LA RELIGION ET LES BELGES.
Le thème privilégié du Progrès est de
proclamer la disparition prochaine de
l'inlluence religieuse dans la direction
des affaires de l'État, l'éloignement du
pouvoir de tout homme qui ne voit pas
dans la religion une ennemie abattre. Il
reproche aux Catholiques de ne pas céder
la place l'opinion qu'il lui tarde de voir
triompher, il les gronde de leur résistance,
il leur recommande d'un ton menaçant de
se rappeler l'histoire des cinquante der
nières années, il finit pourtant par recon
naître le temps d'entonner les clairons de
victoire appartient encore un avenir
vague et indéfini.
Cependant les souvenirs confus que l'es
poir d'un bouleversement fait retracer au
journal orangisle et maçonnique, accuse
une ignorance considérable de l'histoire
qu'il invoque.
Quel est donc pour le peuple belge l'en
seignement des cinquante ou des soixante
quinze dernières années?
moindre atteinte portée cette arche de
salut comme une offense personnelle. Son
influence conservatrice répandait le bon
heur des mœurs pures dans les familles
la prospérité matérielle répondait ce
calme politique et intérieur. C'est assez
pour deviner le règne de l'impératrice
Marie Thérèse, l'illustre fondatrice de
l'Institution de Messines. A ce nom béni,
les vieillards que nous avons connus dans
notre jeunesse ne pouvaient retenir leurs
larmes elle seule sut faire oublier qu'elle
exerçait une domination étrangère. Joseph
II sous le prétexte de tout améliorer, faussa
nos franchises et nos libertés c'est la pre-
mière apparition dulibéralismeparmi nous,
et sous de bien néfastes augures. Jaloux de
leurs droits, nos ancêtres recoururent aux
armes, et engagèrent contre ce puissant
prince une lutte dont il ne vit pas la fin.
Son successeur l'empereur Léopold, apaisa
l'insurrection en réparant les injusticesque
son frère avait commises.
Telle était notre situation politique,
quand la France, poussée par l'impiété au
régicide, devenue un foyer de crimes et de
terreur, couverte de ruines et de carnage,
haletant sous la rage de la multitude, et les
coups d'infâmes tyrans, jeta sur notre
territoire ses sans-culottes farouches et
déguénillés. Les caisses publiques furent
pillées, les ressources du pauvre et de l'or
phelin en partie confisquées, les biens des
églises et des couvents volés et réunis aux
domaines nationaux français. Les temples
furent fermés, les uns détruits par de
sacrilèges spéculateurs, les autres conver
tis en magasins de fourrages; les cloches
fondues en canons, les prêtres proscrits,
emprisonnés, tués, chassés par de là les
mers; les habitants les plus honorables
arrachés leurs familles comme otages et
transportés Lille, et ailleurs. C'est-alors
que MM. Lorton et de Walours furent
trainés en plein jour l'Esplanade et as
sassinés militairement la vue des Yprois
altérés; il n'y avait de sécurité ni dans les
maisons, ni sur les places publiques; d'a
droits mouchards circulaient partout; des
contributions fabuleuses, des réquisitions
de brigands, mettaient en question les for
tunes les plus opulentes, leurs possesseurs
étaient en fuite ou se tenaient cachés pour
échapper l'échafaud, le numéraire avait
disparu pour faire place un papier sans
valeur, il n'y avait plus ni commerce ni
industrie.
Jamais aucune invasion de l'étranger ne
fut plus inique la nation belge était atta
quée et subjuguée sans aucune provocation
de sa part; et jamais une agression dé
loyale ne fut plus funeste dans ses résul
tats. On ne laissa pas même au Belge la
Religion pour consolation ses maux. Au
temple de l'Hospice de Belle et l'Église
de S'-Jacques, horreur! la prostitution
et le scandale avaient remplacé le culte,
au cri de la Liberté ou la mort. C'était
une liberté pire que la mort même.
Un grand génie, Napoléon, mit un frein
aux stupides fureurs de l'irréligion, mais
Dieu n'avait pas encore marqué le terme
des calamités publiques. La paix ne fut
rendue qu'imparfaitement l'Église; et si
aux champs de gloire de l'empire nos
compatriotes se couvrirent de lauriers, la
patrie, qui ne demandait pas ces guerres,
n'en gémissait pas moins en voyant cou
ler par torrents le sang de ses fils.
Après ces formidables épreuves, dont la
Belgique sortit toujours catholique, tou
jours pleinedusouvenir desses libertés, un
petit roi de Hollande se mit en tête de lui
disputer aussi son culte, ses franchises,
sa langue et jusqu'à son pain. La suite est
présente la mémoire de tous.
Ouid'après l'expression d'un célébré
orateur, l'histoire est la sage conseillère
des Rois et des peuples; mais quels sont
les corollaires des soixante cinq années
dont nous venons de passer en revue la
rapide esquisse
Le libéralisme s'est introduit dans le
pouvoir sous Joseph II, et nos pères ont
du l'abattre violemment, parcequ'il atten
tait nos libertés; le libéralisme est entré
une seconde fois la suite des bayonnettes
françaises, entouré de bourreaux et de
mouchards, chantant les noyades, les fusil
lades, les mitraillades, la chasse aux prê
tres, la battue aux nobles; bombardant,
massacrant, hurlant la marseillaise, dan
sant la carmagnole, parlant des mœurs
comme le Progrès en parle; dépeignant
le Pape, les évêques, les curés, comme le
Progrès les dépeint, comme Eugène Sue
les dépeint; et il a tout envahi, tout dé
pouillé, tout détruit. L'église de S'-Nicolas
que nous rebâtissons, est une des nom
breuses ruines qu'il a laissées, et que nous
relevons. Enfin le libéralisme s'est dressé
comme un serpent pour une troisième
fois; de ses replis tortueux il a environné
le trône hollandais, et silencieux il y a dis
tillé son venin délétère. Ecrasé avec le
fiouvoir qu'il avait infecté sous le poids de
a valeur nationale, il se remue encore.
