coupable est mis en prison. Les hommes
violents, les campagnards surtout, de
vraient ne jamais perdre de vue qu'en s'a-
bondonnant la rudesse de leur caractère
ils s'exposent très-souvent des consé
quences aussi funestes.
M. Hocedez, membre de la chambre
de commerce de Courtrai, est parti pour
Paris, chargé d'une mission du gouverne
ment. M. Kindt doit aller le rejoindre sous
peu de jours.
On écrit de Nieuwcapelle, 28 juillet:
Hier vers quatre heures du soir une ten
tative d'assassinat a été pratiqué sur la per
sonne de Rose de Haeze, fille d'un culti
vateur de cette commune, âgée de 25 ans.
Le nommé F. Deleu, homme marié, a tiré
sur elle bout portant un coup de pistolet
chargé de plomb haché. Ce n'est qu'en
levant le bras que la jeune fille a pu dé
tourner la décharge dirigée vers sa tête.
Elle a reçu tant dans la tête qu'au bras et
sur le corps des blessures dont heureuse
ment aucune ne semble être mortelle.
L'assassin allait lui lâcher un deuxième
coup de pistolet, lorsque le frère de Rose
l'en a empêché.
Ce double attentat a été commis au do
micile même de la victime, en présence et
presque sous les yeux de son père et de
son frère. On attribue le crime une lâche
vengeance. F. Deleu avait prétendu, avant
son mariage, la main de Rose de Haeze;
mais elle lui avait été refusée raison de
l'inconduite du jeune homme. Depuis ce
moment des menaces de mort paraissent
avoir été fréquemment proférées par De
leu contre la famille de la fille de Haeze,
et les deux sœurs de Haeze ont failli, il y
a huit mois, tomber victimes de la néchan-
ceté de cet homme. 11 les attaquait armé
d'un poignard; mais les jeunes filles sont
parvenues avec une rare intrépidité lui
arracher le poignard.
L'auteur du crime a été arrêté le soir
même et mis la disposition du procureur
du roi de Furnes.
Par arrêté royal du 28 juillet, M.
Ch.-A.-J. Le Brun, notaire Eeghem, est
nommé en la même qualité la résidence
de la ville de Bruges, en remplacement
de M. Delarue, décédé.
On lit dans le Nouvelliste des Flandres:
Nous croyons devoir prévenir le public
contre un nouveau genre d'escroquerie qui
se pratique. Hier soir un enfant âgé d'une
douzaines d'années, dont l'accent trahissait
un habitant de la province d'Anvers, col
portait en ville de maison en maison un
petit livre imprimé en encre rouge et por
tant la première page l'image d'un cru
cifix. Le livre contenait une lettre circu-
laire apocryphe et absurde au bas de
laquelle étaient apposées en caractères
romains les signatures des archevêques et
évêquesde Belgique. Le petit jeune homme
prétendait que son père, qu'il disait domi
cilié Enghien, avait reçu du cardinal
archevêque le dépôt de ces livres et la
mission de les remettre domicile aux
vrais fidèles de la Belgique moyennant le
modique prix de dix centimes. Qu'il avait
pour tout salaire'deux francs et demi. Il
est prévoir, si la police ne parvient pas
mettre fin cette indigne spéculation,
que les colporteurs se répandront égale-
lement dans les campagnes, et y feront de
nombreuses dupes. Le livre ne contient
que des récits fabuleux et incohérents de
prétendus événements miraculeux.
Un journal de Tournai annonce que
M. Gallait a fait cette année le portrait en
{ïied de M. de Theux, œuvre capitale,
aquelle l'artiste, espère-t-on, laissera pren
dre place la prochaine exposition de
Bruxelles.
Mr le colonel Bundgen, précédemment
lieutenant-colonel du régiment d'élite, est
désigné pour prendre le commandement
du 5°" régiment de chasseurs pied. M'
Fleury-Duray, colonel de ce régiment,
passe au commandement du 1er de chas
seurs pied, pour remplacer Capiaumont,
nommé général-major.
Le 28, M11" Thérèse Martin est tom
bée d'une nacelle dans la Meuse, en face
de sa demeure, Profondeville. Cette jeune
personne portait un manteau qu'on a saisi
a l'instant, mais le corps en était séparé
et il n'a encore pu être retrouvé.
