raux de Bruxelles et d'Anvers? Quelques
voix de moins dans la majorité ne font
])oint qu'il n'y ait plus de majorité. Encore
une fois donc rien n'est changé ni en
France, ni en Belgique les libéràtres peu
vent se frotter les mains pendant quelques
jours, mais ils ne tarderont guère être
embarrassés de leur succès éphémère. En
France l'enseignement deviendra libre et
parsuite il y aura un enseignement reli
gieux ou la Charte sera violée; en Belgi
que, le gouvernement restera modérateur,
pacifiant, ou les Belges auront abdiqué la
haute raison qui les distingue parmi les
peuples civilisés.
Au moment où les grands journaux en
voyaient Mr Nothombsoit Berlinsoit
Arlon, l'ex-ministre visitait les monuments
de la ville d'Ypres, et les hospices de Mes
sines.
On écrit de Courtrai, 15 juillet Avant-
hier, le général Tom-Pouce, est arrivé ici
avec le premier convoi de Bruxelles, il est
parti immédiatement pour Lille. De là il
se rendra immédiatement Paris.
Nous lisons dans le Courrier tf Anvers:
Nous apprenons l'instant de source
certaine, que ni le Pape, ni le supérieur
général des jésuites, n'ont ni ordonné, ni
même conseillé aux membres de la com
pagnie de Jésus, domiciliés en France, de
dissoudre leurs maisons. En conséquence,
ce que le Moniteur français a dit des con
cessions que M. Rossi aurait obtenues
Rome, et ce que les journaux ont ajouté
la note officielle, est tout-à-fait dénué de
fondement. On nous assure que la vérité
sera bientôt connue cet égardet que
l'étrange mystification que M. Rossi s'est
permise ne tardera pas être mise dans
tout son jour. On ne saurait se dissimuler
ce qu'il y a de graves dans l'erreur singu
lière où le gouvernement français a été in
duit par son envoyé Rome.
A Ramscapelle, une jeune fille s'est
noyée en se rendant en barquette d'un
bord l'autre du canal de Furnes.
On écrit de Nieuport, 14 juillet:
Dans la nuit du dimanche au lundi,
l'épouse du domestique de la barque de
Bruges est tombée dans le canalprès du
pont Palingbrug. Celte malheureuse femme
portait un de ses enfants sur les bras,
quand se rendant vers la barque, le pied
lui a sans doute manqué et elle s'est noyée.
Le mari qui avait pris le devant, ne
voyant pas venir sa femme, se mit de suite
sa recherche; ce n'est que le lendemain
qu'on a retrouvé les cadavres de l'enfant et
de la mère. Cette malheureuse femme était
sur le point d'être mère pour la cinquième
fois.
On lit dans la Gazette de MonsLe
voleur dont nous avons énuméré les ré
cents exploits au préjudice de M. Jean
Defontaine,etdans les jardins de plusieurs
particuliers, a été arrêté l'hôtel de ville,
volant les rabats de MM. du barreau de
Mous.
Il faut que cet imprudent coquin ait
la bosse du vol bien développée pour oser
s'en prendre jusqu'à la propriété de ses
défenseurs.
Mardi dernier,vers I heure de l'après-
dinée, un effrayable incendie a eu lieu
Roubaix, et a réduit en cendre, la belle
fabrique monstre de M. Morse et C'a. Il ne
reste plus de ce beau bâtiment, qui était
7 étages et comptait dans la largeur 20
fenêtres, que les murs. Trois machines
vapeur de la force de 60 chevaux, les us
tensiles et les matières premières sont
également devenus la proie des flammes.
Le feu qui a pris d'abord un escalier
conduisant aux différents étages, et situé
proximité du foyer d'une machine va
peur, s'est propagé avec tant de rapidité,
qu'en peu d'instants le passage était coupé
200 ouvriers, qui étaient aux étages su
périeurs. Alors l'alarme fut son comble,
tous ces pauvres ouvriers, hommes et fem
mes, se ruaient devant les fenêtres, appe
lant au secours. Hâtons nous de dire qu'on
est parvenu les sauver tous, au moyen
de cordes et de sacs. Deux ou trois per
sonnes qui au moment de la crise se sont
précipitées par les fenêtres sont assez griè
vement blessées. La perte est immense, on
l'estime généralement de 5 6 cents mille
francs. Tout était assuré par 5 compagnies
d'assurances. Le feu n'est pas encore éteint.