Les contemporains, en prêtent l'oreille
ses perfides suggestions, prépareront-ils
de nouveaux malheurs? Faut-il une réac
tion? puisque ce mot reprend son actualité
dans la presse rétrogradequi a l'effronterie
de poser en progressive. Et s'il y a des
gens qui ne reculent devant aucun désas
tre pour assouvir une haine contre la
Religion qu'ils semblent avoir sucée avec
le lait, est-ce que le corps de la nation, est-
ce que les collèges électoraux, est-ce que
l'immense majorité des villes et des cam
pagnes peuvent favoriser ces coupables
espérances? On le fait en publiant, en sou
tenant, en lisant, en recevant des feuilles
telles que le Progrès et ses dignes patrons.
Les facéties lubriques du l'ère Duchêne
préludaient au jeu de Robespierre, comme
les fureurs de la presse helvétique ont
préparé hier les attentats contre Lucerne.
Toutes ces calomnies, tous ces mensonges,
que Rome vise au pouvoir temporel, que
le sceptre constitutionnel estaux mainsdes
prélats, que le pouvoir est la proie des
prêtres, ne sont qu'un tissu d'astucieuses
attaques en apparence contre nos vénéra
bles pasteurs, mais en réalité contre nous
Belges, afin d'arracher de nos cœurs, de
nos âmes, le catholicisme, la Religion
vraie, la Religion trois fois sainte que Dieu
dans sa bonté nous a donnée, et qui est
notre vie, notre bonheur, notre plus cher
espoir. On n'y réussira pas, la Providence
veillera sur nous, si nous écartons de tou
tes nos forces la dépravation qu'on tache
d'infiltrer dans les mœurs. A cette condi
tion, fiers de notre indépendance, résolus4
la défendre, dans toutes les vicissitudes,
nous pourrons défier les vœux, les trames
et la scélératesse des ennemis du repos
public. Réduits l'impuissance de nuire,
s'ils ont besoin d'un bain rouge et chaud,
ils ne le tireront pas, comme passé un de
mi siècle, des veines de leurs concitoyens.
Le vol de deux mille francs perpétré
avec effraction dans la nuit du 13 au 16
Août, a été commis au préjudice du sieur
Gardyn, cultivateur et propriétaire Voor-
A
2
Seconde: M. Jules Slruye: prix d'Excellence,
de Poésie grecque et de Versification française.
Ce jeune homme qui inspire les plus grandes
espe'ranr.es, n'a pu concourir dans diverses bran
ches pour cause de maladie; mais son état s'amé
liore. M. Florimond Vanderghote prix de
Progrès, de Versification flamande et de Mémoire.
M. Amand Peene deux prix de la classe; de
plus, 2* prix discours supérieur de Géométrie et
Trigométrie; et premier prix du cours supérieur
de Déclamation.
MM. DecoeneMeersseman et Peene se sont
partagé le prix de Sagesse.
Troisième Louis Hennion six premiers prix
de la classe. Item le iprix d'Algèbre et de
Géométrie. Evariste Breyne deux premiers
prix (Langue flamande, Géographie).
Quatrième: Charles Van Praettous les
premiers prix de sa classe (7 prix); de plus: le
premier prix du cours d'Algèbre et de Géométrie;
et celui de Langue anglaise. Charles Bierre
de Comines un premier prix partagé avec Van
Praet et un second prix. Charles Dochy
élève de cette classea remporté le premier prix
d'Algèbre (cours inférieur).
Cinquième Eugène Slruye 1" prix d'Ex
cellence de Progrèsde Langue flamande et
d'Histoire. Item le prix du second cours de Dé
clamation. Louis Gersle 2' prix d'Excellence;
prix de Langue française de Mémoire et de Doc
trine chrétienne. Pierre Bamelis prix de
Grec de Français (avec Gersle), de Géographie
et de Doctrine chrétienne (avec Gerste). Item le
second prix d'Algèbre. Les prix ont été vivement
disputés dans cette classe.
Sixième. Léopold Camerlynck cinq pre
miers prix de la classe. Charles Verhaeghe
second prix d'Excellence (Langue latine), premier
prix de Langue grecque et de Mémoire. Item
premier prix dq cours supérieur d'Arithmétique.
La rentrée des classes est fixée an 4 Octobre
5 heures de relevée: tant pour l'internat que
pour les externes.
jNous comprenons au langage du Progrès
ce qu'il attend, ce qu'il désire, et quelle est
cette allusion qu'il cajole, aux mauvais
jours de passé cinquante ans.
Il existait en Belgique un gouvernement
des plus modérés de l'Europe. La puissance
monarchique était mitigée par les institu
tions nationales, le courage vigilant des
Belges en était le garant. La religion était
respectée chaque citoyen envisageait la