Cinq mariages fort intéressants ont
été célébrés le 14 de ce mois Cahors
(France). C'était la première fois qu'on ex
écutait une disposition testamentaire faite
au proGt de cette ville par M. Valette-Ar-
mand: M. Yalette-Armand a légué une
rentedestinée dotercinq jeunes filles.Ces
jeunes filles ont été choisies par le maire
de Cahors, qui a réglé les conditions de
cinq mariages. La cérémonie a été prési
dée par le maire et a eu lieu en présence
des membres du conseil municipal, des
administrateurs de l'hospice et du bureau
de bienfaisance, des officiers de la garde
nationaleet d'un grand concours de
parents et d'amis des jeunes époux. C'était
une fête populaire pour toute la ville de
Cahors. Honneur ces bienfaiteurs de
l'humanité qui, comme M. Valette-Armand,
laissent après eux l'éternel souvenir d'une
bonne œuvre!
Le 26 de ce mois, le tonnerre est
tombé Porcheresse, canton de Wellin,
sur la tour de l'église. Après avoir enlevé
un grand nombre d'ardoises cassé quel-
ques lattes et trois chevrons, le fluide élec
trique est descendu dans l'église où il a
laissé des traces de son passage en faisant
tomber le plâtre du mur de devant, et en
lézardant en plusieurs endroits le côté
droit de la porte; puis il a pris pour sortir
le même chemin par où il était entré, et
s'est échappé par la tour.
La croix de la flèche est restée inclinée
du coup; des morceaux de plâtre ont été
jetés jusques sur l'autel et dans le chœur,
mais sont peu considérables.
LISTE DES JURES
Pour le 3me trimestre, 2m° série 1845.
I.e général de L.... était un de ces hommes essentiellement
bons et serriables qui, ne demandant jamais rien pour eux-
mêmes, sout les esclaves de leurs protégés. Vivant l'écart, et
en dehors des affaires, courtisan mal habile, il lui fallait une
triple persévérance pour obteuir les moindres faveurs. Cepen
dant, la position du brigadier l'avait tellement touché qu'il
avait pris A coeur de vaincre les di(licullés opposées A un acte
de simple justice. Pendant un mois le ministère fut assiégé,
c'est le mot, par l'opiniâtre solliciteur; pendant tout un mois,
l'excellent homme passa des alternatives de succès et de revers,
et les visites de Cornette menaient le malheureux soldat de
déoeplions en déceptions.
Le 39 décembre, le général annonça son protégé que tout
était aplani, et qu'il pouvait compter sur la première réception,
31 déoeinbre, Cornette apprit que tout espoir était perdu.
Deux grosses larmes s'arrêtèrent dans les yeux du vieux guer
rier, qui se relira d'un pas chancelant; le général avait le coeur
gros, l'âme navrée.
Le icr janvier de bon matin, le général de L.... était dans
son salon et faisant largesse son enfant gâté. Tout coup,
G uslave courut A une fenêtre qui donnait sur la cour, et s'écria:
Papa!.... papa!,... voilà monsieur Cornette et le petit chevaL..
iens voir...
La jambe de buia s'annonça lourdement. Cornette entra.
Le visage du soldat était bouleversé, mais froid... son regard
était abattu, mais noble; sa contenance respectueuse et digne.
Je ne vous attendais que demain, mon ami, soyez le bien
venu.
Demain, mon général, Cornette ne sera plus A Paris... Je
suis venu vous remercier et vous saluer jusqu'à terre, car vous
avez été généreux et bon pour moi. Je suisvenu vous souhaiter
une bonne année, parce que vous méritez tout bouheur; et je
suis venu, eutin, vous demander une faveur qui ne dépend
pas du ministre, heureusement.
Laquelle, mon pauvre Cornette? répondit le général
attendri.
Je n'ai plus besoin de rien en ce monde j'ai versé mon
sang pour un pays ingrat; qui ne m'a pas demandé mes titres,
mes papiers ni si je savais lire lorsqu'il avait besoin de ma
jambe. Mun pays me refuse un asile contre la misère, il m'ex
pose A mendier. J'aime mieux mourir; et je vais mourir...
Allons donc, tu es fou
Je vais mourir, mon général, reprit le fier soldat d'une
voix mâle et grave... Faites-moi l'honneur et l'amitié de me
toucher la main... Maintenant, je vous dirai que Bijou m'em
barrasse, je ne puis plus le nourrir, et...
