appelé aux fonctions de ministre des fi nances. Placé, il y a une année peine, la tête de l'administration de cette importante province, j'exprimai le vœu que des rap ports fondés sur la confiance et sur une mutuelle estime vinssent bientôt s'établir entre nous. Si courte qu'ait été la durée de mes fonations, jai été heureux de voir se réa liser mes espérances. j'ai pu apprécier l'esprit d'ordre, les sentiments de vrai patriotisme qui vous animent, la sollicitude avec laquelle vous gérez les intérêts qui vous sont confiés. Permettez-moi, messieurs, de vous té moigner publiquement ma reconnaissance pour le concours franc et loyal que j'ai trouvé en vous dans toutes les occasions. En quittant cette province, laquelle me rattachaient tant de liens, je conser verai de précieux souvenirs, j'espère qu'il me sera possible de lui donner encore des preuves de l'attachement que je lui porte.» Un habitant de Courtrai ayant trouvé parmi des titres et papiers de famille, un plan avec dévis de la partie supérieure de la tour de Saint-Martin, construite en bois, compris celles des quatre petites tours, réintégré ce document intéressant aux ar chives de la ville, dont on suppose qu'il a été distrait lors de l'invasion du pays par l'armée révolutionnaire de France. Ce plan a été fait et dressé ainsi qu'il est re laté, d'après les ordres du bourgmestre et échevins de la ville, le 15 janvier 1601, par le nommé Olivier Van Den Dyck et Jean Persyn; et le dévis estimatif s'est monté 1 a somme de 8944 livres, proba blement livres de gros. Le dessin de ce monument est très-correct et nous montre le campanile entièrement jour. La ré gence a résolu qu'il sera prochainement exposé au Musée. La disette des prêtres catholiques est telle dans le grand-duché de Posen, qu'il y avait la fin de juin 104 curés non occupées et qu'on n'a pu en pourvoir que trois dans l'espace de deux mois. La maladie des pommes de terre vient d'éclater aussi dans le Limbourg. Peu de communes de cette province se sont préservées. La Hollande en souffre aussi bien que la Belgique, et en Angle terre il y a des comtés entiers, celui du Kens notamment, où la récolte est sérieu sement compromise. M. Nothomb est parti pour aller remplir les fonctions de ministre plénipo tentiaire de Belgique Berlin. L'affaire de l'assassinat du curé de Rooborst s'est terminée samedi soir, 8 heures, par l'acquittement de la veuve Martin et de Constance Stevens et par la condamnation mort de Ch. Buys, d'Au guste et Henri De Tant. C'est le l'septembre que doit s'ouvrir le congrès scientifique de Reims. Nous apprenons avec plaisir qu'un certain nom bre de savants et de professeurs belges se proposent de s'y rendre. On nous écrit de Louvain: M. Tits et M. Hallard, professeurs extraordinaires, le premier dans la faculté de théologie et le second dans la faculté de philosophie, viennent d'être nommés professeurs ordi naires. M. Périn, professeur extraordinaire dans la faculté de droit, où il est chargé des cours de droit public et de droit ad ministratif, donnera aussi désormais le cours d'économie politique, en remplace ment de M. De Coux, qui, ainsi que vous l'avez déjà annoncé, part pour Paris afin de diriger le journal YUnivers. La députation permanente du con seil provincial d'Anvers vient deconvoquer la commission d'agriculture et de deman der un prompt rapport sur l'état où se trouve la récolte des pommes de terre. On assure que plusieurs hommes de l'art s'occupentaclivement de la recherche des moyens de conservation de ce précieux tubercule. L'article riz a éprouvé cette semaine, sur le marché d'Anvers, une augmentation de prix de plus de 40 p. c. en quelques jours.Cette augmentation est généralement attribuée aux craintes qu'inspire la future récolte des pommes de terre. On écrit de Gand, 9 août: Jeudi ma tin, la commission directrice du salon d'ex- position s'est réunie, sous la présidence de M. le comte de Thiennes de Rumbeke, au palais de l'Université, et elle a décidé l'u nanimité que le produit de cette exposition serait consacré l'érection d'écoles gar diennes pour les enfants de 2 6 ans, dont les parents sont pauvres ou employés dans les fabriques. Ces écoles seront placées sous la direc tion du bureau de bienfaisance et sous la surveillance de dames charitables et du comité d'institution. Un geste trop vif a coûté cher, la se maine dernière, l'un descrieurs publics qui stationnent sur vingt endroits du mar ché Vendredi, Gand. Quelques amateurs étaient rangés autour d'un buffet sur lequel brillait une grande pendule en albâtre, la plus belle pièce du marché. Le crieur en roué avait beau répéter sur tous les tons 40 francs! personne? 38 francs! qui hausse? 36 francs! c'est magnifique! 