JOURNAL DÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N<> 2909.
29me année.
vérité et justice.
7PR2SS, 20 Août.
CONSTANCE
d'un
JEUNE CHRETIEN AU TONG-KING.
La réélection de M. Jules Malou, minis
tre des finances, aura lieu Lundi 25 Août,
9 heures du matin. Ce serait encourager
l'intrigue, et manquer une juste recon
naissance que de ne pas s'y rendre.
Le Progrès publie sous la responsabilité
d'un Amateur effréné de la Danse un tissu
de viles trivialités si choquantes et si gros
sièrement impudiques, qu'il nous est im
possible de surmonter le dégoût qu'elles
nous inspirent et de répondre aux provo
cations notre adresse qui s'y trouvent.
Nous n'avons pas de polémique engager
sur ce terrain de fange et de puanteur.
Tout ce que nous jugeons propos de dire,
c'est que l'auteur aurait mieux fait de se
qualifier Amateur des mauvais lieux.
Il faut savoir juger son monde pour se
flatter d'exciter ainsi le rire de ses lec
teurs, et de mériter leurs suffrages.
Le nommé François Yandendriessche,
ramoneur, demeurant en cette ville, qu'on
n'avait pas vu depuis deux jours sortir de
sa demeure, rue Longue Prairie, a été
trouvé par la police qui s'était rendue sur
les lieux pendre la rampe de l'escalier.
Hier on a retiré des fossés de la ville
hors la porte de Menin une personne qui
On s'abonne Vprrs, Grand'-
Place, 44, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Boyau me.
PRIX DE L'ABOXXEMEYT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4
Pour les autres localités 4SO
Prix d'un numéro. to
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IXSEHTIOXS.
17 centimes par ligue. Les ré-
clames, 44 centimes la ligne.
REVUE POLITIQUE.
Les journaux de Madrid du 10 aoûtne con
tiennent aucune nouvelle importante, et s'occupent
d'affaires commerciales, du règlement de la dette
et de la question des sucres de Cubadernièrement
discutée dans le parlement anglais.
Les nouvelles de Lisbonne vont jusqu'au 9 cou
rant. Les élections qui ont eu lieu en Portugal le
3consolident l'administration de Costacabral. Ses
partisans ont été partout réélus a une immense
majorité. L'opposition paraît avoir abandonné la
partie. On annonce qu'il y a eu de violentes scènes
de désordres dans les provinces, mais la tranquillité
de la capitale n'a pas été troublée.
La Gazette de fVesel confirme en termes po
sitifs la nouvelle, contredite par d'autres journaux,
de la grossesse de la reine de Hanovre.
La Gazette Universelle de Kœnigsberg annonce
qu'un détachement de troupes va se rendre aux
frontières russe-prussiennespour préserver les
habitants d'en-deça contre les vols et les violences
que les sujets russes, poussés par le manque de
toute espèce de vivres, ont fréquemment commis,
depuis quelque tempsdans ces contrées.
Par le paquebot du Levant le Léonidas qui a
touché 'a Livourne le 10, nous apprenons qu'une
grande agitation règne dans les États-Romains. La
garnison de Raveune, où la commission politico-
militaire est en permanence, a été renforcée de
quelques compagnies de Suisses, parties de Bo
logne le 28 juillet avec une pièce d'artillerie. Des
détachements de carabiniers sont encore parties de
Boulogne le 6 août pour la même destination. On
s'attendait a de nouvelles exécutions.
Le royaume de Tong-king est situé au midi de la Chine, c'est
un des pays du monde où l'établissement du christianisme a
coûté le plus d'efforts et de sang. Cependant, malgré la vio
lence des persécutions, ou y a fondé un grand nombre de
petites églises, qui sont fréquentées avecune étonnante ferveur
par la population catholique, toujours croissante. Passé quelque
temps, un temple élevé Cao-Xa trois nefs, longues de 70
pieds, larges de 25, ne pouvait suffire la foule des fidèles. A
une messe pontificale qu'on y célébra, il assistait: le vicaire
apostolique (Mgr. Retord), 4 prêtres européens, 9 prêtres indi
gènes et environ 200 catbéchistes. Durant l'octave de St-Do-
miuique, on fut obligé de dresser une tente; pour abriter au
moins en partie la foule tous les jours plus compacte. Sous le
roi actuel Tbieu-Try, cet exercice publio du culte donne sou
vent lieu des arrestations et des supplices, parfois aussi
des condamnations capitales. Mais sous le père de ce prince,
le roi Miuh-Mcuh, fameux par ses cruautés envers les chré
tiens, et mort le 20 1841les agents de la police, les magistrats
et les bourreaux avaient desordres beaucoupsévères d'exécuter
avec rigueur les lois de proscription qu'il avait promulguées.
La Sublime-Porte vient de décider que Chékib-
Effendi, ministre des affaires étrangères, serait en
voyé lui-même k Beyrouth pour appliquer les
mesures arrêtées afin de pacifier le Liban.