CODR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
Audience du 29 juillet.
Le nommé Pierre Rossignol, fils de Marie, âgé
de 35 ans, né h Thourout domicilié a Ichteghem,
sans profession, convaincu d'avoir porté le 38
mars i845, sur les nommés Corneille de Smidt,
Philippe D'hulst, membres du conseil communal
et du bureau de bienfaisance, et Jean Van Den-
berghegarde-ebampêtreIchteghem dans
l'exercice de leurs fonctions, des coups volontaires
et avec préméditation, a été condamné dix an
nées de réclusion, a l'exposition, et h dix années
de surveillance.
Audience du 3o juillet.
Le nommé Louis Yermaut, âgé de 34 ans,
domestique, né et demeurant I.endelede, prévenu
de meurtre, sur le nommé Vital Warlop, ouvrier
Leudelede dans la nuit du 18 au ig mai i845,
a été acquitté.
I. Ch. Jooris-Borre, écbevia A Oostcamp.
3. Joseph Van Sieteghem, notaire A Bruges.
3. Pierre Gilliols De Wilte, rentier A Bruges.
4- Ch. vicomte De Croeser, propriétaire A Bruges.
5. Lefevre Maes, bourgmestre A Iseghem.
6. Auguste Gesquiêre, négociant Meniu.
7. Jean-François Deleye, huilier A Bavicbove.
8. Pierre Claus, père, marchand A Dixmude.
9. Bocqurl-De Beauval, propriétaire A Messines
10. Charles-Louis Vieuxbled boutiquier A Dixmude.
11. Joseph Mesdacb, secrétaire-communal, A Iseghem.
u. J.-B. De Poortere, chaudronnier et échevin Ansegbem.
13. De La Uaye-Hemerlyk, brasseur A Hooghlcde.
14. Louis Lemettre, receveur-communal A Meulebeke.
15. Édmoud Veys, avocat A Bruges.
16. Jeau Valckenaere-Rocls, épicier A Bruges.
17. Jean Dcbbaut-Delacroix, négociant Courtrai.
18. Henri Yanden Peereboom, fabricant A Idem-
19. Joseph De Negri, receveur-communal A Oostcamp.
30. Auguste Glorieux, conseiller A Dottiguies.
31. Albert Colens, avocat A Bruges.
3Z. Arnould Vaudeudriessche, docteur en ohirurgie A Bruges.
33. Ch. Verhulst, notaire Leflinghe.
34. F. Coene, échevin A Oedeleui.
a5. Ch. Delahaye marchand A Dixmude. j
36. François Devos, échevin A Ardoye.
37. Ernest Mergbelyock, propriétaire A Ypres.
38. Ph. Vandermeersch, propriétaire A Messines.
39. Louis Cuvelier, notaire A Furnrs.
3o, Édouard Vanderghote, brasseur A Elverdinghe.
JURÉS SUPPLÉMENTAIRES.
Louis D'hanins de Muerkerke-De Bie, propriétaire Bruges.
Désiré Vandermeersch, avocat A Bruges.
Louis Lefebure, épicier Bruges.
Charles Meyne' avocat Bruges.
Je te l'achète cent louis.
Fi donc Cornette n'a jamais vendu ses amis... non,
mais permettez-moi de le donner pour étrennes A M. Gustave...
n'est-ce pas, mon petit ami, que vous l'aimerez bien Il est
IA, dans la cour, bien portant, bien luisant... quand vous le
monterez, vous penserez au vieux de la vieille.
Étrennes pour étrennes, mon camarade, dit le général
ému jusqu'aux larmes. Et fouillant dans sa poche, il tira une
pancarte qu'il remit au soldat.... VoilA ta lettre d'admission
aux Invalides elle a été signée hier au soir.
Pas possible!... c'est bien vrai.
Maintenant, embrasse moi... Allons, ne pleure pas, vieille
moustache; Gustave, remercie M. Cornette, je te permets
d'accepter Bijou.
Le grognard prit l'enfant dans ses bras et le porta dans la
cour. Tous deux répétaient en pleurant de joie: Quelle étrenne!
Quelle étrenne!
Le général penché A sa fenêtre se disait
Est-ce donc parce qu'il est facile de faire le bien qu'il y
a tant de malheureux.
A. de Goidrecolrt.