34 francs! c'est beau et solide! Les cent yeux du public restaient immobiles; pas un geste, pas une parole ne garantissaient un acheteur l'infortuné crieur. En ce moment un gamin pousse la tête derrière le buffet et faisant la nique: Mar chand, pour 10 centimes. Le crieur fu rieux se baisse pour lui donner un vigou reux soufflet, mais il trébuche sur son siège, et le coup de poing va porter en plein sur la pendule qui roule en mille morceaux sur le pavé. La voilà vendue, ajoute le gamin en se perdant dans la foule. On mande de Malines, 9 août: Hier dans la journée on a vu une nuée consi dérable de cigognes venir s'abattre sur le village d'Ever une lieue de cette ville. Après s'être reposées pendant quelque temps sur l'église et jusque dans les rues du village, elle ont repris leur vol se diri geant vers le nord. Nos bons villageois ti rent toutes sortes d'augures de la présence inusitée de ses hôtes ailés dans nos con trées. On écrit de Liège, 11 août: Ce matin, 11 heures, la reine d'Angleterre et le prince Albert, accompagnés du roi et de la reine des Belges, ont passé notre station du chemin de fer, pavoisée de drapeanx chamois lui-même lorsqu'il se joue dans les rayons du soleil, au bord des précipices. La foule, assemblée au fond du vallon, poussa un orisdedésolation lorsqu'elle aperçut Molly s'avancer toujours plus témérairement une hauteur du pic. e Elle tombe, elle ne peut manquer de tomber et d'être fracassée au fond de l'abîme présent présent, voyez, voyez, elle chan celle il faut qu'elle tombe! s'écrie-t-on de toutes parts, pous sant des sanglots; les femmes, involontairement et pour ne pas voir son effroyable chute, se jettent la face contre terre. N'est-il donc aucun secours attendre s'écria lady Mat- liilda, en se tordant les mains avec angoisse. Marc Stewart le marin, le mari de ma fille, s'écria sou dain un vieux montagnard. Marc Stewart reprit-il de nouveau d'une voix qui réson na au loin dans la montagne; puis de la main et de la bouche il siffla d'une manière si aiguë et si perçante, que les aigles eux-mêmes semblèrent y avoir été attentifs. Marc Stewart, où est donc Marc Stewart répéta-l-on de tous côtés, lui seul peut la sauver! Au milieu du feu des canons il a concouru emporter plus d'un fort d'assaut; sur une mer agitée, au milieu des vagues soulevées et des sifflemeuts de la tempête, c'était un jeu pour lui d'escalader le mât le plus élevé, et de se laisser balancer la cime, entendions-nous dire autour de nous. L'n homme d'une taille presque colossale, au teint bruni, traversaut la foule, parut tout-à-ooup devant le vieillard. J'ar rive l'instant et j'ai vu ce qui se passe ici, dit-il avec calme. Seoourcz-là! s'écria la foule entière, en lui montrant Molly toujours suspendue au rocher, entre la vie et la mort. Prenez, prenez et sauvez la! ajouta lady Mathilda en lui présentant son portefeuille, tous les bijoux précieux qu'elle avait sur elle, et qu'elle avait rassemblés la bâte de ses mains tremblantes. Deux fois autant, brave homme, si vous parvenez la sauver. Conservez vos dons, lady, répond Marc Stewart d'un ton sec et bref lorsqu'il s'agit de sauver la vie d'un chrétien, le fils de mou père n'a pas hesoiu de récompense, priez plutôt que Dieu m'assiste; et vous, mon père, donnez-moi votre béné diction. il ploya le genou devant le vieillard qui le bénit en posant sa main sur sa chevelure noire et bouclée, puis il cou rut sa périlleuse entreprise. Pendant ce temps, Molly continuait gravir le rocher; pre nait-elle haleiue, elle l'ignorait; sou enfant, son enfant, telle était son unique pensée. Aucun œil mortel ne pouvait voir où elle appuyait son pied, où s'attachaient ses mains; mais l'ange protecteurdesenfants au berceau planait invisible autour d'elle l'ange, qui souvent les arrache aux périls les plus pressants,' retenait la pierre vacinaute sous ses pieds; il donnait de la consistance la faible racine de bryère que serraient ses mains. Cependant tous les yeux étaient tixés sur Stewart, la crain te, l'espérance faisaient battre tous les cœurs avec plus de force, tandis que le brave jeune homme franchissait avec in trépidité des amas de pierres, des souches d'arbres et déf rayantes crevasses. La moitié du chemin, la moins périlleuse, il est vrai,était déjà paroourue; mais devant lui, droite comme une tour, s'élançait jusqu'au ciel la pyramide des rochers. A cet aspect le frisson du vertige s'empare de lui et paralyse ses forces sou ooeur se glace dans sa poitrine le courage et la réllcxiou l'abandonnent le ciel et la terre, le rocher devant lui, l'abîme qui a'étend sous se* pas, tout se multiplie, tout tour billonne de pins en plus devaut les yeux que semble oonvrir un nuage épais. Stewart a tremblé pour la première fois hors d'état d'arrêter ses regards sur les lieux qui l'entourent, de les porter sur la masse élevée qui plonge sous lui, il a de sa main voilé sou visage. Du fond de la vallée nous remarquâmes son découragement, et notre courage fléchit avec le sien. Le cri de la douleur s'éleva de nouveau, nous ne doutions plus de la perte de l'héroï que créature, qui, pendant ce temps, poussée par l'amour ma ternel, soutenue par sa ferme confiance en Dieu, poursuivait son affreux chemin sans regarder autour d'elle. Elle est par venue au but et nous refusons encore de croire ce prodige. Bientôt un bruit effrayant l'entoure, des ombres fugitives sem blent passer au-dessus d'elle. Furieux, les deux aigles avaient volé sa rencontre, le bruit de leurs ailes retentit son oreille, rapide comme l'orage, leur souffle se fait entendre autour de sa tête ils menacent sou visege; elle voit, comme si déjà elle en était atteinte, leurs yeux éliucelants, leurs becs recourbés, leurs serres armées de griffes tranchantes. Elle se croit perdue;' mais, prodigue nouveau! une terreur secrète a paru tout coup s'emparer des farouches oiseaux Molly les voit retenir leur vol, ils jettent sur elle un dernier regard, s'en détournent aveo un cri aigu, et se dirigent du côté opposé leur aire ils vont s'abattre timidement sur uu vieux tronc d'arbre brisé suspendu une bauteurde mille pieds au-dessus d'un affreux torrent; ils s'fe serrent l'un contre l'autre et plongent un oeil étonné sur l'es Ilots mugissants. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 2