiel
aucun d'eux n'a péri. Les blessésquiétaient
en grand nombre ont été transportés
l'hôtel royal où on leur a donné les pre
miers soins; un seul est dans un état
alarmant.
L'autre voilure jetée hors de la voie,
avait versé sur la chaussée. Quant au xvag-
gon, il tenait toujours la locomotive,
quoiqu'il fût sorti des rails. On attribue
l'accident ce fait que le waggon de baga
ges, l'un des plus légers du service, ayant
déraillé, est venu se heurter contre un des
pilliers qui supportent un pont viaduc
jeté sur le railway.
La violence du choc a détaché les voi
tures du reste du convoi et en a précipité
trois au fond de la chaussée. En roulant
vers l'abîme, les voitures ont renversé
quatre des poteaux qui soutiennent les
fils du télégraphe électrique; les fils ont
été brisés et la correspondance télégraphi-
ue interrompue. On frémit la pensée
es terribles conséquences que pouvait
avoir cet accident. Le convoi allait d'une
vitesse de cinquante milles l'heure. Le
nombre des blessés a été de quarante,
mais fort peu ont reçu des blessures graves.
Les fouilles entreprises Rome dans
les domaines du prince de Canino ont
amené la découverte d'un magnifique char
decomhat.dont la charpente est sans doute
gravement endommagée, mais dont les
ornements en bronze sont dans un état
parfait de conservation. Tout auprès, on a
trouvé des esquelettes de deux chevaux.
Parmi les autres trouvailles, il convient
de signaler plusieurs vases du goût le plus
exquis.
Un fait inouï, digne de figurer par
son atrocité dans un chapitre des Mysières
de Pariss'est accompli mardi dernier
Roubaix (France). Nous laissons parler la
personne qui a été instruite de l'événement
en passant par cette ville.
En l'absence du maître et des dames,
plusieurs ouvriers entrèrent dans une
maison mal famée qui avait été laissée
la garde d'un domestique et de deux bou
ledogues. Après de copieuses libations ces
turbulents s'avisèrent d'inviter boire
un maçon qui travaillait non loin de la
la position de M. le Principal n'est plus tenable
s'il ne fournit les explications qu'il doit a sa propre
dignité', aux e'ièves qui ont les yeux sur lui,
la ville entière, attentive et impatiente. Autrefois,
M. Maertens ne s'est pas laissé conspuer impu
nément par Hocbstein; il le pouvait pourtant par
un trait de vertu: le souffrira-t-il aujourd'hui
d'un tas d'audacieux folliculairesdont la plume
s'est prostituée tous les genres de scandale
Pour avoir la mesure de la probité de ces
brouillons, on n'a qu'à voir le cas qu'ils font de
la fidélité garder un secret volontairement ou
accidentellement confié la discrétion de quel
qu'un.
I.a violation du secret des lettres est appelée par
le Progrès un fait aussi simple que licite.
Serait-ce parce que le contenu de la lettre était
insignifiant? au dire du libéralisme, le fait divulgué
est tellement important qu'il prouve, qu'à tous
les coins et recoins de la Belgique... les prêtres
sont des agents politiques dévoués et actifs;....
et que chaque fois qu'on les présentera comme
des hommes paisibles... il sera permis de répon-
dre par l'histoire des pigeons du collège de St-
Vincent de Paul.
Serait-ce parce que M. Maertens n'aurait eu
qu'accidentellement la connaissance du secret
Nous avons déjà répondu précédemment, que c'est
précisément cette connaissance accidentelle qui
aurait constitué le secret, qu'il ne lui eut été permis
de violer sous aucun prétexte.
Ainsi la violation du secret d'une missive n'est
pas un fait aussi simple que licite.
Il est si peu simple et licite, qu'indépiendam-
ineut de la violation des secrets en général (i),
le code pénal a cru devoir sévir par une disposition
spéciale contre les violateurs du secret des lettres,
en les punissant d'une amende de 16 fr. 3oo fr.,
et en ajoutant que le coupable sera de plusin-
terdit de toute fonction ou emploi public pen-
daut cinq ans au moins et dix ans au plus (2).
L'obligation de ne pas trahir le secret est telle
ment conforme la droiture, que dans aucune des
constitutions qui ont précédé celle de 1831 chez
les divers peuples de l'Europe, on n'a cru devoir
la rappeler, pas plus qu'on n'y a écrit la défense
de voler.
Mais un gouvernement calviniste, pour qui
aucune liberté n'était sacrée, et que par cela même
le Progrès regrette, avait organisé un cabinet noir
non par un sentiment de conservation personnelle,
mais afin de souffler la haine et le ridicule sur ses
adversaires. La correspondance de MM. De Potter
etTieletnans, saisie leur domicile, fut livrée la
publicité, comme le Progrès maintenant prétend
publier la correspondance de M. Nounckele par la
complaisance de M. Maertens. Un cri général d'in
dignation partit de tous les cœurs honnêtes cette
vue, et c'est sous l'impression de ce souvenir encore
palpitant, que fut inséré dans la constitution l'art.
21 portant le secret des lettres est inviolable.»
Prescription fort simple la vérité, mais peut être
(1) Code j'éual, art. 3jS. (i) Co-le jœual art. i#j.
parence de la jeunesse sur un corps que l'âge devait courber
et rider.