La situation de la Grèce est devenue assez
grave pour que le président du conseil ait déclaré
k la tribune de la Chambre des Députés qu'il se
proposait de dévoiler les trames qui sourdissent
contre la Constitution, en désignant leurs auteurs
par leurs noms. Cette déclaration a vivement ému
le pays. Jusqu'k ce jour les intrigues de M. Mavro-
cordato ont profondément agité la Grèce, et tant
qu'il pourra les continuer impunément, il D'y a
pas a espérer des jours de repos pour ce royaume.
Les dernières nouvelles de Tunis portent qu'il
règne toujours un mouvement extraordinaire le
long du littoral de cette régence. Les travaux de
fortification se poursuivent avec une grande ac
tivité sur tous les points abordables de la côte.
Plusieurs navires de commerce nolisés pour le
compte du Bey ont été expidiés récemment k Gerbi
avec des troupes, du matériel et des approvision
nements.
Le Globe de Londres annonce que la démon
stration d'Ennis-Killen a failli dégénérer en guerre
civile. Mécontents déjà de voir leur ancienne or
ganisation presque détruite les orangistes exaltés
ayant appris que M. Steele était k Ennis-Killen
crurent qu'il venait pour se mettre k la tète de re-
pealers et insulter la procession; ils tinrent donc un
conciliabule pour savoir s'ils jetteraient M. Steele
dans le lac Erne, le pendraient en haut du clocher
ou le chasseraient de la ville. Heureusement qu'on
ne prit aucune résolution. Toutefois, M. Steele fut
assailli dans la rue par des cris et des vociférations.
Une députation se rendit chez lui et l'engagea k
Le moude entier a retenti des cris échappés aux. martyrs
qu'immolait la fureur impitoyable du tyran toutes les rela
tions qui arrivaient en Europe de cette contrée loiutaine, la
représentaient comme désolée en tout sens par le Uéau d'uue
persécution sanguiuaire. D'ordinaire, ou présentait un crucifix
fouler aux pieds: le refus était suivi de la question. Lasience
d'horreur ont engendré des traits d'héroïsme eu tout sembla
bles ceux de la pnmitive Église. Celui qu'on va lire est de la
fin du règne du tyran; il est extrait des lettres authentiques
du Pere Dominique Marti. 11 en est de plus frappauts; mais il
nous a paru singulièrement propre ranimer l'indolence de la
plupart des Belges l'endroit de la fortitude religieuse.
Au moment où le père Joseph Hieu était jeté en prison,
les mandarins s'étaient également emparés d'un jeune homme
de 18 ans, appelé Domuique Doù, Il s'enfuyait du lieu où le
Missionnaire avait été découvert, quand il fut rencontré par
des soldats qui lui dirent Est-tu chrétien? Et pourquoi ne
le serais-je pas? répondit-il. Alors ils lui ordonnèrent de
fouler la croix aux pieds. Mais lui de répondre hautement:
Je n'eu ferai rien. Ou le mena doue au gouverneur qui voulut
l'interroger son tour; même question, même réponse.
Le gouverneur, voyant l'intrépidité de Dominique, com
posa son visage, et, prenant un air de compassion, mêlé de dou
ceur, comme s'il eut plaint l'aveuglement de son prisonnier
Mou fils, lui dit-il, tu ne peux demeurer chrétien. Abau-
donne la religion de Jésus; c'est une religion fausse, marche
quitter la ville pour pre'venir le tumulte, mais il
refusa de partir, disant qu'il était venu pour assu
rer l'ordre et la paix il ajouta qu'il n'avait aucune
intention hostile et qu'il ne se mêlerait point au
meeting.
sur la croix, u Mais le valeureux confesseur lépondit aussitôt:
u Non, mandarin, la Religion de Jésus-Christ n'est pas fausse,
tous nous devrions la suivre. Je la suis donc et la suivrai
jusqu'à la mort. Le mandarin peut me tuer; mais jamais je
ne foulerai aux pieds la croix. Le gouverneur, irrité de
cette réponse ordonna de le lier aux chevilles, et de commen
cer le frapper. Les bourreaux eurent bientôt sillonné de
plaies ce tendre corps; mais l'intrépide jeune homme opposait
tant de barbarie son invincible patience, et ne cessait de con
fesser la foi.
Ce supplice fut répété avec la même cruauté pendant
plusieurs jours consécutifs mais toujours supporté avec une
constance qui ne se démentit jamais.
ci La dernière fois le tyran fit lier le confesseur par lus
mains une poutre; puis, ayant ordonné qu'on le suspendit
en l'air, il dit Frappez-le jusqu'à ce qu'enfin il se détermine
obéir. L'ordre fut exécuté avec tant de barbarie que tous les
assistants étaient saisis d'horreur, en voyant les chairs du jeune
Dominique voler en lambeaux mais lui, d'un visage serein et
plus résigné que jamais, invitait les bourreaux frapper plus
fort. Le mandarin, confus, fit cesser enfin cette boucbeiie,
mais donna dtaordres joui qu'on laissât le coufessenr plusieurs
jours sans nourriture. Puis, il le fit exposer, la cangue au fou,
la porte de la ville, fortement lié, et dans une situation pé-
nible, qui, elle seule, était un tourment continuel. Domi
nique supporta toutes ces toitures avec palieuce et courage.