Les journaux de Gand ont parlé de
l'évasion d'un ours et de sa présence dans
les environs de la ville, où il causait un
grand effroi parmi les campagnards; ces
craintes sont heureusement devenues sans
objet. Lundi dans l'après-dînée, M. L
inspecteur provincial, faisant sa tournée
habituelle, traversait le bois dit Kromme-
slagprès de Meulekerke, lorsque l'animal
sortit du taillis, une distance de dix pas;
il était encore muselé. M. Lqui était
pourvu de deux pistolets chargés, lâcha
un coup de feu, qui atteignit l'animal la
patte de devant, ce qui l'obligea de s'ar-
rêter; le second coup l'atteignit en pleine
poitrine et l'étendit par terre. Deux heures
après, M. Lest revenu dans le bois ac
compagné de plusieurs paysans armés de
fourches, et ils ont traîné l'animal mou
rant dans la ferme du sieur Slagmaeker,
où il a encore survécu quelques heures
ses blessures. Le propriétaire de l'ours a
été remis en possession de la peau. M. L....
va faire décharner et sécher le squelette,
et en fera cadeau au cabinet d'histoire na
turelle de Gand.
On écrit de Liège, 16 juillet Le
nombre des laitières mises en contraven
tion hier, pour falcification de leur mar
chandise, a été très-considérable dans les
divers quartiers de la ville. Il a été constaté
que la plupart mêlaient trois quatre dix
ièmes d'eau leur lait, et l'on en a même
rencontré qui avaient opéré ce mélange
frauduleux jusqu'à concurrence de plus de
la moitié. Ces diverses qualités de lait
falsifiées ont été confisquées, et des procès-
verbaux ont été dirigés charge des
détenteurs ou distributeurs, pour être
Poursuivis prochainement devant le tri-
unal de simple police.
Le Sénat de Francfort a récemment
commis un acte d'intolérance vraiment
inqualifiable. Il a expulsé de cette ville un
prêtre catholiqué, M. le chapelain Roos,
pour yvoir refusé de trahir le secret de la
confession. Celte manière d'agir, qui est
contraire aux principes généralement ad
mis par les gouvernements protestants, et
même par la Turquie a excité Francfort
et dans toute la province du Rhin une pro
fonde sensation. On croit que plainte sera
portée la Diète germanique, qui sans
doute donnera gain de cause aux récla
mants.
AVIS AU PUBLIC.
Le percepteur du bureau des postes
d'Ypres. a l'honneur d'informer le public,
qu'à dater du 18 Juillet 1845 il sera établi
une nouvelle correspondance partant
11 3heures du matin pour l'intérieur,
et en transit par ce pays.
La dernière levée de la boîte aura lieu
11 f/* heures du matin.
E. LAGRANGE.
qui se jouait dans le sang et dans les pleurs des humains. On
fait monter de quinze cents deux mille les malheureux qu'il
fit périr en des tortures infâmes.
A Nantes, Carrier dépassa encore cette barbarie. La langue
manque d'expression pour dire l'horreur de ses assassinats. Car
rier avait pris Marat pour son dieu il forma une compagnie
de forcenés qu'il appela la compagnie Marat, et il livra la
ville cette légion de bourreaux. Uue seconde compagnie,
composée de nègres, eut une mission particulière: ce fut de
se saisir des enfants. Cette idée atroce révélait un génie in
connu de scélératesse. Lorsque les prisons furent pleines
d'hommes, de femmes, d'enfants, Carrier n'eut plus qu'à in
venter des supplices. La guillotine était lente et vulgaire. Car
rier recourut aux ondes de la Loire, tombeau tout prêt pour
dévorer d'uu seul coup des masses de victimes II commença
par faire l'essai d'un bateau soupape; quatre-vingts prêtres
de la Nièvre, destinés la déportation, servireut l'expérience.
Ou les avait entassés dans le bateau puis, uii signal donné,
la soupape s'ouvre, les malheureux sout engloutis. Quelques-
uns sut nagent. Des sicaires les repoussent avec des perche» et
«les crocs, ou bien les hachent en morceaux avec des sabres.