C'est Pierre répète-l-elle, c'est l'ami de mon enfance,
c'est mou tiancé Et des larmes, qui semblent tour i tour pro
voquées par la joie, pàr la douleur, inondent ses joues flétries.
Je t'attendais... Ah je ne devais pas mourir sans t'avoir
vu, sans t'avoir embrassé une dernière fois!
Ou veut l'entraîner, l'arracher l'horrible spectacle dont
elle se repaît avec une joie qui épuise ses forces, qui la tue;
niais c'est en vain: elle s'attache au corps de Pierre, elle veut
mourir sur ce coeur qu'elle ne peut ranimer, et qui ne battait
que pour elle.
Alors s'explièquerent tant de mystères. Pauvre Pierre! Il
avait voulu surprendre sa fiancée et sans doute il avait cacbé
les présents qu'il lui destinait non loin du lieu accoutumé de
son travail.
Connue sa courte agonie dût être horrible! Quel affreux
supplice! Sa pensée le reportait au milieu des jeux qui se
célébraient près de lui, côté de sa fiancée inquiète, de son
jière, de sa mère... Et il ne devait plus les revoir et son der
nier gémissement ne pouvait etre entendu 1 et iletoulTait plein
de force et de vie, sous le poids d'uue montagne entière
Marguerite l'avait bien dit Pierre, j'attendrai ton retour!
h car elle ne survécut pas aux violentes émotions qu elle
venait d'éprouver elle s'éteignit eu murmurant le nom de
Pierre.
plus mortifiante en certain lieu que les décrets de
déchéance et d'exclusion perpétuelle. Aucune voix
ne s'éleva contre la disposition au congrès: M.
Lebègue fit observer que le secret des lettres devait
être aussi inviolable que le domicile, aussi inviolable
que la magistrature. MM. Destrivaux, professeur
distingué en droit, Tentesaux autre jurisconsulte
de mérite, et jusqu'à MM. Lehon, Camille de Smet
et Van Meenen, parlèrent dans le même sens.
Le Progrès demande si nous n'avons pas In le
Nouvelliste, comme s'il faisait quelque cas de son
autorité; mais nous lui demanderons avec plus de
raison et de sincérité ce qu'il pense des paroles sui
vantes d'un publiciste célèbre, M. Macarel si le
gouvernement se charge du transport des letlres,
nous nous confions aussi ses soins, et nous ne
supposons pas qu'il puisse se rabaisser au ni~
veau des messagers infidèles. Vous y rava
lez un principal, le chef d'une maison d'éducation,
MM. du Progrèsla rougeur sait-elle encore
monter votre front
Continuons: S'il lui arrive d'ouvrir nos cor-
respondances secrètes, et de violer ainsi les cora-
munications dont nous l'avons rendu dépositaire,
il commet la plus honteuse des infidélités
h un tel attentat ne peut-être au nombre de ses
prérogatives.
C'est ainsi que les gens d'honneur stigmatisent
le fait qu'on a feint de croire innocent et légitime;
pour mieux sacrifier un homme qui gêne, tout en
ayant l'air de ne pas lui nuire. Ce qu'un gouverne
ment ne peut pas, un particulier le peut beaucoup
moins. Ce qu'on ne peut pas dans un but d'utilité,
on le peut beaucoup moins par malice et pour tra
hir. L'obligation naturelle du secret peut avoir
pour cause un pur hasard, un cas fortuit, comme
un dépôt formel et unecoofidence expresse.
Ne soyons pas assez débonnaire pour nous ima
giner que les rédacteurs du Progrès ignorent tout
cela. Et voilà pourtaut la reconnaissance du libé
ralisme envers un fonctionnaire qui a souffert, par
complaisance pour lui, par une complaisance qu'il
regretiera, des déboires et des chagrins nombreux
et qui a eu la faiblesse de consumer une existence
pleine d'avenir la remorque d'une institution,
dont il faut cacher l'origine, et qui parmi ses plus
chauds partisans compte tous les admirateurs
d'Eugène Sue. M. Maertens était cajolé par les
libéraux quand il sacrifia son fils Auguste l'uni
versité libre; mais maintenant que cet intéressant
et infortuné jeune homme a passé des bancs de la
philosophie libérale l'armée du grand turc, et
qu'il a expiré loin de sa patrie, maintenant que le
père de famille a arrosé des sueurs des vingt meil
leures années de vie une tige incapable de fleu
rir, on aigrit de justes douleurs par un trait de dé
loyauté. Si le principal pousse la pusillanimité jus
qu'à n'oser confondre ses judaïques détracteurs, il
avance le dépérissement de son collège; s'il croule,
dès le lendemain Je Progrès sera le premier
crier sur les toits, que c'est par la faute du prin
cipal.
rmiNV MIWlMTÉltlELLE.
11 paraît que Mr D'Huart a rencontré des diffi
cultés telles qu'il a momentanément renoncé la
mission dont la confiance royale l'avait chargé. On
donne comme définitifs les refus de MM. Leclercq
et Liedts. D'après un journal de Bruxelles, Mr
Dolez serait chargé aujourd'hui de l'œuvre con
fiée d'abord Mr D'Huart. On attend avec impa
tience le résultat de toutes ces tentatives. Le voyage
du Roi reste ajourné. Mr Nothomb n'a pas encore
quitté Bruxelles.