des Orphelins était ornée de festons et de verdure des drapeaux flottaient aux fenê tres du voisinage. Le cortège habituel pour conduire les lauréats chez leurs parents, composé des plus brillants équipages de la ville, a été fortement contrarié par.le mauvais temps. Le soir, il y a eu illumina tion. Plusieurs élèves de la Congrégation ont obtenu l'Académie des prix, ou d'autres distinctions flatteuses. Voici leurs noms Elèves couronnés Auguste Barbier, 1" prix la 2* classe d'Architecture, Louis Dael, 2* prix la 4" classe id. Accessits Louis Desmedt, 3e accessit la 3" classe d'Architecture, Charles Tremmery, 1" accessit dans une classe de Figure, r Pierre Fagel, 1" accessit la classe pré paratoire de Figure, Louis Denoyelle, 2e accessit la même classe. Encouragés par ces résultats les jeunes Congréganistes s'attacheront de plus en plus prouver par leurs succès dans les occupations professionnelles, que leurs habitudes de religion et de vertu dévelop pent le talent, en même temps qu'elles forment le cœur. Celte heureuse solidarité leur rendra encore plus chère la précieuse Institution qui les protège; ils la feront grandir dans la considération publique; et ils y attireront les jeunes gens qui, hésitant entre de légitimes sympathies et de vagues prétentions, n'ont encore osé la regarder que de loin. On écrit deCourlrai,7 août: La semaine dernière, l'autorité a dû mettre en lieu de sûreté Ste-Anne) le nommé J. Clarisse, journalier, dont l'aliénation était devenue dangereuse pour Insécurité publique. Dans ses accès de fureur, il était particulière ment dominé par l'idée qu'il avait ac complir la vengeance céleste sur la ville et ses habitants.il occupait une petite mai son au faubourg de St-Jean, avec sa sœur, tileuse, qui le soignait et qui, ne pouvant plus parvenir le calmer fit les démarches nécessaires afin qu'il fût mis en sûreté. Restée seule, cette malheureuse perdit également l'esprit et fut atteinte du même genre de folie que son frère, avec plus d'exaltation encore, et lui était prescrit, disait-elle, pour remplir sa mission, de traverser l'eau et le feu. En effet, mardi soir, pour obéir ces inspirations, elle s'est jetée dans le fossé de la ville et ce n'est qu'à grande peine qu'on est parvenu l'en retirer. Elle a été conduite au même hospice. On mande de Bruges 6 août La curiosité publique a été excitée ces jours derniers par la découverte d'un ancien tombeau, orné de peintures grossières, que les ouvriers avaient trouvés quel ques pieds de profondeur en creusant un égoût de la place de St-Amand en notre ville. On ignore quelle circonstance il faut attribuer la présence d'un tqmbeau cet endroit. La ressemblance qu'il y a entre les peintures de ce tombeau et celles des tombeaux découverts lors du pavement de la cathédrale, porte croire qu'ils sont de la même époque. On écrit de Termonde, le 6 août: une cultivatrice de Sl-Gillis, près notre ville, avait donné ses vaches de l'herbage de pommes de terre attaqués du fléau St- Antonius vuer. Le lendemain elle remarque avec surprise que le lait qu'elle vient d'en tirer est d'une couleur noirâtre, surtout la superficie; elle n'ose en faire usage pour sa famille, mais après avoir enlevé le des sus elle croit pouvoir le faire prendre sans défiance aux vaches elle-mêmes. Deux heures après celles-ci étaient attaqués d'une toux opiniâtre qui fit craindre pour leur vie. Des vétérinaires furent appelés, qui leur administrèrent une forte dose de sel, et grâce ce remède les bêtes cornes furent sauvées. On écrit de Louvain, 4 août, au Jour nal de Bruxelles Notre Université vient de faire une pert^ bien sensible. M. C. de Coux, professeur d'économie politique, nous quitte pour rentrer dans sa patrie. Cédant aux instances réitérées de ses nom breux amis de Paris, M. de Coux s'est dé cidé accepter les fonctions de rédacteur en chef du journal F Univers. On lit dans YAmideCOrdre du 7 août: Un événement tragique dont la nouvelle circulait dès ce matin, a répandu dans no tre ville une sorte de stupeur et d'effroi. Un horrible assassinat a été commis aux portes mêmes de Namur: le sieur Hart, dit Hendrick, tenant le cabaret de Bomel dont il est propriétaire, a été trouvé vers les 5 heures du matin, gisant dans les fonds de Rhines, comme de Saint-Marc, percé de cinq coups de couteau l'une des blessures est très-grave. D'après la déclaration du sieur Hart, il aurait été attaqué la veille vers les huit heures et demie l'endroit même où on l'a trouvé baigné dans son sang. Ses agresseurs étaient au nombre de quatre, dont trois l'ont tenu pendant que l'autre le frappait et visitait ses poches une bourse contenant quatre pièces de 5 fr. et quelque menue monnaie a été enle vée la victime. Du reste, le sieur Hart n'a pu reconnaître aucun de ses assassins il paraît qu'ils avaient la figure noircie. On lit dans Y Echo de la Frontière: Un pauvre laboureur du hameau de Rouillon dépendant de la commune de Flinez-lez- Mortagne, près St-Amand travaillant sa terre, y a trouvé successivement et toujours sur le même point, quatorze médailles gauloises, en or, portant sur uue face l'empreinte assez imparfaite d'un cheval libre, au galop, surmonté d'une roue, et sur l'autre face des dessins informes mais variés, qu'il ne serait pas impossible d'ex pliquer malgré leur