Carrier envoie la Convention le récit de cette iuveution,
renouvelée de Néron sur Agrippine. La Convention applaudit,
et le président Hérault de Séciielles le félicite sur sou énergie
et sur son génie. Carrier n'a plus de freiu. il dépeuple Nantes
avec ses soupapes puis, pour varier l'orgie inhumaine, il in
vente une autre mort. Il accouple les victimes, homme et
ft-mme, les euchaiue ainsi et les précipite dans la Loire, il
appelle cela des mariages républicains
L'histoire n'ose lout dire j car dans ces inventions effroyables
s'étale une lubricité barbare, dont la pudeur se détourne avec
frémissement.
Plus de six mille personnes périrent A Nantes par ces sup
plices.
Tous les départements eurent leurs férocités le Nord, le
Midi, le centre rivalisaient de meurtre, de pillage, de viol,
avec des railiiiements sauvages qui fatiguent la plume de
l'histoire.
Puis, l'attention revient sur Paris. La le crime est A l'aise,
dans ses variétés difformes. Le tribunal révolutionnaire ne
cesse point de tuer. Ceux qui échappent aux tribunaux des
départements lui sont amenés, et il les frappe aveo délices,
parce qu'on a pu les croire iunoceDts.
Aiusi voit-on arriver trente quatre habitants de Verdun, et
parmi eux les femmes et les jeunes fdles qui avaient salué le
Roi de Prusse avec des fleurs son entrée dans la ville. Trois
soeurs, Henriette, Hélene, Agathe, filles d'un vieux militaire
nommé Watrin, vont périr ensemble sur l'échafaud; Sophie
Tabouillot, fille de l'ancien procureur du Roi au bailliage de
Verdun, et Barbe Henri,fdled'un président auméine tribunal,
obtiennent quelque grâce; elles u'ont pas quatorze ans elles
sont exposées six heures aux buées delà foule et coudamuées
vingt ans de détention la Salpétrière.
Comment raconter tant de morts? Il y en a qu'il faut dire
pour l'étemel enseignement de la terre. Le .6 et le 19 pluviôse
au II ;4 et 7 février 179$), 011 vit condamner mort la veuve
du mArquis Marbœuf, maréchal-de camp, comme auteur ou
VPBER, le II Juillet IHJS.
LE PERCEPTEUR SUSDIT,
lirBtLOME.
M. Poussielgue, qui fut administrateur-général
del'armée française pendant l'expédition d'Egypte
et plénipotentiaire du général Kléber avec le gé-
complice d'une conspiration contre la sûreté du peuple fran
çais, en dénaturant le produit d'un très-grand nombre d'arpents
de terre dans la commune de Champs, et en faisant semer
oet elfet de la luzerne au lieu du blé. Jean Payen, cultivateur,
fut frappé de même pour avoir dirigé les semences de luzerne-.
Peu de jours après, 21 ventôse {12 mars), une religieuse de St-
Denis était condamnée mort pour avoir donné asile un
prêtre, eUaussi pour avoir récelé des vestigesvêtements, ouvra
ges, et point de ralliement du fanatisme. Ou dirait une nation
ivre.
Devant ces spectacles les coeurs sont glacés, tout est muet,
l'indignation a peur de se trahir les âmes semblent faire un
eflort pour se dissimuler elles-mêmes l'horreur des crimes.
Quelquefois les victimes essaient d'échapper au supplice par
le suicide. Le duc du Chatelet casse un carreau de vitre, et se
fend le côté avec le verre; mais il ne peut se donner la mort.
Coudorcet fuit aux champs; l'asiled'uu ami se ferme; il s'em
poisonne. A l'armée, le suicide a de la gloire. Le général Dam-
pierre ancien officier aux gardes, avait pris le commandement
de l'armée de Dumouriez. Un jour, il voit une batterie qui
tire sur sou avant-garde il se met courir sur elle A bride
abattue, avec un détachement, u Où courez-vous mon père?
lui dit son fils, sou aide de-camp; vous allez la mort. Je
le sais, répond son père j'aime mieux mourir au champ d'hon
neur que sous le couteau de la guillotine. >1
Peu après, la Convention décernait de grands honneurs
Dsmpierre, son buste fut mis dans ses séances avec celui de
Marat et de Brutus.
Pour être continué