imperfection maté rielle. Cette circonstance d'une découverte d'un assez grand nombre de médailles gauloises en or, toujours fort rares, sur un seul champ, peut faire supposer qu'un éta blissement gaulois, qu'un autel druidique peut-être, a existé en ce lieu, formant peu près le point de partage entre Bavai et Tournai qui se disputent l'honneur d'avoir été le chef-lieu de la Nervie. Le hameau de Bouillon situé l'extrême fron tière de l'arrondissement de Valenciennes et de la France, enveloppédans le ruisseau de Calonne et presqu'enclavé dans le bois de Glançon sur lequel pèsent tant de vieil les traditions est un lieu assez sauvage e— C'étaient nos compagnons qui fuyaient. Tous? Tous ceux qui ont pu fuir le pillage. t.e pillage? I.es Frauçais se vengent aujourd'hui. Et vous n'êtes pas parti? Tu ne pouvais me suivre. Ah mon père! mon père Dieu vous récompensera de ne pas avoir abandonné votre fille. Faites tout ouvrir, qu'ils ne trouvent pas <le résistance quand ils pénétreront ici, quand ils n'y trouveront qu'une femme souffrante et un vieillard, ils nous respecteront. Quel bouheurque votre fils soit parti! il se seiail fait tuer, mou père!.... Quel est ce nouveau mouvement qui se fait sur la place? [,e colonel est airivé il faut former un cercle autour de lui, il va parler. Écoulons, mon père. Et dans le silence de cette foule armée, Nasky et le vieillard enteudirrnt distinctement: Soldats, eu arrivant dans cette ville je vous ai recommandé la plus sévère discipline, et vous n'aves manqué aucun de vus devoirs, je vous en remercie. Les hakitauts ont bien mal reconuu votre géuérruse modération. Des provocations aux quelles nous savons peu résister, des duels, des assassinats ont .eu lieu vous avez été frappés dans vos camarades, dans vos amis; nul de nous n'a été épargué... (Ici la voix du colonel parut trembler, et un sourd murmure parcourut les rangs. Nasky serra la main du vieillard, dont la tête était inclinée sur sa poitrine.) Vous vous êles conteuus encore, parce que vous aviez confiance en moi, et vous aviez raison. J'ai porté vos plaintes l'empereur; il les a entendues, et vous accorde une éclatante vengeance. La ville va être abandonnée au pillage. Quand midi sonnera cette horloge (tous les yeux se tournèrent vers le cadran il y avait encore uu quart d'heure attendre,) vous pourrez quitter vos rangs pour venir ne les reprendre qu'à trois heures. Jusque-là tout vous appartient ici; nul n'a le droit de vous résister toute justice est suspendue la force et le sabre régnent seuls pendant trois heures. Vous êtes jeunes pour la plupart, et dans ces dernières guerres beaucoup d'eutre vous n'out jamais assisté un sac de ville. Dans mes premières campagnes, plus d'un a eu lieo sous mes yeux: j'ai vu des soldats faire des choses qu'ils n'auront jamais racontées dans leur pays. 11 est vrai qu'ils avaieut pour excuse la chaleur du combat, la résistance d'une ville prise d'assaut; et surtout la certitude de se venger de ceux qui veuaient de tuer leurs amis. C'est une satisfaction qui vuus manquera vous, mes camarades, car les coupables se sont enfuis, et vous ne pourrez les punir que daus leurs pères infir mes, leurs femmes tremblantes et leurs jeunes enfants. Et bien! j'en ai pourtant vu tuer, et ceux qu'on laissait vivre en leur prenant leur argent, leurs efïets, en brisant ce qu'on ne pouvait emporter, ou les réduisait mourir de faim et de froid; car dans un pillage on permet tout ce qu'en d'autres circon- .stances ou appellerait vol, brigandage, lâche assassinat. Mais il faut tout dire, ceux qui faisaient de telles choses étaient des misérables que tout le monde méprisait et qui n'ont jamais été portés sur un état d'avancement. Aussi un moment P.-S. La nouvelle se répand ce soir que M. Hart a succombé ses blessures. j'ai pensé que c'était peut-être une épieuve laquelle l'empe reur voulait mettre un régiment qu'il aime: oui, mes amis, un des régiments favoris car je puis vous l'annoncer, il y a des promotions et des croix promises pour vous, et demain je ferai mon rapport... A droite et gauche, ouvrez le cerole... Messieurs les capitaines, jusqu'à midi faites observer le plus grand silence dans les rangs, a Les cinq minutes qu'il restait encore attendre eurent de terribles angoisses. Quand le premier coup sonna l'horloge, KaufTuiaun serra Nasky dans ses bras en s'écriant douloureu- ment: Que le ciel pardonne mou fils! Mais apiès quelques secondes Nasky dégageant sa tête, lui dit: Mou père, sur la place, pas de cri, pas de mouvement KaufTmann se leva Ils sont tous leurs rangs. Les douze coups retentirent dans le même silence... Us avaient fini de vibrer Soldats dit d'une voix retentissante le colonel dont l'œil planait sur toute la ligne, rien ne vous relient plus Vive l'empereur répondit le régimeut entier, sans qu'un seul homme quittât sa place. Vive mon régiment oria le colonel en agitant sou épêc; et serrant les mains des officiers, il parcourait le front en ré pétant: ah les braves gens' les braves gens! Pendant ce temps, Nasky, se laissait glisser du lit où on croyait l'avoir portée pour la dernière fois, était genoux, et sur sa tête lombaieut les larmes du père, dout les mains étaient tendues vers le Ciel. PieaRZ Ai'ini.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 2